Au ve siècle av. J.-C., les plus anciennes mentions de lycanthropes connues sont issues des traditions grecques et relatées par Hérodote.
Par la suite, des légendes de lycanthropes se sont étendues à tous les pays du monde en partant d'Europe.
Des légendes à propos de lycanthropes sont présentes dans tous les pays mentionnés ci-dessous :
Lycanthropos (Grèce), premier pays à mentionner cette créature dans la
mythologie.
Termes romans (dont fait également partie le français loup-garou)
- Hombre lobo (Espagne et Mexique)
- Home llop (Andorre et Catalogne, en Espagne)
- Lobishome (Galice en Espagne)
- Lobisomem (Portugal et Brésil)
- Lobizón (Argentine)
- Lupo mannaro, benandanti (Italie)
Termes slaves
- Varkolak, върколак (Bulgarie)
- Vlkodlak (République tchèque et Slovaquie)
- Vukodlak, вукодлак (Serbie, Montenegro, Bosnie-Herzégovine)
- Vaukalak, ваўкалак (Biélorussie)
- Oboroten', оборотень (Russie)
- Vilkolakis, vilkatlakis (Lituanie)
- Vilkatis et vilkacis (Lettonie)
- Libahunt (Estonie)
- Vovkulak(a), vurdalak(a), vovkun, перевертень (Ukraine)
- Vukodlak (Croatie)
- Wilkołak (Pologne)
- Vârcolac, priculici (Roumanie)
- Vrkolak (Macédoine)
- Volkodlak (Slovénie)
- Vérfarkas, farkasember (Hongrie)
Termes dérivés de l'anglais et du germanique
- Werewolf, wulver (Écosse)
- Werewolf (Angleterre)
- Werwolf (Allemagne)
- Weerwolf (Pays-Bas)
Termes dérivés du gaélique
- Faoladh, conriocht (Irlande)
Termes nordiques
- Varulv (Danemark, Suède, Norvège)
- Kveld-ulf, varúlfur (Norvège, Islande)
- Ihmissusi, vironsusi (Finlande)
Autres
- Ilimu (Kenya)
- Aswang (Philippines)
- Limikkin (Amérindiens)
- Oik (Albanie)
- Mardagayl (Arménie)
- Kurtadam (Turquie)
En ce qui concerne les régions de peuplement francophone, les légendes à propos de créatures lycanthropes sont très nombreuses, et le nom d'origine a subi de nombreuses évolutions :
- Loup-garou (France)
- Garu lö (Alpes)
- Hogemann (Alsace)
- Vain Laiwarou (Artois)
- Levrette (Auvergne)
- Corognaou (Aveyron)
- Loucarouss (Basses-Pyrénées)
- Loup-berou (Berry)
- Leu-voirou (Bourgogne)
- Bisclavet, Bisclavaret, Bisclaveret (Bretagne91)
- Birette (Bords de Loire52)
- Loup-creu (Brie)
- Louarat (centre)
- Voirloup (Champenois, Pays d'Othe)
- Loup-cervier (Charentes)
- Varrou (Cotentin)
- Leberou (Creuse)
- Lhiuberu (Dauphiné)
- Leberon, leberouno, liberon, liberou, loulerou, loup-brou, loup-garrud (Dordogne)
- Loup-voirou (Franche-Comté)
- Loup-garoun, Loup-creu (Gers)
- Galou, Galipaude (Gironde)
- Barboue (Guernesey)
- Gairou (Haut-Maine)
- Lacarou (Hautes-Pyrénées)
- L'brou (Indre)
- Ma lou, darou, dorou (Lorraine)
- Leperou (Lot)
- Laou Arraou (Meuse)
- Loup-verrou (Morvan)
- Garewal, Garwalf, haire8 (Normandie)
- Loueroux (Picardie)
- Chin Grelin, Bête bigourne, Garache8 (Poitou)
- Marolf (Rhin)
- Gherou (Sarthe)
- Garelaut (Saône-et-Loire)
- Babaou, Loup-paoume (Tarn)
- Male bête (Toulouse)
- Guerou (Touraine)
- Marie granete (Valenciennes)
- Garache8, galouc, galipote, ganipote (Vendée)
- Gareloup (Yonne)
- Rougarou (Caraïbes)
- Jé-rouges (Haïti)
- Loogaroo (Louisiane)
Tradition gréco-romaine
Les poètes grecs furent les premiers à mentionner des formes de lycanthropie dans leurs textes mythologiques.
L'idée d'anthropophagie y semble étroitement liée.
Neuri
La première mention d'une forme de lycanthropie est le fait d'Hérodote (484 - 425 av. J.-C.).
Il parle des Neuri, une tribu habitant le nord-est de la Scythie, contrées des bords de la mer Noire.
Ils étaient capables de se métamorphoser en loups par magie et indépendamment d'une malédiction quelques jours par an, avant de reprendre leur apparence humaine.
Ces rites étaient apparemment destinés à la terre, ils symbolisaient la régénération et la renaissance.
Cette légende est toutefois une exception parmi les récits gréco-romains.
– Hérodote, Histoires (Livre IV chapitre CV)
« Les Neures observent les mêmes usages que les Scythes (…)
Il parait que ces peuples sont des enchanteurs.
En effet, s'il faut en croire les Scythes et les Grecs établis en Scythie, chaque Neure se change une fois par an en loup pour quelques jours, et reprend ensuite sa première forme.
Les Scythes ont beau dire, ils ne me feront pas croire de pareils contes ; ce n'est pas qu'ils ne les soutiennent, et même avec serment. »
Arcadie
Les mentions les plus fréquentes sont toutefois liées à la région montagneuse d'Arcadie, alors peuplée de loups.
Des rites primitifs étaient liés à cet animal, entre autres en relation avec Zeus.
Sur le mont Lykaion, lieu de naissance du roi des dieux (le « mont du Loup », rebaptisé en latin Mons Lycaeus puis mont Lycée en français), des jeux du nom de Lykaia avaient lieu tous les quatre ans.
Ils étaient accompagnés de banquets en l'honneur de Zeus Lykaios, durant lesquels les pratiques de cannibalisme étaient courantes.
La chair humaine était partagée entre les différents participants qui se trouvaient alors changés en loups pour neuf ans avant de retrouver forme humaine, à condition qu'ils n'aient consommé aucune chair humaine durant ce temps.
Pline l'Ancien (23 apr. J.-C. – 79 apr. J.-C.) mentionne que Déménète de Parrhasie fut métamorphosé en loup après avoir gouté des entrailles d'un enfant immolé dans le sacrifice de victimes humaines que les Arcadiens faisaient encore dans ce temps à Jupiter lycéen.
Dans les mêmes récits, les Arcadiens tirent au sort l'un des membres de la famille d'un certain Anthus avant de le conduire au bord d'un étang de la région.
Après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, il traverse l'étang à la nage et gagne les solitudes où il se transforme en loup et vit en troupe avec ses congénères pendant neuf ans.
Si, durant ce temps, il s'est tenu à l'écart de l'homme, il retourne à son étang et, après l'avoir traversé, il reprend sa forme humaine mais est vieilli de neuf ans. Il retrouve même ses vêtements.
Plus d'infos sur Lykaia (sur wikipedia) :
Déménète de Parrhasie ou Damarque
Deménète de Parrhasie fut changé en loup pour dix ans après avoir mangé un morceau de viande humaine au festival de Zeus Lycaeos.
Dix ans plus tard et son apparence humaine retrouvée, il participa aux Jeux olympiques.
Il s'agit certainement du même personnage que le Damarque de l'histoire de Pausanias, un boxeur victorieux des Jeux olympiques natif de Parrhasie en Arcadie, et vivant aux alentours de 400 av. J.-C. Il se changea en loup au cours du sacrifice en l'honneur de Zeus Lycaeus et redevint humain au bout de neuf ans.
Lycaon
Le roi d'Arcadie Lycaon avait cinquante fils, tous réputés pour leur impiété.
Ils édifièrent un temple en l'honneur de Zeus au sommet du mont Lycée et pour les remercier, le roi des dieux vint leur rendre visite sous l'apparence d'un pauvre hère.
Au cours du repas, ils servirent un plat à base de la chair du plus jeune des fils, fraîchement égorgé, parmi d'autres nombreux plats à Zeus.
Ils croyaient ainsi démasquer le Dieu des Dieux, mais ce dernier, indigné, repoussa la table du festin au loin et foudroya tous les fils du roi sauf Nyctimos qui monta sur le trône.
Lycaon fut transformé en loup :
– Ovide, Métamorphoses, I, 209.
« Ses vêtements se changent en poils, ses bras en jambes, devenu un loup il conserve encore des vestiges de son ancienne forme. Il a toujours le même poil gris, le même air farouche, les mêmes yeux ardents ; il est toujours l'image de la férocité. »
Lycaon demeura incapable d'assouvir sa faim et d'oublier son ancienne condition humaine56.
Autres mentions durant l'Antiquité gréco-romaine
Au Ier siècle, Arétée de Cappadoce parle de certains hommes persuadés être faits de verre et craignant donc d'être cassés, auquel cas ils seraient transformés en loups ; travaillés par les appétits et les affres de cet animal féroce, se jetant sur les troupeaux et les hommes pour les dévorer, sortant la nuit de préférence, hantant les cimetières et les monuments, hurlant à la mort, avec une perpétuelle altération, les yeux enfoncés et hagards, ne voyant qu'obscurément comme s'ils étaient entourés de ténèbres, les jambes meurtries par les égratignures et les morsures de chiens.
Dans le Satyricon, Niceros raconte qu'il était invité au banquet d'un soldat de ses amis qui se transforma en loup.
Il décrit l'incident comme suit :
« Quand je me suis retourné vers mon ami, je vis qu'il s'était dépouillé de ses vêtements et qu'il les avait empilés au bord de la route…
Il s'assit dans un cercle autour de ses vêtements, puis, comme ça, se transforma en loup ! …
Il poussa des hurlements de loup puis s'enfuit dans les bois. »
Virgile (-70 -19) parle également des pouvoirs du lycanthrope dans sa huitième églogue, où il fait dire à Alphésibée :
« J'ai vu Moeris se faire loup et s'enfoncer dans les bois », il mentionne aussi que Moeris était sorcier et utilisa des herbes et des poisons.
Certaines divinités gréco-romaines sont également liées au loup. Toutes se transformaient occasionnellement, Zeus et Artemis prenant parfois la forme de loups, néanmoins, elles conservent leur caractère divin sous n'importe quelle forme.
Mythologie et folklore d'Europe du Nord et d'Europe germanique
L'équivalent scandinave du loup-garou se nomme vargúlfr, où vargr signifie « loup » selon l'acception antique et nordique, úlfr loup également selon l'acceptation pangermanique.
Dans la Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve, le grand-père Úlfr fut surnommé Kveld-Úlfr (qui signifie « le loup du soir »), car chaque soir il devenait farouche et avait envie de dormir. Egill hérita de cette propriété.
Dans la Völsunga saga, Sigmundr et Sinfjötli découvrent deux hommes endormis :
« Des peaux de loups étaient suspendues au-dessus d'eux dans la maison.
Tous les dix jours, il leur était possible de sortir de ces peaux.
Sigmundr et Sinfjötli leur passèrent les peaux de loups et alors, ils ne purent aucunement en sortir, quoiqu'en vérité, ils eussent conservé la même nature qu'auparavant : ils hurlaient comme des loups, chacun d'eux sachant la signification de ce hurlement. »
Les femmes peuvent aussi se transformer en louves : dans l'Edda poétique (Hárbardhsljódh), vargynjur est la femme-louve que Thor a molesté.
Le loup et l'ours sont aussi deux aspects des guerriers berserkir.
Les lycanthropes de Fennoscandie sont généralement décrits comme de vieilles femmes qui possèdent des griffes empoisonnées et la capacité de paralyser les bovins et les enfants avec leur regard.
D'autres contes de fées germaniques mettent en scène des hommes qui se transforment temporairement en bêtes.
Vironsusi
Le vironsusi est un lycanthrope finlandais, plutôt mélancolique de nature.
Sa transformation est le plus souvent involontaire, parce qu'une sorcière lui a jeté un sort, il reste loup jusqu'à ce que quelqu'un ou quelque chose le libère de son sort.
Ils se cache dans les maisons et dévore parfois le bétail, mais s'attaque rarement à des personnes et attend que quelqu'un le reconnaisse.
Lorsque cela se produit (par exemple, grâce à la mère du vironsusi), cette personne peut briser le sort en appelant le lycanthrope par son prénom ou en lui donnant du pain à manger.
Lorsque le vironsusi a retrouvé sa forme humaine, il garde toujours sa queue de loup jusqu'au jour de sa mort.
Folklore d'Europe de l'Ouest
Îles britanniques
Les lycanthropes sont rarement mentionnés en Angleterre, probablement car le loup fut éradiqué par les autorités durant la période anglo-saxonne.
Par contre, ils sont courants en Irlande et l'île fut même un temps nommée Terre des loups.
Plus tard, les croyances européennes sur les lycanthropes intéressèrent la société de cryptozoologie de Londres, qui décrivit la présence d'un virus nommé le Lic-V dans le sang des lycanthropes, fonctionnant de la même manière que celui du SIDA pour changer les humains en loups.
Vers 970, un homme nommé Baianus se transforma en loup grâce à la nécromancie :
« Il s'est changé lui-même en loup ou dans la peau d'un autre animal si souvent (…) ».
Wulver
Ce lycanthrope est propre au folklore des îles Shetland, en Écosse.
Il est décrit comme un homme couvert d'une fine toison brune mais avec une tête de loup.
Contrairement à la majorité des lycanthropes, le wulver n'est pas agressif si on ne l'embête pas.
Il passe la majeure partie de son temps assis sur un rocher à pêcher.
On raconte qu'il laisse parfois du poisson sur l'appui de fenêtre des familles pauvres.
Mélion
Plus d'infos sur les Mélion (sur wikipedia) :
Un lycanthrope est mentionné dans le lai de Mélion, où il se transforme en loup grâce à l'enchantement d'un anneau et demande à sa femme de le toucher ensuite avec une pierre vermeille pour qu'il redevienne un homme.
La femme, infidèle, part en Irlande avec un écuyer en laissant son mari prisonnier de son corps de loup.
Grâce au roi Arthur, Mélion parvient à redevenir humain.
Folklore irlandais
Lorsque Saint Patrick arriva en Irlande pour évangéliser l'île, il trouva de nombreux lycanthropes sur place.
Giraud de Barri rapporte par exemple la mésaventure d'un prêtre et d'un jeune garçon qui quittaient l'Ulster pour se rendre dans le comté de Meath. Pendant la nuit, ils firent halte dans une forêt inconnue et allumèrent un feu sous un grand arbre quand surgit un loup qui déclara d'une voix humaine « Ne vous alarmez pas, n'ayez nulle crainte ». I
l s'agissait d'un homme qui vivait autrefois avec son épouse dans le sud-ouest du Leinster.
Une malédiction frappait ce royaume tous les sept ans et un couple de villageois se trouvait changé en loup.
S'ils survivaient pendant les sept ans, ils retrouvaient leur forme humaine et rentraient chez eux, un autre couple était alors maudit à leur place.
Le loup expliqua que sa femme et lui avaient purgé une partie de leur peine mais que son épouse, malade, pouvait mourir d'un moment à l'autre.
Il supplia le prêtre de lui apporter les derniers sacrements, lequel accepta et suivit le loup avec l'enfant dans les sous-bois, où ils découvrirent une louve cachée dans un tronc d'arbre creux.
La bête poussait de tristes soupirs humains.
Le prête hésitait à offrir l'hostie consacrée et le loup tira la fourrure qui recouvrait la tête de sa compagne, révélant une vieille femme.
Quand le prêtre eut achevé ses prières, le loup le reconduisit avec l'enfant à leur campement.
Le lendemain matin, il les escorta jusqu'à l'orée de la forêt. L'incident aurait été rapporté à Rome pour recueillir l'opinion du pape.
Ce même historien rencontra vers 1182 des loups-garous irlandais qui se métamorphosaient durant la fête de Yule (correspondant plus ou moins à Noël).
Ils étaient natifs d'Ossory, et avaient été maudits par St. Natalis en punition de leur méchanceté.
Folklore français
La France est un pays très fertile en légendes lycanthropiques, et les loups-garous y sont surtout vus comme des démons venus terroriser le peuple sous le commandement du Diable, les récits de transformations involontaires sont rares.
Au IXe siècle, Nennius rapporte dans son Historia Brittonum que certains hommes celtes étaient réputés pouvoir prendre la forme d'un loup à volonté grâce à une force diabolique issue de leurs ancêtres.
Ils s'attaquaient ainsi aux moutons, et lorsque des gens armés de bâtons les poursuivaient, ils s'enfuyaient le plus vite possible.
Pour se transformer, ils quittaient leur corps humain en ordonnant à leurs amis de ne pas les changer de position car, si cela arrivait, ils ne pourraient plus jamais reprendre forme humaine.
Si quelqu'un les blessait sous leur forme de loup, la blessure se retrouvait exactement au même endroit sur leur corps humain.
Au Xe siècle, on donnait aux loups-garous le nom de melancholia canina et au xive siècle, de daemonium lupum.
Au XIIe siècle, selon Guillaume de Palerme, de nombreux sorciers Leu-Garou avaient pris l'habitude de courir dans les champs durant les nuits de pleine lune, munis de peaux de loup, afin d'effrayer les populations.
Vers 1131, une légende mentionne que Hugues de Camp d'Avesnes, comte de Saint-Pol qu'on appelait la Bête Canteraine, fut changé en loup-garou par une force divine en raison des crimes épouvantables qu'il avait commis.
On le voyait pendant la nuit, chargé de chaînes, parcourir les rues en poussant des hurlements.
Maurice Sand peint, en 1857, un loup-garou qui attaque un voyageur en lui sautant sur le dos dans la nuit sous sa forme de loup
Claude Seignolle rapporte que dans le Doubs, on dit que les dents inférieures du loup-garou sont accrochées aux supérieures, ce qui fait qu'il ne peut ouvrir la gueule qu'après s'être violemment frappé le museau sur le sol.
Lai de Bisclavret
Plus d'infos sur Bisclavret. (sur wikipedia) :
Vers 1200, Marie de France compose le lai de Bisclavret (Bisclavret est le nom du loup-garou en Bretagne), dans lequel un chevalier se transforme en loup pendant trois jours chaque semaine.
Il se déshabille entièrement avant de se changer en loup et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse.
Son épouse lui posant de plus en plus de questions, il finit par lui révéler l'endroit où il cache ses vêtements.
Terrorisée, celle-ci le trahit en demandant au baron qui lui fait la cour de voler les vêtements.
Le bisclavret ne peut plus retrouver sa forme humaine et réchappe de justesse à une chasse au loup donnée par le roi qui remarque son comportement humain et l'épargne.
Un soir, le bisclavret retrouve son ex-épouse et le baron à la cour du roi, il les attaque et arrache le nez de la femme.
Le roi qui assistait à toute la scène interroge cette dernière, qui finit par lui révéler où elle a caché les vêtements.
Le bisclavret redevient humain et le baron comme l'épouse infidèle sont bannis.
Ils ne donnèrent naissance qu'à des enfants sans nez.
Ce lai est l'un des rares textes français où la lycanthropie apparait comme un destin subi plus que comme une dévotion au Diable.
Mourioche
Plus d'infos sur Mourioche. (sur wikipedia) :
Jules Haize rapporte la légende de Mourioche, un lycanthrope qui vivait dans l'étang du château de Beauchêne, en Langrolay, au XIe.
Il se nourrissait des enfants qui avaient le malheur de se trouver dehors après la tombée de la nuit.
Il fut tué au cours d'un combat épique par Jehan, jeune seigneur de Beauchêne.
Otia Imperalia
Le chroniqueur anglais Gervais de Tilbury rapporte dans ses Otia Imperialia, rédigées en 1212, l'histoire de Raimbaud d'Auvergne, un ancien soldat devenu hors-la-loi.
Déshérité par le noble Ponce de Chapteuil, il s'exila dans les forêts et se transforma en loup-garou pendant la pleine lune « Une nuit, sous le coup d'une terreur excessive qui provoqua une aliénation de son esprit », il s'attaqua aux enfants comme aux adultes, força des agriculteurs à quitter leur foyer et ses actes cruels se multiplièrent.
« À la fin, grièvement blessé par un bucheron, il perdit un pied, sectionné d'un coup de cognée et reprenant ainsi sa forme, il redevint homme (…) on l'affirme en effet, les hommes qui se conduisent ainsi sont libérés de cette sorte d'infortune par l'amputation des membres ».
Raimbaud remercia le bucheron de l'avoir définitivement débarrassé de sa malédiction et de sa damnation.
Dans le même livre, l'histoire de Calcefaria n'est pas moins singulière :
« Il dépose ses vêtements sous un buisson ou un rocher secret, et quand il s'est longtemps roulé nu dans le sable, il revêt la forme et la voracité du loup. »
Pierre Burgeot et Michel Verdun
En 1521, Pierre Burgeot et Michel Verdun furent accusés de lycanthropie et racontèrent une étrange histoire : dix-neuf ans plus tôt, Pierre gardait son troupeau de moutons quand un violent orage éclata.
Il rassembla ses bêtes et aperçut trois hommes vêtus de noir, montés sur des chevaux noirs, devant lui.
L'un d'eux le questionna, étonné le berger répondit qu'il avait perdu plusieurs bêtes et qu'il craignait que des loups les mangent.
L'homme en noir lui conseilla de ne pas s'inquiéter, si le berger l'acceptait comme seigneur et maître, il n'arriverait jamais rien à son troupeau et il ferait même fortune.
Pierre Burgeot accepta et convint d'un rendez-vous avec l'étranger qui disait s'appeler Moyset.
Lors de leur entrevue, Moyset énonça les termes du contrat : Burgeot devait renoncer à Dieu, à la Vierge, aux saints, à son baptême et à sa confirmation.
Burgeot accepta en jurant de ne plus se rendre à la messe ni de s'asperger d'eau bénite.
Lorsqu'il baisa la main de Moyset, celle-ci était aussi froide que celle d'un cadavre.
Au fil des années, Burgeot oublia sa promesse d'obéissance et fut rappelé à l'ordre par Michel Verdun, qui exigea qu'il se déshabille complètement et s'enduise le corps d'un onguent magique.
Celui-ci fit rapidement effet et transforma le berger en loup, il vit ses bras et ses jambes se recouvrir de poils, ses mains se transformer en pattes munies de griffes.
Verdun se transforma également en loup et ils semèrent la panique dans la campagne environnante, attaquèrent un enfant de sept ans et le taillèrent en pièces, immolèrent une femme qui récoltait des petits pois puis enlevèrent une fillette de quatre ans dont ils ne laissèrent qu'un bras.
Ils lapaient le sang de leurs victimes et s'accouplaient avec des louves
Auvergne
Le Dictionnaire Infernal rapporte l'histoire d'un chasseur égaré dans les montagnes d'Auvergne vers 1588, qui fut attaqué par un loup énorme.
En se défendant, il lui coupa la patte droite.
L'animal mutilé s'enfuit en boitant sur trois pattes et le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme qui l'habitait.
En le voyant, celui-ci lui demanda s'il avait fait bonne chasse.
Le chasseur voulut tirer la patte qu'il venait de couper au loup de sa gibecière, mais au lieu d'une patte il trouva une main portant à l'un de ses doigts un anneau que le gentilhomme reconnu comme celui de sa femme.
Il se rendit auprès d'elle et la trouva blessée, cachant son avant-bras droit.
Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapportée et elle fut forcée d'avouer que c'était elle qui avait attaqué le chasseur sous la forme d'un loup.
Le gentilhomme livra sa compagne à la justice, et elle fut brûlée.
Jean Grenier et Pierre la Tilhaire
Une histoire bordelaise similaire à celle de Pierre Burgeot est rapportée par Jean Grenier d'Aquitaine, accusé de lycanthropie en 1603 alors qu'il était âgé de 13 ou 14 ans : un jeune garçon, Pierre la Tilhaire, l'avait emmené au fond d'un bois, pour lui présenter un grand homme mince vêtu de noir, monté sur un cheval noir.
Il se présenta comme le Seigneur de la forêt, descendit de cheval et embrassa Jean Grenier sur la bouche.
Ses lèvres étaient glacées.
Lors de la seconde rencontre, les deux jeunes garçons jurèrent fidélité à ce personnage et se soumirent à une cérémonie, l'homme en noir les marqua d'une griffure à la cuisse avec son ongle effilé, sortit une gourde de vin dont les deux garçons burent quelques gorgées, puis leur donna une peau de loup à chacun en précisant qu'ils devraient s'enduire le corps de l'onguent qu'il leur remettrait avant de s'en vêtir.
Il leur demanda aussi de laisser pousser les ongles de leur main gauche et de le revoir pour se procurer de l'onguent lorsqu'ils en auraient besoin.
Lorsqu'il retourna dans la forêt pour obtenir l'onguent, Jean Grenier aperçut plusieurs fois le Seigneur de la forêt en compagnie de quatre ou cinq hommes qui l'adoraient comme l'objet d'un culte ou d'une religion.
Alsace
Claude Seignolle rapporte qu'en Alsace, on parle encore, dans les campagnes reculées, du gigantesque loup gris fantôme qui hantait les environs de Marlenheim et égorgeait les voyageurs égarés.
Si d'aventure des rescapés pouvaient conter leur effroyable rencontre, les gens du terroir ne s'étonnaient pas, car ce pays était autrefois celui de Nideck, où les hommes s'accouplaient avec des louves donnant ainsi le jour à des loups-garous
Bretagne
Les croyances superstitieuses étaient répandues, comme en témoigne Frank Davies vers 1854 : « Une pauvre gamine de six ans de la région d'Huelgoat avait reçu de ses parents, comme c'était la coutume dans cette contrée, la garde d'un petit mouton noir. (...) Elle disparut et les paysans firent d'actives battues pendant des jours (...) et en arrivèrent à conclure que c'était le loup-garou.
Six semaines s'étaient passées quand un charbonner la retrouva.
Elle avait en fait poursuivi un loup qui emportait son mouton »
Garache
Plus d'infos sur Garache. (sur wikipedia) :
La garache, dont le nom est un dérivé féminin de garou, est une personne humaine, généralement une femme, qui se transforme en loup-garou femelle durant la nuit, pour un temps plus ou moins long en fonction de la gravité d'un crime commis sous sa forme humaine.
Elle est mentionnée dans le folklore de Vendée et du Poitou.
Les garaches blessées meurent ou retrouvent leur apparence originelle, le moyen le plus sûr de leur redonner forme humaine consiste donc à les blesser en faisant couler leur sang, mais pour les atteindre avec une balle, il faut que l'arme soit chargée avec trois morceaux de pain bénit lors des trois messes de minuit.
Il existe une confusion importante entre la garache et la birette.
À Aizenay, pour forcer les sorciers et sorcières à désensorceler les animaux et les habitants, ces derniers faisaient bouillir un mouton hérissé d'aiguilles à petit feu. À Angles, on a signalé qu'une garache avait été tuée dans le champ de Pérochelles, à l'est de la ville. Une autre garache serait passée de vie à trépas dans les environs de la cabane de la petite Lamberde, près de la tour de Moricq. On racontait que cette dernière n'était autre qu'une reine d'Angleterre transformée par la malédiction et condamnée à visiter sept paroisses par nuit pendant sept ans115. Le 1er janvier 1884, le métayer Roger Saboureau tua un loup énorme et revenant sur les lieux à l'aube, découvrit avec horreur le cadavre ensanglanté de sa femme. Elle était une garache condamnée à tourner 7 fois autour de 7 villages durant les nuits de pleine lune
Voirloups
Plus d'infos sur Voirloup. (sur wikipedia) :
Les voirloups sont présents dans le folklore français du Pays d'Othe.
Ce sont à l'origine des hommes ou femmes coupables des sept péchés capitaux et qui se laissent posséder par Satan ou le Bélial.
Pendant leur période de transformation, ces créatures peuvent prendre la forme de loups, mais aussi de renards, de sangliers, de boucs, ou de chats.
Les voirloups se métamorphosent à minuit, après s'être enduits les membres inférieurs, devant et derrière, avec une mixture nommée l'amalgame, ils adressent une supplique à Satan et sont recouverts par le pelage de l'animal désiré tout en conservant l'entendement humain.
Ils se promènent dans la forêt de minuit à l'aube sans faire de bruit, égorgent et dépècent les chiens et le bétail et se désaltèrent du sang de leurs victimes.
Les voirloups sont généralement solitaires mais savent se retrouver pour associer leurs pouvoirs maléfiques.
La vue du sang les affole et ils ne se calment qu'en versant le sang à leur tour.
Ils sont souvent invulnérables, ils ne tuent toutefois pas les êtres humains mais leur sucent parfois le sang comme des vampires.
Il est impossible de tuer les voirloups, en revanche, lorsqu'on les blesse, même s'ils sont insensibles à la douleur et guérissent très vite, ils en conservent toujours des cicatrices.
Les yeux du voirloup peuvent allumer la paille ou le fourrage à distance.
Plusieurs témoignages rapportent des feux nocturnes aux environs de Maraye-en-Othe et de Bercenay-en-Othe, et une silhouette furtive et inquiétante, mi-bête mi-homme, qui se dessinait sur la crête.
Les voirloups sont nyctalopes et redoutent les premières lueurs du jour.
Ils passent leurs journées à épier les mortels pour vérifier qu'on ne dit ni n'écrit rien sur eux.
Sous leur forme humaine, ils sont facilement reconnaissables à la tache rougeâtre qu'ils présentent au bas de la colonne vertébrale, ou encore à la fourche à deux dents qui se dessine sur leur épaule gauche.
Birette
La birette est un voirloup femelle uniquement mentionnée dans le folklore des bords de la Loire et acquiert souvent la lycanthropie de la même façon que le voirloup, en établissant un pacte ou en se laissant posséder par le Diable.
Les birettes se changeraient plus volontiers en loup ou en sanglier, après que le Diable leur en aurait donné la peau.
Elles ont donné naissance à l'expression locale « courir la birette », qui désigne leur habitude d'attaquer le bétail et d'effrayer les populations pendant la nuit.
Elles conservent également les marques des blessures qui leur sont infligées sous leur forme animale en retrouvant leur forme humaine.
Les enfants ainés des birettes héritent de leur aptitude démoniaque à la métamorphose, même s'ils sont de bons chrétiens dégoutés par les pratiques de leur mère, et sont condamnés à se changer en birettes à leur tour, qu'ils l'acceptent ou non, puis à transmettre cette tare à toute leur descendance
Galipote
Plus d'infos sur Galipote. (sur wikipedia) :
La galipote est très proche de la birette et de la garache, à la seule différence qu'il s'agit d'une bête métamorphe très rapide pouvant prendre la forme de nombreux animaux, et qui se reconnaît au bruit caractéristique de son galop, d'où son nom.
Elle se perche sur des branches d'arbre pour se laisser tomber ensuite sur des promeneurs, les étrangler et les étouffer sous son poids
Lubins
Plus d'infos sur Lubins. (sur wikipedia) :
Les lubins ou lupins sont des loups charognards du folklore du centre de la France, qui rongent les os des trépassés et dégagent une haleine repoussante.
Ils se tiennent sur deux pattes et parlent entre eux leur propre langage, inconnu des hommes. Si un humain passe à leur portée sans les saluer, ils se mettent à quatre pattes et bondissent sur lui pour le dévorer.
Seule une balle bénite peut les détruire mais dans le Berry, il suffit de montrer ces créatures du doigt pour les vaincre.
Meneur de loups
Plus d'infos sur Meneur de loups. (sur wikipedia) :
Les meneurs de loups sont mentionnés par George Sand dans les Légendes rustiques, ils sont également nommés « serreux de loups » ou « charmeurs de loups ».
Présents en Auvergne, dans le Berry et dans le Morvan.
Ils parlent le langage des loups et sont parfois décrits comme des sorciers, d'anciens loups-garous ou des meneurs de bandes de loups-garous.
Ils charment les loups avec de la musique ou des formules magiques et les cachent pendant les battues.
Dans le Morvan, le meneur qui s'est transformé en loup-garou convoque son troupeau de loups dans quelque sombre carrefour (lieu traditionnel des maléfices).
Ses farouches protégés, assis en rond autour de lui, le fixant sans bruit, écoutent attentivement ses instructions.
Il leur indique les troupeaux de moutons mal gardés, ceux de ses ennemis de préférence.
Mais les loup-garous sont aussi maltraités par le Diable, leur maître qui les flagelle pendant leur promenade nocturne, au pied de toutes les croix, au milieu de tous les carrefours.
Folklore d'Europe centrale
Vârcolac
Le vârcolac est une créature du folklore roumain qui possède différentes formes selon les traditions, il peut être un lycanthrope ou un Gobelin.
En roumain, ce nom dérive de vukodlak, вълк (vâlk)/вук (vuk), signifiant « loup » et dlaka, signifiant « fourrure », et décrit à l'origine un lycanthrope (Fourrure du loup littéralement).
Dans certaines versions (notamment au nord-ouest de la Bulgarie), il s'agit d'un démon loup qui avale occasionnellement la Lune et le Soleil, causant ainsi des éclipses comme le fait le loup Fenrir de la
mythologie nordique.
Ce terme renvoie également à un mage ayant la capacité de se transformer en loup pour se camoufler, que les hommes craignent bien entendu.
D'autres légendes le décrivent comme un fantôme, un vampire ou un lycanthrope, sous le nom de Vrykolakas.
Plus d'infos sur Vrykolakas. (sur wikipedia) :
Pricolici
Le pricolici, donc l'étymologie est douteuse mais pourrait-être issue du mot grec pour loup, est également issu du folklore roumain et a exclusivement la forme d'un lycanthrope.
La première mention d'un pricolici date de 1716, dans un manuscrit latin sur l'histoire de la Moldavie, où il est comparé au loup-garou français.
Comme les strigoi, les pricolici sont des esprits morts qui reviennent à la vie pour faire du mal aux vivants, mais contrairement à ces derniers qui possèdent une apparence similaire à celle qu'ils avaient avant de mourir, les pricolici ressemblent toujours à des loups ou des chiens.
Il s'agit essentiellement d'hommes violents de leur vivant qui reviennent pour continuer leurs méfaits.
Emil Petro Vici découvrit les légendes sur le pricolici durant ses voyages en Roumanie pendant les années 1930.
Il dit entre autres qu'un mort qui devient pricolici se nourrit ensuite de sa propre famille.
Si le cadavre est exhumé, on découvre qu'il a du sang sur les lèvres.
Pour protéger la personne victime d'un pricoloci, il faut prendre un peu de ce sang et lui en donner à boire, ainsi, elle retrouvera la santé.
Les enfants qui ont été sevrés puis remis au sein deviennent des pricolici, ils font alors subir mille tourments à leur famille et plus particulièrement à leur mère.
Vukodlak
Les vukodlaks sont issus du folklore serbe et ont l'habitude de se réunir chaque année, pendant les mois d'hiver, pour enlever leurs peaux de loup et les accrocher dans les arbres.
Ils attendent alors un autre vukodlak et lui transmettent la peau pour le maudire à son tour et se libérer, car la peau est la source de leur malédiction.
Folklore d'Europe de l'Est, asiatique et baltique
Dans une vieille saga héroïque tartare, Bürûh Kahn régnait sur six cents loups et passait une partie de son temps sous l'apparence d'un loup resplendissant comme de l'or.
Tradition arménienne
Selon la tradition arménienne, certaines femmes coupables de péchés mortels sont condamnées à passer sept ans en forme de louves.
Dans l'un de ces contes, une femme condamnée est visitée par un esprit portant une peau de loup qui lui ordonne de la revêtir à son tour.
Ce faisant, la jeune femme a une épouvantable envie de chair humaine peu de temps après.
Elle fait de son mieux pour lutter contre sa nouvelle nature mais dévore chacun de ses propres enfants, puis les parents des enfants de sa famille, et, enfin, les enfants des étrangers.
Lorsqu'elle erre seule la nuit, les portes et les serrures s'ouvrent seuls à son approche.
Quand arrive le matin, elle revient à sa forme humaine et enlève sa peau de loup.
Dans ces contes, la transformation est généralement involontaire, mais il existe d'autres versions où les femmes peuvent se transformer à volonté
Vseslav de Kiev
Un byline met en scène le Prince biélorusse du xie, Vseslav de Kiev, considéré comme un lycanthrope capable de se déplacer à des vitesses surhumaines.
Dans Le Dit de la campagne d'Igor il est écrit que « Vseslav le prince jugeait les hommes ; en tant que prince, il faisait la loi dans les villes ; mais à la nuit tombée il rôdait sous la forme d'un loup.
Depuis Kiev il rôdait, et il atteignit Tmutorokan avant son équipage. Le passage du Grand Soleil, il l'atteignit et le franchit en rôdant comme un loup ».
Ce prince mourut en 1101.
Wawkalak, vourdalak, vlkodlak et bodark
Le wawkalak, également nommé vourdalak, bodark ou оборотень en Russie, est un homme victime de la colère du Diable et puni par une transformation en loup, puis renvoyé parmi les siens qui généralement le reconnaissent et le nourrissent.
Contrairement à la plupart des lycanthropes, il n'est pas mauvais de nature et ne s'en prend jamais aux hommes, allant même jusqu'à leur lécher les mains pour leur témoigner son affection.
En revanche, sa malédiction fait qu'il ne peut rester longtemps au même endroit et voyage de foyer en foyer puis de village en village.
Le vlkodlak se transforme lui aussi à cause de la magie d'un autre, mais reste généralement à l'écart des gens.
Oborot
Oborot signifie littéralement un transformé en russe.
Pour le devenir, il faut chercher dans une forêt un arbre dont la cime se courbe vers le sol, le poignarder avec un petit couteau de cuivre et tourner autour en répétant des incantations.
L'oborot jaillit alors de l'arbre et s'élance vers la forêt, changé en loup.
Vilkacis
Les vilkacis, Vilkatas ou Vilkatis, sont des lycanthropes communs aux folklores letton et lituanien.
Vilkacis signifie littéralement « loup-garou aux yeux de loup ».
Le flou demeure pour savoir s'il s'agit d'une transformation physique ou de l'âme d'une personne qui prend possession d'un corps de loup car les récits font état de personnes apparemment endormies qui « courent le garou », après quoi la personne se révèle être morte et l'âme ne peut plus réintégrer sa demeure de chair.
Les vilkacis ne s'attaquent qu'aux animaux (particulièrement aux troupeaux) et jamais à l'homme, à l'occasion, ils se montrent bienveillants ou apportent des trésors.
Pour se changer en vilkacis, il suffit d'attendre la pleine lune et de se placer sous un arbre dont la cime est courbée vers le sol en formant un arc de cercle.
L'autre méthode rapportée par les contes de fées lettons est plus traditionnelle, il s'agit de revêtir une peau de loup et de prononcer une incantation.
Au temps des procès de sorcellerie, il suffisait qu'une femme possède une peau de loup chez elle pour se voir accusée.
Contrairement à la plupart de ses cousins, le vilkacis ne guérit pas de ses blessures, en particulier mortelles.
Il existe un teika (traduit par « récit » ou « mythe » en letton) où un homme se transforme en vilkacis pour attaquer le troupeau de vaches d'un baron.
Blessé par un coup de feu, il meurt peu après.
Dans le folklore letton, les femmes se transformeraient plus volontiers en vilkacis (elles sont nommées vilkatas).
Pour cela, elles se déshabillent complètement et cachent leurs vêtement dans un lieu où personne ne peut les trouver car si quelqu'un y touchait, la vilkatas ne peut pas réintégrer sa forme humaine pendant un certain temps (de un à neuf ans).
Lorsque cela arrive, la vilkatas erre autour de sa maison, et si elle a un mari et des enfants, elle hurle et tente de se rapprocher d'eux.
Les vilkacis sont parfois nommés « Dieva Suni », qui signifie Chiens de Dieu, mais on ne sait pas si Dieu désigne la divinité lettone Dieviņš ou le Dieu unique après l'évangélisation du pays
Folklore lituanien
Olaus Magnus parle des loups-garous lituaniens dans son Histoire des peuples septentrionaux.
Les loups-garous sont très craints des populations et particulièrement actifs le soir de Noël, où ils assiègent les maisons de ceux qui vivent au fond des bois avec une extrême fureur, défonçant les portes des habitations et des étables pour dévorer les hommes et les bêtes.
Ils entrent aussi dans les celliers où ils vident des baquets de bière et de cervoise, buvant tout leur saoul avant de les reposer les uns au-dessus des autres.
Ils dorment généralement sur place avant de repartir, et si par malheur quelqu'un trébuche à l'endroit même où un loup-garou s'est couché, cette personne risque de mourir au jour de l'an et ne vivra pas un an de plus.
Les loups-garous lituaniens sont généralement d'anciens seigneurs à qui la malédiction du loup-garou a été transmise : lorsqu'un lycanthrope lituanien veut affecter une autre personne, il prend un hanap ou une coupe de cervoise et trinque avec sa victime en prononçant une malédiction.
Lorsque la personne qui a trinqué boit, elle acquiert le pouvoir de se changer en loup, généralement en se cachant dans une forêt ou au fond d'une cave, et de redevenir humain à volonté
Folklore des Amériques
Les Vikings ont peut-être transmis leurs légendes sur les lycanthropes aux tribus amérindiennes du Nord du continent américain pendant la colonisation viking des Amériques.
Chez les Indiens Navajo, on retrouve la croyance concernant la peau de loup, comme en Europe.
Des sorciers, nommés « skin-walker » (littéralement « peau-marcheur » ou « marcheurs de peaux »), sont mentionnés comme capables de se transformer en l'animal qu'ils souhaitent par magie s'ils portent une partie de cet animal.
Les chamans amérindiens sont aussi parfois décrits comme capables de se faire habiter par l'esprit du loup.
Les Navajos craignaient aussi des sorcières habillées de peaux de loups, nommées les Mai-cob.
Rougarou, folklore amérindien et acadien
Le Rougarou (parfois aussi nommé Roux-Ga-Roux, Rugaroo ou Rugaru) est mentionné par les communautés francophones des Laurentides européennes, les histoires mentionnant cette créature sont aussi variées que l'orthographe de son nom mais elles sont toutes liées à la culture francophone de Louisiane, dérivées du loup-garou français et influencées par les croyances amérindiennes sur le wendigo.
Cette créature hante les marais en Acadiane et autour de La Nouvelle-Orléans, éventuellement les champs et forêts des alentours.
Selon le mythe le plus courant, le rougarou est humain durant la journée où il fait bien attention de ne pas révéler sa malédiction de crainte d'être tué.
La nuit, il se transforme en humanoïde avec la tête d'un loup (cynocéphale) et sa malédiction ne se termine que lorsqu'il verse le sang d'une victime humaine.
D'autres contes décrivent le rougarou comme un cavalier sans tête ou comme une sorcière.
Dans ces derniers, seule une sorcière peut être à l'origine du rougarou, soit en se transformant elle-même en loup, soit en maudissant quelqu'un.
Selon certaines versions, une telle créature chasserait les catholiques qui briseraient le carême et quiconque brise le carême sept ans d'affilée se voit transformé en loup-garou.
L'auteur Peter Matthiessen soutient que le rougarou est une légende proche de celle du géant cannibale wendigo.
Alors que le Wendigo est à craindre, il note que le rougarou est considéré comme sacré et en accord avec mère nature, un peu comme dans les légendes à propos du Bigfoot aujourd'hui.
Plus d'infos sur Rougarou (sur wikipedia) :
Folklore québécois
Un conte québécois rapporté par Honoré Beaugrand mentionne la rencontre entre des navigateurs et un groupe de loups-garous près de Trois-Rivières, le jour de la Toussaint.
Les marins aperçurent une vingtaine de possédés aux yeux brillants comme des tisons, avec des têtes et des queues de loup, qui dansaient autour d'un feu au milieu de sapins en découpant un corps humain.
C'était une ronde de loups-garous que le Diable avait réunis pour leur faire boire du sang de chrétien et leur faire manger de la viande fraîche.
Le prêtre qui se trouvait à bord du navire demanda une branche de rameau bénit, un trèfle à quatre feuilles et deux balles trempées dans l'eau bénite pour s'en débarrasser, mais le matelot qui lui apporta les objets omit le trèfle ainsi que de tremper les balles.
Deux coups de feu partirent accompagné d'un signe de croix, mais ils restèrent sans effet.
Pour la seconde tentative, le fusil fut chargé avec un chapelet et le coup dispersa la meute.
Dans le même recueil, un prêtre parvient à couper la patte d'un loup-garou qui l'attaque et trouve une main de femme en tirant l'objet de sa besace un peu plus tard.
Dans plusieurs autres légendes québécoise dont, entre autres, celle relatée dans un conte de Noël de Louis Fréchette, les loups-garous sont décrits comme des individus qui n'avaient pas fait d'obligations religieuses pendant un certain nombre d'années et qui faisaient un pacte avec le diable pour se transformer en énorme loup ou chien.
Et pour délivrer le pauvre de son état, il suffisait de le blesser pour que du sang coule et il redevenait alors automatiquement un humain.
Loogaroo
Le loogaroo (lougarou en Haïti) est un lycanthrope des Caraïbes, ayant pris cette apparence à la suite d'un pacte avec le diable.
Il est mentionné dès le XVIe siècle et résulte d'une combinaison des croyances européennes et vaudou.
Il peut quitter sa peau (en la laissant généralement sous l'« Arbre du Diable », arbre à cotton) avant de chasser ses proies afin d'en offrir le sang au démon.
Il a cependant des habitudes compulsives et compte sans cesse les grains de sable sur le sol.
Ainsi un moyen de s'en défendre est de laisser un tas de grains de riz sur le pas de sa porte en espérant que le Soleil se lève avant qu'il ait fini de les compter.
À ce moment-là, il devra retourner dans sa peau sans avoir eu l'occasion d'attaquer quelqu'un.
Selon certains contes, on peut retirer la peau de l'arbre afin qu'il ne puisse la retrouver à son retour.
C'est un sorcier qui officie avec le prêtre vaudou.
Il fait partie de la dualité sociale ordre/désordre qu'il faut assumer par des rites magiques.
Jé-rouges
Le jé-rouges (« yeux rouges ») haïtien est un esprit lycanthrope qui peut posséder le corps des personnes pendant la nuit et les transformer malgré elles en lycanthropes cannibales.
Il essaie aussi de tromper les mères en les réveillant la nuit pour leur donner volontairement ses propres enfants et leur demander l'autorisation d'emporter l'enfant humain.
La mère, généralement désorientée, doit répondre par oui ou par non.
Ils diffèrent des lycanthropes européens par leurs tentatives répétées pour transmettre la lycanthropie aux autres, à l'instar des vampires qui répandent le vampirisme.
Lobisón
Dans les folklores galiciens, portugais et brésiliens, le septième enfant (généralement un garçon né après six filles) est condamné à devenir un lycanthrope.
Il s'agit d'un loup gris ou noir de la taille d'un petit cheval, qui chasse la nuit sous la pleine lune, de préférence du bétail plutôt que des personnes.
Cette croyance s'est étendue au nord de l'Argentine où les septièmes enfants étaient parfois abandonnés, offerts à l'adoption ou tués, car leurs parents craignaient qu'ils ne deviennent des lobisón (ou luisón).
Une loi argentine de 1920 mit un terme aux abandons en précisant que tous les septièmes enfants avaient pour parrain le président.
Dogman du Michigan
Le Dogman du Michigan est une créature du folklore du Michigan et des alentours, elle est décrite comme bipède (pouvant se tenir débout sur ses pattes arrières), mesurant de plus de 2 mètres avec un torse d'un homme et une tête de chien.
Les premiers témoignages remontent à 1887, quand des bûcherons décriront avoir vu cette créature hybride homme-chien.
D'autres témoins signaleront cette créature dont la légende de la Bête de Bray Road.
En 1987, la légende du Michigan Dogman a gagné en popularité quand Steve Cook enregistre une chanson à propos de la créature pour le 1er avril.
L'auteur se basait sur les mythes et légendes d'Amérique du Nord.
Le Chien du tsar
Laurence Harf-Lancner a mis en évidence l'analogie de la structure des récits médiévaux de loups-garous tels que Bisclavret avec celle du conte AT 449, Sidi Nouman (Les Mille et une nuits) ou Le Chien du tsar (tradition d'Europe de l'Est).
Elle conclut à une contamination entre les deux types de récits.