Je vous invite à lire le dossier sur adala-news !!
partie 1
partie 2
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La Prostitution des Collégiennes et Lycéennes au Japon
Pourquoi traiter de ce sujet ?
Au pays du soleil levant, le sexe est culturel. Imprégné dans les villes, où chaque rayon de soleil caresse une peau naturellement parfumée dont la différence entre plaisir et désir est mince. Comme le reflet d’un miroir, l’un est l’image de l’autre. On dit souvent que la vie se sépare comme les branches d’un arbre où on protégerait soit une personne soit un rêve en fonction de notre volonté.
La prostitution des mineurs est le reflet d’une blessure à l’intérieur d’une civilisation. C’est un élément qui caractérise le Japon jusqu’à en être une référence en la matière. Le plus intéressant c’est qu’à travers la prostitution des collégiennes et lycéennes nous explorons la société japonaise (ses vices comme ses atouts).
L’intérêt ?
La prostitution n’est qu’un prétexte afin d’étudier la société japonaise et son évolution. Les comportements humains donnent beaucoup d’informations sur les populations et ses mentalités. La mode est le changement cyclique des parures vestimentaires pour s’identifier ou se distinguer alors que le sexe demeure le principal désir que l’Homme souhaite assouvir quelques soit son origine.
L’image de la prostitution publique projetée vers les autres et les motivations personnelles de vendre son corps permettent de trouver dans la sociologie et la psychologie, les principaux éléments de compréhension des mouvements de pensées et le développement social d’une société.
Le Japon est un rayonnant archipel où la technologie la plus pointue côtoie les plus anciennes traditions. Tantôt critiquée, tantôt louée, l’alliance du sexe et de l’argent est le moteur qui fait tourner les sociétés capitalistes. Légale ou non, la prostitution demeure tolérée poursuivant son ascension au sein de toute classe sociale et tous pays. La place tenue par la prostitution au Japon s’éloigne de l’archétype du pays occidental bernant les jeunes filles, majoritairement immigrées, en promettant monts et merveilles.
Étymologiquement, la prostitution, du latin prostituere (mettre devant, exposer au public) est une activité consistant à accepter ou obtenir une rémunération en échange de relations sexuelles.
Bien que cette activité soit pratiquée par les individus des deux sexes, elle est, le plus souvent, le fait des femmes. A cela s’ajoute la nouvelle propension des mineures (la majorité civile s’acquiert à 20 ans) à vendre leur corps, la transformant en véritable business malgré son interdiction.
Toute la question est de savoir si la prostitution juvénile reste un problème de société ou si elle provient d’une tradition culturelle tatouée. Mais pour comprendre ce marché d’offre et de demande, il faut remonter plusieurs siècles auparavant.
Dans quelle mesure, la prostitution japonaise reflète-t-elle une société en prise aux influences culturelles et économiques ?
La première partie explique l’influence de la femme dans la culture japonaise. La seconde permettra de faire la lumière sur les causes de la prostitution avant de nous attarder sur les conséquences qui en résultent, dans une troisième partie.
Mémoire d’une culture singulière
L’époque de Heian (794-1185), est considérée comme l’apogée de la cour impériale japonaise et est célébrée pour ses arts (notamment la poésie et la littérature). Dès cette période, le rôle de la femme dans la société japonaise prend son ampleur en tant que muse pour majorité des artistes. Derrière chaque homme se cache une femme réconfortante, attentive, douce et vertueuse. C’est dans ce contexte que le symbole du yin et du yang prend son ampleur tout au long de l’Histoire.
Deux catégories symbiotiques et complémentaires sont confrontées où le yin représente la féminité à travers le blanc et le yang, la virilité à travers le noir. Les siècles s’écoulent et illustrent parfaitement l’ascension de la femme au Japon. Au XIVe siècle, les guerriers puis les samouraïs utilisèrent ce système de Ying et Yang pour s’épanouir, se remettre en question, méditer et trouver chez la femme, la force nécessaire pour parvenir à leurs fins.
Si le sabre japonais (katana) symbolisait la force de l’homme, son fourreau, quant à lui, symbolisait la gaine où reposait la lame de sa folie. Une épée affolée est parfois source de tragédie et c’est la raison pour laquelle la femme japonaise est associée au rôle du fourreau. Une arme aussi bien aiguisée soit-elle, en dehors de son fourreau, s’affaiblit et perd de son tranchant au simple contact de l’air. La femme a toujours eu un rôle clé dans l’Histoire japonaise, bien au-delà de la reproduction naturelle qu’on lui attribue habituellement.
La période Edo (1600~1868) a été le témoin de cette prolifération du plaisir charnel, à l’époque où le guerrier qui combattait ou voyageait devait se reposer dans les bras d’une femme. C’est ainsi que la prostitution est devenu synonyme de service. De ce fait, à la fin du XVIIe siècle, la geisha (Femme qui maitrise le métier des arts) devient, à elle seule, le symbole de la féminité. Elle agit essentiellement en tant qu’hôtesse professionnelle entraînée aux arts du divertissement.
A l’heure actuelle et en dépit du nombre grandissant de mariages, les divertissements et les sorties de l’homme japonais s’effectuent en compagnie de ses relations de travail seules. Lors d’un banquet, les geisha officient en groupe et se dévouent à servir le saké.
Elles sont autorisées à en boire avec les convives mais pas à partager la nourriture. Pendant la soirée, elles dansent, chantent, récitent des poèmes traditionnels, jouent du shamisen (instrument à trois cordes de la famille des luths) ou de la flûte. Elles ouvrent les portes, servent le thé selon la plus pure tradition. Leurs talents sont exploités pour satisfaire et divertir les clients.
Une tradition a toutefois perduré : une geisha honorable se voyait perdre sa virginité (habituellement en devenant une geisha reconnue mais cela arrivait souvent lorsqu’elle était en apprentissage donc encore mineure) par son client le plus élevé socialement. En échange, elle recevait une considérable somme d’argent qui servait à payer son enseignement, ses kimonos, ses frais divers et de l’engagement du client à la voir régulièrement.
Ainsi, dès le XVIIe siècle, la prostitution devient une pratique intégrée à la vie du pays.
Le professeur Murase de l’université Hitotsubashi partage cet avis et explique que, culturellement au Japon, il n’y a aucun mal à acheter les services d’une femme puisque depuis l’époque féodale, la pratique est rentrée dans les mœurs.
2. La prostitution, une affaire juteuse
Deuxième puissance économique mondiale, le Japon est un pays où une véritable société de consommation règne en main de maître. Le matérialisme y dominant une grande majorité des doctrines japonaises, contraint certaines collégiennes et lycéennes japonaises à se vendre pour obtenir de l’argent de poche. La raison ? Un coût élevé des études poussant les parents à investir leurs économies dans la réussite de leurs enfants plus que dans le loisir de ces derniers.
Cette attirance pour ces jeunes filles est en partie liée aux fantasmes basés sur les uniformes relayés dans les manga érotiques (ecchi) ou pornographiques (hentai) d’autant plus que nombre d’établissements intègrent des jupes (dont la jeune fille n’hésitera pas à la raccourcir) à leur uniforme féminin.
Il fut même un temps où on associait la jupe longue aux délinquantes (zoku) qu’on ne jugeait pas assez féminines pour montrer leurs jambes.
Par ailleurs, les écolières, en uniforme bien entendu, sont souvent présentées comme des objets sexuels dans les manga et magazine de mode. Le fantasme de l’écolière étant très répandu et devenant un désir de plus en plus grandissant chez l’homme, il deviendrait presque urgent de satisfaire son envie.
C’est pour cette raison qu’a été mis en place le Telekura (japonisation de l’anglais Telephone Club), un réseau de téléphone rose servant à prendre des rendez-vous en vue de relations sexuelles tarifées.
Mais la méthode la plus pratiquée demeure les rendez-vous qui se prennent directement dans la rue. Certains hommes abordent les lycéennes pour leur demander des services sexuels. Ce phénomène est appelé Enjo Kosai (relation d’entraide).
Jusqu’à fin 1997, l’Enjo Kosai ne posait aucun problème puisque que les relations sexuelles avec une mineure de plus de 13 ans étaient tolérées, si cette dernière était consentante. Depuis le 16 décembre 1997, une loi interdit ces relations, désormais assimilées à un acte criminel passible d’emprisonnement. En dépit de cela, l’Enjo Kosai est toujours en vogue jusqu’en 2008 (après, internet à pris le relai de manière exponentiel).
Nous rappelons que l’un des facteurs, rendant cette prostitution si commune, est le manga/anime ainsi que la télévision via les séries (drama) valorisant un univers de débauche plaisant, agréable et attrayant (Club d’hôtesses etc). Sans compter le milieu du divertissement comme certaines émissions qui font défiler des jeunes filles de 15 ans en bikini annonçant leurs mensurations avant qu’un animateur ne se livre avec elles à des jeux assez douteux.
Il était vrai que les lois japonaises contre la prostitution ne punissent que ceux qui faisaient commerce de leur corps et non les consommateurs. Cependant, la loi votée en 1999 désigne comme un délit le fait de payer les services d’une mineure.
Elle interdit également, et pour la première fois, la vente ou la distribution de matériels pornographiques mettant en scène des enfants. Bien que d’après Junko Miyamoto, la représentante d’un groupe de pression qui lutte contre la prostitution des enfants, il n’est pas rare de voir encore plusieurs DVDs où des jeunes filles de plus en plus jeunes et en petite tenue s’affichent. (A Akihabara, il est même très simple d’avoir accès à ces DVD mis en avant dans plusieurs magasins.)
Selon Yukihiro Murase, professeur de sexologie à l’Université Hitotsubashi, la loi n’a pas totalement éradiqué le problème mais l’a rendu moins visible. En 2001, on dénombrait 394 personnes arrêtées pour commerce sexuel prouvant ainsi que cet engouement pour l’interdit était toujours aussi vivace.
Trop de réseaux sont mis en place pour faciliter aux collégiennes et lycéennes de s’adonner au sexe comme les clubs de rencontres par téléphone (Telekura), certains systèmes de karaokés qui proposent la compagnie de filles payées pour divertir le client, certains lieux de restaurations où encore des Maid Café.
Les Maid Café développent au fil des ans leurs activités et n’hésitent pas à profiter de cet engouement pour les filles mineures afin de proposer aux consommateurs divers jeux tels que le poker gratuit par exemple qui permet au client d’avoir une chance de déshabiller la croupière ou l’une des employées, s’il gagne (jusqu’au bikini/sous-vêtement). Autant d’endroits devenus de véritables foyers de prostitution pour mineurs.
Mais le véritable problème n’est pas l’exploitation de ces jeunes filles conscientes de leurs actes. Le véritable problème est que souvent ces filles sont victimes de la société dans laquelle elles vivent. Le sexe n’est pas une finalité de la relation comme en Occident mais un besoin ou plaisir à satisfaire et à monnayer au Japon.
Ainsi, le sexe n’est pas vu comme un partage de sentiments entre deux personnes qui s’aiment mais comme les joies du plaisir charnel.
Sans doute le fait que la prostitution soit tolérée, influence la vision du sexe des jeunes filles. Il suffit de se rendre aux quartier des plaisirs à Shinjuku (le Kabukichô) pour comprendre que si vous désirez une relation avec une lycéenne, de « nobles serviteurs » se feront un plaisir de répondre à vos attentes en vous emmenant le plus souvent dans des clubs d’hôtesses afin de trouver l’objet de vos convoitises.
Une lycéenne, a raconté ses exploits à l’auteur d’un livre : Les filles aux rendez-vous payants, en fait, d’ailleurs, une juste analyse. Les lois essayent de contrer ces exploitations en renforçant la réglementation qui oblige les clubs à contrôler l’âge de leurs employées.
Paradoxalement à ces lois, la Société japonaise idéalise ces jeunes filles par le biais de magazine tout public où seules les lycéennes, actrices, idoles en uniforme trouvent grâce aux yeux des lecteurs. Alors inévitablement, cela suscite un désir que l’homme va rechercher soit avec une femme qui satisfera son fantasme de l’uniforme, soit en ayant directement un rapport sexuel avec une jeune fille.
Le Japon a toujours été plus tolérant que d’autres pays quant aux plaisirs de la chair et à aucun moment les relations sexuelles avant le mariage n’ont été l’objet de condamnation culturelle ou religieuse.
C’est pourquoi les filles s’engagent dans la prostitution aussi longtemps que leur famille ou leur environnement l’ignore. Internet et le téléphone permettent aisément cette pratique, d’après le professeur Murase. Et il suffit de surfer quelques minutes sur le réseau MIXI ou bien connaitre les forums de rencontres entre japonais pour constater que les lycéennes comme collégiennes proposent des services en tout genre.
De la vente de lingeries en passant par des massages ou encore des préliminaires tendent à prouver que culturellement, les jeunes filles savent user de leur corps pour avoir ce qu’elle recherche. (l’argent)
Au Japon, les hommes ont toujours porté beaucoup d’intérêt aux prostituées professionnelles et dans ce contexte, la jeune fille représente l’innocence et la beauté. C’est cette représentation juvénile qui excite particulièrement les hommes. D’ailleurs, il est expliqué scientifiquement que l’homme est plus sensible à l’hormone des jeunes filles (15~21 ans) qu’à celui des femmes plus âgées. D’où cette attirance quasi immédiate pour les collégiennes ou lycéennes.
D’un point de vue sociologique et traditionnel, la femme avait l’habitude de suivre les hommes aussi longtemps qu’ils avaient de l’argent pour les entretenir. Dorénavant, les hommes y arrivent plus difficilement et se tournent donc naturellement vers les jeunes filles, plus simples à contrôler.
Ensuite l’une des raisons les plus évidentes de ce phénomène réside dans l’argent facile et la frénésie de consommation que la société a engendrée. Depuis la récession, les parents sont devenus moins généreux en argent de poche et des jeunes cherchent à s’en procurer coûte que coûte. Ce phénomène typiquement japonais se distingue de la prostitution classique par les motivations supposées des jeunes filles impliquées.
Plutôt qu’une source stable d’argent, c’est une source occasionnelle d’argent de poche ou d’appoint qui serait visée, souvent stigmatisée par le désir de se procurer des produits de marques. Une partie non négligeable des étudiantes japonaises (étudiantes, lycéennes et collégiennes, notamment parmi les Kogaru) sont amenées à se prostituer occasionnellement, soit volontairement, soit suite aux requêtes des hommes qui les approchent selon un sondage effectué sur le sujet en 2006.
Il ne faut pas écarter aussi le fait que certaines lycéennes choisissent cette voie par satisfaction, ou encore, celles voulant aider leurs parents à payer les factures.
Les relations qu’entretiennent ces jeunes filles avec les hommes qui les payent sont parfois qualifiées de relations d’entraide alors comment combattre ce fléau s’il a des allures de bienfaisance ?