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[Societé - Japon] Hôtel capsule [GON] - Sam 23 Mai 2020 - 23:12










Aujourd'hui parlons... des Hôtel capsule ou kapuseru hoteru !
Comme d'habitude, je partage un article de wikipedia et ensuite d'autres sources /vidéos !


Les hôtels capsule (カプセルホテル, kapuseru hoteru, de l'anglais capsule hotel) sont des hôtels typiquement japonais qui ont la particularité d’optimiser au maximum l’espace d’occupation et dont les chambres se limitent donc à une simple cabine-lit.




# Histoire

Le Capsule Inn Osaka, créé par Kishō Kurokawa et situé dans le district d’Umeda à Ōsaka, fut le tout premier hôtel capsule.
Il ouvrit ses portes le 1er février 1979 et le tarif initial d’une chambre s’élevait à 1 600 yens. Kurokawa était déjà l'auteur de la Nakagin Capsule Tower en 1970.

Ces hôtels existent en Occident, par exemple le Yotel à Londres, ou le Pod Hotel à New York, au Vietnam et dans le reste de l'Asie comme en Chine où le premier établissement a ouvert ses portes en 2012.




# Organisation

Les cabines de ces hôtels sont constituées d’un tube généralement en plastique ou en fibre de verre, ont une surface moyenne de deux mètres sur un pour une hauteur d’un mètre vingt-cinq et sont souvent équipées d’une télé, qui est à peu près la seule activité possible autre que lire ou dormir.
Ces capsules sont superposées par deux et alignées le long d’un couloir. La taille des hôtels est variable : ils peuvent proposer d’une cinquantaine à plus de sept cents capsules. Les bagages sont en principe situés dans un autre endroit que la cabine, par exemple à l’entrée du couloir, dans un casier.




# Commodités

Les sanitaires sont communs (souvent à la façon des sentō, les bains publics japonais) et on trouve également dans le bâtiment un restaurant ou, au minimum, un distributeur. Les capsules sont généralement équipées d’une télé, d’une radio, d’un réveil et d’air conditionné.
L’intimité y est relativement préservée par un store ou un rideau. Certains hôtels proposent à l’entrée un yukata et des chaussons pour changer de vêtements et parfois même une serviette.
Cette pratique rappelle les services proposés dans l’hôtellerie traditionnelle japonaise : les ryokan.
Certains hôtels permettent même de louer une capsule dans la journée pour faire une petite sieste.




# Clientèle

Les hôtels-capsule ne sont que des hôtels de dépannage.
Le client typique de l’hôtel capsule est en effet le salaryman japonais en quête d’un endroit où dormir après avoir trop bu avec ses collègues en sortant du travail, ou les personnes ayant manqué le dernier train pour rentrer chez eux.
Certaines capsules sont également louées au mois par des personnes disposant de revenus faibles.

Le prix des chambres n’est pas trop cher : 2 000 à 4 000 yens la nuit, soit 15 à 30 euros.
Les Japonaises ne se rendent pas dans ce genre d’hôtels qui est donc essentiellement fréquenté par les hommes, mais certains proposent des quartiers séparés pour les hommes et les femmes.




# Culture

On peut voir ces hôtels dans les films Gung Ho (1986), Hotel New Rose de Abel Ferrara, Fast & Furious 3 - Tokyo Drift (2006), Nos voisins Dhantsu (2007) et Cars 2 (2011).
Le concept est repris dans Le Cinquième Élément (1997) ou dans le jeu vidéo Deus Ex: Human Revolution d'Eidos Montreal (2011).







[Societé - Japon] Le Hara-kiri & le seppuku [GON] - Mar 5 Mai 2020 - 20:55









 
Aujourd'hui parlons d'un sujet particulier .... celui du suicide... avec le Hara-kiri & le seppuku !
Je vais comme d'habitude vous proposer un sujet de wikipedia et ensuite d'autres sources.
Je n'ai pas trouvé de vidéos (en même temps j'ai eu peur de chercher...)

Le hara-kiri ou harakiri (腹切り), à ne pas confondre avec seppuku (切腹, littéralement « coupure au ventre »), est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le XIIe siècle dans la classe des samouraïs.
Ce rituel est officiellement abandonné par les Japonais en 1868.

Le hara-kiri était utilisé par une personne déshonorée (adultère, trahison...), cette façon de se donner la mort permettait alors, de retrouver son honneur.
Alors que le seppuku, lui, est réservé à la classe guerrière (bushi) dans le cadre d'un déshonneur (perte d'un duel, trahison...), le guerrier met alors fin à ses jours via ce rituel pour mourir avec son honneur.
Bien que le geste soit le même, la nuance reste importante (notamment dans le bushido).






# Étymologie
 
En japonais, le terme 切腹 (seppuku) est plus formel, et typiquement utilisé dans les textes écrits et officiels.
Il est formé d'après la lecture on héritée du chinois, du caractère 切 (« couper ») qui est lu setsu, et de 腹 (« ventre ») qui est lu puku.
La lecture setsu + puku donnant seppuku.

Selon l'écrivain Christopher Ross, le terme populaire harakiri est utilisé dans la langue parlée japonaise, mais n'était pas utilisé dans les textes.
Celui-ci est formé d'après une lecture japonaise native kun, des mêmes caractères mais dans le sens inverse : 腹 (« ventre ») lu hara, et 切 (« couper ») lu kiri.
Un autre lecture du mot sépare le kiri, ce qui donne hara, le « ventre », siège du ki, « puissance, énergie » et kiri, « coupe ».











# Contexte
 
Traditionnellement, le seppuku était réalisé dans un temple en s'ouvrant l'abdomen à l'aide d'un wakizashi (sabre court) ou d'un poignard de type tantō, ce qui libère l'âme.
La forme traditionnelle consiste en une ouverture transversale (dans la largeur), juste au dessus du nombril.
Le seppuku comporte une version encore plus douloureuse, le jumonji-giri, qui consiste à rajouter une coupe verticale (de haut en bas) à la coupe horizontale pour marquer sa volonté d'expiation.
Il existe une version moins honorable (et moins douloureuse) dans laquelle un « ami » (kaishakunin) coupe la tête pour une mort instantanée. (je rajouterais un bloc dessus à la fin de la fiche)

Le seppuku était traditionnellement utilisé en dernier recours, lorsqu'un guerrier estimait immoral un ordre de son maître et refusait de l'exécuter.
'était aussi une façon de se repentir d'un péché impardonnable, commis volontairement ou par accident. Plus près de nous, le seppuku subsiste encore comme une manière exceptionnelle de racheter ses fautes, mais aussi pour se laver d'un échec personnel.

Le seppuku étant un rituel masculin, les femmes nobles et épouses de samouraïs pratiquaient le jigai, une forme de suicide consistant à se trancher la gorge (carotide) avec un poignard. (je rajouterais un bloc sur le jigai à la fin)




# Généralités

Le ventre est le siège de la volonté, du courage et des émotions en Asie : Hara ookii, « vous avez un gros ventre », pourrait vexer en Occident, tandis qu'au Japon c'est un compliment qui veut dire « vous avez un grand cœur » ; à notre « parler à cœur ouvert » pour exprimer sa sincérité, correspond l'expression japonaise Hara no watte, « à ventre ouvert » ou plus exactement « en s'ouvrant le ventre » ; Hara no misenaï, « ne montrent pas leur ventre », signifie « cacher sa pensée », l'inverse se disant Hara no yomeru (« lire dans son ventre ») et signifiant qu'on peut « lire dans ses pensées », donc qu'il est honnête dans ce qu'il dit.

Le seppuku ou « suicide par extraction des intestins » a longtemps permis aux nobles et aux samouraïs d'exprimer leurs dernières volontés.
Tout comme, en Occident, les gentlemen « se brûlent la cervelle » c'est-à-dire se tirent une balle dans la tête, les Japonais s'immolent par l'abdomen, siège, pour eux, de la pensée et de la conscience de soi.
C'est probablement la raison pour laquelle il existe une grande variété de mots pour désigner le suicide (jisatsu, en japonais) :


  • le inseki jisatsu : suicide pour éviter la honte

  • le gyokusaï : suicide d'honneur, largement pratiqué au cours de la Seconde Guerre mondiale par les soldats japonais, pour éviter de se rendre

  • le seppuku avec sa sous-catégorie extrêmement douloureuse, le jumonji-giri abordé au début de cet article

  • le shinjū : double suicide avec ses variantes :

    • l'oyako shinjū : suicide des parents et des enfants

    • le boshi shinjū : suicide de la mère et des enfants

    • le fushi shinjū : suicide du père et des enfants

    • le goï shinjū lorsque les enfants sont volontaires au suicide familial

    • le muri shinjū dans le cas contraire

    • le kobara : suicide pour le bien des enfants


  • le robuka : suicide pour le bien de la famille

  • le funshi : suicide pour exprimer son indignation et sa révolte


Pour être complet, il faut citer l'oibara, qui figure dans le manuel du parfait samouraï (le Hagakure).
L'oibara est le suicide d'inféodation.
Il se subdivise en maebara et sakibara selon que le samouraï précédait ou suivait son seigneur dans la mort.






# Brève histoire du seppuku  
 
Minamoto no Tametomo aurait été le premier homme et samouraï à pratiquer le seppuku honorable, en prenant exemple sur les femmes chinoises : accusées d'avoir enfanté l'enfant d'un autre homme que leur époux, elles s'ouvraient le ventre de désespoir afin de prouver leur fidélité.
Minamoto no Yorimasa est le premier du seppuku de qui on a une description détaillée : après sa défaite à la première bataille d'Uji en 1180, Yorimasa s'est retiré dans la salle du Phénix du temple du Byōdō-in, a écrit un poème au dos de son étendard, avant de prendre son poignard et de s'ouvrir l'abdomen.
Cette façon de procéder a codifié le seppuku.

La pratique du seppuku est indissociable du Bushido, le code d'honneur du guerrier, qui insiste sur sa finalité propre : la mort.
Celle-ci ne doit en aucun cas trahir les valeurs morales qui sont celles du samouraï ; aussi la pratique du seppuku est-elle codifiée très précisément.
L'acte du suicide honorable ne s'effectuait grosso modo qu'en quatre occasions :


  • à l'issue d'une défaite au combat. Être fait prisonnier ne constituait pas tant un échec qu'un déshonneur, non seulement pour soi mais pour ses compagnons et son maître ; pour éviter de souiller le nom de ce dernier, un samouraï vaincu et sans possibilité d'échapper à l'ennemi, préférait se donner la mort. Ce type de seppuku est rapide et violent, généralement effectué avec un tantō (sabre le plus court) ou un wakizashi

  • le pouvoir politique du shogun est marqué par les rivalités ; lorsqu'un vassal était amené à critiquer ouvertement le shogun, il pratiquait le seppuku, tout à la fois pour préserver son honneur, et pour attirer l'attention du dirigeant. Ces remontrances sont désignées par le terme de kanshi

  • à l'inverse, à partir du shogun Ieyasu Tokugawa, la procédure inverse fut créée, comme une sanction à l'infidélité des vassaux. Une fois encore, le seppuku était l'unique manière d'éviter le déshonneur du clan : il s'agissait donc d'une offre de pitié, le tsumebara

  • Au XVIIe siècle, le seppuku fut enfin l'occasion de suicides de groupe chez les samouraïs, qui par leur mort, rendaient hommage à leur maître en le suivant par-delà l'épreuve de la mort. Le seppuku est donc également le signe du dévouement, le junshi. Le gouvernement interdit ce type de suicide collectif en 1665. Cependant, on peut considérer le seppuku collectif des 47 rōnin en 1703 comme rentrant dans ce cas de figure.




Hormis dans le cadre du champ de bataille, le seppuku accompagna le raffinement du bushidō et des classes dirigeantes en étoffant le rituel qui lui est encore associé.
Le seppuku possède son propre code, qui doit être respecté scrupuleusement, tant par celui qui commet l'acte que par les personnes assistant à celui-ci.
En effet, le seppuku n'est absolument pas une pratique solitaire, tout du moins dans le cadre du bushidō ; si le public est restreint et choisi, il est par contre nécessaire.
Il a valeur de témoin et d'assistant de la mort du samouraï.

Le samouraï, ayant revêtu un kimono blanc, très ajusté et serré par un obi afin que les viscères ne se répandent pas, s'agenouillait avec un petit tabouret sous les fesses face au public, sur un tatami.
Il disposait d'un sabre court (wakizashi) ou d'un poignard (tantō), d'encre, d'un pinceau, de feuilles de papier de riz et d'une tasse de saké.
Après avoir écrit et lu un waka, enveloppant le sabre court d'une des feuilles de papier de riz, il s'ouvrait l'abdomen sur sa gauche, kimono ouvert.
Cette partie du ventre représente la conscience dans la tradition bouddhiste.
Il remontait alors une première fois, en diagonale ; puis une seconde entaille venait couper la première.
Ce Giri no jumonji, terriblement douloureux, était la plupart du temps interrompu par le kaishakunin, un ami du samouraï, qui le décapitait au katana en prenant soin de trancher d'un premier coup jusqu'à la trachée afin que la tête tombe sur le torse puis il coupait délicatement d'un mouvement de coupe pour que la tête ne roule trop loin du corps qui tombait alors en avant.
Chaque shogun avait un kaishakunin officiel pour les tsumebara : c'était un honneur tout particulier pour un samouraï.
Lorsque le kaishakunin était un ami proche, la décapitation était rapide et occasionnait moins de souffrances, sinon l'attente du supplicié pouvait être en rapport avec son « crime ».

L'histoire militaire du Japon est marquée par de très nombreux seppuku ; mais dès lors que les bushi perdirent de leur influence, la pratique fut contrôlée (interdiction du junshi), puis interdite (par le gouvernement Tokugawa à la demande de Matsudaira Nobutsuna en 1663).
Les cas épars de désobéissances furent accueillis comme des actes d'autant plus braves par la population japonaise.




# Influence du suicide rituel sur la culture japonaise

Essentiellement pratiqué pendant la période Edo par les guerriers, puis par les militaires japonais jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le seppuku est plus rare et limité que son impact sur l'imaginaire collectif ou la culture japonaise.

À la suite de l'échec d'un coup d'État mené par sa milice privée, le Tatenokai, l'écrivain et dramaturge Yukio Mishima, dénonçant le déshonneur du Japon, passe à l'acte en pratiquant un seppuku par éventration (suivi d'une décapitation), dans la matinée du 25 novembre 1970.
Son compagnon Masakatsu Morita s'éventre à sa suite.
Yukio Mishima, devenu ultranationaliste en 1967, exaltait les valeurs traditionnelles du Japon et le défi du bunburyōdō, la « double voie » qui unifie Lettres et Arts martiaux, l'art et l'action, l'éthique et l'esthétique.
Cet acte héroïco-tragique, minutieusement mis en scène, marqua profondément les esprits, stupéfiés : par la notoriété de l'auteur, par ses idées alors tabou, mais aussi parce qu'aucun seppuku n'avait été pratiqué au Japon depuis l'immédiat après-guerre et que l'épisode fut retransmis à la télévision.

C'est le dernier cas célèbre de seppuku, mais il reste très particulier et se distingue par sa mise en scène et son caractère anachronique.
Si la pratique du suicide rituel sous la forme du seppuku a quasiment disparu, il a profondément marqué la société japonaise contemporaine.
Le taux de suicide au Japon se distingue par son ampleur : 32 000 suicides pour l'année 2009, taux annuel constant pour la décennie, soit 26 suicides pour 100 000 habitants (en comparaison, 9 pour 100 000 au Royaume-Uni).
Près d'un quart de ces suicides sont classés comme inseki-jisatsu, ou suicide visant à effacer une faute ou une responsabilité assumée.
Ils concernent des directeurs d'entreprises, des hommes politiques soupçonnés de corruption ou visés par un scandale, mais aussi les chefs d'équipes dans une entreprise ou les chefs de famille.

Guillaume Carré, directeur du Centre de recherches Japon à l’EHESS, remarque que traditionnellement, lorsqu’un échec est constaté, il est pleinement assumé, les Japonais cherchent rarement à fuir leurs responsabilités.
Même s'ils n'ont pas recours au suicide, les hommes politiques japonais tendent à démissionner lorsqu'ils doivent faire face à une faute, une accusation grave ou une menace de condamnation.
Ils tendent également moins à faire appel que dans les pays occidentaux, où l'appel est souvent suspensif de la peine.





# Le seppuku dans les arts et la littérature



  • Dans Le Lotus bleu (1934) l'ennemi implacable de Tintin au Japon, Mitsuhirato, ne supporte pas sa défaite et fait Hara-Kiri.

  • L'opéra Madame Butterfly de Puccini

  • Seppuku, film de Masaki Kobayashi (1962), prix du Jury du Festival de Cannes 1963, plus connu hors Japon sous le titre Harakiri.

  • Le jardin de Kanashima (1964) de Pierre Boulle, roman de science-fiction sur la course à la Lune. Des cosmonautes japonais vont sur la Lune mais sachant qu'ils ne pourront en revenir, font Hara-Kiri

  • Dans le manga Ranma ½ de Rumiko Takahashi (1987-1996)

  • Dans Le Dernier samouraï (un film réalisé par Edward Zwick en 2003), le général Hasegawa et le samurai Katsumoto (lui-même officiant comme kaishakunin pour le premier) se font seppuku après avoir respectivement perdu une bataille. Algren, le protagoniste de l'histoire devenant ami et frère d'arme du second, lui sert symboliquement (mais pas au sens strict) de kaishakunin.

  • Dans le film Furyo (1983) de Nagisa Oshima.

  • Dans le jeu-vidéo Splinter Cell: Chaos Theory, le principal antagoniste tente de se suicider par seppuku.

  • Dans le film Machete (2010) de Robert Rodriguez, Torrez (interprété par Steven Seagal), se fait transpercer le ventre par la machette de Machete (Danny Trejo), mais cette blessure étant relativement inoffensive, Torrez décide d'utiliser cette machette pour se suicider avec le rituel du seppuku

  • Dans le film Hara-Kiri : Mort d'un samouraï (2011) de Takashi Miike, Hanshiro (interprété par Ebizô Ichikawa), un samouraï sans ressources, demande à accomplir un suicide rituel.

  • Dans la série Teen Wolf, saison 3 épisode 24, le nogitsune suggère à Stiles de pratiquer le seppuku

  • Dans le film 47 Ronin (film, 2013) de Carl Erick Rinsch.

  • Dans le jeu vidéo Tomb Raider (2013), le personnage de Lara rencontre le cadavre d'un général qui a commis le seppuku, pour avoir déshonoré sa reine Himiko. Elle découvrira un rouleau secret caché dans le manche du sabre, écrit en japonais, qui lui donne la clé du mystère du Yamatai.

  • Dans le film Wolverine : Le Combat de l'immortel (2013), on voit des officiers japonais qui pratiquent le seppuku juste avant que les Américains ne larguent la bombe atomique à Nagasaki.

  • Dans la série The Man in the High Castle, saison 1, épisode 5 (2015)

  • Dans le jeu vidéo Fire Emblem Fates Conquete (2015), Ryoma se donne la mort par seppuku, afin que Corrin n'ait pas à le tuer lui-même suite aux ordres du Roi Garon

  • Dans l'animé Joker Game, saison 1, épisode 1 (2016)

  • Dans le film Tu ne tueras point (2016)

  • Dans le jeu Dark Souls II, le second DLC "Couronne du Vieux Roi de Fer" propose un boss, Sir Alonne, qui commettra le Seppuku si le joueur arrive à le vaincre sans prendre de dégâts.

  • Dans le jeu Mark of the Ninja, le Seppuku est exposé dès le début du jeu comme la fin honorable que devra se donner le personnage principal.

  • Dans le jeu Call of Duty: Black Ops III, après avoir fini de tuer le boss de la carte Zetsubou No Shima en mode zombie, le personnage d'une autre dimension de Takeo se suicide par seppuku.

  • Dans le manga Naruto, après son combat contre Mifune, dans une démonstration extraordinaire de volonté, Hanzô plaça sa foi en Mifune et surmonta le talisman qui le gouvernait, il commit un Seppuku

  • Dans le manga One Piece, Roronoa Zoro devait faire un seppuku après avoir été accusé de meurtres au pays des Wa, mais après avoir découvert le vrai meurtrier, il le trancha avec la lame qui devait servir au suicide.









# Le Jigai

Jigai (自害) est un mot japonais désignant le suicide en général.
Le mot est devenu célèbre dans l'occident après qu'il eut été mal compris par Lafcadio Hearn (1923) comme un mot pour l'équivalent féminin du seppuku (forme rituelle de suicide masculin ).
Jigai est la forme de suicide rituel pratiqué essentiellement par les femmes, notamment les épouses et les filles des samouraïs.



Lors de la période féodale, n'ayant pas le droit de se faire seppuku à la manière des hommes, elles se tranchaient la gorge avec un poignard après s'être entravé les jambes afin de garder dans la mort une attitude décente.

Les rites cérémoniaux n’étaient pas les mêmes que pour les hommes.
Contrairement au seppuku, le suicide féminin pouvait se pratiquer seul.
La section de la veine jugulaire ou l'artère carotide, entraînait une mort rapide.
Le petit poignard utilisé était un tanto ou plutôt un kaiken, plus petit, que la femme portait toujours sur elle.
Cette pratique était normalement réservée aux femmes nobles et de samouraïs.
Un jeune garçon qui n'a pas passé son genpuku pouvait aussi pratiquer le jigai.

Cette forme de suicide ne s'effectuait que dans certaines situations :

  • en période de guerre, afin de préserver son honneur, avant l'arrivée des ennemis et en cas de défaite imminente

  • une épouse de samouraï était sous l'entière responsabilité de son époux, et non pas de son seigneur. Si son mari venait à mourir, elle pratiquait le jigai en guise de loyauté, afin de le rejoindre dans l'autre monde

  • parfois les servantes travaillant chez les familles nobles se donnaient la mort par jigai, à la suite de cruelles intrigues ou en signe de loyauté envers leur maîtresse

  • dans les temps anciens, il était de coutume que les femmes d'officiers condamnés à mort les précèdent en pratiquant le jigai

  • chez les femmes de samouraïs, en guise de protestation morale contre un mari dont le comportement serait intolérable


Un des derniers fameux exemples de jigai est celui de la femme du général Nogi Maresuke, Nogi Shizuko, qui s'est suicidée de cette façon avec son mari qui lui s'est fait seppuku à la mort de l'empereur Meiji en 1912.





# Kaishakunin

Le kaishakunin (介錯人) est la personne désignée pour procéder à la décapitation de la personne qui se suicide par seppuku, après qu'elle s'est éventrée.

Histoire
Du shogunat de Ieyasu Tokugawa (1603) jusqu'à la restauration Meiji (1870), le seppuku devint aussi une forme de mise à mort, appelée tsumebara et ordonnée par le shogun pour laver une grave offense ou un crime.
Les shoguns appointaient alors un kaishakunin officiel, une position très honorable, pour procéder à la décapitation terminant les tsumebara et assurer le shogun que la cérémonie avait été bien exécutée.
Dans les cas de crime particulièrement grave, ce kaishakunin désigné par le shogun pouvait faire durer ce suicide douloureux avant de procéder au kaishaku, afin de satisfaire son maître.
Il pouvait aussi exécuter le condamné en procédant directement à la décapitation, sans qu'une éventration n'ait lieu.

Au contraire, dans les suicides volontaires, le kaishakunin est généralement un ami proche, une personne digne de confiance ou un adversaire honorable.
Dans ce cas, le kaishakunin peut procéder rapidement à la décapitation, alors que le geste d'éventration avec un poignard ou un éventail a été à peine esquissé.

De nombreux pratiquants contemporains de l'escrime au sabre japonais, notamment pour le iaidō, tameshi giri ou battōdō, s'entrainent à rechercher la « coupe parfaite », un mouvement fluide et ample qui assure que le sabre pénètre aisément dans la cible d'entrainement et en théorie dans la chair de l'adversaire.
L'exercice est souvent pratiqué à vide, ou sur un faisceau de bambou ou une natte en paille roulées et trempées dans de l'eau.

Pour un usage pratique et guerrier du sabre, ce type d'entrainement pousse le pratiquant à s'habituer à un mouvement amplifié, stylisé, qui le laisse sans aucune garde une fois terminé.
Hors du tameshi giri, qui est un test de coupe de la lame et non de l'escrimeur, l'unique cas d'entrainement de ce type signalé dans les traités anciens concerne les samouraïs qui se préparaient à ce rôle de kaishakunin.
Ils travaillaient un mouvement de décapitation précis et ritualisé dans le contexte particulier du seppuku, dans l'éventualité du jour où ils auraient à décapiter un ami.

Le dernier kaishakunin est Hiroyasu Koga, qui procéda le 25 novembre 1970 à la décapitation de l'écrivain Yukio Mishima, puis de Masakatsu Morita, qui devait initialement procéder au kaishaku dans le seppuku de Mishima.

Rituel
Les mouvements du rituel de kaishaku qui ont été préservés jusqu'à aujourd'hui varient peu entre les différentes écoles d'escrime au sabre.
Ils incluent généralement les étapes suivantes :


  • Le kaishakunin s'assoit dans la position seiza ou reste debout, à gauche de la personne pratiquant le seppuku, légèrement en retrait, mais à distance de sabre de sa cible.

  • S'il est assis, le kaishakunin se lève lentement, d'abord sur ses genoux, puis sur son pied droit, tout en dégainant son katana lentement et silencieusement. S'il est déjà debout, il dégaine simplement son arme de la même manière. Une fois l'arme dégainée, le katana est levé lentement, en attente du seppuku. Certaines écoles, comme le Musō Jikiden Eishin-ryū , imposent une position particulière : un pas en arrière avec le pied droit, le katana derrière la tête et parallèle au sol et tenu de la main droite, la main gauche tenant le fourreau (saya). D'autres écoles préconisent que le katana doit être levé verticalement, parallèle au corps, les pieds joints.

  • Au moment choisi préalablement et conjointement avec le suicidé, le kaishakunin procède au daki-kubi (抱き首). Il s'avance et le sabre s'abat simultanément sur le cou. Juste avant le contact, il agrippe la poignée à deux mains. Pour éviter que la tête ne soit projetée loin du corps, la coupe s'arrête à la moitié du cou. La décapitation est donc terminée par un mouvement latéral de retrait du sabre qui tranche la gorge, laissant la tête attachée par un morceau de peau.

  • Le kaishakunin secoue son sabre pour en retirer le sang : le chiburi (血振り), et rengaine (noto). Il s'agenouille ensuite profondément en hommage au suicidé, puis se relève et exécute un salut solennel, rei (礼).


Ce rituel fait l'objet du kata junto de l'école de iaïdo Musō shinden ryū.






[Société - Japon] Hitobashira - Pilier humain [GON] - Sam 8 Fév 2020 - 22:44








Aujourd'hui parlons d'un sujet .... plutôt spécial, sur le hitobashira, un sacrifice humain de personnes dans des constructions...
Je vais donc comme toujours recopier le sujet de wikipédia !

Le hitobashira (人柱 « Pilier humain »), anciennement pratiqué au Japon, est un sacrifice humain de personnes enterrées vivantes sous ou près de bâtiments de grande envergure comme des barrages, des ponts et des châteaux, en guise de prière aux kamis afin que le bâtiment ne soit pas détruit par des catastrophes naturelles telles que des inondations ou par des attaques ennemies.
Le hitobashira peut également se référer aux travailleurs enterrés vivants dans des conditions inhumaines.








# Histoire

Quelques-uns des plus anciens témoignages écrits de hitobashira se trouvent dans le Nihon shoki (« Les Chroniques du Japon »).
Une histoire relative à l'empereur Nintoku (vers 323) rapporte le débordement des rivières Kitakawa et Mamuta.
La protection contre l'inondation était au-delà de la capacité de la population sinistrée.
L'empereur a eu une révélation divine dans son rêve l'informant qu'il y avait une personne nommée Kowakubi dans la province de Musashi et une autre appelée Koromono-ko dans la province de Kawachi.
Si les deux étaient sacrifiées aux divinités des deux rivières respectives, la construction de digues serait facilement achevée.
Kowakubi a ensuite été jeté dans le torrent de la Kitakawa et une prière offerte à la divinité de la rivière.
Par ce sacrifice, il a été possible de construire entièrement le remblai.
Koromono-ko cependant a échappé au sacrifice.
Le Yasutomi-ki, un journal du xve siècle, documente la fameuse tradition du Nagara-no Hitobashira.
Selon ce texte, une femme qui portait un enfant sur son dos a été capturée alors qu'elle passait le long de la rivière Nagara et enterrée à l'endroit où devait alors être construit un grand pont.
Les traditions liées au hitobashira sont presque toujours associées à de complexes et dangereux projets qu'il est nécessaire de construire et la plupart du temps avec de l'eau.
Les histoires de hitobashira étaient censées inspirer un esprit de sacrifice dans la population.

Les histoires de hitobashira et autres sacrifices humains sont choses courantes au Japon jusqu'à la fin du xvie siècle.
Cette pratique a de nos jours complètement disparu.





# Château de Maruoka


Le château de Maruoka est l'un des plus anciens châteaux du Japon et la légende d'O-shizu, Hitobashira dit qu'il a été construit avec un pilier humain.
Alors que Shibata Katsutoyo, le neveu de Shibata Katsuie, était engagé dans la construction d'un château à Maruoka, le mur de pierre du donjon s'effondrait régulièrement, quel que soit le nombre de fois où les pierres étaient amassées.
Un vassal a suggéré que quelqu'un devait être l'objet d'un sacrifice humain (hitobashira).
O-shizu, une femme borgne qui avait deux enfants et menait une vie pauvre, a été choisie comme hitobashira.
Elle accepte à la condition que l'un de ses enfants soit fait samouraï puis est enterrée sous le pilier central du donjon du château.
Peu de temps après, la construction du donjon est achevée avec succès.
Mais Katsutoyo a été transféré dans une autre province et le fils n'a pas été fait samouraï.
L'esprit plein de ressentiment d'O-shizu provoque régulièrement par la suite le débordement du fossé avec les pluies du printemps quand la saison de la coupe des algues arrive en avril chaque année.
Les gens l'appellent « la pluie causée par les larmes de la douleur d'O-shizu » et érigent une petite tombe pour apaiser son esprit.
Un poème nous est parvenu « La pluie qui tombe quand arrive la saison de la coupe des algues est la pluie qui rappelle les larmes de douleur de la pauvre O-shizu ».
Il a été observé depuis que l'instabilité des murs du château de Maruoka a vraisemblablement été causée par la conception elle-même du château.
Bien que construit durant l'époque Azuchi Momoyama (1575-1600), la conception du bâtiment est plus indicative de forteresses antérieures.
La base escarpée montre un style d'empilement aléatoire des pierres qui est proposé comme source d'instabilité dans les murs, ce qui peut avoir conduit à l'utilisation d'un être humain comme pilier lors de sa construction.








# Pont Matsue Ohashi

Selon la légende, la construction du pont Matsue Ohashi a occasionné un sacrifice humain.
Le parc voisin est nommé Gensuke en l'honneur du sacrifié avec un mémorial dédié aux victimes mortes pendant la construction du pont.

Lorsque Horio Yoshiharu, le grand général devenu daimyo de la province d'Izumo au cours de l'ère Keichō, a entrepris de construire un pont sur l'embouchure de la rivière, les constructeurs ont travaillé en vain car il semblait qu'il n'y avait pas de fond solide sur lequel les piliers du pont puissent reposer.
Des millions de grosses pierres ont été jetés en vain dans la rivière, car le travail construit de jour était emporté ou englouti de nuit.
Néanmoins, le pont a finalement été construit mais les piliers ont commencé à s'enfoncer peu de temps après qu'il a été terminé.
Puis une inondation a emporté la moitié de l'ouvrage et aussi souvent qu'il était réparé, aussi souvent il était détruit.
Alors, un sacrifice humain a été réalisé pour apaiser les esprits vexés de l'inondation.
Un homme a été enterré vivant dans le lit du fleuve en dessous de la place du pilier du milieu, là où le courant est le plus perfide, et par la suite le pont est resté immobile pendant trois cents ans.
La victime qui s'appelait Gensuke vivait dans la rue de Saikamachi.
Il avait été décidé que le premier homme qui traverserait le pont portant un hakama sans machi (un morceau rigide de tissu pour garder les plis du vêtement perpendiculaires et paraissant soignés) devrait être mis sous le pont.
Gensuke qui a passé sur le pont sans machi dans son hakama a été sacrifié.
Le pilier le plus au milieu du pont a été appelé pendant trois cents ans de son nom « Gensuke-bashira ».
Certains croient que le nom « Gensuke » n'était pas le nom d'un homme mais le nom d'une ère du Japon, corrompu par le dialecte local.
La légende est si profondément ancrée que lorsque le nouveau pont a été construit (c.1891), des milliers de gens du pays avaient peur de venir à la ville car les rumeurs prétendaient qu'une nouvelle victime serait nécessaire, qui devait être choisie parmi eux.







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# Château de Matsue

Selon la légende, le château de Matsue aurait été construit sur le sacrifice d'une jeune femme enterrée sous les murs de pierre du château.
Son nom n'a jamais été enregistré et rien de ce qui la concerne ne nous est connu sauf qu'elle est censée avoir été une belle jeune fille qui aimait la danse et est nommée tout simplement la jeune fille de Matsue.
Après la construction du château, une loi a été votée interdisant à toute jeune fille de danser dans les rues de Matsue parce que la colline de Shiroyama frémirait et le château serait secoué de « haut en bas ».








# Autres



  • À Wanouchi dans la préfecture de Gifu au cours de l'incident de l'amélioration de la Horeki-gawa en 1754 qui supposait la construction difficile et dangereuse de digues fluviales, un serviteur local a volontairement donné sa vie en restant sous une chute d'eau afin d'empêcher un pilier de la fondation de se déplacer jusqu'à ce qu'il puisse être fixé du dessus.
    En plus d'aider à la construction, ce sacrifice a également été considéré comme une offrande aux divinités assurant ainsi le succès du projet (donc un hitobashira).

  • Lors de la rénovation du pont Nijubashi du Kōkyo, des douzaines de corps humains, debout et allongés, ont été retrouvés dans les fondations.










Bon, mais ça n'existe pas qu'au Japon Smile
Donc je vous propose cet article de wikipedia qui parle de ... l'emmurement qui a un sujet vachement proche de Hitobashira !!


L'emmurement signifie littéralement être mis dans des murs.
Emmurement était le mot utilisé au Moyen-Âge pour désigner l'emprisonnement.
Il désigne aussi le fait d'être enseveli vivant dans un mur.
Dans ce dernier cas, les cas d'emmurement sont bien souvent légendaires.





# Châtiment

On trouve les premières traces de la pratique dans la Grèce antique.
Elle est clairement mentionnée dans le mythe d'Antigone et le récit de la mort de Pausanias.
Dans la Rome antique, il s'agissait d'une méthode d'exécution très rare appliquée aux vestales qui rompaient leur vœu de chasteté, telle Rhéa Silvia, ou laissaient s'éteindre le feu dont elles avaient la garde.
Elles étaient descendues dans une petite cellule avec une lampe à huile et un peu de nourriture pour que leur agonie soit prolongée.
Un cas célèbre, relaté par Pline le jeune, concerne le supplice la vestale Cornelia, condamnée injustement par l'empereur Domitien.
On utilisait parfois l'expression enterrée vive, alors même qu'il ne s'agissait pas d'une mise en terre directe.

Au Moyen Âge, la condamnation à l'emmurement, soit à être « pris dans des murs », était en général synonyme d'emprisonnement pour une durée indéterminée.
Il existait le « mur étroit », soit la prison proprement dite, et le « mur large », avec un statut comparable à notre actuelle mise en résidence surveillée.
En cas de deuil familial, de maladie ou pendant les périodes de fêtes religieuses, les prisonniers pouvaient obtenir des permissions qu’ils passaient chez eux.

« Le pouvoir d’atténuer les sentences était fréquemment exercé », souligne Henry Charles Lea, la peine d'emprisonnement étant alors commuée en obligation d'effectuer un pèlerinage, le plus souvent en Terre Sainte, ou en condamnation à une amende.
Il existait toutefois une aggravation du mur étroit, le carcer strictissimus, où le condamné était enchainé dans un cachot, et privé de tout contact jusqu'à sa mort.




# Rite de protection

Une coutume barbare qui semble ne pas avoir été uniquement légendaire, au moins dans l'Antiquité, consistait à sacrifier un être vivant qu'on enterrait dans les soubassements d'une maison pour garantir sa solidité et assurer sa protection :

Selon Henry O'Shea « De là cette coutume chez tant de peuples d'origine touranienne, d'emmurer des victimes, humaines ou pas, dans les fondations de la maison en l'honneur du fondateur qui, le premier, avait allumé la flamme du foyer. En Écosse et dans le Pays de Galles, on enterrait sous la première pierre des fondations soit un corps humain soit celui d'un animal. Le fait est presque universel, depuis les Hébrides jusqu'à l'île de Bornéo. ».
Ce rituel sinistre a été repris dans de nombreuses légendes dont beaucoup concernent des enfants ensevelis sous des ponts.

Si les sacrifices humains réels ont disparu au fil du temps, l'emmurement d'animaux, fréquemment des chats ou des coqs, a perduré au moins jusqu'à la Renaissance et était destiné à payer tribut le Malin (le Diable).
Ainsi, lors de travaux d’archéologie ou de restauration, on a trouvé des chats que la pierre et le temps avaient conservés momifiés, desséchés, par exemple dans une partie édifiée au xvie siècle du château de Saint-Germain-en-Laye ou une tour de la même époque au château de Combourg.




# Réclusion religieuse volontaire

Certains moines ou moniales, appelés reclus, décidaient librement d'adopter une forme extrême de pénitence en se faisant volontairement enfermer, pour un temps ou jusqu'à leur mort, dans un espace restreint appelé cellule ou reclusoir.
Le reclusoir des Innocents était le plus célèbre de tous ceux de Paris.
En général la porte en était simplement scellée mais, dans les cas extrêmes, on bâtissait un mur devant l'entrée en ne laissant subsister qu'une étroite fente pour faire passer quelques nourritures.





Plus d'infos :





[Société - Japon] Hikikomori [GON] - Dim 5 Jan 2020 - 0:33





 

 
Encore un sujet que je vais reprendre sur wikipedia !
Mais vous trouverez ensuite quelques liens supplémentaires si vous êtes intéressés par le sujet !

Hikikomori (引き籠もり) est un mot japonais désignant un état psychosocial et familial concernant principalement des hommes qui vivent coupés du monde et des autres, cloîtrés le plus souvent dans leurs chambres pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels.

Ils se sentent accablés par la société.
Ils ont le sentiment de ne pas pouvoir accomplir leurs objectifs de vie et réagissent en s'isolant de la société.







# Chiffres et populations touchées
 
Il y avait environ 230 000 hikikomori au Japon en 20103, soit près de 0,2 % de la population (qui est de 127 millions)4. Près de la moitié (44 %) le seraient devenus à la suite de problèmes d'emploi ou de recherche d'emploi.
70 % sont de sexe masculin, et 44 % ont la trentaine.
Le phénomène n'est pas limité au Japon et des cas ont également été recensés par exemple à Oman, en Espagne, en Italie, en Corée du Sud et en France.

En 2016, le gouvernement japonais publie une étude de décembre 2015 qui décompte 540 000 hikikomori enfermés depuis au moins six mois pour les 15-39 ans.
Mais, en prenant en compte leurs aînés, ils seraient aujourd’hui plus d’1 million.
35 % d’entre eux se sont isolés depuis au moins sept ans.

Ce phénomène concernait à partir des années 1990 principalement des adolescents ou de jeunes adultes.
Vers la fin des années 2010, il semble que ce phénomène et/ou les populations touchées, probablement les mêmes que dans les années 1990 n'ayant pas trouvé de solution, sont considérées comme vieillissantes.
Une étude lancée par le gouvernement japonais en décembre 2018 concerne les hikikomori âgés de 40 à 59 ans.
Le 29 mars 2019, le bureau du Cabinet présente cette étude qui dénombre 613 000 hikikomori pour les 40-64 ans.





# Causes de l'isolement

D'abord considéré à tort comme une agoraphobie par les psychologues non japonais, alors que c'est un phénomène plus proche de l’ochlophobie, ce comportement asocial semble pouvoir prendre sa source dans divers phénomènes, tels que :


  • des traumatismes familiaux ou extérieurs, trouvant parfois leur origine dans l'enfance, qui privent l'individu de confiance en lui, l'empêchant de se sentir suffisamment en sécurité en dehors de la cellule familiale.
    Ces traumatismes peuvent trouver leur source dans le phénomène d'ijime (苛め), un certain type de brimades scolaires, bien que cela n'en soit pas nécessairement la cause

  • la relation fusionnelle prolongée que certains aînés mâles entretiennent parfois avec leur mère, appelée populairement mother complex (マザーコンプレックス, mazā konpurekkusu), ou simplement mazakon (マザコン).
    Elle se traduit par une carence dans la socialisation et un retard de langage, l'intolérance aux frustrations et aux contraintes du monde extérieur, à la dyade

  • la grande permissivité ou tolérance du milieu familial japonais, vis-à-vis de l'enfant (enfant-roi et tyran), qui a été décrite par les psychiatres japonais sous le terme d'amae (甘え, « fait de chercher à être gâté, choyé ou protégé (surtout par son entourage) »).
    Elle est renforcée par l'absence patente d'autorité et de rivalité paternelle, de punitions et de châtiments corporels, et par une grande liberté individuelle dans les loisirs et les horaires

  • la forte pression sociale, exercée sur les adolescents et les jeunes adultes dès leur scolarisation.
    Cette pression se manifeste de diverses façons :

    • une forte pression scolaire relayée par la famille, attitude parentale nommée kyōiku mama (教育まま, « mère obsédée par l'éducation scolaire ») ou mamagon (ままごん, « mère dragon ») par les psychosociologues

    • une pression de groupe exercée très tôt par le système éducatif japonais lui-même, dit gakureki-shakai (学歴社会, « société obnubilée par le cursus scolaire »)






Pression scolaire


Le système scolaire japonais est particulièrement sélectif, et tous les établissements, du jardin d'enfants à l'université, sont classés (parfois uniquement de façon officieuse) en fonction de leur niveau.
Lors du passage de l'école primaire au collège, puis du collège au lycée, et enfin du lycée à l'université, les élèves sont soumis à des concours d'entrée, dont la difficulté est déterminée par le rang et la renommée de l'établissement.
Certains de ces concours sont si difficiles que nombre de jeunes, après leur sortie du lycée, sont obligés de réserver une année complète à l'étude (on les appelle alors rōnin), afin de préparer leur entrée à l'université. L'université la plus prestigieuse et dont les examens sont les plus difficiles est l'université de Tokyo.

Il peut aussi arriver que la pression scolaire vienne des élèves eux-mêmes, à travers le phénomène d’ijime.
Par ce terme, on désigne la mise à l'écart et le rejet par un groupe des éléments considérés comme étant « hors-norme », rejet qui peut se traduire par des vexations, des moqueries ou même parfois des violences.
Ce phénomène, bien qu'existant dans tous les pays, peut prendre des proportions particulièrement importantes au Japon.

Pression sociale


Un syndrome nommé gogatsu-byō (五月病, « mal du mois de mai ») affecte chaque année des milliers de jeunes, au bout d'une période d'un à deux mois après la rentrée universitaire ou, plus souvent, l'embauche.
Son nom vient du fait que les écoles et les entreprises, au Japon, fonctionnent toutes au rythme de l'année fiscale (avril à mars).
C'est donc systématiquement en avril que l'on fait son entrée dans un nouveau milieu : nouvelle classe pour les étudiants ; nouvelle entreprise pour les jeunes salariés.
Ce syndrome se présente comme une dépression réactionnelle, avec dépersonnalisation passagère ou bouffée délirante, touchant généralement les individus les plus brillants intellectuellement, les plus sensibles, et/ou ceux qui viennent de provinces et d'îles éloignées.
Ces troubles, souvent expliqués par le facteur passe-partout de stress, révèlent souvent une fragilité de type pré-migrante.
Ils se résorbent généralement après le retour dans la famille (rapatriement sanitaire) ou peu après l'hospitalisation, mais l'évolution vers des troubles chroniques ou plus sévères n'est pas rare.

Ce syndrome, dans le cas de jeunes diplômés fraîchement embauchés dans une entreprise, peut s'expliquer en partie par les conditions de travail traditionnellement très dures au Japon.
Le nombre de jours chômés (dix jours de congés payés la première année) est inversement proportionnel au nombre d'heures travaillées (beaucoup d'employés sont contraints de faire des heures supplémentaires).
La coupure avec le monde scolaire est très nette, et très éprouvante.
Mais surtout, la récession économique que subit le Japon depuis les années 1990 a provoqué une occidentalisation du système de gestion des entreprises, faisant disparaître progressivement le shūshin koyō seido (終身雇用制度, « système d'emploi à vie »), qui garantissait à l'individu de pouvoir faire carrière jusqu'à la retraite dans une seule et même entreprise.
Ce phénomène a provoqué l'apparition d'un besoin de « résultats » de la part de l'employé, faisant du même coup augmenter la pression sur celui-ci.






# Symptômes de l'isolement
 
Les symptômes de Hikikomori ressemblent fortement à ce qu'on qualifie en Occident de phobie sociale et de retrait social.

Dans la société actuelle, il semble que de plus en plus de personnes acceptent mal la pression du monde extérieur, et peuvent ressentir une angoisse incoercible face à la contrainte relationnelle.
À ne pas confondre avec une agoraphobie, dont le seul point commun est le mécanisme de défense « par évitement » ou encore avec de l'ochlophobie "qui se manifeste dans les endroits où il y a beaucoup de personnes.
Lorsqu'il est question d'ochlophobie, il est question d'une « peur de la foule », à ne pas confondre avec l'agoraphobie ou la claustrophobie."

Ainsi, ce n'est pas tant l'espace extérieur qui est anxiogène que l'implication relationnelle et non virtuelle qu'elle exige.
Alors que l'agoraphobe sera souvent soulagé de parler à quelqu'un en particulier car cela va rompre son isolement dans l'espace ou dans la foule et lui permettre de prendre enfin le (huitième) métro, le hikikomori, lui, va au contraire préférer une rue déserte en pleine nuit pour aller au distributeur de boissons, car la machine sera apathique par excellence et anonyme (parfois parlante, mais sans attendre d'autre réponse que la pression d'un bouton), par exemple.
L'essor inégalé des distributeurs automatiques de toutes sortes au Japon est peut-être en rapport avec la recrudescence des comportements d'évitement des contacts humains.

Le hikikomori réagit donc en se retirant complètement de la société, évitant tout contact avec le monde extérieur, surtout s'il nécessite une communication, même non verbale, comme passer à la caisse d'un supermarché ou au konbini.
Il s'enferme dans sa chambre pendant des durées prolongées, souvent mesurées en années.
Il n'a souvent aucun ami et passe la plupart de son temps à dormir, à regarder la télévision, à jouer sur l'ordinateur et à surfer sur Internet, moyen privilégié de communication (théoriquement anonyme et libre).

Ayant pris la place des pū-tarō (プー太郎, « fils aîné péteur ») puis, au sens large et relativement sympathique, tout enfant majeur et chômeur vivant aux crochets des parents des années 1970, les hikikomori dans leur phase de début, incarnent un cas extrême de célibataire-chômeur endurci, mais qui annonce déjà une pathologie (une souffrance psychique).

En effet, la volonté de se retirer de la société tend en général à se renforcer progressivement.
Les hikikomori ont l'air malheureux, dépourvus d'amis, timides et peu loquaces.
Souvent également, ils sont rejetés à l'école, ce qui constitue l'élément déclencheur du phénomène d'isolement, et ainsi le phénomène s'auto-entretient.




# Réaction des parents

Avoir un hikikomori à la maison est souvent considéré comme un problème qui doit rester interne à la famille et beaucoup de parents attendent longtemps avant de rechercher l'aide de psychologues.
De plus, les pédopsychiatres sont peu nombreux au Japon : seulement 169 dans tout le pays en 2011.
Les thérapeutes sont pourtant très actifs, le Japon étant un pays qui possède une structure de soins à domicile et d'enseignants volontaires.
Avoir un fils ou une fille hikikomori à la maison est encore un sujet tabou, un des derniers bastions du haji (恥, « la honte, le déshonneur »).

Aussi, au Japon, l'éducation des enfants étant traditionnellement assurée par la mère, le problème du hikikomori est souvent laissé à sa seule charge. Au début, les parents espèrent que le problème se réglera de lui-même, et voient cette situation comme un passage à vide temporaire de leur enfant. Ils ne savent donc pas quelle attitude adopter, et il est rare qu'ils forcent leur enfant à réintégrer la société.





# Effets de l'isolement
 
Le manque de contact social et l'isolement prolongé ont un effet dévastateur sur la mentalité des hikikomori.
Ils perdent leurs capacités à vivre en société.
Leur poste de télévision ou leur ordinateur devient alors leur unique point de référence.

Si le hikikomori réintègre finalement volontairement la société — souvent après quelques années — il doit faire face à un sérieux problème : rattraper les années d'école perdues.
Cela rend le retour dans la société encore plus difficile.
Ils ont peur que les autres découvrent leur passé de hikikomori.
Ils se sentent également mal à l'aise avec les étrangers.

Leur peur peut se transformer en colère et leur manque de références morales peut les conduire à des comportements violents voire criminels.
Certains hikikomori attaquent leurs parents.
En 2000, un hikikomori de 17 ans a pris le contrôle d'un bus et tué une passagère.
Un autre cas extrême est celui d'un hikikomori ayant enlevé et séquestré une jeune fille pendant neuf ans.
Un autre a tué quatre fillettes afin de reproduire une scène de manga.
Les comportements de violence légère sont toutefois souvent difficiles à établir car les familles préfèrent taire la vérité.




# Traitement

Les avis des thérapeutes sur la conduite à tenir divergent, notamment entre les Japonais, qui préfèrent attendre que l'adolescent récalcitrant réémerge dans la société par la force des choses et grâce au soutien à domicile, et les Occidentaux, plus enclins à la consultation externe et à la psychiatrisation.
Dans la plupart des cas, un soutien psychologique est nécessaire pour les parents, qui sont désorientés et impuissants face au problème.
Bien qu'il existe des cellules d'aide spécialisée, beaucoup de hikikomori et de parents ressentent encore un manque de soutien, en grande partie dû à l'ambivalence des individus concernés et aux réticences de la famille à solliciter une aide extérieure.

Lorsque le diagnostic a été posé, souvent à la suite de la consultation des parents, l'intervention est une approche à la fois sociale et clinique.
Il s'agit le plus souvent d'une thérapie familiale à domicile, de longue haleine et qui n'est pas sans rappeler l'antipsychiatrie, avec de petites équipes de helpers, qui sont à la fois peu médicalisées et très actives.
Celles-ci se composent d'un ou deux éducateurs spécialisés effectuant des visites quotidiennes, épaulés par un assistant social et un médecin une fois par semaine. Une réunion de restitution et de contrôle, généralement hebdomadaire, complétée par la réunion de secteur mensuelle, permettent d'apprécier l'évolution et de décider des mutations d'équipes éventuelles.

Un traitement médicamenteux est souvent associé, sans être systématique.




# Dans la culture populaire
 

Films, séries et théâtre



  • Le film Onīchan no hanabi (おにいちゃんのハナビ), sorti le 10 septembre 2010 au Japon, raconte de manière touchante comment une jeune fille essaye de sortir son grand frère de cette condition de hikikomori.

  • Le court-métrage Shaking Tokyo de Bong Joon-ho, intégré dans le long-métrage Tokyo ! sorti en 2008, aborde lui aussi le cas des hikikomori, de façon poétique.

  • Le film sud-coréen Castaway on the Moon, sorti en 2009, raconte l'histoire surprenante de Kim Seong-geun et de la relation non moins étonnante qu'il entretient avec Ryeo-won Jeong, jeune asociale complètement recluse dans une chambre de l'appartement de ses parents.

  • Dans la mini-série japonaise Shokuzai sortie en 2012, l'une des cinq protagonistes, traumatisée par le meurtre de son amie d'enfance, est devenue 15 ans plus tard hikikomori.

  • La pièce de théâtre Le Grenier de Yōji Sakate (éditions Les Solitaires Intempestifs, janvier 2010).

  • Le film allemand Mille nuances de pluie d'Isabel Prahl sorti en 2018.



Mangas et anime




  • Le manga NHK ni yōkoso!, adapté en anime diffusé en 2005 au Japon, aborde en profondeur le cas des hikikomori, dans un style tragi-comique.

  • Le manga Sayonara Zetsubō Sensei inclut comme personnage secondaire une fille hikikomori.

  • Le manga Ano hi mita hana no namae o bokutachi wa mada shiranai ou AnoHana a comme personnage principal Jintan, un hikikomori.

  • Le manga Le Cocon de Mari Okazaki inclut comme personnage principal de la première histoire une fille hikikomori.

  • Le manga Cat Street de Yoko Kamio raconte l'histoire d'une hikikomori, anciennement jeune actrice prodige, et sa sortie de cet enfermement grâce à une « école active ».

  • Dans le manga Kagerou Project et son adaptation animée Mekaku City Actors où le personnage principal Shintarō est un hikikomori.

  • Dans l'anime Magical Dorémi Capucine est une hikikomori.

  • Dans l'anime Sakurasou no Pet na Kanojo, Ryûnosuke Akasaka est un hikikomori.

  • Dans le light novel No Game No Life, adapté en anime en 2014, les personnages principaux Sora et Shiro sont des hikikomori.

  • À la fin du jeu et de l'anime Corpse Party, Naomi Nakashima devient une hikikomori suite aux événements qui se sont déroulés à Heavenly Host, et à la mort de sa meilleure amie : Seiko Shinohara, effacée de la mémoire de tous.

  • Dans l'anime WataMote, le personnage principal Tomoko Kuroki se dit être une hikikomori.

  • Dans le light novel et l'anime Eromanga Sensei, Sagiri Izumi, dont son nom de plume en tant qu’illustratrice donne son titre à l'oeuvre, est une hikikomori.

  • Dans le light novel Outbreak Company, adapté en anime en 2013, le héros est un hikikomori, et un épisode est consacré à l'explication de ce terme à la princesse qui voulait aussi être une hikikomori.



Jeux vidéo




  • Le jeu vidéo et l'anime dérivé Chaos;Head (visual novel, 2008) positionne le joueur, au travers de son héros Nishijō Takumi, dans la peau d'un hikikomori effrayé par le contact avec d'autres individus.

  • Dans le jeu vidéo et l'anime dérivé Persona 5, le personnage de Futaba Sakura, à la suite d'un traumatisme psychologique, est une hikikomori.







# Reclus et sans projet: qui sont les Hikikomori français?  (de l'express)

Ils ont de 15 à 25 ans et vivent cloîtrés. Même si ce phénomène reste marginal, il ne concerne plus seulement le Japon.
"Soulagé", c'est le sentiment qu'a ressenti Andréas lorsqu'il a pu mettre des mots sur ses maux.
Voici bientôt trois ans que ce trentenaire ne sort plus - ou si peu - du 2-pièces en bordure du périph' intérieur parisien qu'il occupe avec sa mère.
Trois ans qu'il passe ses journées à dormir, à regarder en boucle des séries à la télé ou à surfer sur Internet.
Trois ans qu'il est socialement mort. Comment en est-il arrivé là ?
Le jeune homme ne se l'explique pas vraiment.
Ni fou ni haineux, il dit juste ne pas avoir la force de se battre pour se faire une place dans la société.
Depuis qu'il sait qu'il n'est pas malade, mais que sa conduite le classe, comme d'autres jeunes gens vivant eux aussi reclus dans leur chambre, dans la catégorie des "hikikomori", Andréas s'est délesté d'un poids énorme : celui de la culpabilité.  

N'en déplaise à ceux qui, pendant toutes ces années, lui ont rebattu les oreilles avec cette idée, jusqu'à finir par le convaincre, il n'est pas un "feignant".
Cette prise de conscience a poussé ce "zombie malgré lui" à accepter la main tendue d'une voisine de quartier, éditrice.
Elle a libéré sa plume et lui a donné le courage d'écrire son histoire en sa compagnie.
Car il n'entend pas se planquer tout le reste de son existence.

Combien sont-ils à avoir, comme Andréas, rompu avec le monde extérieur ?
Difficile à dire.
Né dans le Japon désenchanté du début des années 1990, le phénomène toucherait actuellement entre 500 000 et 1 million d'individus au pays du Soleil-Levant.
Selon la définition officielle, un hikikomori est un jeune retranché chez lui et qui ne prend plus part à la société depuis plus de six mois, sans qu'aucune pathologie mentale n'ait pu être identifiée.


Des cas avérés en France
En France, plusieurs milliers de personnes se retrouvent chaque année hors de tous les radars.
Ni étudiants, ni salariés, ni stagiaires, ils vivent des minima sociaux ou, plus fréquemment, aux crochets de leurs parents.
Certains sont, sans même le savoir peut-être, des hikikomori.
Car, chez nous, on ne les nomme pas.
On préférera parler de "retrait social", de "décrochage scolaire".

Dans sa consultation "famille sans patient", à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, le docteur Marie-Jeanne Guedj-Bourdiau voit défiler les proches, souvent à bout de nerfs, de ces ermites des temps modernes.
Depuis 2005, la pédopsychiatre a recensé quelque 80 cas.
Parmi eux, des adolescents en rupture avec le lycée et, surtout, une majorité de jeunes gens de 25-30 ans qui, après avoir peiné à terminer leurs études supérieures, ont coupé tout lien avec l'extérieur.
Fait marquant : les demandes de rendez-vous, tous profils confondus, ont considérablement augmenté au cours des dernières années.


De jeunes hommes, surtout
Qui sont ces hikikomori ?
Le problème est qu'ils n'ont pas grand-chose en commun, hormis leur jeune âge (15-25 ans, pour la plupart) et leur sexe : masculin.
Les équipes du Dr Guedj-Bourdiau n'ont en effet suivi que deux femmes en treize ans.
Mais la prévalence masculine n'est peut-être que l'effet de l'invisibilité de la chose : culturellement parlant, on trouvera toujours plus "normal" qu'une fille reste chez elle.
C'est injuste, mais c'est ainsi.

Pour le reste, le phénomène revêt de multiples formes et les degrés de gravité sont divers.
Prenez la notion d'enfermement : d'un hikikomori à l'autre, elle est on ne peut plus variable.
Certains se rendent à des repas de famille et font des courses au supermarché.
Du moins lorsqu'ils relâchent la pression, car la volonté de s'isoler peut bien sûr varier dans le temps.
D'autres ne sortent que la nuit ou au petit matin, quand le risque de croiser quelqu'un est quasi nul.
Pour quelques-uns, la claustration est en revanche totale.

Nicolas, par exemple, n'a mis le pied dehors qu'une seule fois en trois ans : le 13 novembre 2015, précisément.
Ce soir-là, il est allé chercher, presque en apnée, sa petite sœur qui assistait au concert tragique des Eagles of Death Metal, au Bataclan.
La cadette en sécurité, il est retourné s'enfermer à double tour dans sa chambre, pour ne plus en ressortir.

Tom, lui, vit retranché dans une cabane au fond de son jardin de l'Essonne depuis plus de cinq ans.
Dans le noir, volets fermés sept jours sur sept.
Comble du sordide : non content d'avoir cessé de se laver, il a récemment décidé d'uriner et de déféquer dans des bouteilles ou des seaux, dont il se débarrasse avec les déchets du quotidien, pour avoir à sortir le moins possible de son cocon.


Et leur comportement ?
Imprévisible, lui aussi.
Ils peuvent se montrer avenants et souriants.
Etre prompts à s'intéresser aux autres ou à poser des questions.
Ceux-là disent généralement aller bien et feignent même de ne pas comprendre qu'on s'inquiète pour eux.
"Oui, ils vivent un tantinet isolés... Et alors ?"
Mais les hikikomori sont parfois aussi en grande détresse.
Car ils souffrent d'une faible estime d'eux-mêmes.
"Pourquoi s'intéresserait-on à moi ?, n'a eu de cesse d'interroger Andréas lors de notre rencontre.Je ne suis rien. Pour ma part, je ne voudrais pas d'un collègue, d'un ami ou d'un conjoint qui me ressemble."

Eux peuvent développer des phobies ou encore des aberrations alimentaires, comme ce patient du Dr Guedj-Bourdiau qui ne se nourrit que d'aliments moulinés.
Ils finissent parfois même par se convaincre qu'ils ont de bonnes raisons de s'exclure de la société.

Maxence, par exemple, est persuadé qu'il ne peut entrer en contact avec les autres en raison de ses fortes odeurs corporelles.
Terrifié à l'idée qu'on puisse le regarder, voire le "juger", Andréas s'adonne lui-même à un rituel de soins de la peau - gommage, masque et crème hydratante - les rares fois où il franchit le seuil de sa porte.
Un mal-être qui engendre des pensées morbides chez certains, mais, bizarrement, rarement suicidaires.

Quant à leur perception du monde, les spécialistes s'accordent à dire qu'ils entendent, là encore, tout et son contraire.
Si quelques hikikomori se disent révoltés contre la société, la plupart ne se sentent pas concernés par les problèmes de leurs contemporains.
"Leur langage est rarement révolutionnaire, confirme la psychanalyste Natacha Vellut. Ils s'intéressent globalement peu à la politique et se montrent même à l'occasion un brin conservateurs."

Des causes inexpliquées
Mais pourquoi diable mettent-ils donc leur vie sociale entre parenthèses ?
Leur réclusion ne résulte évidemment pas que d'une seule cause, mais d'un faisceau de facteurs se renforçant l'un l'autre.
Les sondés expliquent souvent avoir rencontré des difficultés à l'école ou dans le monde professionnel.

Si Andréas semble effectivement avoir souffert de ses mauvais résultats scolaires, d'autres étaient néanmoins de bons élèves avant de se désinvestir.
Beaucoup de patients ont aussi de lourdes histoires familiales ou présentent des troubles de l'attachement à leur mère, avec un paternel aux abonnés absents.
Mais certains n'estiment pas avoir été surprotégés et évoluent dans un contexte familial sans tension majeure.
Difficile, donc, de savoir ce qu'il se passe dans la tête d'un hikikomori.

Il n'empêche : tous vivent avec l'idée qu'ils n'ont aucune chance d'acquérir une place satisfaisante dans la société.
C'est simple : ils n'ont envie de rien et n'ont aucun projet, ni familial ni professionnel.

"C'est comme si ces jeunes gens n'arrivaient pas à devenir des adultes, poursuit Natacha Vellut. Tandis que les filles ont, dans ce cas, plutôt tendance à devenir hyperactives, voire, pour certaines, anorexiques, les garçons, eux, se replient sur eux-mêmes, parfois donc jusqu'à l'extrême."
Déboussolés par les injonctions sociales qui pèseraient sur les jeunes mâles, ceux-là préféreraient s'arrêter au seuil de la vie adulte, sans y entrer.

Complaisance familiale
"Le phénomène hikikomori est évidemment rendu possible par une certaine complaisance familiale, souligne la sociologue Maïa Fansten. Il faut bien, en effet, que quelqu'un paie le loyer et la nourriture. Certains parents ne toléreraient pas cette situation. Il est aussi facilité par le développement des outils numériques. Sans connexion, on peut vite devenir fou. Le hikikomori souffre rarement de cyberaddiction, mais l'ordinateur lui donne grosso modo l'illusion d'appartenir encore au monde extérieur."

Le syndrome serait-il donc une nouvelle facette - extrême et marginale, certes - de la crise d'adolescence ?
Les avis des spécialistes sont partagés. Serge Tisseron va même jusqu'à douter de l'existence du phénomène en France.

"Je n'ai jamais rencontré d'hikikomori primaire, autrement dit, un patient sans arrière-plan de trouble mental, martèle le psychiatre. Si certains jeunes vivent reclus, c'est parce qu'ils souffrent de phobie, ou encore de schizophrénie. L'isolement est un effet secondaire de leur pathologie."

Hikikomori primaires ou secondaires : qu'importe.
Pour le docteur Guedj-Bourdiau, ces jeunes gens doivent être suivis à domicile.
Et si la claustration est trop invalidante, il faut en passer par une hospitalisation.
Une prise en charge, longue, délicate et, hélas, souvent accompagnée de rechutes.

"Mais une fois guéris, tous nous remercient de les avoir sortis de cet enfer."

Pour revenir parmi les vivants.  






 

Plus d'infos :  wikipedia    





[Société - Japon] Ijime - Brimades & Harcèlement [GON] - Dim 5 Jan 2020 - 0:02








Aujourd'hui parlons d'Ijime....
Je vais vous proposer un article repris sur wikipedia et ensuite d'autres liens pour approfondir le sujet parce que je ne veux vraiment pas dire de bêtises sur ce sujet :/

Ijime (苛め/虐め), littéralement « intimidation », est un mot japonais désignant les brimades que subissent ceux qui sont exclus d'un groupe parce que différents et sont pris pour cible.
Ce phénomène est non seulement très présent dans le milieu scolaire, mais également dans le milieu professionnel et la vie quotidienne.
C'est le symptôme d'une société où l'individu ne peut exister qu'à travers l'appartenance à un groupe : famille, quartier, école, entreprise…
D'où le besoin de gommer ses différences, comme dit le proverbe japonais : « le clou qui dépasse appelle le coup de marteau ».

Les brimades infligées peuvent prendre diverses formes : racket, harcèlement, sévices physiques, calomnies, etc.






# Aspects sociaux et légaux

C'est une cause très importante du suicide chez les jeunes et du hikikomori (enfermement, personnes qui refusent de quitter leur chambre), parce que l'institution scolaire ferme souvent les yeux en cas d’ijime (celui-ci se déroulant rarement sous les yeux du professeur), et les victimes souffrent d'un nouveau phénomène, la perversion narcissique en groupe.

Il n'y a d'ailleurs quasiment pas de structures en place pour traiter ce problème et aider les victimes, le recours aux travailleurs sociaux parfois aux psychologues étant très mal vu dans une culture où il est important de garder la face.

En 2009, 60 913 actes de violence et 72 778 cas de harcèlement ont été recensés par le Ministère japonais de l'éducation.
En 2014, 180 000 cas de harcèlement scolaire ont été comptabilisés, et 225 000 cas en 2015.

Une loi relative aux mesures de lutte contre le harcèlement scolaire est entrée en vigueur en 2013, et une révision de cette loi a eu lieu en novembre 2016.




# Dans la culture japonaise

Misato dans Ki-itchi est un exemple de victime d’ijime et l'écrivain Yū Miri en a souffert durant sa scolarité.

Il en est de même pour Keiko Suenobu, célèbre auteur de manga, qui a entre autres écrit et dessiné Life, Happy Tomorrow et surtout l'autobiographique Vitamine paru chez éditions Panini en France. Ces trois manga traitent eux-mêmes de l’ijime.
Ou encore mais cette fois en roman Ijimé de Huguette Perol.

Plusieurs séries télévisées japonaises (drama) parlent de ce phénomène : Life (inspiré du manga du même nom), Nobuta o Produce, Watashitachi no Kyōkasho, Kingyo Club ou l'abordent : Great Teacher Onizuka, Hana Yori Dango, Yamada-kun and the Seven Witches, 35 sai no Koukousei, etc.








[Société - Japon] Onna-bugeisha [GON] - Dim 29 Oct 2017 - 19:45





 

 

Je vous propose un mix d'articles de wikipedia, de nautiljon





# Description

Dans le Japon médiéval, une onna-bugeisha est une femme combattante issue de la haute société.

De nombreuses épouses, veuves, filles, et rebelles répondaient à l'appel du devoir en s'engageant dans la bataille, généralement aux côtés de samouraïs. Elles étaient membres de la classe bushi et étaient formées aux armes dans le but de protéger leur maison, leur famille, et leur honneur en temps de guerre. Elles contrastaient avec le rôle traditionnel d'« épouses au foyer » des femmes japonaises. Elles sont parfois considérées comme des samouraïs-femmes bien que ce terme ne soit en fait pas exact. Les onna-bugeisha étaient des personnes très importantes de la société. Des personnages mythiques comme l'impératrice Jingū, Tomoe Gozen, Nakano Takeko, ou Hōjō Masako étaient des onna-bugeisha qui eurent un impact significatif dans l'histoire japonaise.




# Histoire
 
Avec la fin de l'ère Heian (794-1185) s'estompe une période de remarquable stabilité, marquée par la prospérité financière et culturelle. L'époque féodale qui lui succède est marquée par de nombreux affrontements, face aux envahisseurs étrangers tout d'abord (les Mongols de Kubilaï Khan au XIIIe siècle), mais principalement entre clans de daimyô rivaux. Ces guerres civiles, qui déchirent le Japon jusqu'à sa réunification au XVIIe siècle, trouvent notamment leur origine dans la convoitise de terres couplée à un système d'héritage qui n'est pas soumis au principe de primogéniture : à la mort d'un seigneur, son domaine ne revient pas à son aîné, mais est divisé entre tous ses descendants. En outre, jusqu'aux réformes menées par Hideyoshi Toyotomi à la fin du XVIe siècle, n'importe quelle personne en mesure de se procurer un sabre et un cheval pouvait prétendre au titre de samouraï, décuplant les effectifs de cette caste guerrière. Les seigneurs daimyô et leurs vassaux se lancent dans des campagnes afin d'asseoir leur pouvoir sur des domaines de plus en plus morcelés. Cet état de guerre est entretenu par le tout nouveau type de régime militaire qui émerge au début de l'époque féodale : le bakufu de Kamakura (1185-1333).

Quid des femmes dans ce contexte éminemment guerrier ? Avec l'émergence des samouraïs, le statut des femmes face à l'état de guerre est certes diminué. Pourtant, cela n'a pas toujours été le cas. Durant les périodes précédentes, si le pouvoir administratif était détenu par les hommes, les femmes s'affirmaient dans le domaine spirituel et clérical ; et notamment, sur le champs de bataille, en tant que shamanes : leur rôle était alors de prédire l'issue d'une bataille, d'apporter différentes formes de soins, ou de lancer des malédictions sur les ennemis. En outre, des recherches effectuées sur des tombeaux du IVe siècle ont permis de mettre à jour des corps de femmes en armure, entérinant l'existence d'une caste de guerrières.
Ces découvertes ont pu être mises en rapport avec les récits de vie de l'impératrice Jingû, et de la reine Himiko qui vécurent au tournant du IIe et IIIe siècles. La première prit la relève de son défunt mari, l'empereur Chûai, et partit conquérir la Corée alors qu'elle était enceinte. La seconde était dite prêtresse et sorcière, et interprétait la volonté des kamis afin de diriger le pays.

Avec l'époque de Kamakura et de l'installation d'un climat de guerre perpétuelle, la place des femmes au combat changea, tout en demeurant nécessaire : on distingua alors la femme « samouraï » (l'onna-bugeisha), et la femme de samouraï. Quoi que différentes, les deux combattirent pour un même but, celui de faire triompher leur clan. On retrouve chez ces femmes des valeurs fortes, retranscrites plus tard dans ce que nous connaissons aujourd'hui comme le Bushidô.

L'une et l'autre étaient préparées aux arts de la guerre, que cela soit par inclination personnelle ou par nécessité d'avoir à se défendre en cas de siège. L'arme traditionnellement réservée aux femmes était le naginata, une lance terminée par une lame recourbée. À la base, cette arme était détenue par les guerriers de seconde catégorie, face à l'arc et au sabre, plus nobles. Toutefois, sa maniabilité et sa polyvalence en faisait une arme de choix entre des mains expertes, et très vite son enseignement se généralisa parmi les femmes de la caste des samouraïs.

Si le pouvoir des femmes guerrières resta de mise jusqu'à la fin de l'époque de Muromachi (1333-1573), il s'amenuisa progressivement à la faveur de la montée du confucianisme qui redessina les rôles féminins et masculins au sein de la société japonaise. Notamment, en plaçant la femme dans une position inférieure à celle de son mari. Jusqu'ici, et quoique cela soit difficile à considérer, la femme japonaise médiévale jouissait d'une grande autonomie, notamment en matière de travail, mariage, sexualité et divorce. La Française de la même époque aurait difficilement pu en dire autant... Le XIXe siècle, et à plus fortes raisons la Seconde Guerre mondiale, portèrent un coup fatal à ces femmes guerrières en imprimant des standards occidentaux sur la société japonaise. La famille n'était désormais plus un clan élargi où les femmes pouvaient s'épanouir, mais un noyau restreint composé d'un père au travail, d'une mère au foyer, et d'enfants attendant de se marier ou de devenir docteur. Eh oui, le modèle de la femme soumise japonaise a moins d'un siècle et demi, et vient de chez nous.




# Onna-bugeisha / épouse de samurai

Les différents récits de cette époque qui nous ont été transmis marquent bien le contraste entre la femme comme victime tragique et sans défense de la guerre, et la femme guerrière qui se lance avec détermination dans la bataille : les rouleaux illustrés du Dit de Heiji montrent la mise à sac du Palais Sanjo en 1161, où l'on peut voir des dames de compagnie abattues par des samouraïs.

Parallèlement, le Dit des Heike, datant de la même période, retranscrit les exploits de Tomoe Gozen, épouse et compagnon d'armes de Minamoto no Yoshinaka. Connue pour sa beauté et sa fougue, elle suivit son mari sur les champs de bataille, et notamment à la célèbre bataille d'Awazu en 1184 dont elle sortie victorieuse, à la différence de Yoshinaka qui y périt. La légende de Tomoe naquit à cette époque, où l'on raconte qu'elle brillait au combat en décapitant sans relâche ses ennemis. À la mort de son époux, elle se maria une seconde fois et eut un fils, avant de se retirer dans la province d'Echû où elle prit le voile.

Être épouse de samouraï demandait parfois de mener le combat sur d'autres plans que sur le champ de bataille lui-même. En l'absence de leur mari, c'était à elles d'assurer l'intendance des forteresses, soumises à des sièges. Il s'agissait de gérer aussi bien le ravitaillement que de superviser les services d'infirmerie et de défense. Dans le Taikoki, on peut lire un hommage à femme d'Okamura Sukie, qui fit preuve de courage et de détermination dans la défense de Suemori en 1584 :

« l'épouse d'Okamura était habituellement douce et réservée, c'était une femme dotée de toute la grâce qu'on aurait pu prêter à un jeune saule. Toutefois, cette valeureuse dame de cour - qui surpassait même l'estimée mère du seigneur Nobunaga – s'arma d'un naginata, et, accompagnée de deux ou trois autres personnes, patrouilla de jour comme de nuit dans le château en réprimandant sévèrement les gardes épuisés par les combats, et qui s'étaient assoupis. »




# Statut
 
Ce n'est pas seulement au combat que les femmes se sont distinguées durant la guerre. La plupart agissait comme stratèges politiques par le biais de leurs mariages. Outils de diplomatie, ces épouses de samouraïs se retrouvaient bien souvent déchirées entre leur famille, et le clan ennemi auquel elles avaient été liées par souci de trêve. Elles acquéraient plutôt alors le statut d'otage privilégiée, et étaient généralement bien mal perçues par la cour qui considérait ces éléments extérieurs comme des espionnes et des traîtres.

Devenir épouse de samouraï par le biais de ces mariages arrangés plaçait ainsi la femme face au choix difficile d'être loyale envers sa famille ou son époux. Ce fut le cas pour Oichi, la plus jeune soeur du célèbre Oda Nobunaga. Celui-ci la donna en mariage à son rival, Nagamasa Asai. Quelques années plus tard, Nagamasa rompit toutefois son alliance avec Nobunaga : sans retenue, ce dernier dévasta le domaine des Asai et demanda à ce que sa soeur lui soit retournée. Nagamasa accepta, avant de mettre fin à ses jours. On raconte qu'Oichi aurait prévenu son frère des plans militaires de Nagamasa en lui faisant parvenir un sachet portebonheur crypté.


outefois, toutes n'eurent pas la chance d'être épargnées par les combats. A la chute d'un château, le viol, la mise en esclavage et le meurtre étaient pratiqués sans retenue. Dans ces conditions, le suicide était l'unique possibilité restante. Chacune d'entre elles était dotée d'un tanto, une dague qui ne les quittait jamais. Si l'emploi de cette lame pouvait se faire à des fins offensifs, l'un de ses plus funestes usages était de permettre à la dame de se suicider si jamais elle se retrouvait déshonorée, et sans espoir de salut. À la différence du seppuku pratiqué par les samouraïs, le suicide des femmes s'effectuait par tanto, en s'enfonçant la lame dans la gorge. Les rudiments d'anatomie enseignés aux dames de cour leur apprenaient en quel point exact elles devaient plonger le poignard pour s'ôter correctement la vie. En attendant d'être mis à jour, l'objet était conservé sous les habits, contre la poitrine. Ainsi lorsque Hideyoshi Toyotomi enjoignit Bessho Nagaharu de se soumettre pacifiquement à Nobunaga, Nagaharu refusa et son château fut assiégé. En signe de soutient à son mari, et pour ne pas tomber entre des mains ennemis, sa femme et toutes ses dames de compagnie se donnèrent la mort.





# Arme
 

La naginata est une longue lance dotée d'une lame courbée à son sommet. Du fait de sa polyvalence et des conventions, beaucoup de femmes s'initièrent à cette arme. Sa longueur offre de grandes possibilités d'attaques à distance. Cette arme était aussi très efficace contre les maraudeurs qui attaquaient souvent à cheval. L'arc et les flèches étaient également utilisés du fait de la possibilité d'attaquer à distance. De plus, la naginata se montrait très efficace dans le combat proche. Même en considérant que les hommes étaient naturellement plus forts que les femmes, une forte femme armée d'une naginata pouvait garder à distance la plupart de ses adversaires. Durant ces situations, la force, le poids, ou l'épée ne comptaient plus. Parce qu'elle est utilisée par de nombreuses femmes légendaires, la naginata est devenue un symbole de la femme guerrière. Durant l'époque d'Edo, de nombreuses écoles de naginata furent créées à destination des femmes









[Société - Japon] les fruits au Japon [GON] - Ven 27 Oct 2017 - 11:33





 

 

Je vous propose un article trouvé sur le site  nippon.com a partir d'une anecdote de l'application se couché moins bête





# Description


Les fruits japonais ont depuis longtemps la réputation d’être délicieux mais très chers. Les touristes sont souvent stupéfaits par leur beauté, leur taille, leur régularité et plus encore, par leur prix. Dans une boutique de fruits haut de gamme, un melon brodé (musk melon) peut en effet coûter jusqu’à 180 euros. Certains consommateurs considèrent toutefois que les fruits n’ont pas forcément besoin d’avoir une forme absolument parfaite et qu’ils devraient être moins chers. Voici un aperçu d’un secteur commercial unique en son genre et des caractéristiques économiques et culturelles qui lui sont propres.




# un produit considéré comme un véritable trésor
 
Au Japon, les fruits sont présentés d’une façon quelque peu différente que dans les autres pays où ils sont en général vendus en vrac et au poids. Les boutiques spécialisées de longue date dans les fruits de haute qualité proposent en effet leurs produits dans des boîtes où ils sont protégés par de la mousse, comme dans un écrin. Certaines vendent même des pastèques en forme de triangle ou de cœur. Mais ce qui étonne encore plus les touristes, c’est le prix faramineux des fruits de l’Archipel. Pourquoi sont-ils aussi chers ?

Dans son livre Dave Barry Does Japan (Dave Barry au Japon) publié en 1993, le chroniqueur humoristique américain Dave Barry signale déjà le prix exorbitant des melons offerts en cadeau par les habitants de l’Archipel. Jusqu’à 75 dollars (8 000 yens de l’époque, soit 67 euros actuels) l’unité ! « Les Japonais ne lésinent sur les cadeaux. Quand ils offrent un melon, ils pensent qu’il sera apprécié parce que l’intéressé est au courant de son prix. L’étiquette japonaise veut aussi que l’on minimise l’importance du cadeau en s’excusant “Ce n’est pas grand-chose”… C’est exactement le contraire qui se passerait si l’on donnait un melon de 75 dollars à un Américain. Aussitôt après avoir ouvert le paquet, il demanderait “Vous avez une idée du prix que ça vaut ?” »

Le quartier d’affaires de Nihonbashi, à Tokyo, abrite la maison-mère de la fruiterie Sembikiya, fondée en 1834. L’endroit est si élégant qu’à première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’une bijouterie. Une impression confirmée par les prix. Sembikiya propose des melons brodés – du groupe reticulatus, caractérisés par leur parfum légèrement musqué, leur chair couleur de jade et leur peau recouverte d’une fine broderie ou réticule – pour une somme de 14 000 yens (123 euros) à 21 600 yens (190 euros) l’unité. Et pour une grappe de raisin aux grains étincelants comme des émeraudes de la variété « Seto giants », il faut débourser pas moins de 12 960 yens (114 euros).

98 % du chiffre d’affaires de la maison Sembikiya provient de la vente de paniers et de boîtes destinés à être offerts. Les fruits faisant office de cadeau qu’ils contiennent doivent être absolument parfaits du point de vue tant de la maturité et du parfum que de l’apparence. Les principaux acheteurs sont les bureaux du gouvernement japonais, les entreprises commerciales, les banques, et le secteur du bâtiment et des travaux publics. Sembikiya a aussi des clients fidèles dans le monde entier. L’un d’eux, originaire du Moyen Orient, se rend chaque mois au Japon à bord de son avion privé pour s’approvisionner en fruits de saison, depuis qu’un Japonais lui a offert un melon brodé de l’Archipel. Ôshima Ushio, responsable du département planification et développement de Sembikiya, ne cache pas sa fierté : « Les fruits japonais sont sans conteste les meilleurs du monde en termes de qualité comme de saveur. »


 

L’avocat britannique Nazar Mohammad semble avoir été lui aussi très impressionné par Sembikiya au cours d’un voyage d’affaires au Japon. « C’est vraiment cher, mais je n’ai jamais vu de raisin aussi gros et aussi parfait. Je crois que je vais revenir en acheter une grappe pour me faire une idée du goût »,  avoue-t-il. Mais il n’a pas pu s’empêcher de s’exclamer à la vue de pêches blanches affichées à 3 780 yens (33 euros) l’unité : « À Londres, ça coûterait au maximum 5 livres (5,70 euros) chez Harrod’s ! Et chez un grossiste, on aurait trente pêches pour le même prix ! »

 

Sembikiya s’adresse à la clientèle la plus huppée du marché du fruit de détail. Mais Yoshidaya, une fruiterie située à côté de la gare de Zushi, à une heure de train de Tokyo en direction du sud, vise une catégorie d’acheteurs beaucoup plus large à qui il propose des produits à la fois de consommation courante et pour offrir. Hashimoto Yoshihei a 73 ans et c’est lui qui gère cette entreprise familiale fondée par ses grands-parents. « Nous nous approvisionnons en fruits au marché central de gros de Tokyo, tout comme Sembikiya. Mais nous avons une façon de procéder complètement différente. Nous passons en revue les cagettes de fruits exposées et nous en choisissons une qui nous convient. Sembikiya en revanche, demande au grossiste de préparer une caisse en prélevant les meilleurs fruits d’une trentaine de cagettes », précise M. Hashimoto.





# Mizugashi, une « friandise juteuse »

Au Japon, on traite les fruits comme une denrée de luxe depuis très longtemps. Dans la cuisine traditionnelle de type kaiseki qui s’est développée dans le contexte de la cérémonie du thé, ils étaient considérés comme des « friandises juteuses » (mizugashi, littéralement « gâteau d’eau »). Les melons, les poires japonaises (nashi), le raisin et les kakis étaient très appréciés pour leur chair particulièrement juteuse et parfumée. La coutume d’offrir des fruits de haute qualité, notamment pour marquer la fin de l’année (seibo) ou le milieu du 7e mois lunaire (chûgen) dans le cadre de la fête du Bon, remonte au tout début de l’époque d’Edo (1603-1868).

Jusqu’à la fin des années 1950, les Japonais ont considéré les fruits comme un aliment de luxe réservé aux grandes occasions. Mais à partir des années 1960, ils ont commencé à en manger davantage parce que leurs revenus avaient augmenté et que leurs habitudes alimentaires étaient influencées par celles de l’Occident. Les quantités consommées restent toutefois très faibles par rapport aux autres pays. D’après des chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche japonais, en 2011, la consommation moyenne de fruits par habitant était à peine de 50,9 kilos au Japon alors qu’en France et en Italie, elle a atteint respectivement 116,1 et 149 kilos.  




# Les fruits en Europe : un apport indispensable en eau et en vitamines
 
Sasaki Shigeyuki, chercheur de l’entreprise spécialisée dans les parfums et les saveurs Takasago International Co, explique cette différence d’attitude vis-à-vis des fruits de la façon suivante. Jadis en Europe, l’eau était souvent trop calcaire pour être potable et les produits de la terre riches en nutriments étaient si rares que les fruits constituaient un apport important en eau, en vitamines et en minéraux pour les populations locales (Takasago Times, vol. 3, 2008). Mais le Japon, qui jouissait d’un climat plus humide, abondait en eau potable et en plantes riches en nutriments tout au long de l’année, ce qui a contribué à faire des fruits une denrée d’exception.

Pour Higashino Akihiro qui travaille au ministère de l’Agriculture, « en Europe, on ne considère pas du tout les fruits comme au Japon et il n’y a pas à proprement parler de tradition d’offrir des fruits de haute qualité ». La taille des exploitations fruiticoles joue également un rôle important. En Europe, la tendance est à la monoculture intensive d’un seul type de fruit sur des surfaces relativement étendues. En France, la taille moyenne des fermes était de 29 hectares en 2010 et le nombre de celles qui dépassent les 100 hectares ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, une grande partie de la production est destinée à la fabrication de vin, de confitures, de fruits secs et de conserves, si bien que l’apparence des fruits n’a pas une importance si grande.

Au Japon, la production fruiticole s’inscrit dans un cadre géographique et culturel complètement différent. Près de 80 % du territoire de l’Archipel est constitué par des montagnes et les larges étendues de terre arable sont rares. En 2010, la taille moyenne des exploitations agricoles était d’à peine 2,2 hectares et 85 % des producteurs de fruits travaillaient sur une parcelle d’une superficie inférieure ou égale à 2 hectares (voir graphique ci-dessous). La culture des fruits est une activité à forte proportion de main-d’œuvre où quantité de tâches doivent être accomplies manuellement et requièrent dans certains cas, comme la taille, un grand savoir-faire.

Pour beaucoup de petites exploitations fruiticoles familiales japonaises, la seule solution qui s’est avérée rentable a été de s’orienter vers le marché à haute valeur ajoutée du cadeau en cultivant des variétés de toute première qualité avec le plus grand soin. Pour obtenir des melons brodés ayant un maximum d’arôme, par exemple, les producteurs laissent pousser un seul fruit par pied.

 

Les efforts des exploitations fruiticoles japonaises se sont avérés payants. Leurs fruits sont à présent réputés en tant que produits de luxe non seulement dans l’Archipel mais aussi à l’étranger. D’après Higashino Akihiro, la valeur marchande des pommes, des poires japonaises (nashi), des pêches, des mandarines, des fraises, du raisin et des kakis a plus que doublé en l’espace de dix ans et atteint le chiffre record de 18 milliards de yens en 2015.





# Des fruits qui se dégustent comme une friandise
 
Mais beaucoup de Japonais trouvent que les fruits ne devraient pas coûter aussi cher et ils se contenteraient bien volontiers de produits plus petits et de forme moins parfaite, si cela contribuait à faire baisser les prix.

 

Chez Yoshidaya on peut acheter six pommes Fuji pour 850 yens (7,30 euros) et cinq oranges pour 600 yens (5,20 euros). Mais en dépit de ces prix relativement raisonnables, un grand nombre de Japonais ont tendance à considérer les fruits comme un aliment à part, une sorte de friandise qui se déguste comme un dessert. « Les comportements varient considérablement en fonction des valeurs de chacun. Beaucoup de nos clients achètent un seul fruit de 200 à 300 yens (1,70 à 2,60 euros) », déclare Hashimoto Yoshihei, « comme s’il s’agissait d’un gâteau ».

Les changements d’habitudes pourraient déboucher sur une baisse de prix des fruits de consommation courante dans l’Archipel. Mais les Japonais ne cesseront sans doute pas pour autant d’acheter à prix d’or des melons brodés en guise de cadeau chez Sembikiya ou dans les grands magasins, sans lésiner sur la dépense. Ce faisant, ils perpétueront la tradition qui veut que l’on offre de superbes fruits de saison considérés comme de véritables trésors, parce qu’ils symbolisent à la perfection un moment privilégié de l’année dans le calendrier japonais.

(D’après un texte en japonais de Doi Emiko de Nippon.com, publié le 24 août 2016. Photos : Kodera Kei. Photo de titre : un employé de la maison-mère du magasin de fruits Sembikiya de Nihonbashi, à Tokyo, en train de montrer un melon brodé japonais de haute qualité présenté dans une boîte de paulownia.)










 

Source : nippon.com
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Des photos des princesses de Disney qui illustrent certains problèmes de notre société [GON] - Lun 8 Mai 2017 - 13:17












L'artiste Shannon Dermody montrent les princesses de Disney dans des positions pessimistes...




# Les violences domestiques








# La pollution







# L'alcoolisme







# Le viol







# Le suicide







# Le trafic sexuel







# Le tabagisme







# L’addiction aux drogues







# Les violences policières









nikos

[Societé - Japon] Les Yakuza [GON] - Ven 28 Fév 2014 - 22:51





 

 
Après une description wikipedia, vous retrouverez quelques vidéos & reportages







# Bloc Technique
Date de fondation :ère Edo
Ethnies présentes :Japonais, Coréen
Nombre de membres :39 100
Activités criminelles :

  • Racket

  • Paris clandestins

  • Trafic de drogue

  • Proxénétisme

  • Trafic d'armes


Sur l'image de droite, on peut voir Shimizu No Jirocho, le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne






# Description
 
Un yakuza (ヤクザ/やくざ) est un membre d'un groupe du crime organisé au Japon.

Les yakuzas sont représentés par quatre principaux syndicats, présents sur tout l'archipel, et possèdent également des ramifications dans la zone Pacifique, et même en Allemagne et aux États-Unis.

Ils étaient officiellement 39 100 membres fin 2016, au sens large du terme.

Ils seraient la plus grande organisation de crime organisé du monde sans être pour autant secrète.

Ainsi, les clans ont généralement pignon sur rue, la plupart du temps sous couvert d'une structure légale de type associative.




# Étymologie
 
L’origine du mot « yakuza » apparait sous le shogunat des Tokugawa (1603 - 1867).

Il est tiré d'une combinaison du jeu de cartes japonais appelé Oicho-Kabu, proche du baccara, qui est traditionnellement joué avec des cartes de kabufuda ou de hanafuda.

À la fin d'une partie, les valeurs des cartes sont additionnées et l'unité de la somme représente le score du joueur.
Le but du jeu est de s'approcher le plus de 9.
« Ya » vient de yattsu, qui signifie huit (peut également se dire hachi), « ku » veut dire neuf (le mot kyu est aussi utilisé), et « za » est sans doute une déformation de « san » qui veut dire trois.
Ya-ku-za est donc la somme de 8, 9 et 3, soit 20 et donc un score de 0, qui est une main perdante.
Ce nom signifie donc « perdants », « bons à rien ».
Les yakuzas sont à l'origine issus des plus pauvres, des exclus de la société.

Une autre origine est parfois évoquée : Les policiers devaient entrer dans des temples pour y débusquer des joueurs, mais non sans hésitation, car les sanctuaires shinto sont sacrés. Sur une chaise, à l’entrée, un guetteur guettait.

Le « rôle » (yaku) de la chaise (za) était donc d'être un rempart entre police et joueurs.

Dans la terminologie légale japonaise, les organisations de yakuza sont appelées Bōryokudan (暴力団), littéralement « groupe violent ».
Les yakuzas considèrent ce terme comme une insulte, car il s'applique à n'importe quel criminel violent.
Dans la presse occidentale, on les identifie parfois à la « mafia japonaise », par analogie avec d'autres groupes du crime organisé, comme la mafia sicilienne.




# Histoire


Les débuts : l’ère Edo



En dépit de leur notoriété dans le Japon moderne, l'origine précise des yakuzas est encore aujourd’hui sujet à controverse.


Les yakuzas, descendants des Bakuto et des Tekiya...

La première hypothèse serait que les yakuzas seraient les héritiers de deux corporations distinctes :


  • les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, sur les marchés et les foires, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuzas)

  • les Tekiya (colporteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes.



À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous).
Chaque groupe, une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et délimité.

Ils pouvaient compter jusqu'à 500 hommes armés, comme celle du mythique bakuto Shimizu No Jirocho (1820-1893), le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne.

Les yakuzas ont hérité de certaines traditions des Bakuto, notamment la tradition du yubitsume (doigt coupé) et de l'irezumi (tatouage japonais).

... ou des Machi-Yokko ?
Les yakuzas eux-mêmes privilégient une autre hypothèse : ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »).

Lors de la démilitarisation, ayant eu lieu dès 1603, et survenant lors de la « Pax Tokugawa », période de paix qui durera 250 ans, les samouraïs représentaient 10 % de la population, soit 2 à 3 millions de personnes.

500 000 sont démobilisés, dont certains deviennent des rōnins, des samouraïs sans maître, en rupture de ban.

Ils deviennent des bandits de grand chemin, terrorisant les populations, semant le désordre, voire tuant des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fous »).

Il n’y a pas de lien immédiat avec le théâtre, mais le mot « Kabuki » signifie être extravagant, excentrique.
D’où l’idée d’un personnage qui ne se plie pas à la règle et qui se manifeste.

On pouvait distinguer les Kabuki-mono par leur mode d'habillement particulier, leurs coupes de cheveux, la longue épée qu’ils portaient et leur mauvais comportement général.

Ils avaient également l'habitude de pratiquer le Tsujigiri, qui consistait à tester l'efficacité d'une nouvelle lame sur les passants.
Certains groupes étaient très organisés, et se prénommaient eux-mêmes les Hatamoto-yakko, c'est-à-dire les domestiques du Shogun.

Dans le courant du xve siècle, les ancêtres des yakuzas se seraient ainsi rassemblés pour créer des associations de défense afin de se protéger des "Kabuki-mono".
Ils vont ainsi devenir des Machi-yako, que l’on pourrait présenter comme étant des défenseurs des opprimés.
Néanmoins, bien que se proclamant défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ils ne protègent la plupart du temps que leurs propres intérêts, et vivent de brigandages.

D'après le chroniqueur du magazine français Historia et enseignant au Japon Christian Kessler, c'est véritablement au début du xviiie siècle que voient le jour, dans les grands centres urbains d'Osaka et d'Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), les organisations yakuza sous la houlette de chefs de bande.

Les groupes yakuza sont également constitués de hinin (non-humains) et de eta (pleins de souillure) qui, dans la hiérarchie sociale, sont derrière les samouraïs, les artisans et les marchands.

Les hinin regroupent les gens du spectacle, les gardiens de prison, les bourreaux, etc. ; quant aux eta, ils sont essentiellement constitués par ceux dont le métier est lié à l'abattage d'animaux.

D'ailleurs, l'origine de leur discrimination se trouve sans doute dans la religion shintô et dans le bouddhisme qui considèrent comme une souillure toute occupation liée à la mort et au sang.

Bien que « libérés » en 1871 lors de la restauration de Meiji, ces burakumin (littéralement « gens du hameau ») ont toujours souffert de multiples discriminations de caste, principalement à l'emploi et au mariage.

Cet état de fait perdure encore de nos jours et contribue encore à fournir les rangs des yakuzas.
Les burakumin représentent en effet 70 % des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza.


De l'époque Meiji à 1945



Le statut et les activités des yakuzas vont progressivement évoluer, en parallèle des bouleversements politiques et de la structure japonaise.
L’entrée dans l’ère moderne avec l’ère Meiji (1868) va symboliser le renouveau des yakuzas, qui vont étendre leur pouvoir sur toute la société.

Les idées nouvelles introduites par Karl Marx font peur à une partie de la population, ce qui sert les nationalistes.
Appuyés par la pègre conservatrice, ils gardent le pouvoir, malgré les premières grèves violentes qui éclatent dans les mines de charbon.

Les activités des Tekiya vont s'intensifier, grâce à des couvertures légales (autorisées par les liens tissés avec le gouvernement en grande partie) qui leur assurent une totale légalité de la partie émergée de leurs activités.
De plus, la pratique de recrutement va s’intensifier grandement, fournissant aux organisations de plus en plus de main d’œuvre permettant d’étendre leurs pouvoirs.
Du fait de l’importance grandissante des Tekiya, les trafics s’intensifient, on assiste au développement du marché noir et du commerce du sexe.

À la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, les liens entre yakuzas et politique vont encore s’accentuer, poussés par l’ouverture du pays vers l’Occident.
Les yakuzas, demeurant très attachés aux traditions, vont refuser tous contacts et actions bienveillantes à l’égard des Européens et des Américains.
ls organisent des actes terroristes visant des personnages politiques favorables à une ouverture du pays ; deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront ainsi assassinés.

Ils sont néanmoins favorables à l’expansion coloniale du Japon ; c’est dans ce but qu’ils manigancent, avec la complicité du ministère de la guerre, l’assassinat de la reine Min de Corée, pro-russe, le 8 octobre 1895, ce qui préparera l’intervention japonaise dans ce pays, et l’annexion qui suivra en 1910 et durera 35 ans, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans les années 1930, les yakuzas bénéficient d’une grande liberté, grâce à leur rapprochement idéologique avec la droite ultra-nationaliste, très proche du pouvoir à l’époque.

Lors de l’invasion de la Mandchourie, en Chine, ces liens leur seront très utiles.
Les yakuzas seront présents pour l’occupation, et organiseront le trafic de matériaux précieux et stratégiques, ce qui leur permettra d’amasser une fortune colossale.

Le lien entre les voyous et les politiques est assuré par certains parrains, les Kuromaku.
Grâce à la fortune accumulée, certains de ces parrains joueront un rôle très important dans l’après-guerre, les plus connus et les plus influents étant Yoshio Kodama et Ryoichi Sasakawa.
Ils s'occupaient également de trouver, et d'exploiter les femmes de réconfort pour l'armée japonaise d'occupation.
 


De la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 1990




À la suite de la défaite lors de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est occupé par les Américains.
Des trafics s'organisent alors avec les dizaines de milliers de soldats de la force d'occupation, notamment en drogues.
Les yakuzas s'occupent de la prostitution, devenue illégale.
Ils profitent également du chaos généralisé pour s'approprier des terrains en toute illégalité, dans les villes où les plans cadastraux ont brûlé.

En parallèle, les Coréens et les Taïwanais, utilisés comme main d'œuvre durant la guerre sur le territoire du Japon, retrouvent la liberté.
Les mafias de leurs pays d'origine tentent donc de s'installer au Japon, et de prendre le contrôle du fructueux marché noir.
On appela ces nouveaux arrivants les Daisangokujin.
Ils agrandirent rapidement leur territoire, car les forces de police avaient été affaiblies à la suite d'une purge effectuée par les forces d’occupation.

Cette situation fut un tremplin décisif pour l’organisation yakuza.
Avec l’assentiment du pouvoir, elle fut utilisée afin de lutter contre ces mafias, et également comme briseuse de grève.
Elle a aussi profité du fleurissement du marché noir dans un Japon ravagé par la guerre et privé de tout.

Le pouvoir des yakuzas va donc se faire double : d’un côté ils bénéficient dans l’ombre de l’appui des hommes politiques et de la police, et sont en plus nécessaires à la société d’après-guerre, le marché noir restant le seul moyen de survie pour la majorité des Japonais.
L'organisation criminelle japonaise devient donc un des piliers du Japon, avec l'assentiment des forces d’occupation, qui voyaient en elle une « force régulatrice ».

L'après-guerre voit également l'apparition d'une nouvelle criminalité, en parallèle de la pègre traditionnelle datant d’avant-guerre, et ayant encore une partie de ses traditions.

Naissant en pleine crise sociale, le groupe des Gurentai (愚連隊) est constitué de membres plus jeunes, plus violents ; c'est une criminalité moins organisée.
Ils avaient pour spécialités le trafic d’amphétamines et la prostitution, ou la pornographie.
Ce groupe est progressivement absorbé par des gangs plus importants, pour finalement former les grandes familles qui sont encore aujourd'hui en place, comme les Yamaguchi-gumi, ou les Inagawa-kai.

Entre 1958 et 1963, les yakuzas accroissent leurs effectifs de 150 % pour atteindre à leur apogée, un total d’environ 184 000 yakuzas, répartis dans 126 gangs.

L’organisation compte alors plus de membres que l’armée japonaise elle-même.

Des clans se forment et des guerres éclatent pour le partage de territoires.

Parallèlement, les Américains voient d'un mauvais œil l'avancée de l'armée populaire menée par Mao Zedong en Chine.

Pour préserver définitivement le Japon du communisme, ils libèrent certains détenus politiques, comme Yoshio Kodama, qui, grâce à leurs relations avec les yakuza et les partis d’extrême-droite, vont leur permettre de s’en protéger.

Kodama réussit à amener la paix entre les gangs.

C'est le « Al Capone » japonais ; il souhaitait créer une alliance entre les différents gangs, tout en faisant le lien avec le milieu politique japonais, faisant de ce fait grandir l'influence de la pègre.

Cette situation perdurera jusqu'au début des années 1990, période du vote d'une loi décisive pour l'avenir de la pègre nippone.

La loi Antigang de 1992




Contexte
Le 1er mars 1992, le gouvernement japonais fait voter une loi Antigang (Boryokudan Ho ou Botaiho), qui sera en 1993 complétée par une loi Antiblanchiment.

Elles ont plusieurs causes :

  • L’altération progressive de l’image des yakuzas auprès de la population

  • Les conflits entre corporations, qui ont parfois touchés des « civils »

  • La perte de fonction sociale des yakuzas, avec

    • La réorganisation des forces de polices dans les années 1960, qui a enlevé le rôle de « suppléant » aux yakuzas

    • La chute de l’URSS, qui rendit la lutte contre le communisme moins pressante



  • Les scandales de corruptions qui éclaboussèrent le PLD à la fin des années 1980, début 1990

  • L’influence extérieure, notamment des États-Unis, qui constatent l’implantation de yakuzas sur leur territoire



Cette loi met en place un recensement officiel des bandes, selon un certain nombre de critères.

Les membres doivent ainsi bénéficier de leur appartenance à une organisation pour avoir des avantages financiers, qu’une partie d’entre eux aient un casier judiciaire, et que l’organisation soit hiérarchisée.

Si une bande est fichée, elle est alors sujette à des restrictions.
Cette loi est uniquement administrative et non pénale, en cas de non-respect, un simple rappel à l’ordre est adressé au contrevenant.
Cette loi a été révisée en 2004, et renforcée par une mesure qui rend responsables les chefs de clans en cas de dommages causés à des personnes ou à des biens.

Les citoyens concernés peuvent alors demander un dédommagement, sur présentation d'une simple preuve.
Cette mesure a été prise afin de contrecarrer le chantage et le racket, activités pratiquées traditionnellement par les yakuzas.

Conséquences




  • Diminution des effectifs : à la suite de la mise en place de cette législation, le nombre des yakuzas a fortement diminué, mais sans pour autant disparaître.


Les effectifs étaient estimés à 84 700 membres en 2005.
Cette diminution n’est néanmoins pas le signe d’un déclin de la mafia japonaise. En effet, depuis cette période, les 3 grandes fédérations se sont renforcées. La loi a forcé les yakuzas à mettre en place une politique de sélection et de concentration de leur effectif, ce qui entraine une plus grande cohésion et efficacité des effectifs restants35.

  • Un enterrement des activités : la loi a obligé les clans à prendre une façade « légale », sous forme d’association, de groupes commerciaux ou d’entreprises :

    • Le Yamaguchi-gumi transformait une partie de son organisation en « Ligue nationale pour l’épuration des terres ». Il s’agissait d’une association charitable à but non lucratif consacrée à enrayer l’abus de drogues.

    • L’Inagawa-kai, se transformait en Industries Inagawa.

    • Le Sumiyoshi-gumi devenait l’Entreprise Hor .




Les activités se sont aussi adaptées, avec un déclin des activités traditionnelles, mais qui ont été compensées par les divers trafics et la prostitution bas de gamme (salons de massage et services téléphoniques).
Les yakuzas ont démultipliés leurs activités, et sont rentrés dans la clandestinité.

  • Une rupture de l’équilibre avec la police : Auparavant, il existait un accord tacite de coexistence entre forces de l’ordre et mafia. De manière quasi systématique, si un yakuza commettait un crime, il allait ensuite se livrer à la police, pratique dénommée le iishu. Par la suite, il pouvait y avoir des négociations entre les parties, pour décider de la peine.







# Fonctionnement des clans

   

Le recrutement


 

Les yakuzas d'aujourd'hui viennent de milieux très variés.
Les récits les plus romanesques racontent que les yakuzas recueillent les fils abandonnés ou chassés par leurs parents.
Ils sont souvent recrutés par un clan dès le lycée, une majorité dans les communautés burakumin et coréenne, peut-être à cause de la véritable ségrégation raciale dont elles sont victimes au Japon.

Les burakumin représentent 70 % des membres du Yamaguchi-gumi.

La pègre accepte par ailleurs toutes les origines, ne se fiant qu'aux compétences des individus.
En effet, les yakuzas se composent habituellement d'hommes très pointus, adroits, intelligents, car le processus pour obtenir un poste dans l'organisation est très concurrentiel et darwinien.

Les Coréens, qui forment actuellement le groupe minoritaire le plus important du Japon, sont très présents au sein de la mafia japonaise.

Ils entrent dans la pègre dans le but d'échapper à la pauvreté, car leur intégration sociale et financière au Japon est difficile.

Les Coréens représenteraient ainsi plus de 15 % des effectifs.
Certains gangs, comme le Tao Yuai Jigyo Kummiai, sont même constitués d'une majorité de membres d'origine coréenne.

Les yakuzas sont un milieu japonais entièrement constitué d'hommes.

Le rôle des femmes se situe plus dans l'ombre : elles restent rarement sans activité: elles tiennent des bars, des clubs, des restaurants et autres lieux de distractions.
Néanmoins, certaines femmes restent en dehors des affaires.

Cette situation découle d'une confiance limitée des yakuzas dans leurs épouses.
Ils jugent que les femmes ne sont pas capables de se battre comme les hommes, qu'elles sont destinées à l'éducation des enfants et à tenir la maison, et qu'elles sont incapables de garder le silence.
Il y a néanmoins des exceptions : quand Kazuo Taoka, Oyabun du Yamaguchi-gumi a été abattu vers la fin des années 1990, son épouse Taoka Fumiko lui a succédé pendant une courte période.

L'organisation interne






Les yakuzas ont une structure semblable à celle de la mafia sicilienne, le clan (組, kumi) étant organisé comme une famille (一家, ikka).

Ils ont adopté la structure hiérarchique traditionnelle de la société japonaise, pyramidale, mais aussi familiale, bien que les membres ne soient pas liés par le sang.

Le chef de clan (組長, kumichō) est considéré comme un patriarche, et appelé oya (親) ou oyabun (親分, littéralement « parent, chef », l'équivalent du parrain).

Ce titre se transmet de père en fils, comme une sorte de droit féodal, ou à une personne en qui l’oyabun a une complète confiance.

Chaque membre (組員, kumi-in) accepté chez les yakuzas doit accepter ce statut de kobun (子分, littéralement « enfant, protégé »), en promettant la fidélité inconditionnelle et l'obéissance à son patron.

Toute la structure se fonde sur cette relation oyabun-kobun.

L’oyabun, en tant que bon père, est obligé de fournir la protection et les bons conseils à ses enfants.

Chacun des protagonistes respecte le code du jingi (仁義, justice et devoir).

Chaque kobun peut à son tour devenir « parrain » quand il le souhaite, tout en gardant son affiliation avec son propre oyabun, et ainsi agrandir l'organisation mère.

Le chef de clan est entouré de conseillers (顧問, komon), le plus proche étant appelé saikō-komon (最高顧問).

C'est un poste administratif qui s'occupe de l'état-major (avocats, comptables, etc).

Sous le chef se trouve le kashira (頭), ou plus précisément le waka-gashira (若頭) : c'est le numéro deux de la « famille ».

Il dirige les cadres (幹部, kanbu), tels que le directeur général (本部長, honbuchō), le directeur du comité d'organisation (組織委員長, soshiki iinchō) ou encore le chef du secrétariat (事務局長, jimukyokuchō).

Son « petit frère », le shatei-gashira (舎弟頭), est de même rang, mais inférieur en autorité.

Il est un relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan.

Les rangs intermédiaires, les cadets (若中, wakachū), sont composés des kyōdai (兄弟, les « frères »), et le bas de la hiérarchie par les shatei (舎弟, petits frères).

Les apprentis sont appelés junkōseiin (準構成員).


Les rituels et usages


 

– Saga Junichi, Mémoires d’un yakuza
Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes.


La « voie chevaleresque »



Les yakuzas suivent le gokudō (極道), la voie extrême.
Mais ils ont également un certain « code d'honneur ».
En effet, l’intégration de rōnin au xve siècle leur a apporté un certain nombre de règles, à l’image du Bushido chez les Samouraïs.
Cette ligne de conduite, le Ninkyōdō (la voie chevaleresque), contient 9 règles :


  1. Tu n'offenseras pas les bons citoyens.

  2. Tu ne prendras pas la femme du voisin.

  3. Tu ne voleras pas l'organisation.

  4. Tu ne te drogueras pas.

  5. Tu devras obéissance et respect à ton supérieur.

  6. Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui.

  7. Tu ne devras parler du groupe à quiconque.

  8. En prison tu ne diras rien.

  9. Il n'est pas permis de tuer un katagi (personne ne faisant pas partie de la pègre).



La règle 9 n'est pas souvent appliquée, et peu de clans suivent encore cette éthique, et les traditions en général.

La cérémonie d'intronisation



Pour devenir membre à part entière de la famille il faut faire ses preuves, la nationalité n'ayant aucune importance, il faut prouver son attachement aux traditions et à la famille.

C'est pourquoi chaque aspirant doit suivre une sorte d'apprentissage qui dure environ 6 mois, et s'il s'est montré digne, il est intronisé dans la famille.
Il participe alors à la cérémonie d'admission des nouvelles recrues, c'est un rituel commun à plusieurs mafias dans le monde.

Pour les yakuzas, cette étape se nomme le Sakazuki.

Le rituel d'entrée est très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord avec le calendrier lunaire.

Tous les participants sont vêtus de kimono, et placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et une table basse avec des cadeaux.

L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés l'un à côté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du saké mélangé à du sel et des arêtes de poisson, puis ils versent le liquide dans des coupes.

Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son statut.

Le saké symbolise ici les liens du sang.
Ils boivent ensuite une gorgée, s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau.

Le nouveau Kobun scelle de cette manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité.

Si un yakuza rend son Oyako Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille.

Par la suite, l’Oyabun fait un discours rappelant les principes des yakuzas, la fidélité et l'obéissance aveugle. Le rituel se clôt par la rupture du silence, où tous les participants crient en cœur « Omedetō gozaimasu ».

Les premiers pas dans l'Organisation




À la suite de cette cérémonie, le nouvel arrivant est un yakuza à part entière, et doit aider la famille en trouvant du travail.

Il s'appuie alors sur le territoire de la famille, de l'influence de son clan et de son expérience personnelle, où il se fait aider par ses aînés qui l'emploieront.

Son travail dépendra aussi de la spécialisation de sa famille.

Une partie de ses bénéfices sera reversée à son supérieur, en fonction de son rang, lequel reversera à son supérieur, et ainsi de suite.

Il est courant que dans les premiers temps, les nouveaux membres soient exemptés de cette pratique, afin de ne pas pénaliser la croissance de leur affaire.

Si par la suite, ils ont des difficultés à payer, la solidarité dans la famille jouera, et un autre membre pourra payer pour eux.

Néanmoins, si cette situation est récurrente, le membre est rétrogradé, et si au contraire il cotise beaucoup, il monte en grade.

S'il gravit suffisamment les échelons, il sera autorisé à fonder son propre clan.


En cas de faute



le Yubitsume



Il existe une autre cérémonie, plus simple : la cérémonie de départ, ou de licenciement (指詰め, Yubitsume).
Si un yakuza enfreint le code d'honneur, il doit, pour se faire pardonner, se mutiler lui-même le petit doigt et l'offrir à l’Oyabun, et lui rendre la coupe de saké qu’il avait reçue lors du rituel d’entrée.
S'il renouvelle sa faute, il doit recommencer la cérémonie avec les autres doigts.
Cette punition, issue de la tradition des Bakuto, n’est pas rare, et peu de yakuzas atteignent un âge avancé avec tous leurs doigts.
Ils gardent le plus souvent leurs doigts mutilés dans le formol, pour se rappeler leur disgrâce.
Si on s'ampute d'une phalange à la suite d'une faute, on parle de shini-yubi (doigt mort).
Mais on peut également utiliser ce rituel afin de mettre fin à un conflit, en donnant son doigt à l'autre clan.
On parle alors de iki-yubi (doigt vivant).
Néanmoins, cette pratique se raréfie, par souci de discrétion face aux autorités.
D'après une étude de 1993, 45 % des yakuzas ont une phalange coupée, et 15 % ont subi deux fois la mutilation.

le Seppuku

Si le yakuza commet une faute très grave, il peut aussi être exclu du clan, en recevant une lettre d'exclusion, nommée Hamonjyo.
Elle l'empêche d'intégrer une autre famille en l'informant de sa disgrâce. Écrite en noir, elle symbolise une exclusion temporaire, en rouge, c'est une exclusion définitive.
Si la disgrâce est trop grande, le yakuza peut faire usage d'une autre forme de pénitence, plus radicale, le Seppuku (plus connu sous le nom de hara-kiri), suicide rituel par éventration.
Populaire chez les samouraïs et soldats japonais qui le pratiquaient comme pénitence pour leurs fautes, les yakuzas sont connus pour le pratiquer également, en cas de faute extrême.

La tradition du tatouage

 

Le rituel le plus pratiqué au sein de la communauté reste le rituel du tatouage, plus connu sous le nom d’irezumi au Japon.

Sa mise en place est très douloureuse, car elle se fait encore de manière traditionnelle ; l'encre est insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des faisceaux d'aiguilles fixés sur un manche en bambou ou plus récemment en acier inoxydable (donc stérilisables), fabriqués à la main.

Le procédé est onéreux et douloureux, et certains tatouages sur l’intégralité du corps peuvent demander des mois, voire des années de travail.

Plus de 68 % des yakuzas seraient tatoués, et chaque clan possède son tatouage particulier. Cette pratique est originaire des Bakuto, dont les membres se tatouaient un cercle noir autour de leurs bras à chaque crime commis.

C’est aujourd’hui plus la résultante d’une volonté des clans de se différencier, et une preuve de courage et de fidélité envers leur « famille », car le procédé est irréversible.

Dans certains clans, le tatouage a une symbolique particulière : les motifs choisis par les chefs de clan pour les nouveaux membres sont à l'opposé de leur caractère.

Par exemple, un dragon va correspondre à une personne calme, tandis qu'une geisha sera associée à une personne de nature agressive.


Les principales familles



Les forces de l'ordre comptabilisaient 18 100 yakuzas en 2016 (-10 % par rapport à 2015), 39 100 en ajoutant les membres associés (-17 %).

En 2015, l'estimation était de 53 300 membres.
Elles en dénombraient fin 2013 58 600 yakuzas, contre 63 200 en 2012.

D'autres estimations comptabilisaient en septembre 2012 plus de 80 000 yakuzas répartis dans 22 organisations criminelles désignées par le gouvernement.

Il y a deux sortes de yakuzas : 41 500 travaillent à plein temps, tandis que 43 200 ont des activités annexes (2007).

Leur nombre a beaucoup baissé à la suite d'une loi antigang votée en 1992 par le gouvernement japonais, afin de faire disparaître les syndicats du crime.
Ils restent pourtant la plus grande organisation de crimes organisés du monde, selon le Livre Guinness des records.

Leurs effectifs sont concentrés dans quatre familles principales :

Yamaguchi-gumi (六代目山口組, Rokudaime Yamaguchi-gumi)
Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec 11 800 membres (dont 5 200 membres réguliers), contre 25 700 membres en 201360, répartis dans 750 clans, soit 45 % de l'effectif total.
En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître avant de connaitre un déclin.
Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout le Japon, et mène également des opérations en Asie et aux États-Unis.
Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions à Tokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi.
En 2015, le clan éclate en deux, un lieutenant de Kobé ayant fait sécession

Sumiyoshi-rengō (住吉連合), parfois appelé Sumiyoshi-kai (住吉会)
C'est la seconde organisation la plus importante, avec 9 500 membres en 2013 répartis dans 177 clans.
Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Hareaki Fukuda (福田 晴瞭).
Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi.
Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.

Inagawa-kaï (稲川会)
C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 5 000 membres et 313 clans.
Il est basé dans la région de Tokyo-Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuzas à s'être lancé dans le marché hors du Japon.
Depuis 2005, le petit-fils de Kakuji Inagawa, Hideki Inagawa est pressenti pour devenir le chef.

Tōa Yuai Jigyō Kummiai (東亜友愛事業組合), parfois appelé Tōa-kai (東亜会)
Fondé par Hisayuki Machii (町井 久之 Machii Hisayuki, né 鄭 建永 Chong Gwon Yong ; 1923 - 2002) en 1948, ce rengo est rapidement devenu un des plus influents de Tokyo. Il compterait 6 clans et plus de 1 000 membres, sa particularité étant d'être composé d'une majorité de yakuzas d'origine coréenne. Son chef actuel est Satoru Nomura (野村 悟).

Les suffixes derrière chaque nom de famille ont tous une signification particulière.
Le suffixe Gumi pourrait se traduire par « bande, compagnie, ou gang », Kai par « association ou société », et Rengō par "coalition" ou "fédération".
Ils donnent une indication sur la forme d'association utilisée par la famille.






# Les activités lucratives des yakuzas

 
Des yakuzas arborant leurs tatouages lors de la grande fête de Sanja Matsuri.
Ils font partie intégrante des festivités et ne choquent personne.

Une grande partie des activités actuelles des yakuzas peut être reliée à leur origine féodale.

Contrairement à la mafia italienne et aux triades chinoises, ce n'est pas une organisation secrète, les yakuzas possèdent donc souvent un bureau bien visible, arborant le nom de leur clan ou leur emblème.

Cela fait du Japon un des seuls pays au monde où les organisations mafieuses s'affichent en plein jour.

Les bureaux des yakuza sont, légalement, des associations (dantai) le plus souvent vouées à « la poursuite de la voie chevaleresque » (Ninkyôdô).

Les membres ont un code vestimentaire bien spécifique (lunettes de soleil et costumes colorés), de façon à être facilement identifiables par les civils (katagi).

Même la manière de marcher des yakuzas est différente de celle des citoyens ordinaires, plus ample et « arrogante ».

Au contraire, ils peuvent être plus conventionnellement habillés, mais quand le besoin se fait sentir, ils peuvent mettre en valeur leurs tatouages, afin d'indiquer leur affiliation.

Occasionnellement ils déambulent également avec des insignes sur leurs revers.

La famille yakuza Yamaguchi a même publié un magazine interne avec un édito du parrain incitant au respect des valeurs traditionnelles, une rubrique spécialisée sur le crime, une rubrique people, sport et des poèmes en haiku, distribué aux 28 000 membres du clan.

Il s'ajoute au périodique Jitsuwa document (実話ドキュメント, Jitsuwa dokyumento), créé en 1984 par Takeshobo, édité en 70 000 exemplaires depuis 2013 par Myway et qui disparaît en 2017.

Le racket des sociétés





Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des yakuzas proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire.

En échange de la protection et de la bienveillance des yakuzas, ils versent une sorte « d’impôt féodal ».
Plus de 41 % des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket.

Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.

Ce fonctionnement est à rapprocher du Pizzo exercé par les mafias italiennes (que ce soit Cosa Nostra, la N'dranghetta ou la Camorra): les hommes de main proposent aux commerçants une protection de leur magasin contre rémunération, et en cas de refus pillent voire détruisent eux-mêmes le magasin.

Les yakuzas tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya (総会屋).

C'est une forme de racket, et de protection.

Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires.

Pour cela, elle achète un petit nombre d'actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société.
Les yakuzas garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence.

Par exemple, en 1989, la banque Fuji alors 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuzas.
Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.

Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants.

Une fois que les yakuzas ont mis un pied dans l’entreprise et assuré leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots-de-vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel.

On dénombrait plus de 8 000 sōkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux.

Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500.

Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1 000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40 % leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

La police japonaise est également peu disposée à interférer dans les problèmes internes de certaines communautés, comme dans les zones commerçantes, les écoles/universités, les quartiers d'activités nocturnes.

Des pactes tacites sont conclus entre police et yakuzas, en vertu desquels les membres des clans échappent à toute arrestation dans les délits mineurs, comme ébriété sur la voie publique, petite bagarre ou casse légère.

Dans ce sens, les yakuzas sont encore considérés comme des organisations semi-légitimes.

Par exemple, juste après le tremblement de terre de Kobe, le Yamaguchi-gumi, dont les sièges sociaux sont à Kobe, s'est mobilisé pour aider les victimes du désastre (en fournissant même un hélicoptère), et ceci a été largement rapporté par les médias, ce qui contraste avec l'intervention beaucoup plus lente du gouvernement japonais. Pour cette raison, beaucoup de yakuzas estiment que leur racket est une sorte d'impôt féodal légitime.


Lutte professionnelle



Les yakuzas ont une influence forte dans la lutte professionnelle japonaise, le puroresu.

Ils sont considérés comme étant des grands défenseurs de ce sport, ainsi que du MMA, mais leur intérêt reste en grande partie financier.

Les lieux où se déroulent les combats de luttes (des arènes, des stades) leur appartiennent souvent, ils touchent ainsi un pourcentage sur les entrées.

Il est courant que les lutteurs reçoivent des instructions spécifiques concernant le déroulement de leurs matchs, comme faire juste appel aux yakuzas de la foule.

Le pionnier de la lutte au Japon, ancien lutteur de sumo, Rikidōzan, a été tué par un yakuza.

Ils organisent des paris clandestins autour du puroresu, mais aussi du sumo, des courses de chevaux, et de lévriers.


Sumo



Les yakuzas sont également très présents dans le sumo, sport traditionnellement très apprécié par les Japonais.
Ils organisent des matchs truqués, et contrôlaient l'organisation des paris, en corrompant certains sportifs en échange de services.

Cette pratique a été mise au grand jour, ce qui a jeté un certain discrédit sur ce sport.

Les plus grands scandales interviennent en mai 2010.

D'abord avec le démantèlement de l'écurie de sumo Kise (木瀬部屋, Kise-beya) et la rétrogradation de son maître Naoya Higonoumi (肥後ノ海 直哉, Higonoumi Naoya), de son vrai nom Naoto Sakamoto (坂本 直人, Sakamoto Naoto), pour avoir offert des places au honbasho de Nagoya à des yakuzas du Kōdō-kai (弘道会).

Puis surtout le 20 mai 2010, lorsque le magazine Shūkan Shinchō affirme que l’ōzeki Kotomitsuki est impliqué dans une affaire de paris illégaux sur le baseball avec des yakuzas.

L'Association japonaise de sumo annonce le 28 juin qu'elle exclut le lutteur.

Avec lui sont finalement suspendus dix-huit autres lutteurs également impliqués, alors que le maître de l'écurie Ōtake (大嶽部屋, Ōtake-beya), Tadashige Naya (納谷 忠茂, Naya Tadashige), connu sous le nom de Takatōriki (貴闘力), est exclu.

Cette affaire connait de nouvelles répercussions début 2011 avec l'arrestation de Sadahide Furuichi (古市 貞秀, Furuichi Sadahide), Tetsuya Yabushita (藪下 哲也, Yabushita Tetsuya) et Shunsaku Yamamoto (山本 俊作, Yamamoto Shunsaku) de l'écurie Ōnomatsu (阿武松) pour organisation de paris illicites, toujours sur le baseball.

Puis, lorsque la police découvre, via des courriels présents dans les téléphones portables confisqués lors de leur enquête, des preuves de trucage de match de sumo (八百長, yaochō) entre mars et juin 2010.
Onze lutteurs, la plupart de jūryō, et deux maîtres d'écurie sont alors mis en cause ; trois d'entre eux, les lutteurs Chiyohakuhō (千代白鵬, jūryō) et Enatsukasa (恵那司, sandanme) et le maître de l'écurie Takenawa (竹縄) Kasuganishiki (春日錦), reconnaissent rapidement les faits.
En conséquence, le tournoi de mars ou haru basho à Osaka est annulé, une première depuis 1946, et l'entrée au tournoi de mai est rendue gratuite pour tous les spectateurs.

Après investigations, dix nouvelles personnes sont reconnues comme impliquées dans le scandale début avril ; seules trois sur les 23 impliquées ont alors reconnu les faits.

On compte parmi ces 23 personnes 21 lutteurs : en conséquence leurs supérieurs, 17 au total, bien que non impliqués sont également punis pour ne pas avoir correctement surveillé leurs protégés.

Deux nouveaux lutteurs sont alors forcés de se retirer : Sōkokurai (蒼国来, makuuchi) et Hoshikaze (星風, jūryō).

Puis c'est au tour du lutteur Futen'ō (普天王? de se retirer après avoir été suspendu en juillet 2010.

Le tournoi de mai est finalement transformé en rencontres destinées à établir un nouveau classement pour le tournoi de juillet à Nagoya, littéralement « tournoi d'examen des compétences » (技量審査場所, ginryū shinsa basho), et n'est pas diffusé à la télévision.

Cependant en mars 2013, la cour de Tokyo invalide la décision de la NSK à la suite d'une demande de Sōkokurai, qui est réintégré pour le tournoi de juillet.

Les paris et jeux



C'est un secteur très lucratif au Japon, et le domaine traditionnel d'influence des yakuzas.
Ils organisent des paris clandestins dans de nombreux domaines, comme lors de tournois de Sumo, de courses de hors-bords, de chevaux, d'automobiles, de vélos...
Ils tiennent aussi certaines loteries, des casinos et contrôlent des salles de Pachinko.

Ce dernier jeu a un succès très important, le chiffre d'affaires du pachinko est énorme puisqu'il se situe au troisième rang de l'économie des loisirs japonais derrière les restaurants et le tourisme.
Le pays compterait environ 18 000 salles de jeu, tenues souvent par des gérants d'origine coréenne, et nombreux sont ceux qui entretiennent des relations étroites avec les yakuzas.
Ceux-ci se servent de ces salles comme sources de revenus, mais aussi comme façades pour blanchir leur argent.

L'immobilier




Les yakuzas peuvent jouer sur leur image auprès de la population, et faire de l'intimidation.
Ils ont des liens avec les marchés financiers et des intérêts dans des opérations immobilières, par l’intermédiaire des jiageya (地上げ屋).

Le droit japonais rendant très difficile l'expulsion des locataires et les expropriations, les jiageya sont des bandes spécialisées dans l’intimidation, qui revendent aux compagnies voulant effectuer des projets de développement beaucoup plus grands.

Ils peuvent également intervenir dans des affaires privées.
Le système judiciaire japonais est lent et couteux, les frais devant être avancés dès lors qu'une procédure est lancée, c’est pourquoi il arrive que des citoyens aient recours aux yakuzas pour intervenir dans certaines affaires, comme des litiges de voisinage, de recouvrement de dettes….

Ainsi, En 1993, un sondage montrait que 23 % des hommes et 17 % des femmes pensaient que demander l'aide des yakuzas pour pouvoir récupérer son argent, obtenir des contrats et régler des différends en employant la force n’était pas «mal» voire, «ne pouvait être évité».

Ils se retrouvent également dans le rôle d'usurier: devant la difficulté grandissante d'accéder légalement à des prêts pour la plupart des japonais, ils se sont lancés dans le prêt d'argent. Ils prêtent alors à des taux élevés, souvent en réclamant un garant plus sain financièrement que l'emprunteur.

L’industrie du sexe




La prostitution des femmes en général est une activité tenue par des yakuzas.
Ce phénomène concernerait entre 100 000 et 150 000 femmes par an dans l’archipel.

Les femmes forcées de se prostituer au Japon viennent principalement de l’Asie du Sud-Est et de l’ex-URSS, peu de Japonaises sont impliquées.

Certaines jeunes filles japonaises se prostituent néanmoins occasionnellement à leur propre initiative, afin d'améliorer leur niveau de vie et se procurer des vêtements ou autres objets de luxe.
Il est ainsi estimé que 8 % des jeunes filles japonaises se prostituent.

Il est souvent reproché aux autorités de ne pas apporter une réponse suffisante à ce problème, alors que la prostitution est interdite au Japon depuis plus de 50 ans.

Les yakuzas entretiennent par exemple une activité de prostitution très importante à Kabukichō, un quartier de Shinjuku; c'est actuellement un des centres des plaisirs les plus importants au monde, malgré sa faible superficie (3 500 m2).

Il y aurait plus de 1 000 yakuzas dans ce quartier, et plus de 120 entreprises seraient sous leur contrôle.
La plupart des édifices sont des bars, des love hotel, des strip show des lieux de prostitution comme les soapland.

Mais il y aussi des cinémas « standards » et des restaurants.

Tous ces établissements ont la particularité d'avoir pignon sur rue. Le quartier a connu un essor important dans la seconde moitié des années 1980, avec l'arrivée de nombreux étrangers, et l'implantation de la mafia chinoise, qui cohabite sur le même espace que les clans yakuzas.

Les yakuzas sont aussi fortement impliquées dans la pornographie, ils organisent une contrebande de matériel pornographique non censuré venant d'Europe et d'Amérique (l'offre pornographique locale étant censurée, ce qui n'est pas le cas de la pornographie venant d'Europe et d'Amérique).

Les trafics



Le trafic de drogue est une source de revenus assez récente, qui s'est développée à la suite de leur expansion au niveau mondial, pour finalement devenir une des activités les plus importantes au niveau financier.
Avant la loi Antigang de 1992, il existait une certaine tolérance de la police sur le trafic d'amphétamines.
Les clans ont dû s'adapter à cette nouvelle activité, en revoyant leur système de fonctionnement pour pouvoir blanchir de l'argent à plus grande échelle.
La législation japonaise est très sévère dans ce domaine (exemple récent : pour 400 grammes de cannabis, 4 ans de prison).


Le trafic d'armes est une activité de contrebande très ancienne.
Elle remonte au milieu du xvie siècle, avec les premières importations en provenance du Portugal.
La législation japonaise est très stricte sur la possession d'armes, les yakuzas ont donc développé un marché parallèle qui prend sa source dans des pays asiatiques (Chine, Taïwan, Hong Kong, Philippines), mais également aux États-Unis, où ils profitent de la qualité des produits et de l'accessibilité des armes.

Ils s'occupent de l'immigration clandestine pour entrer au Japon.

Ce circuit leur "fournit" des prostituées, et en parallèle des travailleurs journaliers pour la construction et les docks. Ils aident ainsi les entreprises ayant auparavant subi un chantage.

Parmi toutes ces activités, la plus lucrative des groupes violents reste néanmoins le trafic de drogue (des amphétamines, notamment, dont environ 60 % du trafic serait dû aux Yakuzas), assurant 35 % de leurs revenus devant le racket (20 %), les jeux et les paris (17 %) et la prostitution (13 %).

Grâce à ces procédés divers, les yakuzas ont un chiffre d’affaires annuel qui ferait pâlir n’importe quelle entreprise: il était estimé à 34 milliards d’euros en 2003.







# Implantation géographique
 

L’ancrage historique au Japon



Chaque mafia possède son propre « point d’apparition et de propagation », point encore actif aujourd’hui.
Il correspond dans la plupart des cas à une ville et ses alentours.
Ces « capitales mafieuses » sont encore aujourd’hui contrôlées par les mafias qui y sont nées.

Les yakuzas ne font pas exception à cette règle.

Ils sont ainsi historiquement présents sur l’île principale de Honshû, dans le Kansai (partie occidentale de Honshu), et dans le Kantô (centre-est).

Le Kansai était occupé plutôt par des Tekiya, alors que le Kantô était en grande partie par des Bakuto.

Cet héritage a entrainé certaines spécificités qui ont longtemps perduré chez les yakusas, mais qui ont actuellement tendance à s’estomper.

Les clans, tout en restant très ancrés localement, ont également réussit à développer un réseau hors du Japon, aidés par leur implantation dans des grands ports japonais de Tokyo, Kobé, et Yokohama.

Leur implantation internationale reste néanmoins plus limitée que les autres grandes mafias.


L’expansion internationale




En Asie du Sud-Est
Les yakuzas sont engagés en Asie du Sud-Est dès les années 1960, ils s'y emploient à développer le tourisme sexuel et le trafic de drogue.
C’est la zone où ils sont encore aujourd’hui les plus actifs.

Ils sont ainsi présents en Corée du Sud, Chine, Taïwan, Thaïlande, Philippines, Viêt Nam et dans les îles du Pacifique (notamment Hawaï).

Aux États-Unis
Dans un mouvement similaire à celui suivi par les autres mafias, les yakuzas ont accompagné l’expansion de la présence de la communauté japonaise dans le monde.
De ce fait, on les retrouve aux États-Unis, qui comptent une importante communauté nippone émigrée (plus de 850 000 personnes), essentiellement à Hawaï et en Californie.
Dans les années 1980, ils ont profité du boom de l'immobilier dans ce pays pour investir, notamment à Hawaï, Las Vegas et Los Angeles.

Hawaï est aussi employée comme plaque tournante vers les États-Unis du trafic de méthamphétamine et des armes à feu en contrebande au Japon.

Les yakuzas se sont facilement intégrés à la population locale, puisque beaucoup de touristes réguliers de ces îles viennent du Japon ou d'autres pays asiatiques. On a estimé que les yakuzas contrôlaient environ 90 % du trafic de méthamphétamine à Hawaï en 1988.

Ils se font aussi rabatteurs, dirigeant les touristes japonais vers les bordels et dans les salles de jeu.

En Californie, les yakuzas ont fait des alliances avec les groupes vietnamiens et coréens locaux, et également avec les triades chinoises. Ils sont présents à Los Angeles, San Francisco, Seattle et Las Vegas.

Ils ont été repérés à Las Vegas et à New York guidant les touristes japonais vers les établissements de jeu, légaux et illégaux.

Ils profitent également de l'attrait dégagé par Los Angeles sur les jeunes femmes rêvant d'entrer dans le milieu cinématographique. Les membres des clans se servent de cette situation pour recruter, afin d'alimenter leurs filières de production pornographique et le milieu de la prostitution au Japon.

En effet, les femmes occidentales sont très populaires parmi les hommes japonais, en particulier les blondes.

Au Mexique
Les yakuzas sont présents un peu partout dans le monde, y compris au Mexique, notamment dans les filières d'immigration clandestine.

On a ainsi vu dans ce pays, au cours des années 1990, un couple de prétendus employeurs recruter à travers le pays des jeunes filles (principalement avec des diplômes de tourisme et avec de bonnes connaissances en anglais) en leur promettant un travail au Japon.

Mais à leur arrivée sur le territoire, elles sont en fait entrées dans un réseau de prostitution.

Quelques-unes réussirent à s’échapper et à leur retour au Mexique, elles informèrent les autorités.

Les coupables furent arrêtés et condamnés, non pas pour proxénétisme à cause du manque de dénonciateurs, mais seulement pour immigration illégale.

Un cas similaire s’est produit au Pérou.
Selon les estimations de l’Association des femmes hispaniques (dont le siège se trouve à Miami), près de 3 000 femmes mexicaines se prostituent au Japon, après avoir été recrutées par les différents clans yakuza.

En Australie
La présence de Yakuza en Australie est actuellement minimale, étant limité principalement à la Gold Coast, où les membres des clans viennent blanchir de l'argent dans des casinos, ou extorquer de l'argent aux entreprises japonaises travaillant principalement dans le domaine du tourisme.

Ils sont également liés au trafic de drogue.
Il semblerait que les yakuzas n'aient aucun enracinement connu en Australie, mais avec les nouvelles lois antigang votées au Japon, cette situation pourrait changer, ce qui entraînerait des conflits avec les organisations mafieuses déjà en place, comme la Mafia, le 'Ndrangheta et la mafia irlandaise.







# Place dans la culture populaire
 

L'univers des yakuzas est une source importante d'inspiration pour la culture japonaise, servant de base aux œuvres d'auteurs, de scénaristes, voire aux concepteurs de jeux.
Un nombre important de films, de livres y sont ainsi consacrés, et plus récemment des jeux vidéo.


Cinéma



Au Japon, un genre de film très populaire se concentre sur la vie et les relations des yakuzas, le yakuza eiga.
Des cinéastes étrangers se sont également intéressé au sujet.
Les films où les yakuzas sont présents sont très nombreux, parmi les plus marquants on peut citer :

1971 Guerre des gangs à Okinawa
1973 Combat sans code d'honneur
1975 The Yakuza
1985 Tampopo
1989 Black Rain
1991 Dans les griffes du dragon rouge
1993 Soleil levant
1995 Crying freeman
1997 Postman Blues (Posutoman Burusu
1998 Samurai Fiction
2000 Aniki, mon frère
2007 WAR
2007 Young Yakuza
2009 Shinjuku Incident
2010 Outrage
2012 Outrage: Beyond

Manga, anime et drama




Gokusen : manga (2000), drama (2002, 2005 et 2008) et anime (2004).
L'héritière d'un clan devient enseignante dans lycée difficile, et se voit assigné une classe des délinquants, la 3-D. Elle va leur enseigner les mathématiques, tout en s'impliquant progressivement à plusieurs autres niveaux, allant jusqu'à sortir sortir ses élèves d'un mauvais pas en utilisant parfois ses compétences d'héritière du clan.

My Boss, My Hero : film (2001), drama (2002).  
Un jeune chef de gang, qui semble être trop stupide pour effectuer son travail, rate une grosse transaction, car il ne sait pas compter correctement, et est d'autre part pratiquement illettré. Afin d'accéder à la succession du clan, son père lui impose alors de retourner au lycée, pour obtenir son diplôme. Il ne doit pas dévoiler son appartenance aux yakuzas, sous peine d'être immédiatement exclu.

Twittering birds never fly : manga du genre shōnen-ai (2011-?).
Yashiro, un masochiste totalement dépravé, patron d’un clan de yakuza et de la société de finance Shinsei, embauche comme garde du corps Chikara Dômeki, un homme secret et peu bavard. Alors que Yashiro voudrait profiter du corps de Dômeki, ce dernier est impuissant.

Like the Beast : manga, yaoi (2008).
Tomoharu Ueda, officier de police dans un petit poste local, fait la rencontre d'Aki Gotôda, fils du chef d'un clan yakuza, à la poursuite d'un voleur de sous-vêtements.
Le lendemain matin, Aki se présente chez lui pour le remercier de son aide et se retrouve à lui faire une déclaration d'amour.
Interloqué, Ueda lui répond qu'il vaut mieux qu'ils apprennent à se connaître, mais c'est sans compter l'obstination d'Aki, prêt à tout pour arriver à ses fins.

Plusieurs mangas de Ryōichi Ikegami se situent dans le milieu de la pègre japonaise :
Crying Freeman (1986).  
Sanctuary (1990) : Hôjô et Asami, amis d'enfance, n'ont qu'un seul objectif : redonner aux Japonais le goût de vivre, et secouer le pays.
Pour cela, ils décident de gravir les échelons du pouvoir, l'un dans la lumière, en tant que politicien, l'autre dans l'ombre, comme yakuza.
Strain (1996).
Heat (1999) :  Tatsumi Karasawa est le propriétaire d'un club à Tokyo, et a bien l'intention de ne pas en rester là.
Il donne du fil à retordre non seulement aux forces de l'ordre, mais également aux yakuzas, dont il arrive cependant à rallier un certain nombre à ses côtés.


Jeux vidéo




  • La série des Yakuza (Ryū ga Gotoku en japonais), jeux développés et édités par Sega : Yakuza (2005, PlayStation 2), Yakuza 2 (2006, PS2), Yakuza
  • Kenzan! (2008, PS3), Yakuza 3 (2009, PS3), Yakuza 4 (2010, PS3), Yakuza: Dead Souls (2011, PS3) et Yakuza 5 (2012, PS3).

  • Il existe aussi Yakuza 1 & 2 HD edition sorti uniquement au Japon sur PS3 en 2012 et sur Wii U en 2013.

  • Nexus: The Jupiter Incident : l'un des adversaire de la première partie du jeu est une compagnie financée par les yakuzas.

  • Grand Theft Auto III, l'un des gangs de la seconde ville, Staunton, s'appelle les Yakuza.

  • Dans la série Saints Row il y a un gang yakuza qui s'appelle les Ronin.

  • Dans le jeu Payday 2, l'un des contenu additionnel propose d'incarner un Yakuza , appelé Jiro.








# Vidéos & reportages


Les yakuzas - Entre le bien et le mal






 

Les yakuzas - Histoire de la mafia japonaise

 
https://www.youtube.com/watch?v=5C_bwqYPrD4


Inside Yakuza

 




Young Yakuza Documentaire 2016

 

https://youtu.be/vZI0GzdcSnA


Pour les ex-yakuza japonais, de faux doigts pour une vraie vie


https://www.youtube.com/watch?v=k0VcJSCKhR8


Qui de nous 3 A ... rencontré un Yakuza ?


Pour finir avec une touche humoristique

https://www.youtube.com/watch?v=mNRytGbhHrQ





 


Plus d'infos :  





[Société - Japon] Sexualité au Japon [GON] - Ven 28 Fév 2014 - 21:25





Sexualité au Japon

 

 

Je vous propose un mix d'articles de wikipedia et ensuite quelques vidéos.





# Description

La sexualité au Japon s'est séparément développée du reste du continent asiatique, car les Japonais n'ont jamais adopté pour eux-mêmes la vision du mariage, et la monogamie n'était pas considérée comme une valeur constitutive appréciable.

La prostitution au Japon s'est particulièrement répandue durant la période du miracle économique japonais car les activités nocturnes étaient déductibles des impôts.

L'homosexualité au Japon était particulièrement répandue durant l'ancien temps mais tabou durant l'époque moderne.

La pornographie japonaise a gagné son public dans le monde entier et a été exportée presque partout dans le monde à la suite de sa grande variété de thèmes et de médias.

Le Japon possède également une scène fétichiste particulièrement localisée dans les grandes villes qui a influencé la communauté mondiale fétichiste.

La diminution de la conduite sexuelle durant le XXIe siècle a été hautement critiquée à la suite du faible taux de natalité et du déclin de la croissance dans la population japonaise.




# Déclin de l'activité sexuelle
 
La sexualité a grandement déclinée durant des années au Japon ; par conséquent, le taux de natalité dans ce pays est également en déclin.

Des études et sondages ont rapporté que la perte des activités sexuelles toucherait particulièrement les adolescents et les couples mariés.

En 2005, un sondage de 317 000 personnes de 41 pays, mené par Durex, la plus grande compagnie de préservatifs au monde, montre que le Japon est le pays le plus faible en matière de rapport sexuel, avec 45 rapport sexuel par an.

Ce sondage rapporte que 24 % des personnes japonaises interrogées disent vivre une vie sexuelle comblée, comparée au 44 % des personnes interrogées venant d'autres pays.

Deux études menées en 2008 et 2010 par la Japan Family Planning Association montre des résultats identiques.

Le sondage mené en 2010, cependant, montre que 36,1 pour cent des individus mâles âgés entre 16 et 19 ans répondent qu'ils ont un faible, voir aucun, intérêt pour le sexe.

Le même sondage indique que 83,7 % des individus âgés dans la vingtaine étaient célibataires, et 49,3 % d'entre eux expliquent qu'ils n'ont jamais eu de compagne.
59 % des jeunes femmes dans la même tranche d'âge répondent d'une manière similaire.




# Fétichisme

La scène fétichiste au Japon est prospère, particulièrement dans le domaine du BDSM fétichiste, à un tel point que des vidéos du domaine de l'omorashi ont été créées uniquement centrées sur ce sujet.

Plusieurs types de fétichismes initialement produits au Japon incluent la tentacule érotique et des activités BDSM fétichistes telles que : shibari, bukkake, omorashi et tamakeri.

Le fétichisme du pied est probablement le fétichisme le plus répandu dans ce pays.  




# Pornographie au Japon
 
La pornographie japonaise se distingue de la pornographie relevant d’autres cultures, en particulier occidentale, par différentes caractéristiques, l'une des plus fréquentes consistant en la mise en scène d’écolières soumises et liées.

Les films ont souvent été traduits et exportés vers le monde occidental, accréditant la réputation sado-masochiste (principalement axée sur les jeunes) de l’érotisme japonais.

Historique




La mythologie japonaise, connue par la suite sous le nom de Shinto, déculpabilise la sexualité : un acte sexuel est considéré comme un acte de joie sans connotation de culpabilité ou de péché.


Époque d'Edo

Le concept de « culture pornographique » est apparu à l'époque d'Edo (1603-1867) durant laquelle toutes sortes de « cultures » s’épanouissaient, avec pour seule exception la représentation de personnages ou de statues.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’ouvrage érotique auparavant.
Ces écrits, souvent hautement littéraires, étaient considérés comme des œuvres d’art.
Pendant toute cette période, la pornographie fleurit en raison des caractéristiques particulières à la ville d'Edo.
À cette époque, la ville est peuplée à 60 % d'hommes qui viennent souvent des autres villes pour y travailler.
Ils restent sur place pendant des années avant de retourner dans leur ville natale pour se marier (ou pour rejoindre leur femme).

Cette importante population masculine, jeune, avait besoin d'assouvir ses désirs sexuels soit dans des lectures érotiques et/ou pornographiques, soit dans des maisons closes situées dans des quartiers précis, parfois contrôlées par l'État telle Yoshiwara.
Il se vend alors beaucoup d’objets pornographiques.
Le plus souvent, il s’agit de gravures pornographiques appelées shunga détaillant toutes sortes de postures.
Ces dessins sont, le plus fréquemment, regroupées en livres émaillés par les outrances verbales des partenaires ou d’une brève description de la scène.

L’usage qui en était fait est actuellement l’objet de débats.
Il est probable qu’elles étaient destinées à être vues en compagnie de la personne désirée ou au cours de masturbations.
Pour certains, les shunga seraient glissées par les parents dans la corbeille de mariage de leur fille pour l’initier au sexe.

Les livres de shunga peuvent être empruntés dans des bibliothèques de prêt.
En 1808, on en dénombre 656 à Edo (soit une bibliothèque pour 1 500 habitants) et 300 à Osaka.

D’autres objets pornographiques ont vu le jour durant cette période, par exemple des netsuke.

Vers la fin de l'époque d'Edo, des gravures représentant des actes sexuels avec des étrangers font leur apparition et sont vendues sous le manteau, ainsi que des gravures de masturbation, de zoophilie, des dessins impliquant des démons et/ou des divinités.

Époque contemporaine

Au cours de l'ère Meiji (1868-1912), la publication de matériel pornographique diminue sous la pression du gouvernement, au motif qu'une sexualité étalée au grand jour peut être considérée comme une régression par les pays Européens.
Bien que l'édition de shunga ait ralenti, ces gravures continuent à être exportées vers l'étranger en tant qu'« objets d'art » .
Les romans érotiques et pornographiques sont toujours imprimés et vendus en cachette.
Seule la barrière linguistique a empêché une grande diffusion hors du Japon.
Les arts pornographiques (incluant dès lors la photographie) continuent d'exister en raison de la demande mais sont considérés comme un art mineur.
Des évocations sexuelles restent autorisées dans les romans et mangas, mais une censure très stricte frappe la photographie et la cinématographie.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale tout sujet pornographique est interdit.

Sous l'influence de publications telles que Playboy, des périodiques pornographiques font leur apparition peu après la Guerre et publient des romans et des photographies à caractère pornographiques.
Playboy lui-même n'a pas eu de succès au Japon car ses articles tournaient autour du style de vie américain, les modèles n'étant pour la plupart pas asiatiques, les interviews touchant des personnalités pour la plupart inconnues des japonais, la mode et les sports étant purement américains.
Par contre, Playboy a donné naissance à un style connu sous le nom de yomono, « choses venues de l'occident ».

Au début des années 1960, plusieurs studios commencent à mettre sur le marché des pinku eiga (litt. « films roses ») destinés à être exclusivement projetés dans les salles réservées aux adultes.
La censure interdit strictement de montrer les organes génitaux mais laisse le champ libre à tout le reste.
Les productions sont très diversifiées, certaines montrant des scènes de viol ou de bondage.

Tout au long des années soixante, les pinku eiga sont, pour la plupart, des films à petit budget produits par des firmes indépendantes tels ceux de Kōji Wakamatsu.
En 1971, l'important studio Nikkatsu fait irruption dans l'industrie du pinku eiga avec les séries Roman porno (litt. « porno romantique ») à gros budget.

De 1960 jusqu'à la fin des années 80, différentes lois ambiguës sur la censure aboutissent à classer les films érotiques et pornographiques en une centaine de produits différents. À minuit, les stations de télévision peuvent émettre des films classés pinku eiga, mais leur score d'audience chute face à la concurrence des films pornographiques.

Les publications à orientation homosexuelle apparaissent en 1971 avec la firme Barazoku, qui poursuivra son activité jusqu'en 2004.
Chacun de ces périodiques s'adresse à un public différent: Badi magazine convient plutôt à de jeunes homosexuels, Samson magazine à des hommes rondouillards et G-men aux hommes musclés.
Les sites Internet de ces publications reprennent les mêmes types d'hommes.

Au cours des années 1980, la prolifération de vidéos pornographiques, habituellement désignées sous le vocable Adult Video (souvent abrégé en « AV »), éliminent les salles de projection cinématographiques dévolues aux pinku eiga.
En effet, les vidéo-clubs mettent à la disposition du public la location de ces AV à un prix nettement moins élevé qu'une entrée de cinéma.
La famille japonaise type possédant, à cette époque, au moins deux téléviseurs et deux lecteurs de cassettes vidéos, les ventes de bandes s'en sont trouvées accrues.
Il est dit, sans être réellement démontré, que la raison de l'échec du système Betamax serait que nombre de films AV étaient vendus ou loués au format VHS.
Peu de vidéos AV sont vendues au format Laserdisc.
Il faudra attendre le Vidéo CD et, plus tard le DVD.

Nintendo sort sa première console de jeux vidéo en 1983.
Quelques jeux à caractère pornographique sont aussitôt mis en vente.
Nintendo souhaitant conserver à ses machines un caractère ludique familial, ce genre de publication est vite éliminé du marché.
Les jeux pour les ordinateurs personnels, n'étant limités que par la censure, deviennent une voie de distribution idéale pour les jeux pornographiques.

Vers la fin des années 1980, la production de dōjin explose.
On estime que la moitié de celle-ci est constituée par des publications pornographiques.
Des problèmes de droits d'auteur empoisonnent ce nouveau créneau.
Malgré tout, la production de dōjinshi reste un moyen idéal pour faire ses premières armes avant d'aborder les journaux professionnels.
Les yaoi prennent naissance au sein du marché des dōjinshi.

Les années 1980 voient également les magazines spécialisés s'orienter vers des lecteurs d'âge mûr et leur offrir un contenu plus explicite.
Ce n'est pas réellement une innovation.
Ce genre de publication trouve son pendant sous la forme de journaux déjà existants, destinés  des lectrices.
Leur contenu est bien plus explicites que leurs homologues masculins.

À dater du milieu des années 1990, les premiers jeux pornographiques arrivent dans le milieu des dōjin.
Un rapport du gouvernement britannique estime que certaines images pédophiles placées sur Internet à la fin des années 1990 sont probablement originaires du Japon.
Depuis la loi de 1999 réprimant la pédopornographie, celle-ci a chuté autour de 2 %.

Législation et évolution de la pornographie au Japon




La pornographie japonaise s'est diversifiée afin de répondre à des besoins variés.

Cette diversification s'est faite pour trois raisons :
- distraire en développant des moyens d'expression qui n'existaient pas encore,
- occuper des places laissées vacantes sur le marché,
- contourner la censure.

Ni le conservatisme religieux ni le féminisme n'ont été un frein déterminant dans la pornographie au Japon.

Pornographie et religion




Il n'y a pas, au Japon, de religion au sens que nous donnons à ce mot en Occident.

Les différentes religions qui coexistent au Japon sont plutôt des philosophies et dès lors n'opposent pas d'interdits.
Elles n'ont pas d'action régulatrice sur la pornographie et ne définissent pas l'immoralité. Leur définition est le fruit d'un consensus dans le pays.

De plus, la séparation de la religion et de l'État est complète bien avant la prolifération de la pornographie.
Au cours de la période Edo, le Shogun Tokugawa a limité les activités des religieux à la célébration les mariages et des enterrements sous le prétexte que le bouddhisme et le christianisme soutiennent les rébellions. Le shogun, reconnaissant le danger que représentait le fanatisme religieux, ferma l'accès de la police aux dirigeants religieux.

Pédopornographie




Ce n'est qu'en 2003 que le Japon a promulgué des lois réprimant la production, la distribution, la vente et la possession de pornographie enfantine, s'alignant en cela sur les pays occidentaux.
Il est difficile d'appréhender le chiffre d'affaires généré par l'industrie de la pédopornographie mais le montant total généré par les seuls mangas dépasse les 5,5 milliards de dollars en 2000.
Ce chiffre ne représente que le quart des ventes de matériel pornographique au Japon.

On estime par ailleurs que 30 à 40 % des mangas renferment des images ayant trait au sexe.
Celles-ci peuvent impliquer de jeunes écolières des classes élémentaire ou du début du secondaire dans des scènes de viol, sado-masochistes, et bondage.

L'âge de la majorité sexuelle étant de treize ans au Japon, ces œuvres ne sont pas illégales.

Selon la police nationale, 935 cas de pédopornographie ont été recensés en 2009, soit une hausse de 38,3 % par rapport à 2008.
Ces cas concernaient 411 enfants âgés de moins de 18 ans (+ 21,6 %), chiffre le plus élevé depuis le lancement de statistiques en 2000.

650 personnes ont été déférées à la justice, dont seize parents de victimes.
507 affaires ont été repérées via Internet, soit près du double qu'en 2008.

En 2010, 1 342 cas ont été comptabilisés, impliquant 618 mineurs.
En 2011, 1 455 cas ont été comptabilisés, impliquant 638 mineurs, dont 105 ayant moins de douze ans.

En 2010, la peine maximale encourue pour les producteurs ou trafiquants de pédopornographie était de cinq ans de prison et cinq millions de yens d'amende.

En mai 2010, un projet de loi est en cours de présentation à la Diète du Japon visant à faire disparaître les images et vidéos de pédopornographie sur Internet.

Culture du sexe et pornographie



La pornographie est, au Japon, culturellement mieux acceptée qu'en Occident.

Souvent, des scènes acceptables pour un Japonais seraient intolérables en Occident et sont montrées sans même une mise en garde.

Par exemple, dans un épisode de Dragon Ball, afin de trouver un adversaire invisible, Bulma est représentée dépoitraillée, faisant saigner abondamment du nez le maître Tortue Géniale (signe de l'excitation) et aspergeant l'homme invisible de son sang.

L'érotisme japonais utilise les mêmes thèmes qu'en Occident, comme les rapports homo et hétérosexuels, sexualité de groupe, orgies, bondage, fétichisme sexuel.

Subdivision de la pornographie
Existant depuis des temps reculés, la pornographie s'est beaucoup développée depuis la promulgation des lois la censurant.
Actuellement elle est devenue extrêmement importante dans le pays avec une diversification des genres destinée à satisfaire la plus grande variété de demandes et désirs sexuels.

- Aka-chan play (litt. « jouer au bébé »).
Ce genre consiste à jouer la régression vers la prime enfance, les hommes mimant la dépendance à la mère, en abandonnant toute responsabilité.
- Virtual Date (litt. « rendez-vous virtuel »).
Ce genre consiste à jouer le rôle de petit ami. « L'actrice » entraîne l'homme à un rendez-vous virtuel qui est l'occasion de scènes de sexe.
- Poupée-cassée, sous-genre du fétichisme médical.
De jeunes personnes se mettent en scène sur un lit d'hôpital, ligotées, frappées, recouvertes de gaze et de contusions simulées.
Viol et bondage en sont habituellement l'aboutissement.
- Burusera (litt. attirance [sexuelle] pour le sous-vêtement).
Les admirateurs du genre collectionnent les culottes, chaussettes et tenues d'écolières.
- Chikan (litt. « conduite perverse ») :
implique des personnes (habituellement des hommes) qui payent pour s'asseoir sur une estrade aménagée en car ou en compartiment de train et se soumettre au frotteurisme.
- Enjo kōsai
Ce genre concerne un marché d'amateurs de jeunes filles âgées de 13 à 18 ans (l'âge de la majorité sexuelle étant de treize ans au Japon, cette activité n'est pas illégale).
- Gōkan play (« scènes de viol ») :
ce genre montre des scènes de viol simulé.
- Lolicon (abrégé de « lolita complex ») :
met en scène des écolières de l'enseignement secondaire.
- Ningyō (« poupées »).
Beaucoup d'adeptes de dessins animés aiment s'amuser avec des poupées représentant leur personnage favori.

Dōjin et pastiches
Dōjin (litt. « Travaux d'admirateurs »), sont des imitations d'animes, jeux et mangas en vogue. Ils sont édités en violation des droits d'auteurs et leurs auteurs peuvent être poursuivis par la justice. En général, le propriétaire des droits préfère ignorer l'existence de Dōjin. En effet, la vente de ces copies étant représentative du nombre de consommateurs, elle permet de mesurer l'audience qu'a l'œuvre originelle dans la population et son évolution dans le temps. Il est habituel pour un dōjinshi21 de représenter des mineures connues sous le nom de lolicon.


Anime
Les dessins animés érotiques - connus, au Japon, sous le nom de adult anime et, en Occident, sous le vocable d’hentai22 - même s'ils peuvent servir à qualifier des comportements comme le sadisme ou l'inceste, n’ont pas nécessairement de connotation sexuelle.

Jeux vidéo
Les jeux vidéo destinés aux adultes sont populaires au Japon.
Ils représentent environ 25 % de la totalité des programmes édités annuellement (statistiques de janvier 2007).

Ce genre est peu connu hors du Japon en raison de problèmes culturels et de traduction, mais il est très bien connu des internautes et ces jeux sont souvent copiés illégalement pour être présentés comme des « dessins animés pour adultes ».

Connus sous le nom de « jeux bishōjo » (litt. « jeux de belles jeunes femmes ») au Japon, ils portent en Occident divers noms : hentai, jeux eroge, etc.

Certaines firmes (Peach Princess, Jast USA et G-collections) traduisent et adaptent les jeux de simulation et les « visual novels », en anglais.

Ils sont produits pour le marché étranger et intéressent peu les Japonais.
Les jeux vidéo pour adultes sont classés « 18+ » au Japon par le EOCS ou CSA.


Internet
Les fanfictions, courantes sur le web, ne se limitent pas à des personnages fictifs mais mettent également en scène des personnes bien vivantes.
Ces œuvres seraient dénuées de sens pour qui ne regarde pas les émissions de la télévision japonaise.

Les scénaristes de dōjin se servent d’Internet pour promouvoir leurs produits en offrant des extraits de leurs œuvres les plus récentes ou une démonstration de jeux vidéo, et en éditant les adresses où les internautes peuvent se procurer d’autres produits.

Ils recrutent d’autres scénaristes et artistes en ligne.

Il existe plusieurs moteurs de recherche dédiés aux sites pour adultes exclusivement.
Ainsi chacun peut effectuer des recherches sur ce qui l’intéresse sans passer par un moteur de recherche général qui leur propose chaque mot-clé.

Nombre de travaux de dōjinshi sont présentés dans des sites web spécialisés qui permettent au spectateur de les visionner gratuitement.
Beaucoup de sites web hébergent des cartes de vœux (souvent pornographiques) provenant de sites qui leur sont liés ou d’amis qui trouvent là un moyen de se faire connaître. Par exemple, une carte de vœux pour Noël représente une jeune fille déguisée en Père Noël à différents stades de l’effeuillage..


Publications périodiques
Les publications périodiques sont, avec les vidéos, la méthode la plus usitée pour diffuser la pornographie.
Il n’y a pas d’âge légal à l’achat d’un magazine tant qu’il ne contient pas de manga ou d'images pornographiques.

Beaucoup de revues non pornographiques renferment des photos « glamour ».

Tant que la femme est habillée d’autre chose que d’un maillot, la photographie est considérée comme non pornographique.

De même ne sont pas classées pornographiques les publications contenant la photographie de femmes dénudées pour étayer un article, mais ces photos doivent être artistiques et ne pas dévoiler des hommes.

Bien plus, un mannequin femme (ou homme) peut être montrée partiellement habillée ou même déshabillée sans pour autant revêtir un caractère pornographique, tant que cela reste une œuvre d’art sans connotation sexuelle.

Les articles écrits sous forme de confessions sont un genre courant dans les publications à caractère pornographique, comme dans celles destinées aux hommes.

Bien souvent, ces articles sont une pure invention de la part d’auteurs professionnels.

Mangas érotiques, nouvelles diffusions de vidéos pornographiques et distribution de « services » d’ordre sexuel sont autant de thèmes abordés dans les périodiques destinés plus précisément aux hommes et les revues pornographiques.

Les publications visant les femmes renferment la plus grande partie des articles destinés aux revues masculines.

Exception faite de quelques photos d’hommes « glamour » (habituellement habillés), ces revues n’ont pas de contenu pornographique.

Peu ou pas de revues féminines sont soumises à une censure d’âge car elle ne contiennent pas de pornographie (statistiques publiées en octobre 2007)


Manga

Les mangas pornographiques visent un public aussi bien masculin que féminin.
Les mangaka de ce type de publications peuvent être, indifféremment, des hommes ou des femmes.

L’âge de l’acheteur sépare un manga pornographique de celui qui ne l’est pas.
S’il n’y a pas d’âge minimum requis, le manga n’est pas pornographique.

La plupart des mangas à contenu pornographique sont vendus dans des magasins spécialisés ou/et dans des paquets afin d’éviter qu’ils ne soient regardés par des mineurs.

La loi concernant les publications visuelles touchant à la pornographie est plus sévère que celle touchant à la littérature.

Dans un roman, une scène explicitement sexuelle n’est pas considérée comme pornographique si elle apparaît comme nécessaire et pertinente dans la progression narrative.
Si la description d’une scène de sexe est montrée uniquement pour le sexe, elle est considérée comme pornographique.
Quoi qu’il en soit, cette façon de voir serait inacceptable dans beaucoup d'autres pays et contreviendrait aux lois sur la censure hors du Japon.

Un manga destiné à un jeune public peut renfermer quelques images du genre « photos glamour ».
Ainsi, les scènes de personnages nus ou à demi dévêtus couvrant leur poitrine ou/et leur pubis de leurs mains ou d’objets ne sont pas non plus considérées comme pornographiques.
Elles font souvent partie de séquences comiques.

Vidéo
La vidéo pornographique (encore appelée « vidéo pour adultes », « AV » au Japon, ou encore « vidéo japonaise pour adultes ») recouvre beaucoup de thèmes.

La seule limite qu’elle connaisse est celle de la législation.

Elle est avant tout destinée à une population masculine.
Ceci a conduit à croire que les actrices interprétant un rôle dans ces films y sont contraintes par des yakuza ou qu'elles sont masochistes.

Beaucoup de vidéos ont un titre qui pourrait faire penser qu’elles mettent en scène des mineures.

En fait, aucun titre mis en vente sous le label « EIRIN », ne contrevient à la loi.

Un stratagème courant est de remplacer une partie du titre par un simple signe ou par un néologisme phonétiquement similaire.

Par exemple, le titre « partouse de jeunes filles à l’âge de 19 ans » devient « partouze de filles il y a IX ans ».

Le terme joshikosei (女子高生) ne peut pas être employé car il supposerait que les protagonistes de sexe féminin soient âgées de 17 ans ou moins (ce qui est contraire à la législation règlementant la pornographie).
Le vocable de « high-school girl » étant banni car il supposerait que les protagonistes féminines aient 17 ans ou moins, le néologisme homonyme « school girl » (« étudiante » sans plus de précision) lui est substitué pour rester dans le cadre de la législation.

Les vidéos destinées aux adultes traitent de bien plus de sujets tabous (dans une civilisation occidentale) qu’on ne pourrait le supposer.

Les élèves et autres femmes en uniformes visibles dans les productions AV contreviennent parfois aux règles établies par consensus en présentant un viol, une pénétration suivie d’éjaculation (中出し, nakadashi)), un bondage, des actes bestiaux ou sadiques, des vierges subissant l’acte sexuel contre leur gré et saignant ensuite par leur vagin, des scènes lesbiennes ou sado-masochistes. Le marché de ces vidéos présente aussi une offre de films mettant en scène toutes les perversions sexuelles : scatophilie, zoophilie, clystérophilie, lactation érotique, maïeusophilie, ondinisme, fétichisme du pied, émétophilie, bukkake, etc.






# Hentai
 
Hentai (変態, ˈhɛntaɪ̯) est un mot japonais qui signifie « transformation », « métamorphose », « perversion », mais qui est utilisé en Occident pour désigner des mangas et des anime à caractère pornographique.

Le mot hentai (変態) signifie littéralement « perversion », « anormalité » ou « métamorphose » en japonais.

Même s'il peut servir à qualifier des comportements comme le sadisme, le viol, l'inceste ou la zoophilie, ce mot en lui-même n'a pas nécessairement de connotation sexuelle.

Par exemple, on peut parler de « mentalité anormale » (変態心理, hentaishinri).

Familièrement, ce mot est utilisé pour dire « pervers » ou « bizarroïde ».

Les termes comme 18-kin (18 禁, « interdit aux moins de 18 ans »), et seijin manga (成人漫画, « bande dessinée pour adulte ») avertissent du caractère pornographique du support.

En plus du hentai conventionnel qui concerne exclusivement des relations hétérosexuelles, il existe d'autres formes de hentai : Le yaoi concerne l'homosexualité masculine et le yuri, son pendant féminin.

Généralement, le yaoi utilise des dessins d'hommes très efféminés dans leur physique et leurs manières : ils sont appelés bishōnen, ce qui se traduit littéralement par « joli garçon ».
La pornographie gay telle qu'on la connaît en Occident est très rare au Japon.


Le futanari présente quant à lui des femmes possédant un pénis qu'elles possèdent déjà dès le début du récit ou qu'elles obtiennent par différents moyens par la suite.

Le hentai peut également rendre compte de certains fantasmes plus tabous comme l'attrait pour des individus prépubères mâles (shotacon) ou femelles (lolicon).

Le hentai est un art qui consiste à faire l'amalgame de la pornographie et du dessin animé japonais. E

En général, le hentai est un jeu de pouvoir entre l'homme et la femme avec mise en scène de différents fantasmes.

Le hentai est perçu en tant que « focalisation » sur les fétiches sexuels incluant :
- bakunyū, sur les femmes à gros seins ;
- futanari, sur les hermaphrodites ;
- inceste, sur les activités sexuelles avec des membres légaux de la famille ;
- kemonomimi, sur les personnes animalisées ;
- harem, sur les relations impliquant un individu, généralement un homme, et de nombreux autres du sexe opposé consentants ;
- lolicon, sur les filles prépubères ou adolescentes ;
- omorashi, sur la vessie pleine ;
- shotacon, sur les garçons prépubères ou adolescents ;
- tentacule érotique, sur le monstre à tentacule.







# Kanamara Matsuri
 
Le Kanamara Matsuri (かなまら祭り, fête du pénis de fer) est une fête annuelle shinto de la fertilité, qui a lieu à Kawasaki au Japon chaque printemps depuis 1977.

La festivité majeure se déroule le premier dimanche d'avril.

Le thème central est le pénis — qu'il est ici préférable d'appeler phallus de par la dimension symbolique de ce rituel —, reproduit partout en image, sucre d'orge, légumes sculptés, décorations.

Le Kanamara Matsuri a pour centre le sanctuaire de Kanayama (kanayama jinja (金山神社)), autrefois fréquenté par les prostituées qui venaient prier pour être protégées contre les maladies vénériennes. Il y a aussi des bénédictions divines pour la prospérité des affaires, l'avenir du clan familial, le mariage, l'accouchement facile, et l'harmonie entre époux.

Le défilé fait parader dans des mikoshi (temple mobile en bois promené par de nombreux porteurs) trois pénis conservés dans le temple.
- le pénis de bois dans le grand mikoshi, le plus ancien
- le pénis de fer noir dans le mikoshi en forme de bateau,
l- e pénis géant rose dans le mikoshi Elisabeth sans toit, porté par des hommes en vêtement féminin

Une légende raconte qu'un démon aux dents tranchantes s'était caché dans le vagin d'une jeune fille, et qu'il avait castré successivement deux jeunes hommes pendant leur nuit de noces.
Un forgeron façonna un phallus de fer pour casser les dents du démon, et l'objet devint une relique sainte. Le centre du sanctuaire est un atelier de forgeron avec enclume et feu de forge.

Aujourd'hui, la fête est l'occasion de collecter des fonds pour la lutte contre le sida.
De nombreux voyageurs viennent d'Europe et d'Amérique pour y participer.

La fête de Hōnen Matsuri (en) qui s'en rapproche a lieu le 15 mars à Komaki et dans d'autres villes japonaises.



En savoir plus sur les tentacules érotiques ou l'omorashi [public averti] :








[Société - Japon] Noël au Japon [GON] - Ven 9 Nov 2012 - 23:53





 

 

Alors que les fêtes de Noël se font principalement dans les pays d'origine chrétiennes, étrangement cette fête apparaît dans beaucoup de mangas donc j'ai décidé de faire une recherche et j'ai découvert que la demande n'est pas liée au christianisme mais a tout ce qui entoure la fête au point même qu'elle est presque une fête des amoureux au Japon enfin bref je vous laisse sur cet article trouver sur wiki que je trouve clair et concis donc le voici :



Noël au Japon est une tradition moderne en plein développement, mais plus que la naissance du Christ, c'est surtout le mythe de Santa Claus (saint Nicolas) (サンタクロース, Santa Kurōsu, équivalent américain et anglais du Père Noël) qui est mis en avant.

Les Japonais profitent principalement de cette occasion pour se réunir entre amis.
Les chrétiens étant peu nombreux au Japon, les célébrations de Noël (クリスマス, Kurisumasu, de l'anglais christmas) ne revêtent que rarement de véritables aspects religieux.

Avant le milieu du xxe siècle, Noël était nommé kōtansai (降誕祭) ou seitansai (聖誕祭), et le réveillon de Noël seiya (聖夜) et non Christmas Eve (クリスマス・イヴ, Kurisumasu Ivu).

Le premier Noël aurait été fêté en 1904 quand l’épicerie haut de gamme Meidi-ya dans le quartier de Ginza à Tokyo expose un sapin de Noël en vitrine.






# Fête romantique et amicale

À la différence des pays occidentaux où l’on se rassemble en famille, les Japonais passent Noël en couple ou entre amis, car c'est pour le Nouvel An que les familles se réunissent au Japon.
Par conséquent c’est le réveillon de Noël qui, plus que Noël lui-même, prend de l’importance.
Les couples se retrouvent autour d'un bon repas le soir du réveillon, dans un restaurant plus intimiste.
Malgré le prix des menus qui flambe à cette occasion, les restaurants affichent souvent complets.
Les amoureux peuvent s’échanger à ce moment des cadeaux.
Cependant, comme dans les pays occidentaux, Noël est aussi l'occasion d'offrir des cadeaux aux enfants (surtout aux plus petits).

La fête est également amicale.
Des groupes d'amis se retrouvent autour d'un bon repas, au restaurant, ou au karaoké




# Repas de fête

À défaut de dinde, on consomme plus volontiers lors du réveillon de Noël du poulet, notamment le poulet frit de la chaîne Kentucky Fried Chicken (KFC), qui multiplie ses ventes de cinq à dix en cette période de l'année.
Ce succès daterait des années 1970, KFC était alors le seul à proposer les dindes ou poulets entiers recherchés par les Occidentaux vivant au Japon.
La pratique est devenue coutume et les Japonais ont fait de leur pays l'un des plus grands marchés pour KFC.

Les Japonais peuvent aussi aller passer le réveillon de Noël dans des restaurants plus classiques, avec leurs enfants ou leurs amis, encore que la pizza soit aussi un plat très apprécié à ce moment de l'année car il permet de partager simplement un repas convivial.

L’autre élément indispensable est le Christmas Cake (クリスマスケーキ, kurisumasu kēki)3 ou gâteau de Noël.
C’est un gâteau à base de sponge cake recouvert d’une couche de crème Chantilly ou de chocolat.
Il peut être décoré avec une petite figurine, généralement un père Noël, des animaux ou un sapin, et peut prendre l'apparence d'un cheese cake ou, selon les boutiques, fait avec des fraises, des cerises, des raisins, du chocolat, du sucre, du massepain ou de la crème au marron.





# Décorations et illuminations

La période de Noël est l'occasion pour les villes de se parer de toutes sortes d'illuminations, guirlandes et décorations.
On peut y rencontrer des marchés de Noël, avec tout ce qui en fait le charme : vin ou chocolat chaud, friandises, pain d'épice.
Les centres commerciaux et les vitrines des magasins se transforment aussi à ce moment de l'année.
Les chants de Noël participent également à la fête.

Les illuminations de Tokyo sont très nombreuses, notamment dans les quartiers d'Omotesando, Shibuya, Shinjuku, Roppongi, au Tokyo Dôme ou encore au Yebisu Garden Place. Les Japonais, comme les touristes, aiment à faire le déplacement pour les admirer.

Bien que les Japonais ne décorent pas spécialement leur maison pour célébrer cette fête occidentale, sapins et autres décorations peuvent se retrouver chez certains.
Les 100 yens shop contribuent largement à cette petite fantaisie en proposant toutes sortes de produits décoratifs et lumineux pour 100 yens.




# Tokyo Disneyland

Aller rendre visite au parc d'attractions le plus populaire du Japon est aussi devenu une tradition pour certains. Tokyo Disneyland (1983) et Tokyo DisneySea (2001) attirent chaque année des millions de visiteurs et Noël est, comme dans les autres parcs Disney, une période très riche en événements, parades, spectacles et décorations.
C'est aussi un moyen pour les Japonais d'approcher Noël à travers la culture américaine et ses personnages les plus populaires.







[Société/Religion - Japon] Le pèlerinage de Shikoku [GON] - Ven 24 Fév 2012 - 15:46





 

 


Pas vraiment de l'histoire mais c'est un lieu géographique important !
Je suis tombé sur un reportage (série Nippon) sur Arte un midi parlant du pèlerinage du Shikoku et j'ai trouver ceci magnifique .

Shikoku est une des 4 îles japonaise, et se déroule sur ses terres le grand pèlerinage des 88 temples.
Un long périple de 1200 km (info non précise et varie selon les sources )  autour et dans cette île.

Les 88 temples sont divisés en 4 groupes, chacun régis par une "grande notion".  éveil - discipline - illumination - nirvana .
Les trajet grimpe en difficulté en fonction de l'avancée. Les temples sont de plus en plus éloignés et le terrain plus difficile.

Des logements sont disponibles dans les temples idéalement disposés de façon à ce qu'une journée normale de marche se termine au niveau d'un temple proposant le gîte et le couvert.

De façon à faire vivre ces temples, un service de calligraphie est disponible à chaque étape, pour remplir son carnet de voyage. Ceci est facultatif mais le prix est dérisoire et je trouve que ça permet de garder un bon souvenir et d'aider à faire vivre ces temples.

Le pèlerin - henro - est traditionnellement constitué d'un "chapeau chinois" , d'une veste blanche, symbole d'un renoncement à sa vie précédente (seul élément "obligatoire" pour se faire reconnaître en tant que Henro) , un baton, parfois munit d'une clochette , et une besace .


C'est un voyage que je révérais de faire. Qui permet de découvrir un japon traditionnel, des temples tous différents et emplis de culture et d'histoire.
Des décors merveilleux, aussi magiques que variés, des temples "à l'ancienne", et je pense un gros gros break en dehors des villes industrielles !










# Quelques photos
















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