Il pose un emballage de sextoy sur la voiture de son chef et est licencié
Un appel à débrayer est lancé ce samedi dans un magasin Carrefour : un salarié a été licencié pour avoir, lors d'une grève, déposé un emballage vide de godemichet sur le véhicule du directeur du supermarché.
Ce n'est pas une blague. Un employé au rayon boucherie d'un supermarché Carrefour à Langueux (Côtes-d'Armor) a été récemment licencié pour faute lourde... pour avoir déposé un emballage de godemichet vide sur la voiture du directeur du magasin, en mars dernier, rapporte Ouest-France.
Cette procédure de licenciement n'ouvre le droit ni aux indemnités de départ ni au chômage.
"La raison invoquée par la Direction est le fait que Jimmy aurait, lors de la grève du 31 mars dernier, déposé un emballage vide de godemiché sur lequel était inscrit "cadeau des syndicats" sur la voiture du directeur", raconte une syndicaliste.
Le directeur "très affecté"
Dans la lettre de licenciement, le directeur estime qu'il s'agit d'un geste "choquant et ignoble", et que sa dignité en a été bafouée. La direction considère que "le contexte social ne peut pas justifier un tel geste. Le salarié a été licencié pour comportement inapproprié nuisant à l'entreprise, et en totale opposition avec ses valeurs" et ajoute que le directeur du magasin est "très affecté".
La CGT dénonce de son côté une "dégradation permanente des conditions de travail" et craint que "n'importe qui contestera les décisions de Carrefour" puisse être éjecté du jour au lendemain.
Appel à débrayer ce samedi
Afin de protester contre ce licenciement jugé injuste et de demander la réintégration de l'employé, la CGT de Carrefour a appelé les salariés du magasin à débrayer ce samedi.
Le 23 janvier, Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour depuis l’été dernier, avait annoncé son "plan de transformation". Ce plan prévoit la suppression de 2 400 postes dans les sièges du groupe, via un plan de départs volontaires, et la sortie du groupe de 273 ex-magasins Dia, qui affecte 2 100 salariés, avec un plan social à la clé. En réponse, des mouvements et blocage avaient eu lieu dans 300 magasins du groupe Carrefour en mars dernier.