courrier picard a écrit:A Calais, le 14 août dernier, un automobiliste a voulu conclure un différend avec une conductrice en exhibant son sexe. L'acrobatie l'a amené à la barre du tribunal de Boulogne (Pas-de-calais), rapportent nos confrères de Nord Littoral
« Je suis victime d’insultes, les gens ne m’aiment pas car je viens d’un quartier sensible. » Arnaud Labreuil, incarcéré à Longuenesse depuis août, comparaissait mercredi à la barre du tribunal correctionnel de Boulogne pour exhibition sexuelle en pleine rue le 14 août à Calais.
Les cheveux gris mi longs, coiffés en arrière, le prévenu se demande presque pourquoi il est là. « Monsieur vous êtes accusé d’avoir sorti votre sexe devant une automobiliste arrêtée à un feu, de vous être masturbé et d’avoir fait tourner votre sexe comme un hélicoptère », résume la présidente.
Les yeux écarquillés, la tête presque rentrée dans les épaules, le prévenu ne bronche pas. Une scène dont est témoin un policier situé à quelques mètres sur le trottoir d’en face. Quelques secondes plus tard, Arnaud Labreuil est interpellé. Dans son audition il niera dans un premier temps les faits avant de les reconnaître mais en partie. Le prévenu donne sa version : « L’automobiliste n’a pas voulu me laisser passer à un feu. Nous avons eu des mots. J’ai fait quelques mouvements avec ma main et mon sexe mais je ne me suis pas masturbé ».
À la barre, le prévenu mime la scène. Lors de son interpellation, Arnaud Labreuil est alcoolisé. L’expertise de sa personnalité révèle chez lui « un comportement impulsif et un problème à gérer les émotions quand il est énervé ». Le prévenu a aussi plusieurs mentions à son casier pour des vols, violence avec arme, dégradations de biens appartenant à autrui, bagarre.
« Avez-vous un problème avec l’alcool monsieur ? », demande la présidente. « C’est occasionnel », concède Arnaud Labreuil. « Les analyses de sang révèlent tout de même un problème », dit la présidente. Le prévenu prend la parole : « Quand je ne suis pas bien je bois. Je pense à la justice, à mon casier. Ce jour-là j’avais bu ».
La présidente tente de comprendre : « Pourquoi vous êtes comporté de la sorte devant cette automobiliste ? » « J’étais énervé, on m’a insulté », dit le prévenu. « Et quand on vous insulte à chaque fois vous sortez votre sexe ? », lance la présidente. « Non, c’est la première fois. J’ai pété les plombs », dit le prévenu, en regardant ses chaussures. Arnaud Labreuil écope de 4 mois de prison dont 2 avec sursis avec obligation de soin, de travail et de formation. Il est reconduit à Longuenesse à la sortie du tribunal… menottes aux poignets.
source :courrier picard