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12 résultats trouvés pour Psychologie

[Statistiques, Psychologie] Les biais [GON] - Mer 20 Juil 2022 - 17:02











Les biais... les biais, les biais... j'avais mis de coté ce sujet même si j'en ai parlé à de nombreuses fois... vous pouvez cliquer sur les différents liens si vous le voulez :

Je reprends à nouveau des infos sur wikipedia, je vais tenté de fusionner des articles pour comprendre les différents biais d'un point de vue statistique et psychologique.

En statistique ou en épidémiologie, un biais est une démarche ou un procédé qui engendre des erreurs dans les résultats d'une étude.

Formellement, le biais de l'estimateur d'un paramètre est la différence entre la valeur de l'espérance de cet estimateur (qui est une variable aléatoire) et la valeur qu'il est censé estimer (définie et fixe).








# Biais cognitif

Un biais cognitif est une déviation dans le traitement cognitif d'une information.
Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité.
Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement.

L'étude des biais cognitifs fait l'objet de nombreux travaux en psychologie cognitive, en psychologie sociale et plus généralement dans les sciences cognitives.

Ces travaux ont identifié de nombreux biais cognitifs propres à l'esprit humain à travers de multiples domaines : perception, statistiques, logique, causalité, relations sociales, etc.
Du point de vue de leurs domaines, on peut distinguer entre autres des erreurs de perception, d'évaluation, d'interprétation logique.
Ces biais cognitifs ne sont généralement pas conscients.
Leur caractérisation est importante aussi bien dans les domaines judiciaire que scientifique puisqu'ils sont néfastes dans un processus logique.
La publicité exploite souvent des biais cognitifs pour faire passer ses messages (raisonnement fallacieux, oubli de la fréquence de base).

Certains de ces biais peuvent en fait être efficaces dans un milieu naturel tel que ceux qui ont hébergé l'évolution humaine, permettant une évaluation ou une action plus performante ; tandis qu'ils se révèlent inadaptés à un milieu artificiel moderne.

Définition


Selon Jean-François Le Ny, psychologue spécialisé dans la cognition : « Un biais est une distorsion (déviation systématique par rapport à une norme) que subit une information en entrant dans le système cognitif ou en sortant. Dans le premier cas, le sujet opère une sélection des informations, dans le second, il réalise une sélection des réponses »2

Historique et débats


Le terme de biais cognitif a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique.

De nombreux chercheurs ont contribué sur le sujet, avec des avis contradictoires, suscitant débats et polémiques.

La rationalité limitée de l'individu est évoquée du fait des limitations inhérentes au système cognitif dans le traitement des informations, qui conduit à des biais inévitables.
Certains y voient un échec de la rationalité humaine, tandis que pour d'autres, tels que Jonathan St. B. T. Evans, l'existence de ces biais est « en raison plutôt qu’en dépit de la nature de notre intelligence ».
Gerd Gigerenzer, « virulent contradicteur » de Kahneman et Tversky, développe une vision « optimiste » de la question, mettant en évidence les situations courantes qui nécessitent, à propos, des heuristiques de jugement.

Selon Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives, les biais cognitifs peuvent être utilisés pour se donner des repères dans la société et justifier nos prises de décisions ; les heuristiques permettent la survie face à un danger imminent.
De fait, dès leurs premières recherches dans les années 1970, Kahneman et Tversky ont proposé une vision nuancée des heuristiques qui bien que menant à des biais, peuvent parfois conduire à des jugements raisonnables.









# Liste de biais cognitifs

Certains biais seront plus détaillés plus bas (mais dans un ordre... aléatoire)


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Biais sensori-moteurs



  • S'agissant des processus sensori-moteurs, on parle par habitude plutôt d'illusions que de biais.



Biais attentionnels



  • Biais d'attention — avoir ses perceptions influencées par ses propres centres d’intérêt.



Biais mnésique



  • Effet de récence — mieux se souvenir des dernières informations auxquelles on a été confronté.

  • Effet de simple exposition — avoir préalablement été exposé à quelqu'un ou à une situation le/la rend plus positive.

  • Effet de primauté — mieux se souvenir des premiers éléments d'une liste mémorisée.

  • Oubli de la fréquence de base — oublier de considérer la fréquence de base de l'occurrence d'un événement alors qu'on cherche à en évaluer une probabilité.



Biais de jugement



  • Appel à la probabilité — tendance à prendre quelque chose pour vrai parce que cela peut probablement être le cas.

  • Aversion à la dépossession — tendance à donner plus de valeur à un bien ou un service lorsque celui-ci est sa propriété.

  • Biais d'ancrage — influence laissée par la première impression.

  • Biais d'attribution (attribution causale) — façon d'attribuer la responsabilité d'une situation à soi ou aux autres.

  • Biais d'auto-complaisance — se croire à l'origine de ses réussites, mais pas de ses échecs.

  • Biais d'engagement — tendance à poursuivre l'action engagée malgré la confrontation à des résultats de plus en plus négatifs.

  • Biais d'équiprobabilité — tendance à penser qu'en l'absence d'information, des évènements sont équiprobables.

  • Biais d'immunité à l'erreur — ne pas voir ses propres erreurs.

  • Biais d'intentionnalité — consiste à percevoir l'action d'une volonté ou d'une décision derrière ce qui est fortuit ou accidentel.

  • Biais de confirmation — tendance à valider ses opinions auprès des instances qui les confirment, et à rejeter d'emblée les instances qui les réfutent.

  • Biais de normalité : tendance à penser que tout va se passer comme d'habitude et à ignorer les signes avant-coureurs

  • Biais de présentéisme — privilégier les facteurs présents est plus économique cognitivement à modéliser que les facteurs absents.

  • Biais de proportionnalité — favoriser l'idée fausse que si l'on observe une augmentation des manifestations d'un phénomène, c'est que le nombre d'occurrences de ce phénomène croît en effet, sans voir que cette augmentation peut n'être que la conséquence de l'amélioration de l'outil d'observation.

  • Biais de statu quo — la nouveauté est vue comme apportant plus de risques que d'avantages possibles et amène une résistance au changement.

  • Biais égocentrique — se juger sous un meilleur jour qu'en réalité.

  • Biais rétrospectif ou l'effet « je le savais depuis le début » — tendance à juger a posteriori qu'un événement était prévisible.

  • Effet d'ambiguité — tendance à éviter les options pour lesquelles on manque d'information.

  • Effet de halo — une perception sélective d'informations allant dans le sens d'une première impression que l'on cherche à confirmer.

  • Effet de simple exposition — avoir préalablement été exposé à quelqu'un ou à une situation le/la rend plus positive.

  • Effet Dunning-Kruger — les moins compétents dans un domaine surestiment leur compétence, alors que les plus compétents ont tendance à sous-estimer leur compétence.

  • Effet Ikea — tendance pour les consommateurs à accorder une valeur supérieure aux produits qu'ils ont partiellement créés.

  • Effet Stroop — incapacité d'ignorer une information non pertinente.

  • Effet râteau — exagérer la régularité du hasard.

  • Erreur fondamentale d'attribution (ou biais d'internalité) — accorder plus d'importance aux facteurs internes à l'orateur (intentions, émotions) qu'à son discours ou à ses actes (faits tangibles). Couramment utilisé pour discréditer les éléments rationnels par des éléments émotionnels, qui sont en pratique souvent imaginés et attribués sans preuve à l'orateur puisque ses émotions internes sont difficilement discernables a priori.

  • Illusion de savoir — dans une situation en apparence identique à une situation commune, réagir de manière habituelle, sans éprouver le besoin de rechercher les informations complémentaires qui auraient mis en évidence une différence par rapport à la situation habituelle. Il peut ainsi faire état d'une mauvaise croyance face à la réalité.

  • Illusion monétaire — confusion d'un agent économique entre variation du niveau général des prix et variation des prix relatifs.

  • Illusion de transparence et illusion de connaissance asymétrique.

  • Loi de l'instrument (ou marteau de Maslow) — tentation qui consiste à travestir la réalité d'un problème en le transformant en fonction des réponses (les outils) dont on dispose.

  • Sophisme génétique — tendance à juger le contenu en fonction du contenant, le message en fonction du messager, le fond suivant la forme.

  • Supériorité illusoire — surestimation de ses propres qualités et capacités.

  • Tache aveugle à l'égard des préjugés — tendance à ne pas percevoir les biais cognitifs à l'œuvre dans ses propres jugements ou décisions, et ce, aux dépens d'informations plus objectives.




Biais de raisonnement



  • Biais de confirmation d'hypothèse — préférer les éléments qui confirment plutôt que ceux qui infirment une hypothèse.

  • Biais d'évaluation de probabilités.

  • Biais de représentativité — considérer un ou certains éléments comme représentatifs d'une population.

  • Biais de disponibilité — ne pas chercher d'autres informations que celles immédiatement disponibles.

  • Biais d'appariement — se focaliser sur les éléments contenus dans l'énoncé d'un problème.

  • Biais de sélection : les personnes sondées ne sont pas représentatives de la population générale (biais de recrutement, biais par autosélection)

  • Biais du survivant — se focaliser sur les éléments ayant passé avec succès un processus de sélection pour en tirer des conclusions sur la totalité des éléments.

  • Dissonance cognitive : le refus des réalités pour ne pas remettre en cause des croyances ou des pratiques solidement ancrées.

  • Réduction de la dissonance cognitive — réinterpréter une situation pour éliminer les contradictions.

  • Effet rebond (assimilable à l'effet Streisand) — une pensée que l'on cherche à inhiber devient plus saillante.

  • Illusion des séries — percevoir à tort des coïncidences dans des données au hasard.

  • Perception sélective — interpréter de manière sélective des informations en fonction de sa propre expérience.

  • Réification du savoir — considérer les connaissances comme des objets immuables et extérieurs.

  • Effet de domination asymétrique ou effet leurre — choisir pour un consommateur entre deux options celle qui est la plus proche d'une troisième option malgré la forte asymétrie d'information.

  • Coût irrécupérable — considérer les coûts déjà engagés dans une décision.

  • Oubli de la fréquence de base — oublier la fréquence de base de l'occurrence d'un événement dont on cherche à évaluer la probabilité.



Biais liés à la personnalité



  • Biais d'optimisme — optimisme dispositionnel, optimisme irréaliste, parfois présenté comme un « non-pessimisme dispositionnel » et d'optimisme comparatif qui semble très ancrée chez l'être humain ; il s'agit d'une croyance individuelle qui est que le sujet se juge moins exposé à la plupart des risques qu'autrui. On peut évaluer le degré d'adhésion à cette croyance en demandant au sujet d’évaluer son risque de rencontrer un événement négatif en comparaison à celui d’autrui. Cette croyance aggrave certaines prises de risques et est souvent impliquée dans l'accidentologie routière (le conducteur s'estimant à tort plus habile que les autres pour éviter les accidents, même quand il ne respecte pas le code de la route, en raison d'une surestimation infondée et irréaliste de ses capacités).

  • Effet Barnum — accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à soi-même (ex. : horoscope).




Biais statistiques



  • biais effet-centre

  • biais de vérification (work-up biais)

  • biais d'autosélection, estimé à 27 % des travaux d'écologie entre 1960 et 1984 par le professeur de biologie américain Stuart H. Hurlbert, traitant des pseudoréplications

  • biais de mesure : les techniques de mesures sont incorrectes.

  • biais de notification

  • biais de publication : les données sont davantage diffusées lorsqu'elles arrangent les auteurs de l'étude (voir Biais d'autocomplaisance).

  • biais de confirmation

  • biais de confusion

  • biais d'un estimateur

  • biais de suivi (appelé aussi biais de réalisation) : lorsque les deux groupes de patients ne sont pas suivis de la même manière au cours de l'essai.

  • biais d’attrition : retrait de certains patients de l’analyse

  • biais d’évaluation : lorsque la mesure du critère de jugement n'est pas réalisée de la même manière dans les deux groupes de patients

  • biais d'indication : cas particulier de biais de confusion, lorsqu’une intervention est plus souvent prescrite à des sujets à risque élevé

  • biais d'information

  • biais d'interprétation : erreur dans le mode d'analyse des résultats (biais de confirmation d'hypothèse...)

  • biais de spectre : en médecine, un test diagnostique peut offrir une sensibilité variant en fonction de la gravité de la maladie.

  • erreur écologique

  • problème d’agrégation spatiale








# Biais de confusion

L'expression « biais de confusion » (en anglais confounding factors) désigne un ensemble d'erreurs qui peuvent survenir dans l'interprétation des liens entre la variable dépendante et la variable indépendante lors de l'analyse de résultats expérimentaux du fait de l'interférence d'autres variables qui ont été insuffisamment contrôlées par le protocole de recherche.

En recherche clinique (médicale), par exemple, ces variables parasites peuvent être : l'évolution spontanée de la maladie, l'effet placebo et de régression à la moyenne.

Éviter les biais de confusion


Pour éviter les biais de confusion, le protocole expérimental idéal consiste à réaliser une étude comparative, randomisée et à double insu.
La comparaison entre deux (ou plusieurs) groupes appariés isole l'effet de la variable indépendante.
La randomisation limite l'effet de variables parasites non contrôlées en assurant la distribution statistique entre les groupes.
La procédure d'insu protège la mesure des résultats des attentes des chercheurs et de la présomption des sujets.




# Biais de confirmation

Le biais de confirmation, également dénommé biais de confirmation d'hypothèse, est le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions, ce qui se traduit par une réticence à changer d'avis.
Ce biais se manifeste chez un individu lorsqu'il rassemble des éléments ou se rappelle des informations mémorisées, de manière sélective, les interprétant d'une manière biaisée.

Les biais de confirmation apparaissent notamment autour de questions de nature affective et concernant des opinions ou croyances établies.
Par exemple, pour s'informer d'un sujet controversé, une personne pourra préférer lire des sources qui confirment ou affirment son point de vue.
Elle aura aussi tendance à interpréter des preuves équivoques pour appuyer sa position actuelle.
Les biais dans la recherche, l'interprétation et le rappel de la mémoire ont été invoqués pour expliquer l'attitude de polarisation (quand un désaccord devient plus extrême, même si les différentes parties sont confrontées à la même preuve), de persévérance de conviction (quand la croyance persiste après que les preuves la soutenant sont démontrées fausses), l'effet de primauté irrationnelle (une plus forte importance pour les premières données rencontrées) et l'illusion de corrélation (par laquelle les personnes perçoivent à tort une association entre deux événements ou situations).

Une série d'expériences dans les années 1960 suggère que les individus sont biaisés en faveur de la confirmation de leurs croyances actuelles.
Des travaux ultérieurs ont expliqué ces résultats par une tendance à évaluer les idées d'une manière unilatérale, mettant l'accent sur une possibilité unique et ignorant les alternatives.
En combinaison avec d'autres effets, cette stratégie de pensée peut biaiser les conclusions qui sont atteintes. Pour expliquer les biais observés, on invoque notamment le rôle du désir dans la pensée et les limitations de la capacité humaine au traitement de l'information.
Une autre hypothèse est que les individus montrent un biais de confirmation, car d'une manière pragmatique ils évaluent le coût d'être dans l'erreur, plutôt que d'enquêter d'une manière neutre ou scientifique.

Les biais de confirmation contribuent à l'excès de confiance dans les croyances personnelles et peuvent maintenir ou renforcer les croyances face à des preuves contraires.
Ils peuvent donc conduire à des décisions désastreuses, en particulier dans des contextes organisationnels, militaires, politiques ou sociaux.

Plus d'infos : wikipedia




# Biais de sélection

Dans une étude statistique, le terme biais de sélection désigne une erreur systématique faite lors de la sélection des sujets à étudier.
Ce terme regroupe tous les biais pouvant conduire à ce que les sujets effectivement observés lors d'une enquête ne constituent pas un groupe représentatif des populations censées être étudiées et ne permettent donc pas de répondre aux questions posées dans le protocole.
Les biais de sélection se produisent lors de l'échantillonnage, c'est-à-dire lors de la sélection d'un échantillon représentatif de la population étudiée.
Ils sont liés aux critères d'inclusion des individus dans l'étude et se produisent lorsque les sujets inclus dans l'étude ne constituent pas un groupe représentatif de la population cible.
Cela se produit lorsque les sujets sélectionnés dans l'échantillon ont des caractéristiques qui les distinguent de l'ensemble de la population-mère, ce qui est inévitable puisque ce sont ces caractéristiques qui déterminent l'échantillon de personnes.

Le risque de biais de sélection est faible dans les études expérimentales et longitudinales, élevé dans les études cas-témoins et considérable dans les études transversales.

Dans le domaine de la santé, un biais de sélection aura lieu si après constitution dudit groupe, il y a ce que l'on nomme des « perdues de vues », c'est-à-dire des personnes ayant quitté l'enquête épidémiologique en cours.




# Biais des survivants

Le biais des survivants est une forme de biais de sélection consistant à surévaluer les chances de succès d'une initiative en concentrant l'attention sur les sujets ayant réussi mais qui sont des exceptions statistiques (des « survivants ») plutôt que des cas représentatifs.

Architecture et construction


En architecture également, les bâtiments de plus de cent ans encore debout donnent une fausse impression de "qualité de la construction d'antan" alors qu'ils ne représentent qu'une infime part de ce qui a été construit depuis l'invention de la construction, le reste s'étant écroulé ou ayant été démoli.

Arts


La musique des périodes précédentes est souvent considérée comme meilleure que la musique actuelle.
Cela pourrait être du au fait que seule la meilleure musique des temps passés est toujours jouée et écoutée de nos jours alors que la musique contemporaine, qu'elle soit bonne ou mauvaise, est facilement accessible et diffusée.
Ainsi, seule la survivance des meilleurs musiques des temps passés crée un biais de perception.

Chats


Une étude réalisée en 1987 montre que les chats qui chutent d'une hauteur équivalente à moins de six étages et qui survivent ont des blessures plus graves que les chats tombant d'une hauteur plus élevée.
L'une des hypothèses proposées affirme que cela est causé par la baisse du stress chez l'animal une fois la vitesse terminale atteinte, ce qui l'amène à être plus « mou » lors du choc au sol.
La situation pourrait cependant s'expliquer par un biais des survivants.
Il est beaucoup moins probable que les chats qui meurent à la suite d'une chute soient emmenés chez le vétérinaire par rapport aux chats blessés par une chute.
Les chats morts à la suite d'une chute de plus de six étages sont donc retirés des statistiques, ne laissant la place qu'aux chats « survivants ».

Finance et économie


Dans le domaine de la finance, le biais des survivants survient lors de l'exclusion des entreprises ayant fait faillite des études de performance.
Ainsi, par exemple, si une étude évalue la performance des entreprises pour une certaine période, les entreprises n'ayant pas « survécu » à cette période seront exclues de l'étude.
En 1996, Elton, Gruber et Blake montrent que le biais des survivants est plus étendu dans le domaine des petits fonds mutuels que dans celui des gros, probablement en raison du plus grand nombre de faillites chez les petits.

Militaire


Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le statisticien Abraham Wald a pris en compte le biais des survivants dans ses calculs afin d'évaluer comment minimiser la perte de bombardiers sous le feu ennemi.
En étudiant les dommages causés à des aéronefs revenus de mission, l'étude a recommandé de blinder les endroits des appareils qui présentaient le moins de dommages.
En effet, Wald a constaté que les études précédentes ne tenaient compte que des aéronefs qui avaient « survécu » à leur mission, sans tenir compte de ceux qui avaient disparu.
Ainsi, les endroits endommagés des aéronefs revenus représentent les endroits où ces derniers peuvent encaisser des dommages et réussir à rentrer à la base.
La conclusion de Wald est que lorsqu'un aéronef est endommagé à un autre endroit, il ne revient pas de sa mission.
En conséquence, ce sont ces endroits - ceux non endommagés chez les « survivants » - qui devraient être renforcés, et non les endroits endommagés.


Production industrielle


Le biais des survivants entre souvent en cause pour expliquer certains lieux communs (parfois vrais aussi souvent faux) comme « les produits étaient mieux fabriqués avant » car cette assertion se base évidemment sur les objets artisanaux ou manufacturés qui ont survécu et ne tient absolument pas compte de tous ceux qui sont en décharge, à la poubelle ou recyclés depuis longtemps.

Bien que le biais des survivants puisse expliquer une part importante de l’idée commune que les vieux produits étaient plus solides et durables, d'autres effets peuvent entrer en jeu, tels que l'obsolescence programmée ou la suringénierie.
Pour cette raison, il est difficile de réellement comparer deux produits dans le temps, et de déterminer, si globalement, la qualité est meilleure ou non.
Les biens manufacturés évoluent constamment, les procédés industriels, les composants, matières, techniques également.
Pour ces raisons, il est possible de concevoir et produire des produits durables également, mais la pression sur les coûts de production et les délais ont également augmenté, aboutissant à l'apparition de produits plus techniques, mais parfois plus éphémères.
De manière générale, le consommateur a accès à des produits d'une durabilité au moins comparable à celle des produits des générations précédentes.
Encore une fois, le biais des survivants fait que ne sont pris en considération que les produits ayant survécu au temps tandis que la masse d'objets de faible qualité et ayant disparu est ignorée.






# Biais d'autocomplaisance

La notion de biais d'auto-complaisance désigne la tendance des gens à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d'eux (causes externes), afin de maintenir positive leur image de soi.
Ce biais cognitif a été d'abord défini dans le livre Person Perception de Albert H. Hastorf, David J. Schneider, Judith Polefka en 1970.

Par exemple, un individu justifiera l'obtention d'une bonne note à un examen en évoquant le travail qu'il a fourni, alors qu'il expliquera l'obtention d'une mauvaise note par la sévérité du correcteur.
Un professeur justifiera les bonnes notes de sa classe en évoquant la qualité de ses cours, les mauvaises notes à des élèves qui suivent mal ou apprennent mal le cours.

En 1986, Leary et Shepperd mettent en exergue, à travers leurs recherches sur l'anxiété sociale, le concept de biais d'auto-handicap qu'ils considèrent comme une forme spéciale de biais d'auto-complaisance.
Cette stratégie est préventive.
Les gens anticipent des causes externes ou internes pour expliquer leur échec ou leur réussite afin de maintenir ou de rehausser leur image de compétence.
Des études montreront par la suite l'existence de différences dans l'utilisation de ces stratégies d’un individu à l’autre, notamment entre les femmes et les hommes, et selon que l’individu montre une faible estime de soi ou au contraire une haute estime de soi.

Jean de La Fontaine a mis en évidence ce biais d'autocomplaisance dans l'une de ses fables : L'Ingratitude et l'injustice des Hommes envers la Fortune.






# Biais d'Ancrage

En psychologie, l’ancrage désigne la difficulté à se départir d'une première impression.
C'est un biais de jugement qui pousse à se fier à l'information reçue en premier dans une prise de décision.

Dans le domaine de la décision, Tversky et Kahneman ont décrit l'heuristique ancrage-ajustement et expliquent certaines erreurs comme étant le résultat d'un ajustement insuffisant.
Dans un article ils expliquent qu'il fut demandé à des groupes de sujets d'estimer certaines quantités en pourcentage, par exemple le pourcentage de pays africains dans les Nations unies.
Pour chaque quantité, un nombre entre 0 et 100% fut déterminé par la rotation d'une roue de la fortune en présence des sujets.
Les sujets durent ensuite indiquer s'ils pensaient que la valeur était supérieure ou inférieure à ce nombre, et ensuite estimer la valeur en partant vers le haut ou vers le bas vis-à-vis de ce nombre.
Les différents groupes de sujets ont chacun reçu des nombres arbitraires différents et différentes quantités à estimer.
Par exemple, l'estimation médiane de pays africains était de 25% par ceux qui ont reçu 10% comme point de départ ; 45% par ceux qui ont reçu 65% comme point de départ.

Dans les débats publics, « l'effet d'ancrage » donne une prime aux personnes qui ont la capacité de prise de parole publique (expert, militant, journaliste, contestataire contre les institutions…), plus encore si leur point de vue est argumenté et que ceux qui les écoutent n'ont qu'une vague opinion sur le sujet.






# Biais de normalité

Le biais de normalité est un biais cognitif qui conduit les gens à nier ou minimiser des avertissements relatifs à un danger.
Ce comportement revient à sous-estimer la probabilité d'une catastrophe, ses effets sur sa propre existence et son potentiel destructeur.
À cause du biais de normalité, de nombreuses personnes ne se préparent pas suffisamment à une catastrophe naturelle, un effondrement financier ou des crises issues d'une erreur humaine.
Il est rapporté qu'environ 70% des gens affichent un biais de normalité au cours d'une catastrophe.

Le biais de normalité peut surgir en réponse à des avertissements en amont d'une catastrophe ou face à une catastrophe avérée, comme un effondrement financier, des accidents de la route, des catastrophes naturelles ou une guerre.
Le biais de normalité est aussi appelé « paralysie des facultés d'analyse » (analysis paralysis) ou « faire l'autruche » (the ostrich effect) et certains secouristes parlent de « panique négative » (the negative panic).
Le comportement opposé au biais de normalité est la réaction excessive (surréaction), ou biais du scénario du pire (worst-case scenario bias), qui consiste à voir de légères variations par rapport à la routine comme les indices d'une catastrophe imminente.

Plus d'infos : wikipedia






# Effet de halo

L’effet de halo, effet de notoriété ou encore effet de contamination, est un biais cognitif qui affecte la perception des gens ou de marques.
C'est une interprétation et une perception sélective d'informations allant dans le sens d'une première impression (« il ne voit que ce qu'il veut bien voir »).
Il a été mis en évidence de manière empirique par Edward Thorndike en 1920 et démontré par Solomon Asch en 1946.
Une caractéristique jugée positive à propos d'une personne ou d'une collectivité a tendance à rendre plus positives les autres caractéristiques de cette personne, même sans les connaître (et inversement pour une caractéristique négative).

L'effet de halo est défini en psychologie comme une distorsion de la perception (ou un biais cognitif) qui affecte la manière dont les gens interprètent les informations concernant une personne avec laquelle ils se sont formés une impression positive globale.
Si on prend l'exemple d'une personne qui apprend que quelqu'un à propos de laquelle elle s’est formée une impression positive a triché sur ses impôts.
En raison de la cette impression globale positive, la personne aura tendance à ignorer ou à minimiser la signification de cette nouvelle information qui contredit son impression globale déjà constituée.
Elle peut même en arriver à penser que la personne a simplement fait une erreur, ce qui dispense d’une remise en cause de l’impression globale.
L'effet de halo fait référence à la tendance que nous avons à évaluer un individu à de façon positive pour de nombreux traits en raison d'une croyance commune.
Bresson distingue l’effet de halo affectif (juger positivement sur d’autres traits quelqu’un qu’on trouve sympathique) et l’effet de halo cognitif (juger positivement sur différents paramètres quelqu’un dont on nous a dit du bien par ailleurs.

Plus d'infos : wikipedia





# Dissonance cognitive

En psychologie sociale, la dissonance cognitive est la tension interne propre au système de pensées, croyances, émotions et attitudes (cognitions) d'une personne lorsque plusieurs d'entre elles entrent en contradiction les unes avec les autres.
Le terme désigne également la tension qu'une personne ressent lorsqu'un comportement entre en contradiction avec ses idées ou croyances.
Ce concept a été formulé pour la première fois par le psychologue Leon Festinger dans son ouvrage A theory of cognitive dissonance (1957).
Festinger étudie les stratégies de réduction de la tension psychologique induite et le maintien de la cohérence personnelle, y compris les stratégies d'évitement des circonstances identifiées comme source de dissonance.

Plus d'infos : wikipedia







# Effet rebond

L'effet rebond a été décrit initialement par Daniel Wegner et al. et systématisé dans un article majeur en 1994 (« Ironic process theory »).
Dans une de ses expériences principales, il démontre que lorsqu'on demande aux sujets de supprimer volontairement un stéréotype ou une pensée (« thought suppression »), ce stéréotype ou cette pensée revient en force plus tard, lorsqu'on cesse de le supprimer.

Expérience


On présente la photo d'un skinhead et on demande à tous les sujets de décrire la vie quotidienne de cette personne.
À la moitié des sujets (G1), on demande de faire attention à ne pas donner de réponses stéréotypées, tandis que l'autre moitié (G2) ne reçoit pas cette consigne de suppression.
Dans un deuxième temps, on montre aux sujets la photo d'un autre skinhead.
Cette fois, on demande simplement à tous les sujets de décrire la vie quotidienne de cette personne (pas de consigne d'inhibition).

Les résultats montrent que dans la description du premier skinhead, conformément à la consigne, le groupe G1 donne des réponses moins stéréotypées que le groupe contrôle (G2).
Cependant, lors de la description du deuxième skinhead, les sujets qui auparavant avaient eu la consigne de suppression (G1) décrivaient la vie quotidienne de ce nouveau skinhead de manière beaucoup plus stéréotypée que le groupe G2 (dont la description n'a que peu varié par rapport à celle du premier skinhead).

Interprétation des résultats


Les résultats de cette expérience s'expliquent assez simplement en termes d'amorçage.
En effet, pour pouvoir inhiber correctement un stéréotype, il faut le définir précisément afin de ne pas commettre d'erreurs.
Par conséquent, les sujets G1 ont davantage activé le stéréotype qui est devenu « hyperaccessible », et lorsqu'ils n'ont plus à l'inhiber, le stéréotype réapparaît amplifié.





# Illusion des séries

L'illusion des séries (en anglais clustering illusion) est la tendance à percevoir à tort des coïncidences dans des données au hasard.
Cela est dû à la sous-estimation systématique par l'esprit humain de la variabilité des données.


Exemples


Thomas Gilovich a constaté que la plupart des gens pensent que la séquence suivante n'est pas aléatoire :

OXXXOXXXOXXOOOXOOXXOO
Or, cette séquence a plusieurs caractéristiques d'un échantillon aléatoire :

  • il y a quasiment le même nombre de O et de X

  • dans la séquence, il y a autant de cas (10) où le caractère est identique au précédent que de cas où le caractère est différent du précédent.



Dans de telles séquences, l'esprit s'attend à trouver davantage de combinaisons différentes que ne le prévoit l'analyse statistique.
La probabilité qu'un caractère tiré soit différent du précédent est évidemment de 0,5 alors que l'esprit humain s'attend à une probabilité plus forte, de l'ordre de 0,73 : si l'on tire deux fois de suite à pile ou face (P/F), on a autant de chances d'obtenir le même résultat deux fois (PP, FF) que deux résultats différents (PF, FP) ; mais il semble que nous trouvions les résultats différents plus « normaux ».

De même, il semble anormal à la plupart des gens qu'une pièce tombe quatre fois sur face de suite lors d'une série de lancers.
Pourtant dans une série de 20 lancers, il y a une chance sur deux d'obtenir quatre face de suite.
L'erreur commise est dite erreur du parieur.
Ce qui serait rare, inattendu et improbable avec le simple hasard serait de lancer une pièce vingt fois et que le résultat soit à chaque fois l'inverse du précédent.
Dans une série de tels lancers, il est plus improbable que probable que des séries de lancers courtes de 2, 4, 6, 8, etc., donneront un résultat que nous savons prévisible logiquement par les lois du hasard.
Sur le long terme, des lancers de pièces donneront 50 % de face et 50 % de pile (en supposant un lancer correct et une pièce correcte).
Mais sur un court terme, une large gamme de probabilités peuvent se réaliser, y compris certaines séries qui paraissent hautement improbables.


Explications


Daniel Kahneman et Amos Tversky ont expliqué ce genre de prédiction comme étant causé par l'heuristique de la non-représentativité (c'est-à-dire la tendance à établir des liens entre des éléments semblables, ou entre un élément et un surensemble auquel il semble appartenir).
Gilovich affirme que de semblables perceptions sont observées dans des séries à deux dimensions, telles que trouver des regroupements des lieux d'impact des V-1 à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, ou à trouver des séries dans les fluctuations des cours de la bourse.

L'illusion des séries a fait l'objet d'une étude de Gilovich, Robert Vallone et Amos Tversky.
Ils ont montré que l'idée selon laquelle des joueurs de basket-ball réussissent (ou manquent) des séries de tirs (on dit que le joueur a « la main chaude » ou bien est « en déveine ») est erronée.
es analyses ont été réalisées sur les joueurs des 76ers de Philadelphie pendant la saison 1980-81 et sur les lancers francs des Celtics de Boston sur deux saisons.
Elles n'ont pas montré que les joueurs réussissaient des séries de tirs réussis ou de tirs ratés plus que le hasard ne le laisse présager.
Quand un joueur réussit son premier lancer, il réussit le second 75 % du temps.
Mais lorsqu'il rate le premier lancer, il réussit le second également 75 % du temps.

C'est l'illusion des séries qui a fait que le MI-5 britannique a mené une enquête serrée auprès du journal The Daily Telegraph.
En effet, dans les jours précédant immédiatement le débarquement du 6 juin 1944, ce journal a sorti des grilles de mots croisés qui reprenaient plusieurs noms de code ultra-confidentiels des diverses opérations du débarquement : opération Utah (le 2 mai 1944), opération Omaha (le 22 mai 1944), opération Mulberry (le 30 mai 1944), opération Overlord (le 2 juin 1944) et opération Neptune (le 2 juin 1944).
En fait, c'était une coïncidence.

L'illusion des séries fait la fortune des sociétés de jeux de hasard.
En effet, la plupart des gens refuseraient de jouer une combinaison qui soit une série telle que 1-2-3-4.
Ils croient qu'en jouant une combinaison qui semble aléatoire telle que 5-19-23-37, ils ont beaucoup plus de chance de gagner, alors que ces deux combinaisons ont la même probabilité de sortir.

De la même façon, certaines personnes suivent des statistiques sur la fréquence de sortie des divers nombres dans les tirages passés, et jouent les nombres « en retard » dans ces fréquences de tirage avec le raisonnement que ces nombres vont sortir à terme, puisque tous les nombres ont la même probabilité de sortir.
Le raisonnement est faux, c'est l'erreur du parieur.

Si l'on mélange l'illusion des séries avec le biais de confirmation (c'est-à-dire la tendance d'une personne à préférer les éléments qui confirment plutôt que ceux qui infirment une hypothèse), on obtient une recette pour l'aveuglement et l'illusion.






# Coût irrécupérable

En économie comportementale et dans l'analyse de la décision, les coûts irrécupérables (sunk cost en anglais) sont les coûts qui ont déjà été payés définitivement ; ils ne sont ni remboursables, ni récupérables par un autre moyen.

La distinction avec les autres coûts est importante pour les scénarios où l'on envisage, ou bien où l'on craint de subir, de renoncer à, ou de ne plus être en mesure d'utiliser ce qu'ils ont servi à acquérir.

« The Concorde fallacy » ou « l'erreur de jugement du Concorde » fait référence à l'entêtement des gouvernements français et britannique à poursuivre ce projet, pour des raisons politiques et de prestige mais aussi parce que des dépenses considérables avaient été engagées, alors que le fait que l'exploitation commerciale du Concorde ne pouvait être rentable était admis depuis 1973, une combinaison de facteurs causant l'annulation de presque toutes les commandes en option. Parmi ces facteurs, le premier choc pétrolier, les difficultés financières des compagnies aériennes, l'absence de soutien du projet en Amérique du Nord, ou encore l'accident au salon du Bourget du concurrent direct soviétique, le Tupolev Tu-144

Irrationalité dans leur prise en compte


Pour un agent rationnel, ces coûts ne devraient pas peser dans la balance pour les choix qui sont réalisés après qu'ils ont été engagés.

En pratique cependant, ils interviennent souvent dans le raisonnement, du fait de l'aversion pour la perte.
On désigne en anglais ce biais par le terme de sunk cost fallacy.

Par exemple, un spectateur dans une salle de cinéma qui trouve le film très mauvais et s'ennuie hésitera souvent à quitter la salle avant la fin du film, pour ne pas gâcher l'argent qu'il a dépensé pour son billet.
Mais si un ami lui a donné un billet gratuitement parce qu’il ne pouvait pas se rendre à la séance, le même spectateur n'hésitera alors généralement pas à partir.

Pour un agent parfaitement rationnel, les deux décisions sont pourtant exactement équivalentes, puisque le coût financier de quitter la salle est nul dans les deux cas, et l'intérêt du temps qu'il va passer à l'extérieur par rapport à celui passé à regarder le film jusqu'à la fin est lui aussi le même.






# Biais d'optimisme

Le biais d'optimisme, également connu sous le nom d’optimisme comparatifnote , est un biais cognitif qui amène une personne à croire qu'elle est moins exposée à un événement négatif que d'autres personnes.
Si cette croyance comporte un risque ou entraîne une erreur, on parle alors d’optimisme irréaliste.
Un certain nombre de recherches ont mis en évidence une tendance chez l'être humain à plutôt s’attendre à des événements positifs qu’à des événements négatifs.
Ce biais d'optimisme serait assez commun et ne dépendrait pas nécessairement du sexe, de l'âge, de l'origine ou de la culture.
Des biais optimistes sont aussi rapportés chez des animaux tels que les rats et les oiseaux.

Il existe quatre facteurs qui induisent une tendance optimiste chez une personne : l'état final souhaité, ses mécanismes cognitifs, les informations que la personne a sur elle-même comparées à celles qu'elle a sur les autres et enfin son humeur générale.
Le biais d’optimiste apparaît dans un certain nombre de situations.
Par exemple : des personnes qui s’attendent à vivre plus longtemps que la moyenne ou sous-estiment les risques de divorce les concernant, des fumeurs qui estiment qu'ils sont moins susceptibles de contracter un cancer du poumon ou une maladie pulmonaire que les autres fumeurs, ou des commerçants qui pensent qu'ils sont moins exposés à des pertes sur les marchés.

Le biais d'optimisme se produit aussi bien à propos d'événements positifs (comme penser avoir une meilleure réussite financière qu'autrui) que d'événements négatifs (comme étant moins probable d'avoir un problème d'alcool).
Toutefois les recherches suggèrent que le biais est plus fort pour des événements négatifs (effet de valence).
Des conséquences différentes résultent de ces deux types d’événements : les événements positifs entraînent souvent des sentiments de bien-être et d’estime de soi, alors que les événements négatifs ont pour conséquence d'augmenter les comportements à risque ou l'absence de précautions en matière de sécurité.


Plus d'infos : wikipedia









Waha

[Psychologie] Effet Barnum [GON] - Mer 20 Juil 2022 - 15:33











Parlons aujourd'hui de l'Effet Barnum, un biais cognitif !

Toujours un article de wikipedia ...

L'effet Barnum, « effet Forer », « effet de validation subjective » ou « effet de validation personnelle », ou encore « effet puits », désigne un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à elle-même.





# Origine du nom

L'« effet Barnum » est une expression attribuée au psychologue Paul Meehl en référence aux talents de manipulateur de l'homme de cirque Phineas Taylor Barnum.




# Histoire

En 1948, le psychologue Bertram Forer soumet ses étudiants à un test de personnalité.
Comme analyse personnalisée, il n'utilise pas les résultats du test, mais remet à chacun la même description construite à partir d'un recueil d'horoscopes :


« Vous avez besoin d'être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même.
Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser.
Vous avez un potentiel considérable que vous n'avez pas encore utilisé à votre avantage.
À l'extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l'intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même.
Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu'il fallait.
Vous préférez une certaine dose de changement et de variété, et devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations.
Vous vous flattez d'être un esprit indépendant ; et vous n'acceptez l'opinion d'autrui que dûment démontrée.
Vous avez trouvé qu'il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres.
Par moments vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu'à d'autres moments vous êtes introverti, circonspect et réservé.
Certaines de vos aspirations tendent à être assez irréalistes. »


Il demande ensuite à chaque étudiant de noter la pertinence de l'évaluation de sa personnalité sur une échelle de 0 (médiocre) à 5 (excellent).
La moyenne a été de 4,26. Reconduite, l'expérience donne des résultats similaires.

Les psychologues Dickson et Kelly poursuivent ensuite les recherches sur cet effet, faisant notamment ressortir que l'évaluation de la pertinence augmente selon différents facteurs, notamment :


  • la persuasion du sujet que l'analyse s'appliquait à lui seul

  • la reconnaissance par le sujet d'une autorité de l'évaluateur

  • la présence dans l'analyse de traits majoritairement positifs



Henri Broch, qui le nomme « effet puits », le pratique sur ses étudiants en utilisant le texte suivant :


« Vous avez besoin que les autres personnes vous aiment et vous admirent mais vous êtes tout de même apte à être critique envers vous même.
Bien que vous ayez quelques faiblesses de caractère, vous êtes généralement capable de les compenser.
Vous possédez de considérables capacités non employées que vous n'avez pas utilisées à votre avantage.
Quelques-unes de vos aspirations ont tendance à être assez irréalistes.
Discipliné et faisant preuve de self-control extérieurement, vous avez tendance à être soucieux et incertain intérieurement.
Quelquefois vous avez même de sérieux doutes quant à savoir si vous avez pris la bonne décision.
Vous préférez un petit peu de changement et de variété et êtes insatisfait lorsque vous êtes bloqué par des restrictions ou des limitations.
Parfois vous êtes extraverti, affable et sociable alors que d'autres fois vous êtes introverti, prudent et réservé.
Vous êtes également fier de vous-même en tant que penseur indépendant et n'acceptez pas les déclarations des autres sans preuve satisfaisante.
Vous trouvez imprudent d'être trop franc en vous révélant vous-même aux autres. »


La détection d'un tel effet (et d'autres semblables) est pour lui une des armes majeures de la zététique, qui combat les pseudo-sciences.




# Applications

L'effet Barnum peut s'appliquer notamment dans le cadre :

  • de l'astrologie

  • de la cartomancie

  • de la graphologie

  • de la numérologie

  • de la voyance

  • du mentalisme

  • de nombreuses typologies présentant les personnalités

  • de pseudo-thérapies

  • de pseudo-sciences en général

  • de la politique

  • de la séduction










[Psychologie] Mémoire traumatique refoulée [GON] - Sam 8 Jan 2022 - 18:59










En postant une fiche sur le film regression , j'ai fait quelques recherches sur wikipedia et j'ai trouvé les infos intéressantes, je m'en vais vous les partager Smile

La théorie de la mémoire traumatique refoulée (ou théorie du souvenir traumatique refoulé) est, selon Elizabeth Loftus, une affirmation très controversée et largement discréditée scientifiquement, selon laquelle les souvenirs d'événements traumatisants peuvent être stockés dans l'inconscient et bloqués par la mémoire consciente.

Selon Sigmund Freud, le traumatisme entraîne des effets psychiques profonds — quand bien même l'individu le refoulerait et ne souviendrait donc pas ou partiellement — qui s'expliquent par une persistance du traumatisme dans l'inconscient.

D'après Loftus, pour les profanes et les psychologues cliniciens, les souvenirs traumatiques et refoulés existent, ce qui est contesté par des psychologues et des chercheurs qui étudient la mémoire.

Certains psychologues avancent qu'une psychothérapie peut aider les souvenirs refoulés à ressurgir, bien qu'ils réapparaissent parfois spontanément, des années voire des décennies après l'événement, déclenchés par un mot, une odeur, un goût ou un autre identifiant particulier lié à ce souvenir perdu.

Des experts en psychologie de la mémoire soutiennent que, plutôt que de favoriser la récupération d'un vrai souvenir refoulé, la psychothérapie est plus susceptible de contribuer à la création de faux souvenirs.

Selon l'Association américaine de psychologie, les spécialistes de la mémoire et les cliniciens sont d'accord pour dire que tant les souvenirs qui disparaissent puis réapparaissent que les souvenirs suggérés ont une réalité, et que des recherches sont encore nécessaires car la différence entre les souvenirs traumatiques et non-traumatiques est difficile à faire.

Les cliniciens qui constatent l'existence des souvenirs inaccessibles, pour les enfants en particulier, expliquent cela par un état de dissociation et une protection contre le traumatisme.

En partie à cause des controverses intenses qui ont surgi autour des concepts de souvenirs refoulés et récupérés, de nombreux psychologues cliniciens ont cessé d'utiliser ces termes et ont plutôt adopté le terme d'amnésie dissociative pour désigner les processus par lesquels les souvenirs d'événements traumatisants deviennent inaccessibles.

Le terme d'« amnésie dissociative » peut être trouvé dans le DSM-5, où il est défini comme une « incapacité à se rappeler des informations autobiographiques.

Cette amnésie peut être localisée (concerner un événement ou une période de temps), sélective (concerner un aspect spécifique d'un événement) ou généralisée (concerner l'identité et l'histoire de sa propre vie).

Le changement de terminologie n'a cependant pas rendu la croyance au phénomène moins problématique selon les experts du domaine de la mémoire.

Comme l'a écrit le Dr Richard J. McNally, professeur et directeur de la formation clinique au département de psychologie de l'Université Harvard : « La notion selon laquelle les événements traumatisants peuvent être refoulés et récupérés plus tard est la partie la plus pernicieuse du folklore qui ait jamais infecté la psychologie et psychiatrie. Il a fourni la base théorique de la « thérapie de la mémoire récupérée » – la pire catastrophe qui ait frappé le domaine de la santé mentale depuis l'ère de la lobotomie ».






# Histoire (repris sur wikipedia)

Le concept de mémoire refoulée est né avec Sigmund Freud, dans son essai de 1896 Zur Ätiologie der Hysterie (« Sur l'étiologie de l'hystérie »).

L'une des études publiées dans son essai impliquait une jeune femme du nom d'Anna O. Parmi ses nombreux maux, elle souffrait d'une paralysie raide du côté droit de son corps.

Freud a déclaré que ses symptômes étaient liés à des traumatismes psychologiques, et que les souvenirs douloureux avaient quitté le domaine conscient pour créer des douleurs corporelles.

Freud a utilisé l'hypnose pour traiter Anna O. On rapporte qu'elle a acquis ensuite une légère mobilité du côté droit.




# Problèmes (repris sur wikipedia)


Études de cas


Le psychiatre David Corwin a affirmé que l'un de ses cas fournit des preuves de la réalité des souvenirs refoulés.

Ce cas concernait une patiente (l'affaire Jane Doe ) qui, selon Corwin, avait été gravement maltraitée par sa mère, s'était souvenue de l'abus à l'âge de six ans pendant la thérapie avec Corwin, puis onze ans plus tard, était incapable de se souvenir de l'abus, ce souvenir lui étant revenu à l'esprit pendant la thérapie.
Une enquête sur cette affaire menée par Elizabeth Loftus et Melvin Guyer, cependant, a soulevé de sérieuses questions sur de nombreux détails centraux de l'affaire tels qu'ils sont rapportés par Corwin, notamment le fait de savoir si Jane Doe a été ou non maltraitée par sa mère, suggérant que cela pourrait être un cas de faux souvenir de maltraitance infantile "créé" lors d'une thérapie suggestive à l'époque où Doe avait six ans.
Loftus et Guyer ont également trouvé des preuves que, à la suite de son « rappel » initial de l'abus pendant la thérapie à l'âge de six ans, Doe avait parlé de l'abus onze années entre les séances de thérapie, indiquant que même si l'abus avait réellement eu lieu, le souvenir de cet abus n'avait pas été réellement refoulé
Plus généralement, outre le problème des faux souvenirs, ce cas met en évidence la dépendance critique des cas de revendications de refoulement- à la capacité des individus à se rappeler s'ils ont pu ou non se souvenir auparavant d'un événement traumatique ; comme McNally l'a noté, les gens sont notoirement médiocres pour porter ce genre de jugement.

Un argument qui a été avancé contre la validité du phénomène des souvenirs refoulés est qu'il y a peu (voire aucune) discussion de phénomènes qui pourraient être considérés comme des exemples de refoulement de la mémoire ou d'amnésie dissociative dans la littérature historique avant les années 1800.

En réponse à l'affirmation du pape en 2006 selon laquelle de tels exemples n'existent pas, Ross Cheit, politologue à l'Université Brown, a cité le cas de Nina, un opéra de 1786 du compositeur français Nicolas Dalayrac, dans lequel l'héroïne, ayant oublié qu'elle avait vu son amant apparemment tué en duel, l'attend quotidiennement.
Pope affirme que même cette description fictive unique ne répond pas clairement à tous les critères de preuve de refoulement de la mémoire, par opposition à d'autres phénomènes de mémoire normale.

Malgré les affirmations des partisans de la réalité du refoulement de la mémoire traumatique, selon lesquels toute preuve de l'oubli d'un événement apparemment traumatique est considérée comme une preuve du refoulement, la recherche indique que les souvenirs d'abus sexuels sur des enfants et d'autres incidents traumatisants peuvent parfois être oubliés via les mécanismes normaux de mémorisation.

Des preuves de récupération spontanée de souvenirs traumatiques ont été démontrées et des souvenirs d'abus traumatiques pendant l'enfance, par la suite récupérés, ont été corroborés.

Cependant, oublier le traumatisme n'implique pas nécessairement que le traumatisme a été refoulé.
Une situation dans laquelle l'oubli apparent, et la récupération ultérieure, d'une expérience « traumatique » est particulièrement susceptible de se produire, c'est lorsque l'expérience n'a pas été interprétée comme traumatisante lorsqu'elle s'est produite pour la première fois, mais ensuite, plus tard dans la vie, a été réinterprétée comme un cas de traumatisme précoce.

Ainsi, bien que Sheflin et Brown aient affirmé qu'il existe un total de 25 études sur l'amnésie post-abus sexuel d'enfants et qu'ils démontrent l'existence d'une amnésie parmi cette sous-populations d'étude, un éditorial du British Medical Journal conclut, en référence aux conclusions de Sheflin et Brown, qu'« à l'examen critique, les preuves scientifiques de cette amnésie s'effondrent ».

Authenticité



Les souvenirs peuvent être exacts, mais ils ne le sont pas toujours.
Par exemple, les témoignages oculaires, même d'événements dramatiques relativement récents, sont notoirement peu fiables.
Les souvenirs d'événements sont un mélange de faits recouverts d'émotions, mêlés d'interprétation et « remplis » d'imaginations.
Le scepticisme quant à la validité d'un souvenir en tant que détail factuel est justifié.
Par exemple, selon une étude dans laquelle les victimes de maltraitances infantiles documentées ont été réinterrogées plusieurs années plus tard à l'âge adulte, 38 % des femmes interrogées ont nié tout souvenir de la maltraitance.

Diverses manipulations sont considérées comme capables d'implanter de faux souvenirs (parfois appelés "pseudomémoires").

La psychologue Elizabeth Loftus a noté que certaines des techniques que certains thérapeutes utilisent pour soi-disant aider les patients à récupérer des souvenirs de traumatismes précoces (y compris des techniques telles que la régression, la visualisation guidée, l'écriture en transe, le travail sur les rêves, le travail corporel et l'hypnose) sont particulièrement susceptibles de contribuer à la création de faux ou de pseudo souvenirs.

De tels souvenirs créés par la thérapie peuvent être très convaincants pour ceux qui les développent et peuvent inclure des détails qui les rendent crédibles aux autres.

Dans une expérience désormais classique de Loftus (connue sous le nom d'étude « Lost in the Mall »), les participants ont reçu un livret contenant trois récits d'événements réels de l'enfance écrits par des membres de leur famille et un quatrième récit d'événement entièrement fictif à propos d'une perte dans un centre commercial.

Un quart des sujets ont déclaré se souvenir de l'événement fictif et l'ont développé avec de nombreux détails circonstanciels.

Cette expérience en a inspiré beaucoup d'autres, et dans l'une d'entre elles, Porter et al. ont convaincu environ la moitié des participants qu'ils avaient survécu à une attaque animale vicieuse dans l'enfance.

Les critiques de ces études expérimentales demandent si leurs résultats se généraliseraient aux souvenirs de traumatismes dans le monde réel ou à ce qui se passe dans les contextes psychothérapeutiques.

Cependant, lorsque les souvenirs sont "récupérés" après de longues périodes d'amnésie, en particulier lorsque des moyens extraordinaires ont été utilisés pour assurer la récupération de la mémoire, il est maintenant largement (mais pas universellement) accepté que les souvenirs ont une forte probabilité d'être faux, c'est-à-dire des "souvenirs" d'incidents qui ne s'étaient pas réellement produits.

Il est ainsi reconnu par les organisations professionnelles qu'un risque d'implantation de faux souvenirs est associé à certains types de thérapies. L' American Psychological Association conseille : « ... la plupart des leaders dans le domaine s'accordent à dire que, bien qu'il s'agisse d'un événement rare, un souvenir d'abus de la petite enfance qui a été oublié peut être rappelé plus tard ; cependant, ces leaders conviennent également qu'il est possible de construire des pseudo-souvenirs convaincants pour des événements qui ne se sont jamais produits".

Tous les thérapeutes ne conviennent pas que les faux souvenirs sont un risque majeur liés à la psychothérapie et ils soutiennent que cette idée surestime les données et n'est pas testée.
Plusieurs études ont rapporté des pourcentages élevés de corroboration des souvenirs récupérés et certains auteurs ont affirmé que le mouvement de faux souvenirs avait tendance à dissimuler ou à omettre les preuves de (la) corroboration" des souvenirs récupérés.

Un problème difficile dans ce le domaine est qu'il n'y a aucune preuve que des discriminations fiables peuvent être faites entre les vrais et les faux souvenirs.

Certains pensent que les souvenirs « récupérés » sous hypnose sont particulièrement susceptibles d'être faux.

Selon le Conseil des affaires scientifiques de l'American Medical Association, les souvenirs obtenus pendant l'hypnose peuvent impliquer des confabulations et des pseudo-souvenirs et semblent être moins fiables que les souvenirs non hypnotiques.

Brown et al. estiment que 3 à 5 % des sujets de laboratoire sont vulnérables aux suggestions de désinformation post-événement.
Ils déclarent que 5 à 8 % de la population générale est dans la gamme de haute hypnotisabilité.
Vingt-cinq pour cent des personnes de cette fourchette sont vulnérables à la suggestion de pseudo-souvenirs pour des détails périphériques, ce qui peuvent atteindre 80 % avec une combinaison d'autres facteurs d'influence sociale.

Ils concluent que les taux d'erreurs de mémoire vont de 0 à 5 % dans les études sur les adultes, de 3 à 5 % dans les études sur les enfants et que les taux de fausses allégations d'allégations de maltraitance d'enfants vont de 4 à 8 % dans la population générale41.

Mécanismes


Ceux qui plaident en faveur de la validité du phénomène de la mémoire refoulée ont identifié trois mécanismes de la mémoire normale qui peuvent expliquer comment le refoulement de la mémoire peut se produire : l'inhibition de la récupération, l'oubli motivé et le souvenir dépendant de l'état de conscience.

Inhibition de la récupération
L'inhibition de la récupération fait référence à un phénomène de mémoire dans lequel le souvenir de certaines informations entraîne l'oubli d'autres informations.

Anderson et Green ont soutenu l'existence d'un lien entre ce phénomène et le refoulement de la mémoire ; selon ce point de vue, la simple décision de ne pas penser à un événement traumatique, associée à un souvenir actif d'autres expériences connexes (ou d'éléments moins traumatisants de l'expérience traumatique) peut rendre les souvenirs de l'expérience traumatique elle-même moins accessibles à la conscience.

Cependant, deux problèmes liés à ce point de vue ont été soulevés : (1) les preuves du phénomène de base lui-même ne sont pas reproduites de manière cohérente, et (2) le phénomène ne répond pas à tous les critères qui doivent être remplis pour étayer la théorie du refoulement de la mémoire, en particulier le manque de de preuves que cette forme d'oubli est particulièrement susceptible de se produire dans le cas d'expériences traumatisantes.

Oubli motivé
Le phénomène d'oubli motivé, qui est aussi parfois appelé oubli intentionnel ou dirigé, fait référence à l'oubli qui est initié par un objectif conscient d'oublier une information particulière.

Dans le paradigme classique de l'oubli intentionnel, on montre aux participants une liste de mots, mais on leur demande de se souvenir de certains mots tout en oubliant d'autres.

Plus tard, lorsqu'ils sont testés sur leur mémoire pour tous les mots, le rappel et la reconnaissance sont généralement pires pour les mots délibérément oubliés.

Un problème pour considérer l'oubli motivé comme un mécanisme de refoulement mnésique est qu'il n'y a aucune preuve que les informations intentionnellement oubliées deviennent, d'abord inaccessibles puis, plus tard, récupérables (comme l'exige la théorie du refoulement mnésique).


Souvenir dépendant de l'état de conscience
Le terme rappel dépendant de l'état de conscience fait référence à la preuve que la récupération de la mémoire est plus efficace lorsqu'un individu est dans le même état de conscience qu'au moment de la formation du souvenir

Sur la base de ses recherches sur des rats, Radulovic a soutenu que les souvenirs d'expériences traumatisantes très stressantes peuvent être stockés dans des réseaux neuronaux différents de ceux des souvenirs d'expériences non stressantes, et que les souvenirs d'expériences stressantes peuvent alors être inaccessibles jusqu'à ce que l'organisme le cerveau est dans un état neurologique similaire à celui qui s'est produit lors de l'expérience stressante pour la première fois.

À l'heure actuelle, cependant, il n'y a aucune preuve que ce que Radulovic a trouvé chez les rats se produise avec la mémoire des êtres humains, et il n'est pas clair que les souvenirs humains d'expériences traumatisantes soient généralement « récupérés » en replaçant l'individu dans le même état mental qu'au moment du traumatisme initial.

Amnésie


L'amnésie est une perte partielle ou totale de la mémoire qui va au-delà du simple oubli.

Elle est souvent temporaire et n'implique qu'une partie de l'expérience d'une personne.
L'amnésie est souvent causée par une blessure au cerveau, par exemple après un coup à la tête, et parfois par un traumatisme psychologique.

L'amnésie antérograde est une incapacité à se souvenir de nouvelles expériences qui se produisent après des dommages au cerveau; l'amnésie rétrograde est la perte de souvenirs d'événements survenus avant un traumatisme ou une blessure. L

'amnésie dissociative est définie dans le DSM-5 comme « l'incapacité de se souvenir des informations autobiographiques » qui sont (a) « de nature traumatique ou stressante », (b) « incompatible avec l'oubli ordinaire », (c) « stockée avec succès », (d) implique une période de temps pendant laquelle le patient est incapable de se souvenir de l'expérience, (e) n'est pas causée par une substance ou un trouble neurologique, et (f) est « toujours potentiellement réversible ».

McNally et d'autres ont noté que cette définition est essentiellement la même que les caractéristiques définissant le refoulement mnésique, et que toutes les raisons de remettre en question la réalité du refoulement mnésique s'appliquent également aux allégations concernant l'amnésie dissociative.

Effets du traumatisme sur la mémoire



L'essence de la théorie du refoulement de la mémoire traumatique est que ce sont les souvenirs d'expériences traumatiques qui sont particulièrement susceptibles de devenir inaccessibles à la conscience, même s'ils continuent d'exister à un niveau inconscient.

Une théorie plus importante et plus spécifique de la répression de la mémoire, la " Théorie du traumatisme de la trahison", propose que les souvenirs d'abus dans l'enfance soient les plus susceptibles d'être réprimés en raison du traumatisme émotionnel intense produit par le fait d'être maltraité, enfant, par quelqu'un dont l'on dépend pour un soutien émotionnel et physique ; dans de telles situations, selon cette théorie, l'amnésie dissociative est une réponse adaptative car elle permet à une relation avec l'agresseur en situation de pouvoir (dont l'enfant est dépendant) de se poursuivre sous une forme ou une autre.

Le psychiatre Bessel van der Kolk divise les effets des traumatismes sur les fonctions de la mémoire en quatre ensembles :


  • Amnésie traumatique ; cela implique la perte de souvenirs d'expériences traumatisantes.
    Plus le sujet est jeune et plus l'événement traumatique est long, plus le risque d'amnésie importante est grand.
    Il a déclaré que la récupération ultérieure de souvenirs après une amnésie traumatique est bien documentée dans la littérature, avec des exemples documentés à la suite de catastrophes naturelles et d'accidents, chez les soldats au front, chez les victimes d'enlèvements, de torture et d'expériences dans les camps de concentration, chez les victimes d'abus physiques et sexuels, et chez les personnes qui ont commis un meurtre.

  • Atteinte globale de la mémoire ; cela rend difficile pour les sujets de construire un compte rendu précis de leur histoire présente et passée. « La combinaison d'un manque de mémoire autobiographique, d'une dissociation continue et de schémas de sens qui incluent la victimisation, l'impuissance et la trahison, est susceptible de rendre ces individus vulnérables à la suggestion et à la construction d'explications pour leurs affects liés au traumatisme qui peuvent avoir peu de rapport avec les réalités réelles de leur vie"

  • Processus dissociatifs ; il s'agit de souvenirs stockés en tant que fragments et non en tant qu'ensembles unitaires.

  • Organisation sensorimotrice des mémoires traumatiques. Ne pas pouvoir intégrer les souvenirs traumatiques semble être lié au trouble de stress post-traumatique (TSPT)



Selon van der Kolk, les souvenirs d'événements hautement significatifs sont généralement précis et stables dans le temps ; les aspects des expériences traumatisantes semblent rester coincés dans l'esprit, inchangés par le temps qui passe ou les expériences qui peuvent suivre.

Les empreintes des expériences traumatiques semblent être différentes de celles des événements non traumatiques, peut-être à cause des altérations de la concentration attentionnelle ou du fait qu'une excitation émotionnelle extrême interfère avec la mémoire.

L'hypothèse de van der Kolk et Fisler est que sous un stress extrême, le système de catégorisation de la mémoire basé sur l'hippocampe échoue, ces souvenirs étant conservés comme des états émotionnels et sensoriels.

Lorsque ces traces sont remémorées et mises dans un récit personnel, elles sont susceptibles d'être condensées, contaminées et embellies.

Un problème important pour les théories du refoulement de la mémoire traumatique est le manque de preuves chez les humains que les échecs de rappel d'expériences traumatiques résultent d'autre chose que des processus normaux de mémoire qui s'appliquent aussi bien aux souvenirs d'événements traumatiques qu'aux non traumatiques.

De plus, il est clair que la difficulté avec les souvenirs traumatiques pour la plupart des gens est leur incapacité à oublier l'événement traumatique et la tendance des souvenirs de l'expérience traumatique à empiéter sur la conscience de manière problématique, plutôt que le fait que ces souvenirs soient poussés hors de la conscience.

Les preuves issues de la recherche psychologique suggèrent que la plupart des souvenirs traumatiques sont bien mémorisés sur de longues périodes de temps. Les souvenirs autobiographiques évalués comme hautement négatifs sont mémorisés avec un degré élevé de précision et de détail.

Cette observation est conforme à la compréhension psychologique de la mémoire humaine, ce qui explique que les événements très saillants et distinctifs - caractéristiques communes des expériences traumatisantes négatives - sont bien mémorisés.

Lors d'événements hautement émotionnels et stressants, les réponses physiologiques et neurologiques, telles que celles impliquant le système limbique, en particulier l' amygdale et l' hippocampe, conduisent à des souvenirs plus consolidés.

Les preuves montrent que le stress améliore la mémoire des aspects et des détails directement liés à l'événement stressant.

En outre, les réponses comportementales et cognitives améliorant la mémoire, telles que répéter ou revisiter un souvenir dans son esprit, sont également plus probables lorsque les souvenirs sont très émotionnels.

Par rapport aux événements positifs, la mémoire des expériences négatives et traumatisantes est plus précise, cohérente, vivante et détaillée, et cette tendance persiste au fil du temps.

Cet échantillon de ce qui est un vaste corpus de preuves remet en question la manière dont il est possible que les souvenirs traumatiques, dont on se souvient généralement exceptionnellement bien, puissent également être associés à des schémas d'oubli extrême.

La haute qualité du souvenir des événements traumatisants n'est pas seulement une découverte en laboratoire, mais a également été observée via des expériences de la vie réelle, notamment parmi les survivants d'abus sexuels dans l'enfance et d'atrocités liées à la guerre.

Par exemple, les chercheurs qui ont étudié la précision de la mémoire chez les survivants d'abus sexuels durant l'enfance, 12 à 21 ans après la fin des événements, ont constaté que la gravité du trouble de stress post-traumatique était positivement corrélée avec le degré de précision de la mémoire.

De plus, toutes les personnes qui ont identifié l'abus sexuel dans l'enfance comme l'événement le plus traumatisant de leur vie, ont affiché un souvenir très précis de l'événement.

De même, dans une étude sur les survivants de la Seconde Guerre mondiale, les chercheurs ont découvert que les participants qui obtenaient des résultats plus élevés sur les réactions de stress post-traumatique avaient des souvenirs de guerre plus cohérents, plus importants et plus répétés.

Les chercheurs en ont conclu que des événements très pénibles peuvent conduire à des souvenirs subjectivement plus clairs et très accessibles.


Statut légal



De graves problèmes surviennent lorsqu'ils sont récupérés, mais les faux souvenirs entraînent des allégations publiques ; les fausses plaintes entraînent de graves conséquences pour l'accusé.

Un type particulier de fausse allégation, le syndrome de faux souvenir, survient généralement au cours d'une thérapie, lorsque les gens signalent la « récupération » de souvenirs d'abus dans l'enfance auparavant inconnus.

L'influence des croyances et des pratiques des praticiens dans l'obtention de faux "souvenirs" et de fausses plaintes a fait l'objet de critiques particulières.

Certaines affaires pénales ont été fondées sur le témoignage d'un témoin de souvenirs refoulés récupérés, souvent d'abus sexuels présumés pendant l'enfance.

Dans certaines juridictions, le délai de prescription pour les cas de maltraitance d'enfants a été étendu pour tenir compte du phénomène des souvenirs refoulés ainsi que d'autres facteurs.

Le concept de mémoire réprimée est devenu plus largement connu du public dans les années 1980 et 1990, suivi d'une réduction de l'attention du public après une série de scandales, de poursuites et de révocations de licence.

Un tribunal de district américain a accepté les souvenirs refoulés comme preuves admissibles dans une affaire spécifique.

Dalenberg soutient que les preuves montrent que les cas de mémoire récupérée devraient être autorisés à être poursuivis devant les tribunaux.

La volonté apparente des tribunaux de créditer les souvenirs retrouvés des plaignants mais pas l'absence de souvenirs des accusés a été commentée : « Il semble évident que les tribunaux ont besoin de meilleures directives concernant la question de l'amnésie dissociative dans les deux populations.

En 1995, la Cour d'appel du neuvième circuit a statué, dans Franklin v. Duncan et Franklin c. Fox, Murray et al . (312 F3d. 423, voir aussi 884 FSupp 1435, ND Calif.) que le souvenir refoulé n'est pas admissible comme preuve dans une action en justice en raison de son manque de fiabilité, de son incohérence, de sa nature non scientifique, de sa tendance à être une preuve thérapeutique, et soumis à l'influence du ouï-dire et de la suggestibilité.

Le tribunal a annulé la condamnation d'un homme accusé du meurtre d'une fillette de neuf ans uniquement sur la base de la preuve d'un souvenir refoulé pendant 21 ans par un seul témoin, qui avait également une rancune personnelle contre l'accusé.

Dans une décision de 1996, un tribunal de district des États-Unis a autorisé la mise en preuve des souvenirs refoulés dans les affaires judiciaires.

Jennifer Freyd écrit que le cas d'abus sexuel soudainement retrouvé par Ross E. Cheit est l'un des cas les mieux documentés disponibles pour le public. Cheit a remporté deux procès, localisé cinq victimes supplémentaires et enregistré des aveux.

Le 16 décembre 2005, la Cour d'appel pénale irlandaise a délivré un certificat confirmant une erreur judiciaire à l'égard d'une ancienne religieuse, Nora Wall, dont la condamnation en 1999 pour viol d'enfant était en partie basée sur des preuves de mémoire refoulée.

Le jugement indiquait que :



Aucune preuve scientifique d'aucune sorte n'a été apportée pour expliquer le phénomène des « flashbacks » et/ou des « récupérations de mémoire », et le demandeur n'était pas en mesure de répondre à un tel cas en l'absence de notification préalable.


Le 16 août 2010, la Cour d'appel des États-Unis a annulé une condamnation qui s'appuyait sur les souvenirs de la victime d'abus dans l'enfance, déclarant que « le dossier suggère ici une « probabilité raisonnable » que Jesse Friedman ait été condamné à tort.

La "preuve nouvelle et matérielle" dans cette affaire est le consensus post-condamnation au sein de la communauté des sciences sociales selon lequel des tactiques suggestives de récupération de la mémoire peuvent créer de faux souvenirs" (p. 27 FRIEDMAN c. Dossier REHAL n° 08-0297).

La décision se poursuit en ordonnant que toutes les condamnations antérieures et les négociations de plaidoyer reposant sur des souvenirs refoulés utilisant des techniques communes de récupération de mémoire soient réexaminées.


Thérapie de récupération de mémoire


Le terme « thérapie de récupération de mémoire » fait référence à l'utilisation d'une gamme de méthodes de psychothérapie qui consistent à guider les tentatives du patient de se rappeler des souvenirs d'abus qui avaient été précédemment oubliés.

Le terme « thérapie de la mémoire récupérée » n'est pas répertorié dans le DSM-V et la thérapie de la mémoire récupérée n'est pas recommandée par les principales associations éthiques et professionnelles en santé mentale.

Les critiques de la thérapie de récupération de mémoire notent que cette thérapie peut créer de faux souvenirs grâce à l'utilisation de puissantes techniques de suggestion.

Il a également été constaté que les patients qui rétractent leurs réclamations - après avoir décidé que leurs souvenirs sont faux - peuvent souffrir d'un trouble de stress post-traumatique en raison du traumatisme lié à ces souvenirs illusoires.





# Résumé (repris sur wikipedia)




Le groupe de travail sur l'enquête sur les souvenirs d'abus d'enfants de l'American Psychological Association est parvenu à cinq conclusions clés



  1. Les controverses concernant les souvenirs d'adultes ne devraient pas masquer le fait que l'abus sexuel des enfants est un problème complexe et omniprésent en Amérique qui n'a toujours pas été reconnu

  2. La plupart des personnes qui ont été abusées sexuellement dans leur enfance se souviennent de tout ou d'une partie de ce qui leur est arrivé

  3. Il est possible de se souvenir de souvenirs d'abus oubliés depuis longtemps

  4. Il est également possible de construire des pseudo-souvenirs convaincants pour des événements qui ne se sont jamais produits

  5. Il y a des lacunes dans nos connaissances sur les processus qui conduisent à des souvenirs exacts et inexacts d'abus pendant l'enfance.











[Psychologie] Effet Mandela ou Faux souvenirs Induits [GON] - Mer 18 Nov 2020 - 21:06









Parlons de l'effet Mandela....

Fiona Broome, spécialiste du paranormal s'est rendu compte qu'il y a une croyance collective qui fait que l'on penserait que Nelson Mandela serait décédé dans les années 80 dans une prison... alors qu'il est mort en 2013.
Elle a donc parlé de cet effet dans son livre « Real, Lies, or Memorex ? », paru en 2009 !

« Nos souvenirs sont différents de ce qui est consigné dans les livres d’histoire, les journaux et autres archives », a déclaré Fiona Broome.
« Nous sommes nombreux à spéculer sur l’existence de réalités parallèles. Et, jusqu’à présent, nous aurions glissé entre ces différentes réalités sans le réaliser. »

Plusieurs théories tentent d'expliquer ce phénomène :


– letribunaldunet
- La théorie des univers multiples : Plusieurs scientifiques penchent à croire qu’il existe une infinité d’univers les uns à côté des autres (comme dans l’univers Marvel).
Selon cette théorie, les univers pourraient se chevaucher et causer un effet Mandela.
Dans un des univers parallèle le logo de Volvo n’a pas de flèche, voila pourquoi certains pensaient que la flèche était inexistante.

- La théorie de la manipulation : Notre esprit serait manipulé par les marques et le gouvernement engendrant des pensées erronées.

- La théorie psychologique : Elle résume l’effet Mandela à une faille dans la mémoire, un dysfonctionnement qui provoque le trouble.

- La théorie de l’auto-incitation : Certaines personnes se créent des souvenirs selon les situations.
C’est au final un lien logique que fait notre cerveau, lorsque notre mémoire nous fait défaut, le cerveau tente de combler les trous et se trompe dans le processus.




Du coup je vais vous proposer un article de wikipedia sur les faux souvenir induits même si le concept est légèrement différent et ensuite... quelques exemples de faux souvenirs et enfin quelques vidéos !

Le faux souvenir est le phénomène psychologique qui se produit lorsqu'une personne se remémore un événement qui, en fait, n'a jamais eu lieu.








# Origines

Les observations ou les hypothèses sur l'existence de faux souvenirs remontent aux débuts de la psychanalyse et de la psychologie clinique ; on les retrouve dans les écrits de Sigmund Freud et Pierre Janet.

Dans les années 1970, les études expérimentales de la psychologue Elizabeth Loftus ont remis en cause la qualité que l'on peut attribuer aux témoignages dans le cadre d'affaires judiciaires, suscitant de nombreux débats et permettant de proposer des améliorations sur les techniques de recueil de témoignages, en particulier les témoignages d'enfants qui sont particulièrement influençables.

Ce débat a ouvert la question de la création artificielle de souvenirs, dits faux souvenirs induits, lors de psychothérapie, débats animés par des associations, thérapeutes et psychologues scientifiques : certains suggèrent l'existence d'un syndrome de faux souvenir (qui altère la vie courante de la personne) mais ce syndrome reste débattu et n'est pas répertorié dans les classifications psychiatriques internationales.

Les études de Loftus ont également mis en évidence un effet de désinformation : certaines désinformations (événements qui ne se sont jamais produits), dans des conditions spécifiques et dans certains groupes de personnes, peuvent assez facilement être implantées en mémoire par un processus d'interférence rétroactive.

La question des faux souvenirs est une question scientifique qui reste très étudiée.
Depuis les travaux précurseurs de Loftus, de nombreuses études ont validé le fait que les souvenirs peuvent être influencés et que de faux souvenirs peuvent être implantés en mémoire de plusieurs manières.

Les implications de ces questions scientifiques sont graves car en mettant en cause les témoignages, elles jettent le discrédit sur les témoignages des victimes et comportent deux risques majeurs : si un témoignage est erroné, un innocent peut être accusé et condamné sur base de ce témoignage ; mais si on ne tient pas compte des témoignages des victimes, un coupable potentiellement dangereux peut demeurer en liberté.
Cette question a été au cœur de plusieurs affaires d'abus sexuels sur mineurs qui ont fait l'objet de larges couvertures médiatiques.
Les applications des recherches psychologiques dans le domaine visent à améliorer les techniques de recueil de témoignage et la qualité des témoignages des victimes.






# Psychologie cognitive et neurosciences



Malléabilité de la mémoire


La mémoire humaine est un processus dynamique dépendant de nombreux processus complexes de perception et d'encodage, de stockage puis d'accessibilité et de rappel de l'information. À chaque niveau des divers processus peuvent se produire des erreurs.

Certaines de ces erreurs donnent lieu à la formation de faux souvenirs, qui sont relativement répandus et souvent mineurs chez les bien-portants et qui résultent même de phénomènes adaptatifs.
Ces faux souvenirs peuvent devenir problématiques dans certaines conditions pathologiques.

La psychologue Elizabeth Loftus a été pionnière dans l'étude systématique des faux souvenirs dans le domaine de la psychologie cognitive, bien qu'avant elle de nombreux autres psychologues aient observé les limites de la mémoire et les oublis et déformations de souvenirs.

Depuis 1974, elle conduit de nombreuses recherches expérimentales dans ce domaine et est reconnue comme autorité scientifique sur la question.

Elle a démontré la malléabilité de la mémoire et le fait que multiples sont les éléments qui peuvent influencer les souvenirs, les changer ou en créer de nouveaux, c'est-à-dire de "faux souvenirs".

Dans ses expériences, elle demande à des sujets de visionner des vidéos ou des photos d'événements variés, telle que la photo d'un accident de la circulation.

Elle pose ensuite des questions aux sujets pour explorer leurs souvenirs des faits observés.

Ainsi, elle a mis en évidence de nombreuses erreurs dans les témoignages, provoquées par la manière dont les questions sont posées.

Un exemple typique est de demander aux sujets de quelle couleur était la camionnette stationnée derrière la scène (or la camionnette n'a jamais existé).

De nombreux sujets sont influencés par cette question et pensent alors avoir vu une camionnette.

Ses découvertes ont eu des conséquences appliquées sur les techniques d'interrogation de témoins dans les affaires judiciaires.

Provoquer de faux souvenirs en situation expérimentale contrôlée



L'effet de désinformation (misinformation effect, en anglais) est le fait de souvenirs du passé qui sont altérés par une information (source d'erreurs) qui se produit après l'exposition.

Le phénomène a été étudié en détail par la psychologie expérimentale depuis les années 1970.

Ce phénomène pose des questions pratiques (quand et qui est victime de cet effet et comment l'éviter ou le minimiser) et des questions théoriques (comprendre l'encodage en mémoire et en particulier s'il y a permanence de nos souvenirs).

Plusieurs paradigmes ont été utilisés pour tester l'hypothèse qu'il est possible de provoquer de faux souvenirs par des techniques de suggestion.

Par exemple, des chercheurs (dirigés par Loftus) ont voulu faire naître des souvenirs impossibles comme la présence du personnage de dessin animé Bugs Bunny au parc Disneyland (Bugs Bunny étant un personnage de la Warner et non de Disney, il est donc impossible d'avoir rencontré le personnage sur ce lieu).

En présentant une publicité du parc Disneyland sur laquelle les expérimentateurs avaient placé le personnage de Bugs Bunny, ils observent qu'entre 25 % et 35 % des personnes testées pensent se souvenir d'avoir effectivement rencontré Bugs Bunny lors de leur visite à Disneyland : ces sujets déclarent lui avoir serré la main (62 %) et l'avoir serré dans leurs bras (46 %).

L'effet de faux souvenir provoqué par ce paradigme est répliqué dans plusieurs études.

Les faux souvenirs impossibles provoqués en situation expérimentale concernent aussi des procédures médicales (Royaume-Uni).


Les effets les plus forts sont observés dans la technique des fausses photos souvenirs.

Dans un paradigme par exemple, une photo du visage du sujet (dans sa jeunesse) est placée dans la nacelle d'une montgolfière (évidemment, les expérimentateurs s'étaient assurés que le sujet n'avait jamais voyagé en montgolfière).

On demande au participant de se remémorer ce baptême de l'air en montgolfière (qui n'a jamais eu lieu) et de le décrire de la manière la plus détaillée possible.

Après deux sessions, 50 % des sujets pensent se souvenir de ce souvenir d'enfance.

Cet effet est étonnant, mais il est démontré dans de nombreuses études : les souvenirs rapportés par les sujets peuvent être fortement influencés par des suggestions durant des entretiens.

Loftus et ses collaborateurs ont également tenté d'observer si de faux souvenirs pouvaient être implantés hors des conditions de laboratoire, c'est-à-dire dans des conditions plus naturelles, et touchant des événements chargés sur le plan émotionnel, voire traumatiques.

Elle a démontré, par exemple, la possibilité d'altérer certains souvenirs traumatiques en introduisant une désinformation (animal blessé qui en fait n'a jamais été vu) dans la mémoire des images d'attaques terroristes.

Les faux souvenirs ne sont pas forcément provoqués par une fausse information ou par une suggestion intentionnelle.

Le faux souvenir peut apparaître aussi lors d'une interprétation survenue au moment de l'apprentissage de l'information et nécessaire pour sa compréhension.

Par exemple, lors de l'apprentissage de la phrase « la rock-star s'est plainte de la quantité d'alcool servie pendant la fête », les participants interprètent que la rock-star s'est plainte parce que la quantité n'était pas suffisante, or la quantité n'a jamais été précisée.

Comment distinguer un faux souvenir d'un vrai


Dans les expériences où un souvenir d'enfance était suggéré par le biais d'une photo truquée, quelques différences émergent entre les vrais souvenirs et le souvenir induit par l'expérimentation.

En moyenne (sur l'ensemble d'un groupe de participants), le degré de certitude est plus élevé quand les personnes racontent leurs vrais souvenirs.

Les participants hésitent plus souvent, ont des syntaxes verbales différentes (« je crois que... », « il me semble que... ») indiquant une plus grande hésitation.

Cependant, il n'est pas possible d'utiliser ce type de variations statistiques pour déterminer si un souvenir spécifique chez une personne est un faux souvenir ou s'il s'agit d'un événement qui s'est réellement produit.

Effets du temps


Un des premiers principes explicatifs des faux souvenirs et de l'effet de désinformation est basé sur l'effet des intervalles de temps entre les événements.

Plus un souvenir est ancien, plus la mémoire de l'événement s'affaiblit, moins la différence entre le souvenir et la nouvelle information est détectée.

C'est le principe de détection de la divergence (Discrepancy Detection).

Le principe de détection de l'information divergente prédit que le souvenir est plus susceptible de changer si la personne ne se rend pas compte de la différence entre son propre souvenir et la nouvelle information.

Cela ne veut pas dire que la nouvelle information n'est pas acceptée si la personne remarque la différence : il arrive que la personne dise à l'expérimentateur qu'elle pensait se souvenir, par exemple, d'un panneau de signalisation indiquant un Stop mais qu'on lui parle maintenant d'un panneau Cédez-le-passage et qu'elle avait dû mal mémoriser, acceptant ainsi de changer ses représentations et de croire à la nouvelle information.

Le temps entre la désinformation et le test expérimental influe également sur les résultats.

Effets de l'état mental passager



Un état mental passager peut affecter les performances de la mémoire.
Des sujets à qui on a fait croire qu'ils ont bu de l'alcool ou des sujets sous hypnose sont plus susceptibles de former de faux souvenirs dans des conditions expérimentales. Selon Loftus, ce phénomène s'explique certainement par le fait que les sujets détectent alors moins bien les divergences entre leurs souvenirs et la nouvelle information interférente ou désinformation.

Différences individuelles et développementales


Les désinformations affectent certaines personnes plutôt que d'autres.

L'âge des sujets est un des facteurs observés.

En effet, les jeunes enfants étant plus vulnérables que les enfants plus âgés et que les adultes ; les personnes âgées étant plus vulnérables que les adultes plus jeunes.

Effets des mises en garde


Les chercheurs se sont demandé si le fait de mettre en garde contre la fabrication de faux souvenirs avait un impact et pouvait diminuer l'occurrence de faux souvenirs. Plusieurs recherches montrent des résultats allant dans le même sens : prévenir des personnes avant la présentation de la désinformation leur permet de mieux résister aux influences et diminue la proportion de personnes construisant de faux souvenirs ; cependant, informer après coup les participants du fait qu'ils ont construit des faux souvenirs, a peu d'influence.

Permanence des souvenirs


L'observation de faux souvenirs en condition expérimentale a généré un débat scientifique quant à la nature des souvenirs en mémoire à long terme : sont-ils permanents ou peuvent-ils disparaître (et être remplacés) avec le temps et sous certaines conditions ?
Ce débat a commencé à se développer dans les années 1980.

Études chez les espèces non humaines


Les faux souvenirs ont été induits expérimentalement et observés sur des espèces animales comme les gorilles, pigeons et rats.

Des neurologues travaillant sur la souris ont réussi à induire de faux souvenirs chez des souris, par différentes techniques, dont une expérience qui a utilisé des techniques de stimulation neuronale pendant que les souris rêvaient d'un lieu pour modifier leur impression sur ce lieu.

Études en imagerie cérébrale


Le phénomène de faux souvenirs provoqués par un effet de désinformation a été observé pour la première fois par des techniques d'imagerie cérébrale en 2005, par les chercheurs Yoko Okado et Craig Stark.









# Psychothérapie et hypothèses des souvenirs refoulés

L'expression « faux souvenirs induits » désigne le fait d'induire par le biais de techniques d'entretiens psychothérapeutiques, ou d'hypnose, de faux souvenirs d'abus ou de maltraitances chez un patient.

Le syndrome des faux souvenirs désigne l'apparition du souvenir d'un événement qui ne s'est jamais produit ou bien le souvenir altéré d'un événement réel.

La résurgence tardive de souvenirs autant que la notion de souvenirs implantés par un thérapeute dans la mémoire de son patient sont controversées.

L'hypnose de spectacle ou l'hypnothérapie peut créer de faux souvenirs.




# Théorie quantique des mondes multiples

Bien évidemment, Fiona Broome et ses amis ne se contentent pas d'énumérer les distorsions de la réalité pour le plaisir, mais proposent carrément une explication rationnelle et scientifique au phénomène : l'effet Mandela n'est pas la preuve empirique de la plasticité de la mémoire humaine, c'est celle de l'existence de réalités parallèles qui s'entrechoquent de temps en temps.
A la manière de cette scène de Matrix, dans laquelle un sentiment de déjà-vu révèle une modification de la structure du programme (synonyme de présence d'agents), les souvenirs alternatifs seraient donc une preuve qu'une infinité d'itérations de la réalité coexistent – dans l'une d'entre elles, Di Caprio aurait même gagné un Oscar avant 2016, c'est dire.

Pour appuyer son hypothèse, Fiona Broome convoque la théorie des mondes multiples d'Everett, aussi appelée théorie des états relatifs.
Formulée en 1957 par le physicien américain Hugh Everett, elle tente d'expliquer rationnellement l'intrication quantique (le phénomène qui permet à deux particules d'interagir instantanément, peu importe leur distance géographique) en proposant le modèle suivant : à chaque fois qu'un état quantique est observé (au détriment d'un autre), la réalité se scinde et une nouvelle version continue son chemin en parallèle de la nôtre.
Vous pensez à Sliders, les mondes parallèles ?
Vous êtes un gros nerd né dans les années 80 mais vous avez raison, car ça donne (à peu près) ça.
A la différence que contrairement à la série, ces réalités pourraient s'affecter entre elles, ce qui donne à la fois la physique quantique et un Mandela mort en taule dans un 1980 alternatif où Coluche a peut-être mené sa présidentielle jusqu'au bout.

Evidemment, sitôt qu'on mêle physique quantique et complotisme, le nom du CERN n'est jamais très loin. Fiona Broome est donc ravie de nous apprendre, sur son site, que « certains scientifiques ont, en privé, émis l'idée que les expériences du Cern sur la physique quantique pourraient altérer la structure de la réalité ».
Et si le LHC s'est déjà amusé à chercher des preuves expérimentales de l'existence d'univers parallèles, notamment via la détection de mini trous noirs, l'expérience n'a absolument rien donné (en partie car le dispositif ne permettait pas d'atteindre des niveaux d'énergie suffisants, mais que Fiona Broome se rassure, le nouvel accélérateur de particules devrait y arriver).

Quoi qu'il en soit, l'explication derrière l'effet Mandela se trouve plus certainement dans la psychologie sociale que dans la physique quantique.
Selon le (seul) site entièrement consacré à la déconstruction de l'effet Mandela, celui-ci peut être perçu comme le produit d'un ensemble de biais cognitifs, en particulier de la capacité d'interprétation.
La science a depuis longtemps prouvé que le cerveau humain est une machine à désinformer, et que faire confiance à sa mémoire lorsqu'il s'agit de restituer précisément une information est généralement une très mauvaise idée.
À cela s'ajoute la suggestibilité, soit l'influence des attentes des autres sur nos propres souvenirs : voir une personne écrire que Mandela est mort en 1980 pousse à s'interroger ; quand elles sont dix, on est tenté de réécrire son histoire mentale (le concept est notamment essentiel pour déterminer la validité des témoignages judiciaires).

Enfin, si les sceptiques radicaux du subreddit sont si intimement persuadés que leurs souvenirs sont ceux d'une autre réalité, c'est à cause du concept de dissonance cognitive : lorsque l'on confronte quelqu'un à une information incompatible avec ses croyances, la personne se retrouve dans un état de tension désagréable et choisit le plus souvent de renforcer sa croyance initiale, la rendant de fait encore plus rigide et imperméable à la critique.
Le phénomène se retrouve, notamment, dans les sectes apocalyptiques, qui croient encore que la fin du monde est proche alors que les calendriers mayas et Paco Rabanne ont successivement échoué à la prédire.

En désespoir de cause, armons-nous du principe du rasoir d'Ockham , qui stipule que la théorie la plus simple est souvent la plus vraisemblable, et interrogeons-nous : est-il plus probable que notre réalité ne soit qu'une version parmi d'autres et que seul un petit nombre de personnes possède la capacité de détecter ses fluctuations grâce à une mémoire infaillible, ou que l'effet Mandela soit la simple preuve que notre cerveau passe son temps à travestir les faits?
La mauvaise foi est ainsi faite qu'elle préférera souvent l'alambiqué au limpide, et s'épanouira avec délice dans une croyance dont il est essentiellement impossible de démontrer l'invalidité.
La vérité est ailleurs, dans une réalité parallèle ou Mohamed Ali nous aurait quittés.
Attendez, ce serait pas la nôtre, celle-ci?
My mind is fucked.







# Quelques exemples de l'effet Mandela Smile


- Leonardo DiCaprio et son Oscar ... bon on pourrait se rappeler qu'il a eu un oscar pour Titanic mais non ! Pour avoir son oscar, il aura du attendre the revenant !
- Le bonhomme du Monopoly n'a pas .... de monocle !
- C-3PO n'est pas totalement doré, il a une jambe argentée
- Pikachu n'a pas le bout de la queue noire
- Lors de l'assassinat de JFK, il y avait 6 personnes dans la voiture (et pas 4)
- "L'Étrange Noël de monsieur Jack" n'a pas été réalisé par Tim Burton mais ... Henry Selick !
- Il y a 6 pyramides à Gyzet
- Dark Vador ne prononce pas "Luke je suis ton père"... mais "Non, je suis ton père"
- Le penseur de Rodin n'a pas le poing sur le front :/ mais sa tête est bien posée sur sa main











Waha

[Philosophie] Rasoir d'Ockham [GON] - Jeu 17 Sep 2020 - 13:53









Aujourd'hui parlons du rasoir d'ockham.
Comme d'habitude, l'article de wikipedia et ensuite des vidéos !
J'ai rajouté des morceaux de sujets "similaires" Smile


Le rasoir d'Ockham ou rasoir d'Occam est un principe de raisonnement philosophique entrant dans les concepts de rationalisme et de nominalisme.
Le terme vient de « raser » qui, en philosophie, signifie « éliminer des explications improbables d'un phénomène » et du philosophe du xive siècle Guillaume d'Ockham.

Également appelé principe de simplicité, principe d'économie ou principe de parcimonie (en latin « lex parsimoniae »), il peut se formuler comme suit :



Pluralitas non est ponenda sine necessitate
(les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité)


Une formulation plus moderne est que « les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées ».
C'est un des principes heuristiques fondamentaux en science, sans être pour autant à proprement parler un résultat scientifique.
Dans le langage courant, le rasoir d'Ockham pourrait s'exprimer par la phrase « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? ».

Cependant, « la simplicité » dont il est question ici ne signifie pas que l'hypothèse la plus simpliste, la plus évidente ou la plus conventionnelle soit forcément la bonne. Le rasoir ne prétend pas désigner quelle hypothèse est vraie, il indique seulement laquelle devrait être considérée en premier.

La rationalité est aujourd'hui comprise comme la pratique de la logique à laquelle on a adjoint le principe de parcimonie.
Ce principe, ou principe d'économie d'hypothèses, implique que lorsqu'un chercheur propose « une inférence sur le monde réel, le meilleur scénario ou la meilleure théorie est celui qui fait intervenir le plus petit nombre d'hypothèses ad hoc, c'est-à-dire hypothèses non documentées ».






# Historique

En philosophie, le terme « rasoir » désigne un principe ou une règle générale qui permet d'éliminer (de « raser ») des explications improbables d'un phénomène.
Le rasoir d'Ockham tient son nom du frère franciscain anglais Guillaume d'Ockham (v. 1285 - 9 avril 1347), philosophe et logicien qui le formula, bien que ce concept fût connu au moins depuis le Grec Empédocle (ve siècle av. J.-C.).
Il est parfois orthographié « rasoir d'Occam », ces deux graphies du nom du philosophe étant acceptées.

Le principe tel que formulé par Guillaume d'Ockham est « Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité » (Pluralitas non est ponenda sine necessitate), dans son ouvrage Quaestiones et decisiones in quatuor libros Sententiarum cum centilogio theologico, livre II (1319).
L'énoncé Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem, littéralement « Les entités ne doivent pas être multipliées par-delà ce qui est nécessaire », est une variante souvent attribuée à Guillaume d'Ockham, sans cependant qu'il y en ait trace dans ses écrits.

Des principes proches du rasoir d'Ockham ont été formulés bien avant ce philosophe :

  • Aristote : « Il vaut mieux prendre des principes moins nombreux et de nombre limité, comme fait Empédocle » (Physique, Livre I, 4, 188a17)

  • adage scolaire dérivé d'Aristote : « C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre. Frustra fit per plura quod potest fieri per pauciora. » Cité par Guillaume d'Ockham (Summa totius logicae, I, 12) (1323)

  • Thomas d'Aquin (1225-1274) : « […] ce qui peut être accompli par des principes en petit nombre ne se fait pas par des principes plus nombreux... (quod potest compleri per pauciora principia, non fit per plura » (Summa Theologiae, Prima Pars, Q.2 art.3 -AG2).



Le rasoir d'Ockham sera également abondamment repris après lui :

  • Étienne Bonnot de Condillac (1715-1780), en 1746, utilisa pour la première fois l’expression « rasoir des nominaux » dans une note en bas de page de son livre Essai sur l'origine des connaissances humaines (Ire part., sect. V, § 5, note a)

  • Ernst Mach : « Les savants doivent utiliser les concepts les plus simples pour parvenir à leurs résultats et exclure tout ce qui ne peut être perçu par les sens. »

  • le canon de Morgan (1852-1936) énonce qu'« une activité comportementale ne doit en aucun cas être interprétée comme la conséquence d'une faculté mentale élaborée, si la même activité comportementale peut être conçue comme le fruit d'une activité mentale moins élevée. »

  • Bertrand Russell (1914) : le rasoir d'Ockham est « la maxime méthodologique suprême lorsqu'on philosophe » (On the Nature of Acquaintance, p. 1455)

  • Ludwig Wittgenstein (1921) : « Si un signe n'a pas d'usage, il n'a pas de signification. Tel est le sens de la devise d'Occam. (Si tout se passe comme si un signe avait une signification, c'est qu'alors il en a une.) » (Tractatus logico-philosophicus, 3.3286)

  • Albert Einstein (1934) : « Tout doit être le plus simple possible, mais pas plus simple que ça. »






# Fondements du principe

Aussi appelé « principe de simplicité », « principe de parcimonie », ou encore « principe d'économie », il exclut la multiplication des raisons et des démonstrations à l'intérieur d'une construction logique.
Cependant lorsqu'une erreur se glisse dans les propositions de départ, utiliser le rasoir d'Ockham peut s'avérer par la suite une erreur.

Le principe du rasoir d'Ockham consiste à ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent, à utiliser autant que possible les hypothèses déjà faites, avant d'en introduire de nouvelles, ou, autrement dit, à ne pas apporter aux problèmes une réponse spécifique, ad hoc, avant d'être (pratiquement) certain que c'est indispensable, sans quoi on risque de complexifier le problème, et de passer à côté d'un théorème ou d'une loi physique.

« Nous ne devons admettre comme causes des choses de la nature au-delà de ce qui est à la fois vrai et suffisant à en expliquer l'apparence » (Isaac Newton).

On traduit souvent ce principe sous la forme d'une préférence de l'hypothèse « la plus simple » parmi toutes celles qui sont échafaudées, mais il convient d'approfondir différents points :


  • ce n'est pas (seulement) la simplicité d'une hypothèse qui compte ; étant donné un ensemble déterminé de conclusions, c'est la simplicité (faible complexité) de l'ensemble des hypothèses faites pour aboutir à ces conclusions.
    Par exemple, les mathématiciens ont cherché à déduire le cinquième postulat d'Euclide à partir des quatre premiers, ce qui s'est avéré finalement vain et a conduit à désigner ce postulat comme le cinquième axiome

  • l'hypothèse d'un contrôle divin permanent sur les mouvements célestes paraît, à première vue, plus simple que les lois de la physique.
    Toutefois, elle implique qu'on y postule l'existence d'un dieu, ce qui introduit des éléments supplémentaires de complexité : d'où vient-il ?
    Quelles sont ses intentions ? Etc.
    Elle ne répond même pas au problème de départ puisqu'elle ne permet de tirer aucune conclusion : les choses sont ainsi parce qu'elles ont été voulues ainsi

  • le même principe est utilisé pour affirmer que la sélection naturelle est plus simple pour expliquer la vie que l'existence d'un dieu, selon Richard Dawkins, éthologiste évolutionniste.
    La création du monde telle que relatée dans le Livre de la Genèse est en apparence simple, mais elle introduit des problématiques supplémentaires par rapport aux explications de la science.
    Si les animaux n'ont jamais évolué, on peut se demander comment des espèces dont on connaît l'existence grâce aux fossiles ont pu disparaître.
    Par ailleurs, la Bible relate que l'Homme fut créé juste après les animaux, ce qui signifie qu'il fut contemporain des dinosaures et pose des problèmes de datation et de chronologie

  • la simplicité de l'interprétation en univers multiples d'Hugh Everett, postule implicitement un espace de fonctionnement complexe, avec un univers qui ne cesse de fourcher exponentiellement à chaque temps de Planck.
    Seule la confirmation ou l'infirmation de prédictions (David Deutsch) permettra d'en établir ou non une réalité physique distincte de ce que donne le modèle de Copenhague.
    Elle se confond pour le moment avec lui en termes opérationnels

  • l'idée du rasoir n'est pas de supprimer purement et simplement des principes pour en diminuer le nombre, mais de densifier ceux qui restent afin qu'ils incluent tous les autres

  • le rasoir est illustré notamment par la théière de Russell










# Théière de Russell

La théière de Russell (parfois appelée théière céleste) est une analogie évoquée par Bertrand Russell (1872–1970) pour contester l'idée que c'est au sceptique de réfuter les bases « invérifiables » de la religion et pour affirmer que c'est plutôt au croyant de les prouver.
(Si l'image de la théière est de lui, cet argument n'est cependant pas spécifique à Russell, on le trouve par exemple au xviiie siècle au tout début du testament de Jean Meslier.)

L'idée est une hypothétique théière en orbite autour du Soleil, entre la Terre et la planète Mars ; selon Russell, y croire (et demander aux gens d'y croire) sous prétexte qu'il n'est pas possible de prouver sa non-existence est insensé.

La théière de Russell est une illustration du rasoir d'Ockham.
Le concept de la théière de Russell a été extrapolé au comique, plus particulièrement au travers de la Licorne rose invisible, du Monstre en spaghetti volant et du culte du Canard en plastique jaune de Leo Bassi.
Le musicien et poète Daevid Allen du groupe Gong utilise l'image d'une théière volante en couverture de l'album Flying Teapot, et se réfère à la théière de Russell dans son livre Gong Dreaming 2: The Histories & Mysteries of Gong from 1969-1975.


Principe


Selon Bertrand Russell
Dans un article intitulé « Is There a God? », écrit pour un numéro de l’Illustrated Magazine de 1952 (mais qui ne fut jamais publié), Bertrand Russell écrivait :

« De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver.
Ceci est bien évidemment une erreur.
Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes.
Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé.
Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens. »

Selon Richard Dawkins



Photomontage reprenant l'une des illustrations de la plaque de Pioneer et remplaçant le parcours de la sonde par la théière de Russell.
La phrase I want to believe est, entre autres, une référence à la série télévisée The X-Files.


Dans son livre A Devil's Chaplain, édité en 2003, Richard Dawkins détailla ainsi le thème de la théière :

« La religion organisée mérite la plus vive hostilité car, contrairement à la croyance en la théière de Russell, la religion organisée est puissante, influente, exemptée de taxes et systématiquement transmise à des enfants trop jeunes (le catéchisme commence à 7 ans) pour pouvoir s'en défendre.
On ne force pas les enfants à passer leurs années de formation en mémorisant des livres farfelus sur les théières.
Les écoles publiques n'excluent pas les enfants dont les parents préfèrent la mauvaise forme de théière.
Les fidèles de la théière ne lapident pas les non-croyants en la théière, les apostats de la théière, les hérétiques de la théière ou les blasphémateurs de la théière.
Les mères n'empêchent pas leurs fils d'épouser des shiksas de la théière sous prétexte que leurs parents croient en trois théières plutôt qu'une seule.
Ceux qui versent le lait en premier ne mutilent pas ceux qui préfèrent commencer par verser le thé. »

Il mentionne aussi la théière de Russell dans son livre Pour en finir avec Dieu. Lors d'une conférence TED en 2002, il a ajouté :

« [...] Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence.
La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostiques strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières.
Elle est infinie.
Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier.
Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas.
Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes. [...] »





# Rasoir d’Ockham et science moderne

Le rasoir d'Ockham n'est pas un outil très incisif, car il ne donne pas de principe opératoire clair pour distinguer entre les hypothèses en fonction de leur complexité : ce n'est que dans le cas où deux hypothèses ont la même vraisemblance (ou poids d'évidence) qu'on favorisera l'hypothèse la plus simple (ou parcimonieuse).
Il s'agit en fait d'une application directe du théorème de Bayes, où l'hypothèse la plus simple a reçu la probabilité a priori la plus forte.

Par ailleurs, si le rasoir d'Ockham est une méthode efficace pour obtenir une bonne théorie prédictive, il ne garantit aucunement la justesse d'un modèle explicatif. Notamment le rasoir d'Ockham peut souvent inviter à négliger la différence entre causalité et corrélation.

Cette nuance entre théorie prédictive et théorie explicative est souvent illustrée par ce dialogue célèbre mais probablement apocryphe :

Napoléon : « Monsieur de Laplace, je ne trouve pas dans votre système mention de Dieu. »
Laplace : « Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse. »
D'autres savants ayant déploré que Laplace fasse l'économie d'une hypothèse qui avait justement « le mérite d'expliquer tout », Laplace répondit cette fois-ci à l'Empereur :
Laplace : « Cette hypothèse, sire, explique en effet tout, mais ne permet de prédire rien. En tant que savant, je me dois de vous fournir des travaux permettant des prédictions ».
La science actuelle, quand elle se satisfait de modèles prédictifs, fait bon usage du rasoir d'Ockham. Mais utiliser celui-ci pour choisir une théorie explicative est dangereux dans la mesure où une mauvaise théorie explicative peut sérieusement retarder les développements ultérieurs13.

Ludwig Wittgenstein, dès le Tractatus logico-philosophicus a opéré une importante critique d'un certain scientisme (notamment russellien) qui consistait à considérer la devise d'Occam comme une « maxime de la philosophie scientifique » qui nous autoriserait de pourchasser les entités surnuméraires.
Or pour Wittgenstein, ce n'est certainement pas une maxime que l'on peut se proposer d'utiliser (parce qu'alors on pourrait la refuser) : c'est bien une « devise », elle s'applique d'elle-même :

« 3.32814 - « Si un signe n’a pas d’usage, il n’a pas de signification. Tel est le sens de la devise d'Occam.
(Si tout se passe comme si un signe avait une signification, c'est qu'alors il en a une.) »

5.4732115 - « La devise d’Occam n'est naturellement pas une règle arbitraire, ou justifiée par son succès pratique : elle déclare que les unités non nécessaires d'un système de signes n'ont aucune signification.

Des signes qui ont un seul et même but sont logiquement équivalents, des signes qui n'ont aucun but sont logiquement sans signification. »

L'induction de Solomonoff est une formalisation mathématique et une preuve du rasoir d'Ockham, sous l’hypothèse que l'environnement suit une loi de probabilité inconnue mais calculable.
Les théories calculables les plus courtes ont un plus grand poids dans le calcul de la probabilité de l'observation suivante, en utilisant toutes les théories calculables qui décrivent parfaitement les observations précédentes.





# Différence entre causalité et corrélation

Cum hoc ergo propter hoc (latin signifiant avec ceci, donc à cause de ceci) est un sophisme qui consiste à prétendre que si deux événements sont corrélés, alors, il y a un lien de cause à effet entre les deux.
La confusion entre corrélation et causalité est appelée effet cigogne en zététique (en référence à la corrélation trompeuse entre le nombre de nids de cigognes et celui des naissances humaines) ; en science et particulièrement en statistique cette erreur est rappelée par la phrase « la corrélation n'implique pas la causalité », en latin : cum hoc sed non propter hoc (avec ceci, cependant pas à cause de ceci).



Principe


L'argument fallacieux peut être résumé ainsi :


  • L'événement A est corrélé à l'événement B.

  • Donc A cause B.



Le sophisme consiste à conclure sur la causalité seulement après avoir constaté la corrélation.
En soi, affirmer de façon asymétrique que l'un des événements est corrélé à l'autre, plutôt qu'une énonciation symétrique « les deux événements sont corrélés », est déjà porteur du sophisme.

Ce dernier peut en effet se résoudre selon au moins quatre autres possibilités :

  • B peut être la cause de A

  • un troisième facteur, inconnu, non conscientisé ou non révélé, peut être la cause commune de A et de B

  • une simple coïncidence (par exemple : il n'y a pas d'autre relation entre A et B à part qu'ils se sont produits au même moment)

  • B peut être la cause de A et en même temps A être la cause de B ; le système se renforce lui-même, ce qui contredit que seul A cause B (la conclusion du sophisme est dans ce cas incomplète)



Il n'est pas possible de conclure qu'il existe une relation de cause à effet entre deux événements seulement du fait que l'un et l'autre sont corrélés.
Déterminer s'il existe effectivement une causalité requiert d'autres investigations.


Exemples




Corrélation entre température moyenne et nombre de pirates.



  • Il y a une corrélation entre la pointure et le niveau en mathématiques chez les collégiens (le troisième paramètre est l'âge des adolescents)

  • Il existe une corrélation entre la vente de crème glacée et le nombre de morts par noyade (le troisième paramètre est la météo).

  • Une étude scientifique annonce :
    « les jeunes enfants qui dorment avec une veilleuse ont plus de chance de devenir myopes plus tard. ».
    Cette étude de l'Université de Pennsylvanie a été publiée le 13 mai 1999 dans la revue Nature et a fait l'objet d'une couverture médiatique.
    Cependant, une autre étude de l'Université de l'Ohio réalisée plus tard n'a trouvé aucun lien entre le développement de la myopie et le fait de dormir la lumière allumée ; en revanche, elle montre un lien important entre la myopie des parents et celle de leurs enfants et remarque que les parents myopes ont tendance à laisser une lumière allumée la nuit pour leurs enfants.

  • Le pastafarisme explique que le réchauffement climatique est une conséquence directe du déclin de la population de pirates en s'appuyant sur une corrélation inverse entre la population de pirates et la température moyenne sur Terre.

  • Le site « Spurious Correlations » recherche et publie diverses corrélations saugrenues, dont une corrélation entre le budget américain en science, aérospatial et technologie et le nombre de suicides par pendaison, étranglement ou suffocation ou encore celle entre le taux de divorce dans le Maine et l'évolution de la consommation de margarine aux États-Unis





Générateur de Corrélations / causalité par le monde







# Anti-rasoirs

Antiquité
Entre -367 et -361 avant J.-C., Platon, dans Le Politique, dénie à la brièveté du raisonnement une priorité intrinsèque par rapport à sa longueur.
L'Etranger d'Elée, bouche de Platon dans le dialogue, cherche à convaincre Socrate le Jeune que les arguments accumulés dans la discussion, sans un rapport direct avec le sujet, ne sont pas « inutiles » et surérogatoires (283b) :

« XXIV. – L'ETRANGER : Bon. Mais alors pourquoi donc n'avons-nous pas répondu tout de suite : "Le tissage est l'entrelacement de la trame avec la chaîne", au lieu de tourner en cercle et de faire tant de distinctions inutiles ?

– SOCRATE LE JEUNE : Pour moi, étranger, je ne vois rien d'inutile dans ce qui a été dit.

– L'ETRANGER : Je ne m'en étonne pas ; mais il se peut, bienheureux jeune homme, que tu changes d'avis.
Contre une maladie de ce genre, si par hasard elle te prenait par la suite – et il n'y aurait à cela rien d'étonnant –, je vais te soumettre un raisonnement applicable à tous les cas de cette sorte. »

Ainsi, selon Platon, ce n'est ni la longueur, ni la brièveté du raisonnement qui détermine sa pertinence argumentative, mais sa « convenance » (286c) par rapport à la mesure du discours, en l'occurence la qualité de la dialectique.
On ne doit donc pas s'émouvoir de l'accumulation des hypothèses : le risque du principe de parcimonie est d'affecter l'inventivité de l'auditeur (287 a-b) :

« – L'ETRANGER : [...] Car nous n'aurons nul besoin d'ajuster la longueur de nos discours au désir de plaire, sinon accessoirement, et quant à la manière la plus facile et la plus rapide de chercher la solution d'un problème donné, la raison nous recommande de la tenir pour secondaire et de ne pas lui donner le premier rang, mais d'estimer bien davantage et par-dessus tout la méthode qui enseigne à diviser par espèces, et, si un discours très long rend l'auditeur plus inventif, de le poursuivre résolument, sans s'impatienter de sa longueur ; et sans s'impatienter non plus, s'il se trouve un homme qui blâme les longueurs du discours dans des entretiens comme les nôtres et n'approuve point nos façons de tourner autour du sujet, il ne faut pas le laisser partir en toute hâte et tout de suite après qu'il s'est borné à blâmer la longueur de la discussion ; il lui reste à faire voir qu'il y a des raisons de croire que, si elle eût été plus courte, elle aurait rendu ceux qui y prenaient part plus aptes à la dialectique et plus ingénieux à démontrer la vérité par le raisonnement. »

Le critère ici avancé par Platon contre le principe de parcimonie est donc sa nuisance à l'inventivité de l'auditeur et, plus largement, à l'exercice de la dialectique (285d). L'opposition de Platon au principe de parcimonie érigé comme fin suffisante du discours se retrouve dans ses nombreuses digressions dans ses différents dialogues, digressions qui, chacune, sont en fait d'une importance capitale en ce qu'elles « ouvrent le Logos à une autre dimension, comme si, en "évoluant" autour d'un objet, la pensée prenait de la hauteur. »

Moyen Âge
Walter Chatton était un contemporain de Guillaume d'Ockham qui contestait la théorie de ce dernier et proposa son anti-rasoir, en expliquant que la quantité des moyens de vérifier une proposition ne doit être épuisée qu'une fois que l'on s'est bien assuré d'avoir fait le tour du sujet :

« Si trois choses ne sont pas suffisantes pour vérifier une proposition affirmative sur des choses, une quatrième doit être ajoutée, et ainsi de suite. »

XXe siècle
Plus tard, le mathématicien Karl Menger formule une « loi contre l'avarice » (« Les entités ne doivent pas être réduites au point d'insuffisance » et plus généralement : « Il est vain d'essayer de faire avec moins ce qui requiert plus ») et démontre que parfois trop de concepts différents sont unis sous un seul terme (par ex. : « variable »).

Sans être fondamentalement « anti-rasoir », Stephen Jay Gould, dans le Pouce du Panda, pense que « […] les explications les plus simples ne [sont] pas toujours vraies dans notre monde aussi prodigieusement complexe […]. »

Dans la même veine, Eugene Koonin, dans The Logic of Chance, précise que « Le principe de parcimonie est contestable parce qu'il existe de nombreux arbres [phylogénétiques] qui sont seulement à peine moins parcimonieux que le meilleur mais qui présentent une topologie différente ».





# Concepts similaires

Il existe de nombreux principes similaires, par exemple :


  • le principe d'économie cognitive

  • le principe de la moindre action

  • le phénomène de surapprentissage en apprentissage (machine learning), domaine de l'informatique

  • le principe cosmologique (l'observateur n'a pas de raison de croire a priori qu'il occupe une position privilégiée)

  • KISS, en ingénierie, qui en est une application directe








# Principe KISS

Le principe KISS, Keep it simple, stupid (en français, mot à mot : « garde ça simple, idiot », dans le sens de « ne complique pas les choses ») ou bien Keep it stupid simple (en français, « garde ça super simple », avec l'idée que « même un idiot pourrait comprendre »), est une ligne directrice de conception qui préconise la simplicité dans la conception et que toute complexité non indispensable devrait être évitée dans toute la mesure du possible.
Ce principe est appliqué dans un grand nombre de disciplines telles que le développement logiciel, l'animation, le journalisme, la photographie, l'ingénierie, l'aviation et la planification stratégique.

Il est important de noter que le principe KISS proscrit les seules complexités non indispensables.
Paradoxalement, tenter d'utiliser des moyens simples pour résoudre un problème complexe peut conduire à une complexité encore plus grande.
Il s'agit d'un écueil classique auquel peut conduire une application trop naïve du principe KISS.

La complexité, souvent utile pour assurer de bonnes performances, est en effet elle-même une source de coûts de conception et de maintenance, ainsi qu'une source potentielle d'erreurs.
L'idée est de ne pas optimiser quoi que ce soit avant de maîtriser totalement une version simple de ce que l'on crée.
Dans le produit fini, la simplicité d'usage, même au prix du renoncement à quelques fonctionnalités, est aussi un moyen de séduire l'utilisateur qui maîtrisera pour sa part l'usage du produit.

Variantes en anglais et traductions


Appelé KISS principle en anglais, l'acronyme KISS est décliné en :


  • Keep it simple, stupid : « laisse-le simple, stupide »

  • Keep it stupidly simple : « laisse-le stupidement simple »

  • Keep it stupid simple : « laisse-le stupidement simple »

  • Keep it simple and stupid : « laisse-le simple et stupide »

  • Keep it simple, silly : « laisse-le simple, idiot »

  • Keep it small and simple : « laisse-le simple et bref »

  • Keep it sweet and simple : « laisse-le simple et agréable »

  • Keep it simple and straightforward : « laisse-le simple et direct »

  • Keep it short and simple : « laisse-le simple et court »

  • Keep it simple and smart : « laisse-le simple et intelligent »

  • Keep it strictly simple : « laisse-le strictement simple »

  • Keep it speckless and sane : « laisse-le sain et impeccable »

  • Keep it super-simple : « laisse-le super-simple »

  • Keep it sober and significant : « laisse-le sobre et explicite »

  • Keep it short and sweet : « laisse-le court et sympa ».

  • Keep information security simple : « garde simple la sécurité des informations »

  • Keep it safe and simple : « laisse-le sûr et simple »



En informatique


Il est utilisé comme principe de développement de logiciels, pour rappeler aux développeurs qu'un programme simple est plus facile à maintenir et à comprendre.
Dans The New Hacker's Dictionary, ce terme est quelquefois utilisé lors d'un projet de développement logiciel pour éviter la sur-inflation fonctionnelle d'un logiciel (« feature creep » en anglais).

Selon Eric S. Raymond, la philosophie d'Unix se résume à ce principe qui s'applique au monde informatique Unix.
Sous un système d'exploitation de ce type, il peut s'illustrer par le fait qu'un shell propose beaucoup de petits utilitaires faisant des choses simples (ls, grep, find, cut, wc…) et un moyen de les combiner, le pipe (|).

Ce principe apparait aussi dans le Zen de Python, les principes de design de logiciel du langage de programmation Python, sous la forme « Préfère... le simple au complexe [et]... le complexe au compliqué ».

Concepts liés


On peut en donner une illustration à travers le principe du rasoir d'Occam.
« La simplicité est la sophistication suprême » soutenait également Léonard de Vinci dans sa variante du rasoir d'Occam, réduisant le besoin de sophistication en l'égalant à la simplicité.
Selon Antoine de Saint-Exupéry : « Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retrancher », Terre des hommes, chap. III, 1939.

L'adage « pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? » — ou l'expression ironique inverse (devise shadok) : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » — est assimilable au principe KISS.

On pourrait aussi mentionner la phrase célèbre de Nicolas Boileau dans son œuvre l'Art poétique :

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.






# Citations


  • Léonard de Vinci : « La simplicité est la sophistication suprêmenote »

  • Dan Simmons, rejetant le Rasoir d'Ockham au profit d'un axiome inverse :
    « Toutes choses étant égales par ailleurs, la solution la plus simple est généralement une ânerie. »

  • Paul Valéry : « Entre deux mots, il faut choisir le moindre. »
    « La plus ancienne falsification philosophique fut d'appeler Vrai, le logiquement correct. »

  • H. L. Mencken : « Pour chaque problème complexe, il existe une solution simple, directe… et fausse. »

  • Antoine de Saint-Exupéry : « Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retrancher. »

  • Ludwig Mies van der Rohe : « Less is more. »

  • Lucien Jerphagnon, Histoire des grandes philosophies, 1980 :
    « […] Voilà qui permet de comprendre ce fameux principe d'économie, passé à la postérité sous le nom de « rasoir d'Ockham ».
    « Il ne faut jamais poser une pluralité sans y être contraint par la nécessité » ou comme on l'énonce souvent : « il ne faut pas multiplier les êtres sans nécessité ».
    C'est en vertu de ce principe qu'Ockham pourchasse dans les moindres recoins de la philosophie et de la théologie les pseudo-essences et pseudo-causes que ses prédécesseurs avaient inutilement multipliées. »

  • l'astrophysicien Hubert Reeves le cite dans un ouvrage de vulgarisation scientifique :
    « Si deux théories expliquent également bien un résultat, il convient de « trancher » en faveur de la plus simple »








# Dans la culture populaire

Le rasoir d'Ockham est connu au-delà des cercles scientifiques au travers de divers supports de la culture populaire.

Par exemple, le rasoir est également préconisé dans la série télévisée Dr House (2004-2012), dont le personnage éponyme accorde une grande importance à la logique et au rationalisme : « Quand tu entends des sabots, pense cheval, pas zèbre ».
La même métaphore se retrouve dans le film Red Lights (2012) : « Quand j'entends les battements de sabots, je ne pense pas licornes, je pense chevaux ».

De façon plus légère encore, le rasoir d'Ockham est parodié et inversé dans la série animée Les Shadoks (1968-1973), dont l'une des devises est : « Pourquoi se compliquer la vie à faire simple quand il est si simple de faire compliqué ? ».









# Quelques images













Waha

[Psychologie] Syndrome du voyageur [GON] - Ven 11 Sep 2020 - 18:38









Aujourd'hui nous parlerons du Syndrome du voyageur !
Comme d'habitude, des articles repris sur wikipedia !

Le syndrome du voyageur est un trouble psychique généralement passager que rencontrent certaines personnes confrontées à certains aspects de la réalité du pays visité, par exemple l'abondance d'œuvres d'art (syndrome de Stendhal), de symboles religieux (syndrome de Jérusalem), ou l'écart entre des cultures.
Il est différent du voyage pathologique au cours duquel un sujet entreprend un voyage motivé par un contexte psychiatrique.






# Caractères généraux

Il est caractérisé par un certain nombre de symptômes psychiatriques comme des états délirants aigus, des hallucinations, un sentiment de persécution (conviction délirante d’être victime de préjudices1, d’agressions, de l’hostilité d’autrui), une déréalisation, une dépersonnalisation, de l'anxiété, et également des troubles à expression corporelle comme des vertiges, une tachycardie, des sueurs, etc.

En fait, le tableau clinique observé est assez variable, mais il a la caractéristique de survenir au cours d'un voyage qui confronte le voyageur à des choses inconnues de lui, qu'il n'a pas anticipées, alors que ces symptômes là n'existaient pas avant le voyage et qu'ils disparaissent avec un retour dans le milieu habituel.
Cela le différencie du voyage pathologique dans lequel ce sont des troubles psychiatriques pré-existants qui conduisent à accomplir un voyage, généralement dans un contexte délirant.

Plusieurs syndromes du voyageur ont été décrits, dans différents contextes, avec des sources plus ou moins importantes.




# Syndrome de Stendhal


Le syndrome de Stendhal, également appelé « syndrome de Florence », à ne pas confondre avec le syndrome de Brulard, également inspiré par Stendhal, est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d’œuvres d’art.
Alors que le syndrome de Brulard concerne les troubles mémoriels, le syndrome de Stendhal, assez rare, fait partie de ce qu’on peut appeler les troubles du voyage ou syndromes du voyageur.

Origine



Ce syndrome est appelé ainsi en référence à l'expérience vécue par l’écrivain français Stendhal lors de son voyage en Italie, à l’étape de Florence, en 1817.

Il écrit alors :
« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »
— Rome, Naples et Florence, éditions Delaunay, Paris - 1826, tome II, p. 102

Stendhal n’a rien fait pour s’en prémunir puisque, s’asseyant sur un banc de la place, il lut un poème pour se remettre, et vit que ses visions empiraient à la lecture de cette somme de culture ambiante dans les lieux : il fut épris et malade à la fois de tant de profusion.

Identification


Ce syndrome ne fut pas décrit comme un syndrome spécifique avant 1979.
La psychiatre italienne Graziella Magherini, officiant à l’hôpital central de la ville, a observé et décrit plus de cent cas similaires parmi les touristes de Florence, le berceau de la Renaissance.
Sa description figure dans un livre homonyme qui classe les cas de manière statistique selon leur provenance et leur sociologie.

En résumé :

  • les touristes provenant d’Amérique du Nord et d’Asie n’en sont pas touchés, il ne s’agit pas de leur culture

  • les touristes nationaux italiens en sont également immunisés ; ils baignent dans cette atmosphère depuis leur enfance

  • parmi les autres, sont plus touchées les personnes vivant seules et ayant eu une éducation classique ou religieuse, indifféremment de leur sexe.



Le facteur déclenchant de la crise a lieu le plus souvent lors de la visite de l’un des cinquante musées de la ville.
Le visiteur est subitement saisi par le sens profond que l’artiste a donné à son œuvre, et perçoit toute l’émotion qui s’en dégage d’une façon exceptionnellement vive qui transcende les images et le sujet de la peinture.
Les réactions des victimes subjuguées sont très variables : des tentatives de destruction du tableau ou des crises d’hystérie ont été observées.
En effet, le regard d'un autre peut, à leurs yeux, mettre en danger leur propre perception de l’œuvre.
Les gardiens de musée de Florence sont formés à l’intervention auprès de visiteurs victimes du syndrome de Stendhal, bien que cela reste assez rare.

Doutes sur la réalité du syndrome


On peut cependant douter de l'existence réelle du syndrome de Stendhal.
Graziella Magherini n'a suivi que deux cents personnes, un échantillon d'autant plus faible quand on le met en rapport avec le nombre total de touristes : dix millions de nuitées par an rien qu'à Florence.

On peut également mettre en question la délimitation très subjective du syndrome de Stendhal, ses manifestations variant beaucoup d'un individu à l'autre.
Pour certains, l'explication du « syndrome » n'aurait même rien à voir avec l'art et serait beaucoup plus pragmatique : les touristes soumis à la fatigue et au stress (enchaînement des visites, foule, chaleur…) seraient naturellement plus sujets aux malaises.

Dans la culture populaire



Au cinéma

  • Dans La Nuit des généraux (1967), film franco-britannique réalisé par Anatole Litvak, le personnage du général Tanz, joué par Peter O'Toole, est atteint du syndrome de Stendhal face à une œuvre de Van Gogh.

  • Un film appelé Le Syndrome de Stendhal (1996) a été réalisé par Dario Argento.
    Dans ce film, une policière souffrant de ce syndrome est la proie d’un tueur en série.

  • Dans le film L'Homme des foules de John Lvoff sorti en 2001, le personnage principal est victime de ce syndrome.

  • Sans elle (2005), film de Jean Beaudin : À son retour de Florence, où elle a été victime du syndrome de Stendhal, une jeune violoniste québécoise entreprend des recherches pour retrouver sa mère disparue depuis deux ans.

  • Dans le court métrage Syndrome (2008) réalisé par Yannick Delhaye, un homme entre au Cimetière du Père-Lachaise pour reprendre son souffle après avoir commis un acte horrible.
    Devant les statues du cimetière, il subit un syndrome de Stendhal.
    Le syndrome est ici transposé au sentiment de culpabilité.

  • Dans Mariage à Mendoza (2013) réalisé par Édouard Deluc, Marcus, protagoniste du film, est dit atteint de cette affection par une médecin argentine.

  • Le groupe Yelle évoque le syndrome de Stendhal dans sa chanson Florence en Italie.



Dans la littérature

  • Le Pavillon d'or (1956) de Yukio Mishima pourrait être une représentation de ce syndrome par la description des tourments de ce moine bouddhiste qui met en feu le pavillon, alors qu'il est obsédé par la beauté du lieu.

  • Le Syndrome de Stendhal (2003) d'Isabelle Miller transpose le syndrome au sentiment amoureux.

  • Journal intime (2005) de Chuck Palahniuk décrit ce syndrome et évoque son histoire, notamment avec la visite de Stendhal à Florence.

  • Le syndrome de Stendhal (2017) BD de Aurélie Herrou et de Sagar (Glénat/Centre Georges Pompidou).
    Victime du syndrome de Stendhal, l'héros est capable de se projeter mentalement à l’intérieur des œuvres qu’il regarde.

  • Henri Beyle et son curieux tourment (2019) roman de Charles Duttine actualise le syndrome de Stendhal.
    Le personnage principal, un psychiatre, analyse différents cas de victimes de ce syndrome.
    Au cours d'un voyage en Italie, de Bologne à Naples en passant par Florence, sur les pas de Stendhal, ce personnage connaîtra des symptômes proches de ceux vécus par Stendhal.







# Syndrome de Jérusalem

Il est équivalent au syndrome de Stendhal, à ceci près qu'il ne se rapporte pas aux œuvres d'art, mais au sens religieux révélé lors du pèlerinage de Jérusalem, la ville sainte des trois monothéismes.

Le docteur Yair Bar El, chef de clinique à l'hôpital psychiatrique Kfar Shaul qui prend en charge ce syndrome, attribue ces crises à la déception.
Des pèlerins rêvent des années à cette visite en Terre sainte mais la grande richesse archéologique de Jérusalem reflète surtout les périodes turque, croisée et byzantine sans aucune trace de l'ère préchrétienne et la plupart des sanctuaires chrétiens ont été soumis à la destruction, à la transformation ou à la défiguration au cours de leur histoire mouvementée.
Comme la réalité n'est pas à la hauteur de leurs fantasmes, ils deviennent frustrés et se réfugient dans le délire.
Jérusalem étant une ville sainte pour trois religions (christianisme, judaïsme et islam), certaines personnes se prennent elle-même pour des prophètes, divinités.

1 200 personnes auraient ressenti ce syndrome, à des degrés divers, entre 1980 et 19934, et une quarantaine de personnes est hospitalisée chaque année à l'hôpital de Kfar Shaul.

Les cas sont le plus souvent enregistrés aux abords des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pessah, etc.), et durant les mois chauds de juillet et août.
À l'approche de l'an 2000, la fréquence de ce syndrome avait suscité une inquiétude particulière de la police et des milieux médicaux face à une recrudescence d'illuminés et de pathologies hallucinatoires, qui s'est toutefois révélée quelque peu exagérée : le nombre de cas déclarés ne fut pas bien supérieur à celui enregistré dans les années « normales ».

En ce qui concerne la composition confessionnelle des victimes de ce syndrome, 66 % étaient de confession juive, 33 % chrétiens (pour la plupart protestants) et les 1 % restants sans religion sur les 470 personnes hospitalisées à Kfar Shaul entre 1980 et 1993.
Cette pathologie ne touche d'ailleurs pas que les seuls touristes et pèlerins, mais aussi des résidents de Jérusalem.

Les principaux symptômes ressentis sont les suivants : anxiété et stress, désir d'isolement, obsession de se purifier le corps (ablutions systématiques, taille des ongles), confection de toges à partir de draps, déclamation de passages de la Bible et chants sacrés, proclamation de sermons, hallucinations, etc.

Un film israélien homonyme de 2008, avec Lionel Abelanski et Dan Herzberg, traite de ce syndrome.
La Plus Grande Histoire jamais ratée, 16e épisode de la saison 21 de la série télévisée Les Simpson diffusée en 2010, évoque largement le sujet : Homer Simpson, entre autres personnages, étant atteint du syndrome.





# Syndrome de Paris

Le syndrome de Paris (パリ症候群, Pari shōkōgun) est un trouble psychologique transitoire rencontré par certaines personnes, en visite ou en vacances à Paris.
Analogue aux syndromes de Stendhal et de Jérusalem, cette affection toucherait plus particulièrement les touristes japonais qui, désemparés par l’écart entre la réalité et leur vision idéalisée de la ville, comme le Montparnasse des Années folles ou le Paris d’Amélie Poulain, se retrouvent désillusionnés et déstabilisés par le fossé culturel entre la France réelle et l'image qu'on s'en fait à l'étranger, notamment au Japon.


Historique et symptômes


Le professeur Hiroaki Ōta (太田 博昭), psychiatre du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, a diagnostiqué le premier cas de cette affection en 1986.
Néanmoins, il n'est décrit précisément pour la première fois qu'en 2004, dans la revue française de psychiatrie Nervure.
Le syndrome de Paris est caractérisé par un certain nombre de symptômes psychiatriques aigus tels que des états délirants, des hallucinations, des sentiments de persécution (sentiment d’être victime de préjugés, d’agression ou autre hostilité), de déréalisation, de dépersonnalisation, d’anxiété, mais aussi de manifestations psychosomatiques telles que tachycardie, étourdissements, sueurs, etc.

Youcef Mahmoudia, médecin à l’Hôtel-Dieu de Paris, a indiqué par la suite que le syndrome de Paris est « une manifestation de la psychopathologie liée au voyage, plutôt qu’un syndrome du voyageur ».
Il a théorisé que la visite de Paris cause une excitation provoquant une tachycardie, qui entraîne en retour des vertiges et des essoufflements se traduisant par des hallucinations de façon similaire au syndrome de Stendhal décrit par la psychologue italienne Graziella Magherini dans son ouvrage La sindrome di Stendhal.

Facteurs déclencheurs


Les visiteurs japonais seraient particulièrement sensibles au syndrome de Paris. S
ur les six millions de visiteurs annuels, le nombre de cas signalés est cependant limité : selon un administrateur de l’ambassade du Japon en France, seule une vingtaine de touristes japonais par an est touchée.
La sensibilité particulière des Japonais peut être due à la popularité de Paris dans la culture japonaise, notamment au fait que la publicité japonaise propage de cette ville une image idéalisée qui diffère de la réalité que découvrent les touristes.

Les auteurs du premier article paru sur le sujet en 2004 citent les situations suivantes comme facteurs s’associant pour provoquer le phénomène :


  • La barrière linguistique, peu de Japonais parlant français et vice versa.
    Celle-ci est considérée comme la cause principale et on pense qu’elle engendre le reste.
    Outre les différences évidentes entre français et japonais, de nombreuses expressions quotidiennes et d’idiomes perdent leur sens et leur substance quand ils sont traduits, ce qui ajoute à la confusion de ceux qui n’en ont pas l’habitude.

  • La différence culturelle. Il existe une grande différence non seulement entre les langues mais également entre les manières.
    Comparativement à la culture japonaise rigidement formelle, les Français peuvent communiquer à un niveau informel, ce qui crée une trop grande difficulté pour certains visiteurs japonais.
    On pense que ce sont les fluctuations rapides et fréquentes d’humeur et d’attitude tendue, en particulier dans la pratique de l’humour, qui causent le plus de difficultés.

  • L’image idéalisée de Paris est également invoquée dans la mesure où le syndrome de Paris découlerait de l’incapacité d’un individu à concilier la disparité entre l’image popularisée au Japon et la réalité parisienne.

  • L’épuisement. On pense enfin que la surcharge de temps et d’énergie représentée par un voyage d’affaires ou de vacances, où l’on a essayé de faire tenir trop de choses dans chaque instant d’un séjour à Paris, ainsi que les effets du décalage horaire, contribuent globalement à la déstabilisation psychologique de certains visiteurs.
    Mario Renoux, président de l’Association médicale franco-japonaise, déclare en 2004, que les magazines japonais sont les principaux responsables de la création de ce syndrome.
    Il indique que les médias japonais, en particulier les magazines, représentent souvent Paris comme un lieu où la plupart des gens dans la rue ressemblent à des mannequins ultra-minces et où la plupart des femmes s’habillent en marques de haute couture, tandis que, dans la réalité, les marques de haute couture française sont principalement destinées aux consommateurs étrangers, et que la population française est beaucoup plus en surpoids que la population japonaise.



Cependant, d'après Youcef Mahmoudia, les cas réels observés d'état délirant sont rares, il s'agit le plus généralement d'état d'angoisse passager.
Seule une cinquantaine de voyageurs pathologiques sont hospitalisés chaque année à l'Hôtel-Dieu, et la majorité sont des Français, seuls 3 à 5 % étant des Japonais (soit environ deux cas par an).

Culture populaire


Le syndrome de Paris a suscité de nombreuses créations dans différents domaines artistiques, notamment dans la littérature et le cinéma.

Littérature

  • Philippe Adam, Le Syndrome de Paris, Inventaire/Invention, 2005.

  • Jean-Christophe Grangé évoque le syndrome de Paris dans son roman Kaïken, 2012.

  • Le manga À nous deux Paris ! de J.P. Nishi est un manga caricatural sur le séjour de l'auteur (japonais) à Paris (en un volume, 2012).

  • Eriko Nakamura évoque le syndrome de Paris dans son roman Nââândé !? Les tribulations d'une Japonaise à Paris, Pocket, 2013.

  • Guillaume Musso évoque le syndrome de Paris dans son roman Un appartement à Paris, 2017.



Cinéma

  • La nouvelle de Philippe Adam a été adaptée au cinéma par la réalisatrice japonaise Saé Shimaï (島井 佐枝) en 2008.

  • En 2012, Mimi no nikki, du réalisateur français Bren-Ya Ba, parle de l'histoire d'une jeune Japonaise à Paris et évoque également le sujet







# Syndrome de l'Inde

Ce syndrome a été observé par le psychiatre Régis Airault, en poste à l'ambassade de France en Inde, chez des touristes occidentaux se rendant en Inde, pays dans lequel leurs repères n’ont plus cours.
La foule, le bruit, les odeurs, la pauvreté, les excès du climat (mousson, crue du gange, chaleur…), la différence des cultures, l’omniprésence de la mort et du mysticisme provoquent, dans le meilleur des cas, une folle envie de fuir, mais peuvent également engendrer un vacillement de la personnalité parfois accompagné de troubles psychiatriques importants, notamment un sentiment océanique.
Normalement, ces symptômes cessent lorsque les personnes touchées rentrent chez elles.

Il a été rapporté que les Français métropolitains pouvaient en être atteints à Mayotte.







[Psychologie] Le syndrome de la cabane [GON] - Dim 16 Aoû 2020 - 23:48










Je suis tombée sur ce sujet en lisant un article de secouchermoinsbete et j'ai trouvé ça intéressant !
En plus c'est assez d'actualité Smile

Du coup je vais essayer de vous retrouver quelques infos (la fiche wikipedia étant un peu légère).


Le syndrome de la cabane est une expression utilisée par certains médias en mai 2020 pour désigner la peur sociale ou l'angoisse de sortir de chez soi, en particulier après une période de confinement.
La terminologie a notamment été utilisée à la fin du confinement de 2020 en France et préalablement en Espagne (síndrome de la cabaña).
Cette expression n'est pas utilisée en psychiatrie, tout comme deux autres variantes également utilisées par les médias : le syndrome du prisonnier et le syndrome de l'escargot.

La terminologie proviendrait du ressenti des chercheurs d'or à l'issue du confinement pendant des mois dans des cabanes.






# D'après passeportsante



Les Français ont été confinés pendant 8 semaines, à compter du 17 mars 2020.
Le 11 mai, les citoyens ont commencé leur déconfinement progressivement.
Pour certaines personnes, c’est une véritable libération.
Pour d’autres, sortir de chez soi est source d’angoisses et d’anxiétés ; c’est le syndrome de la cabane.
Quels sont les symptômes de ce syndrome ?
Quelles solutions pour les personnes qui en souffrent ?


Coronavirus et le syndrome de la cabane



Quel est le lien avec le Covid-19 ?

Le syndrome de la cabane, appelé aussi “syndrome de l’escargot” ou “syndrome du prisonnier” n’est pas une expression nouvelle.
Son origine remonte à l’époque des chercheurs d’or, quittant leur domicile pendant de longs mois.
Ils vivaient alors reclus dans des cabanes, seuls et totalement coupés du monde extérieur.
Le retour à une vie sociale était difficile et angoissant.
Dans ce contexte d’épidémie de Covid-19, le gouvernement a obligé les Français à rester confinés à leur domicile, pour éviter l’engorgement des hôpitaux et permettre à chacun de se protéger.
La maison est donc devenue le seul lieu dans lequel la sécurité était absolue et dans lequel le virus ne pouvait pas nous atteindre.
Depuis le 11 mai, la population est invitée à reprendre le travail ou ses activités, tout en respectant certaines mesures de protection.
Ce déconfinement progressif traduit une angoisse chez certaines personnes, car cela veut dire qu’elles sont exposées et susceptibles d’être contaminées par le virus Sars-Cov-2.
Il faut sortir de sa bulle sécurisante et affronter un potentiel danger.

Quels sont les symptômes du syndrome de la cabane ?
Le syndrome de la cabane suscite un état émotionnel et psychologique.
Ce terme est absent en milieu psychiatrique.
Ce n’est pas une maladie. Il se caractérise par :


  • une angoisse à l’idée de sortir de chez soi ou de reprendre une activité professionnelle à l’extérieur

  • une fatigue psychologique persistante

  • une peur à l’idée de se retrouver avec plusieurs personnes ou dans un espace fermé

  • la sensation de se sentir en sécurité uniquement à la maison et vulnérable dehors

  • de l’anxiété lors de rencontres avec d’autres personnes

  • une baisse de motivation générale



Le syndrome de la cabane peut s’apparenter à une forme de dépression générale.

La maladie, et plus précisément la peur de tomber malade, a toujours fait naître de l’angoisse et du stress. De plus, dans le cas du Covid-19, le virus était méconnu et contenait une part de mystère, ce qui peut alimenter un peu plus cette anxiété déjà présente.


Syndrome de la cabane : comment y remédier ?




Qui peut en souffrir ?

Globalement, tout le monde peut être atteint du syndrome de la cabane, surtout que la situation liée au nouveau coronavirus, est anxiogène pour l’ensemble de la population.
Les symptômes traduisant de cet état psychologique peuvent être passagers ou s’installer de manière chronique chez n'importe quel individu.
Cependant, des personnes déjà fragiles avant l’épidémie Covid-19 sont plus à risque et vulnérables.
C’est le cas des personnes isolées ou présentant un état dépressif (passager ou chronique).

Dans le monde, notamment en Chine et en Espagne, les gens admettent ressentir certaines angoisses liée à la situation d’épidémie actuelle, depuis le début du déconfinement. S’ajoute à la peur de contracter l’infection Covid-19, le sentiment que rien ne sera plus comme avant.
Cette pandémie a changé nombreux de nos comportements et il faut désormais apprendre à vivre avec le virus.

Quelles sont les solutions ?

L’être humain est capable de s’adapter à son environnement et aux situations.
Il est d’ailleurs en perpétuelle évolution.
Preuve en est, les individus ont su respecter les consignes liées au confinement et pris de nouvelles habitudes rapidement.
Pour atténuer les signes liés au syndrome de la cabane, plusieurs solutions existent.
Il faut les mettre en place progressivement et être patient.
Cela peut prendre plusieurs semaines, mais une fois que les différents maux auront disparu, alors ils auront beaucoup moins de chances de revenir.
Il est nécessaire de se fixer des buts à atteindre régulièrement.
Pour cela, introduire des sorties dans son planning est un bon exercice.
Le déplacement se fera d’abord proche de son domicile, puis plus loin, selon les ressentis de la personne.
Savoir prendre en considération ses émotions fait aussi partie du chemin de “guérison”.
Un professionnel (psychologue) ou une personne proche peut se tenir à l’écoute, afin d’aider le sujet qui souffre de ce syndrome.






# D'après anxiete

COVID-19, confinement et anxiété


L’épidémie de COVID-19 a suscité de nombreuses inquiétudes chez une majorité de Français :


  • La peur de contracter le SARS-CoV-2 et de développer une forme sévère de la maladie

  • La crainte qu’une personne de son entourage soit atteinte

  • Des inquiétudes sur le plan économique

  • Des difficultés à rester en permanence à son domicile

  • Une perte de lien social



Toutes ces inquiétudes ont créé ou renforcé des problèmes d’anxiété.
Le 11 mai, à la sortie du confinement, une majorité de personnes se sont senties soulagées de pouvoir reprendre un peu le cours normal de leur vie.
Mais ce déconfinement n’est pas si simple pour tout le monde.



Qu’est-ce que le syndrome de la cabane ?


Pour certains, le confinement avait pris la valeur d’une protection contre le virus et le déconfinement s’associe alors à une nouvelle prise de risque.
Une minorité de personnes développe ainsi un trouble anxieux particulier, le syndrome de la cabane.
Ce syndrome a été décrit pour la première fois au début du XXème siècle chez des personnes vivant en milieux isolés pendant de longues périodes.
Ces personnes pouvaient ressentir une véritable angoisse à l’idée de sortir de leurs petits espaces clos et contrôlés.

Le syndrome de la cabane est également décrit chez certaines personnes après un long emprisonnement.
Il provoque généralement :


  • Une anxiété et une angoisse profonde

  • Un mal-être

  • Des vertiges

  • Des troubles de la vue



La peur de retrouver la vie d’avant


Après plusieurs semaines passées à domicile pour se protéger de tout ce qui pouvait arriver dans le monde extérieur, certains ne veulent donc plus ressortir.
Ce phénomène du syndrome de la cabane se retrouve en France, mais aussi dans tous les pays européens qui ont progressivement levé les mesures de confinement.

Pour les personnes affectées par le syndrome de la cabane, les motivations pour rester à la maison sont diverses :


  • La peur d’être contaminé par le virus

  • L’angoisse de faire face à certaines réalités et exigences du quotidien

  • La révélation de l’intérêt de vivre simplement chez soi entouré des siens




Une partie de la population développe ainsi une forme d’anxiété particulière face au possible retour à la normalité et à la vie d’avant.












Waha

[Psychologie] Paréidolie [GON] - Mar 28 Juil 2020 - 23:51








 
Voici un petit sujet sur ... la Paréidolie !
Je trouve ce phénomène de voir des visages là où il n'y en a pas très amusant, je ne savais pas que ça avait un nom et... si alors parlons en Smile

Comme d'habitude, un petit article wikipédia et ensuite d'autres sites & vidéos !

Une paréidolie (du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme ») est un phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable.

Ce phénomène consiste, par exemple, à identifier une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée ou encore une tache d'encre, mais tout aussi bien une voix humaine dans un bruit, ou des paroles (généralement dans sa langue) dans une chanson dont on ne comprend pas les paroles.

Les paréidolies visuelles font partie des illusions d'optique.






# Origines
 
Le cerveau structure son environnement en permanence, quitte à transformer les informations fournies par la rétine en objets connus.
La paréidolie exprime la tendance du cerveau à créer du sens par l'assimilation de formes aléatoires à des formes référencées.
Le siège cérébral de la fonction permettant d’identifier des formes, extrêmement importante pour la socialisation et le développement de l’espèce, se situe dans le lobe temporal. Une lésion de celui-ci peut entraîner des agnosies visuelles aperceptives (par exemple une prosopagnosie, l’impossibilité d’identifier un visage) et occasionner, en réaction, des paréidolies.

Bien qu'elle puisse apparaître à la suite d'un dysfonctionnement du cerveau, la paréidolie est généralement causée par la tendance naturelle à assimiler des perceptions nouvelles à celles déjà connues et répertoriées.
C'est la plupart du temps utile pour identifier un objet nouveau comme appartenant à une catégorie connue, mais peut entraîner des erreurs.
On trouve dans l'effet Stroop un autre exemple de cette même préférence des sens à interpréter une perception en la comparant à celles déjà connues.
Il est possible que cette préférence découle d'un avantage évolutif ayant mené à une hypersensibilité à détecter une présence, qui favorise la survie mais pas nécessairement la précision.
Ainsi, les erreurs se font presque toutes dans la même « direction » : des faux positifs (reconnaître une présence qui n'est pas là) plutôt que des faux négatifs (ne pas reconnaître une présence).

À la différence des autres illusions visuelles, qui découlent des lois universelles de la perception humaine, chacun peut voir une chose différente dans une paréidolie.
L'être humain a tendance à deviner notamment des visages dès qu'un objet y ressemble.
Les attentes, les prédispositions, la culture de chacun a un impact sur ces « projections ».
Le test de Rorschach est basé sur cette fonction cognitive.
Les paréidolies relèvent donc de phénomènes cognitifs complexes.

Les pistes neuro-cognitives pour expliquer la paréidolie tiennent de la neurophysiologie de la perception ainsi que de mécanismes innés de reconnaissance de forme : exemple des travaux sur les reconnaissances prototypiques du visage de l'espèce.

Dans la paréidolie visuelle, notre perception se sert des stimuli visuels et les met en forme en une structure signifiante.

La masse d’informations qui nous parvient par Internet favorise la paréidolie, ce phénomène étant diffusé par un biais cognitif très fréquent, le biais de confirmation.




# Interprétations

Dans L’Énergie spirituelle, Henri Bergson expose l’hypothèse selon laquelle c’est par une paréidolie, à partir des phosphènes naturels qui apparaissent lorsqu’on ferme les yeux, que sont élaborées les images des rêves.

D'après l'article de The Skeptic's Dictionary sur la paréidolie ce phénomène psychologique apporte une explication plausible aux messages par voix électronique, aux messages audibles dans des enregistrements joués à l’envers, dans les cas où il s’agit d’une coïncidence (par exemple dans la chanson Better by You, Better than Me de Judas Priest) et aussi à de nombreux cas de visions de figures iconiques ou religieuses (comme les apparitions mariales).






# Exemples

Voici quelques exemples, repris sur wikipedia et d'autres sites, vous verrez les sources un peu plus bas Smile

- déjà, l'image qui illustre cet article correspond à .... "Tête d'Indien dans les rochers, archipel des Ébihens (Bretagne, France)."



- Le fameux visage de Mars

Y'a pas mal d'autres photos dans ce genre qui traine :/

- en vrac (parce que pour le reste vous verrez bien ce que c'est xD)  






















Waha

[Psychologie] Misophonie [GON] - Mar 21 Juil 2020 - 23:06








Aujourd'hui je vais vous proposer un article sur la misophonie, un trouble psychique qui me perturbe beaucoup (mais chez moi ça doit être pavlovien :p)

Donc toujours un petit article sur wikipedia, y'aura pas de vidéos, j'ai vu des ASMR avec des bruits de bouche mais je pourrais pas supporter :/

La misophonie (étymologiquement « haine du son ») est un trouble neuropsychique rarement diagnostiqué mais commun, caractérisé par des états psychiques forts désagréables (colère, haine, anxiété, rage, dégoût ) déclenchés par des sons spécifiques.
L'intensité des sons peut être élevée ou faible.

Les termes misophonie, Selective Sound Sensitivity Syndrome (abrégé « 4S » ou « SSSS ») et Soft Sound Sensitivity Syndrome font référence au même trouble.

La misophonie apparaît à un très jeune âge, durant l'enfance, ou pendant l'adolescence, et s'aggrave avec l'âge.
L'âge moyen d'apparition de la misophonie est de 12 ans, mais elle peut apparaître dès 5 ans.

La maladie n'est pas classée comme un trouble discret dans le DSM-5 ou la CIM-10 ; cependant, une étude menée en 2013 par trois psychiatres de l'Academic Medical Center d'Amsterdam sur 42 patients misophones suggère sa classification en tant que trouble psychique à part.
Des études sont en cours pour déterminer s'il s'agit d'un trouble à part.







# Hypothèses causales

La théorie polyvagal, proposée par le psychiatre américain Stephen Porges, indique que la misophonie pourrait être une réponse autonome du système nerveux central. Les sons de provenance corporels, ayant une modulation et une fréquence spécifiques, étant associé à un ėtat d'alerte.

Pawel Jastreboff prétend qu'il s'agit d'une mauvaise connexion entre différentes composantes du système nerveux.

En 2013, des études neurologiques et des examens cérébraux par IRMf associés au trouble supposent qu'une évaluation anormale des signaux neuronaux se produit dans le cortex cingulaire antérieur et le cortex insulaire.
Ces cortex sont également impliqués dans le syndrome de Gilles de la Tourette, et influencent la colère, la douleur et l'information sensorielle.
D'autres chercheurs admettent que cette anomalie se situe dans le système nerveux central.
Il est suggéré que la localisation anatomique peut être plus centrale que celle impliquée dans l'hyperacousie.
D'autres recherches proposent que la misophonie soit due à un réflexe d'aversion conditionnée, de type pavlovien.

Il a été suggéré un lien entre la misophonie et la synesthésie, une affection neurologique dans laquelle la stimulation d'une voie sensorielle ou cognitive conduit à des expériences automatiques et involontaires dans une seconde voie sensorielle ou cognitive.
Le problème de base pourrait être une déformation pathologique de connexions entre les différentes structures limbiques et le cortex auditif, provoquant une synesthésie son-émotion.
Certains individus souffrent à la fois de misophonie et de synesthésie.
De nombreuses personnes atteintes de synesthésie en dénombre plusieurs formes ; il existe plus de soixante types de synesthésie rapportés.

Une différence dans la structure et la fonction du cerveau a été découverte chez les misophones : des connexions neurologiques différentes à partir du lobe frontal entraînent une augmentation de la fréquence cardiaque et de la sudation à l'écoute de certains sons.
Le cortex insulaire antérieur est une « région clé » permettant de différencier les « sons déclenchants ».
Un « son déclenchant » produisant dans le cortex insulaire antérieur une réponse BOLD (« blood-oxygen-level-dependent ») exagérée.
Le cortex insulaire antérieur étant une zone impliquée dans le traitement des émotions.

Les misophones ont une myélinisation anormale dans le cortex frontal médial.

Selon une étude de chercheurs de Newcastle, chez les patients misophoniques, le cortex insulaire inférieur est fortement connecté au cortex préfrontal médian qui joue un rôle central dans la prise en compte du contexte des événements vécus, sur la qualité bonne ou mauvaise que nous leur accordons (la valeur émotionnelle).

En 2019, une augmentation de l'activité de l'insula droite, du cortex temporal supérieur droit et du cortex cingulaire antérieur droit, parallèlement à une activité normale de l'amygdale sont observés chez les misophones en présence de sons déclencheurs.






# Symptômes

Les individus atteints de misophonie sont le plus souvent agacés, voire enragés par des sons spécifiques, des bruits dits « normaux ».
La plupart des misophones ne sont pas agacés par les bruits qu'ils produisent eux-mêmes.
Les sons déclencheurs provoquent de la colère (et non du dégoût selon une étude).
Ça ressemble à une réaction normale, mais surmultipliée.
Les sons problématiques sont souvent des bruits considérés comme « normaux » et « quotidiens », et sont en général de faible intensité.
Ces quelques exemples de sons spécifiques incluent : l'aspiration de liquides (slurp), raclement de gorge, se couper les ongles, se brosser les dents, le bruit d'une fourchette sur les dents, les grincements, raclements, mâcher de la glace pilée, manger, boire, déglutir, respirer, renifler, parler, éternuer, bâiller, l'eau de la douche qui coule, marcher, mâcher un chewing-gum, rire, ronfler, taper sur un clavier d'ordinateur, tousser, fredonner, siffler, chanter, dire certaines consonnes ou des sons répétitifs, mais aussi le clic de la souris d'ordinateur, le tic-tac d'une horloge, un chien qui se lèche.

En présence d'un son déclencheur, les misophones ont une conductance cutanée augmentée et un rythme cardiaque accéléré.
Certains sont également affectés par des stimuli visuels, tels que des mouvements répétitifs des pieds ou du corps, des gigotements, ou le mouvement qu'ils observent du coin de l'œil ; cela est appelé « misokinesia », signifiant « la haine du mouvement ».
Une intense anxiété et un comportement d'évitement peuvent se développer, ce qui peut conduire à une diminution de la socialisation.
Certains individus sentent la compulsion d'imiter ce qu'ils entendent ou voient comme une stratégie d'adaptation.
Le mimétisme est un phénomène automatique, non conscient, et social.
Il a un aspect palliatif permettant au misophone de se sentir mieux.
L'acte de mimétisme peut susciter la compassion et l'empathie, qui améliore et diminue l'hostilité, de la concurrence, et de l'opposition.
Il existe aussi une base biologique sur la façon dont le mimétisme réduit la souffrance d'un déclencheur.

Souvent, les sons produits par l'entourage proche, comme la famille, provoquent des réactions plus fortes que si le même son était produit par un inconnu.
Les réactions sont involontaires ; le stress et la fatigue peuvent exacerber leur irritation.

Un son désagréable comme des cris ne produit pas de réaction anormale chez les misophones.

Une fois engagée dans le trouble de misophonie, un cercle vicieux s'enclenche et la personne devient plus attentive et par le fait même plus affectée.

Les misophones pourraient avoir une réponse N1 plus faible au test du paradigme d'oddball.




# Prévalence et comorbidité

La prévalence de la misophonie est inconnue, mais des groupes d'individus identifiés avec la condition suggèrent qu'il est plus commun que ce qui était précédemment reconnu.
Parmi les patients souffrant d'acouphènes, à des niveaux cliniquement significatifs, entre 4 et 5 % de la population générale, certaines études rapportent une prévalence plus élevée de 60 %, par rapport à une étude menée en 2010 la mesurant à 10 %.
Une étude menée en 2014 à l'université de Floride du Sud constate que 20 % d'un groupe de 500 participants souffrent de symptômes ressemblant à la misophonie.
Les participants sont des étudiants de premier cycle en psychologie et en majorité des femmes.

Une étude néerlandaise publiée en 201310 sur un échantillon de 42 patients atteints de misophonie constate une faible mesure de troubles psychiatriques, à l'exception de la névrose obsessionnelle (52,4 %).

Le stress post traumatique (TSPT) peut être lié à la gravité de la misophonie.

Il peut y avoir des troubles de l'alimentation (anorexie mentale, boulimie).



# Traitements

Il n’y a pas de traitement EBM pour soigner cette maladie ; certaines thérapies peuvent aider les personnes atteintes de misophonie à faire face à leur trouble en reconnaissant ce qu’elles vivent et en travaillant sur des stratégies d’adaptation.
Quelques études ont été publiées sur le concept de thérapie accoustique d'habituation et l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale, particulièrement la thérapie d’exposition.
Aucune de ces approches n’a été étudiée pour déterminer leur efficacité.

En 2016, aucun traitement n'a prouvé son efficacité dans la misophonie et bien que beaucoup de méthodes se revendiquent pour réduire la misophonie, certaines pourraient aggraver la misophonie, notamment l'exposition.
Les patients doivent faire preuve de prudence.

Ainsi, aucun traitement ne semble efficace ; seul le Dr Jastreboff propose une solution qui aurait 90 % de chances de réussite : le traitement consiste à écouter les sons qui dérangent en les associant à un autre son, comme de la musique, et ce pendant environ neuf mois afin d'obtenir des résultats.

Les alternatives pour diminuer les réactions en présence des sons problématiques sont d'utiliser des protections auditives, des casques avec réduction de bruit active, d'écouter de la musique ou d'autres sons avec un baladeur, d'écouter un bruit blanc pour masquer le bruit déclencheur.




# Histoire

Plusieurs personnalités célèbres ont manifesté une certaine gêne face aux bruits, telles que Michel de Montaigne, Johann Wolfgang Goethe, notamment selon Arthur Schopenhauer, Émilie du Châtelet selon la mémorialiste Marguerite de Launay, Arthur Schopenhauer lui-même qui évitait toujours d'avoir un voisin de table et qui considérait le bruit comme « la plus impertinente de toutes les interruptions », Charles Darwin, Anton Tchekhov, Marcel Proust, Rainer Maria Rilke selon Stefan Zweig ou encore Franz Kafka qui était dérangé par le bruit pour écrire.

Marsha Johnson a identifié ce trouble en 1997 et l'a appelé « Selective Sound Sensitivity Syndrome » ; tandis que Pawel Jastreboff et Margaret Jastreboff de l'université Emery d'Atlanta ont pour la première fois utilisé le terme misophonie en 2000.
Ils découvrent chez certains individus ne semblant pas souffrir de phonophobie, d'hyperacousie ou d'acouphène, de fortes réactions négatives à l'exposition de sons spécifiques. Le son est associé à quelque chose de désagréable et s'ensuivent des réactions négatives lorsque le son se reproduit.

En 2016, a été diffusé le documentaire Quiet Please qui a pour sujet la misophonie.



# Dans la littérature

Bruno Salomone a écrit un roman sur la misophonie, dont il est atteint.

Le site internet Benfeel.com met à disposition un guide PDF gratuit appelé "Relax Misophonie" qui est destiné aux misophones pour améliorer leur quotidien.




Plus d'infos :





Waha

[Psychologie] Effet Dunning-Kruger [GON] - Sam 18 Juil 2020 - 23:09






 

 
Voici un nouvel article sur les biais cognitifs, cette fois-ci .... l'effet Dunning-Kruger que l'on a pu voir fleurir sur les réseaux sociaux ces derniers mois...

Comme d'habitude, un article de wikipedia et ensuite.... quelques vidéos & autres sites pour compléter les infos !


L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance, est un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence.
On peut le rapprocher de l'ultracrépidarianisme (voir plus bas).

Ce phénomène a été démontré au moyen d’une série d'expériences dirigées par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger.
Leurs résultats ont été publiés en décembre 1999 dans la revue Journal of Personality and Social Psychology.

Dunning et Kruger attribuent ce biais à une difficulté métacognitive des personnes non qualifiées qui les empêche de reconnaître exactement leur incompétence et d’évaluer leurs réelles capacités.
Cette étude suggère aussi les effets corollaires : les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.










# Hypothèse
 
Dunning et Kruger ont noté que plusieurs études antérieures tendaient à suggérer que, dans des compétences aussi diverses que la compréhension de texte, la conduite d’un véhicule, le jeu d'échecs ou le tennis, « l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance » (pour reprendre l’expression de Charles Darwin).

Leur hypothèse fut qu’en observant une compétence présente en chacun à des degrés divers :


  • la personne incompétente tend à surestimer son niveau de compétence

  • la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement

  • la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte de son degré d’incompétence

  • si une formation de ces personnes mène à une amélioration significative de leur compétence, elles pourront alors reconnaître et accepter leurs lacunes antérieures.








# Première étude


Ces hypothèses ont été testées sur de jeunes étudiants en psychologie de l'université Cornell au travers d'auto-évaluations dans les domaines de la logique et du raisonnement, en grammaire et en humour.

Une fois les tests achevés et les réponses révélées, on a demandé aux sujets d'estimer leurs rangs par rapport au nombre total de participants.
Il en est résulté une estimation correcte de la part des plus compétents et une surévaluation de la part des moins compétents.

Comme l'ont noté Dunning et Kruger :

« Au travers de quatre études, les auteurs ont découvert que les participants situés dans le quartile inférieur pour les tests d'humour, de grammaire et de logique ont largement surestimé leurs performances. Alors qu'ils obtiennent les notes les plus basses, dans le 12e centile, ils ont estimé faire partie du 62e. »

En parallèle, les sujets bénéficiant de véritables compétences ont eu tendance à sous-estimer celles-ci.
Cet effet se vérifierait également auprès des femmes et hommes politiques.

Cet effet pourrait par ailleurs être la cause principale (jusqu'à 30 %) d'erreur de diagnostics médicaux.

 





# Biais culturel
 
Les études sur l'effet Dunning-Kruger ont surtout été réalisées sur des Occidentaux.
Une étude sur des sujets est-asiatiques suggère que pour ces personnes un effet inverse (sous-estimation de sa propre valeur et motivation pour s'améliorer) pourrait être à l’œuvre.

Le recours aux moteurs de recherche sur Internet peut favoriser ce biais, en changeant pour les internautes la manière d'utiliser leur mémoire, dans une démarche d'externalisation appelée « mémoire transactive »





# Dans la culture populaire
 
On trouve trace de cet effet bien avant les études scientifiques à son sujet, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.

Jacques Pierre Brissot écrit dans le Courrier de Provence (journal de Mirabeau) dans les premiers temps de la Révolution française : « Défiez-vous des hommes qui sont toujours prêts à voler à la tribune, qui s'emparent de toutes les questions, qui se hâtent de décider, de trancher. Le mérite est modeste, le savant doute, et le sage réfléchit avant de parler. »

En 1963, le dialoguiste Michel Audiard, dans le film Les Tontons flingueurs fait dire au personnage de Fernand Naudin (Lino Ventura) une réplique qui est une traduction concise de cet effet : « Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. »

En 1974, Jean Gabin chante Maintenant je sais, reprise de But Now I Know, qui décrit l'effet Dunning-Kruger sur une vie.

Ce biais a aussi été popularisé par l'humoriste Coluche dans les années 1980, paraphrasant René Descartes dans un de ses sketchs : « L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes n'est-ce pas, parce que, quoi qu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge, hein! »

La citation originale dont Coluche s'inspire est le début de la première partie du Discours de la méthode de Descartes :

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. »






# Récompense
 
Cette étude a reçu en 2000 le satirique prix Ig-Nobel de psychologie.






# Ultracrepidarianisme
 
L'ultracrepidarianisme ou ultracrépidarianisme selon les sources, est le comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée.
Le terme ultracrepidarian a été utilisé pour la première fois en 1819 par l'essayiste William Hazlitt dans une lettre ouverte à William Gifford.

Son étymologie est relative à la locution latine Sutor, ne supra crepidam signifiant littéralement « Cordonnier, pas plus haut que la chaussure ».
En français, cette locution peut se traduire par « à chacun son métier, les vaches seront bien gardées ».

Combinaison avec l'argument d'autorité

L’ultracrepidarianisme constitue dans certains cas un exemple d’utilisation d'un argument d’autorité.
La maladie du Nobel est ainsi un cas d'ultracrepidarianisme.

Le philosophe des sciences Étienne Klein, à l'occasion de la crise sanitaire de 2020, emploie le terme pour qualifier les expressions assurées de certaines personnes à propos des choix thérapeutiques, au moment même où le consensus scientifique est qu'il n'y a pas de médicament dont l'efficacité est prouvée.
Il relie cela à l'importance des réseaux sociaux, qui permettent à chacun d'exister par ce qu'il affirme, indépendamment de sa compétence attestée.









# Quelques images

 



 










[Psychologie] Conditionnement classique / réflexe de Pavlov [GON] - Dim 12 Juil 2020 - 18:25








Je voulais vous parler du réflexe de Pavlov, je ne sais plus trop pourquoi, j'ai sans doute vu une vidéo dessus qui m'a interpellé !
Comme d'habitude, un article de wikipedia sur le conditionnement classique et ensuite quelques vidéos !

Le conditionnement classique (aussi appelé conditionnement répondant, conditionnement de type I ou conditionnement pavlovien) est un concept du béhaviorisme proposé par Ivan Pavlov au début du XXe siècle.
Cette théorie s'intéresse aux résultats d'un apprentissage dû à l'association entre des stimuli de l'environnement et les réactions automatiques de l'organisme.
Cette notion de réaction non volontaire est le principal point qui la différencie du conditionnement opérant.
À la suite des études de Pavlov, John Watson s'intéressa aussi à ce conditionnement.
Il croyait que tous les comportements complexes étaient des chaînes de comportements conditionnés.
L'apprentissage par conditionnement classique serait la cause de nombreuses phobies.




# Concept


L'apprentissage pavlovien compte cinq variables :

  • La première est le stimulus neutre (SN), stimulus qui ne déclenche, de prime abord, aucun réflexe, aucune réponse ou qui ne déclenche pas la réponse souhaitée.

  • La deuxième est le stimulus inconditionnel ou stimulus inconditionné (SI), un stimulus qui déclenche une réponse (inconditionnelle) de manière réflexe, sans apprentissage nécessaire.

  • La troisième est la réponse inconditionnelle (RI) (ou réponse inconditionnée), réponse déclenchée par un stimulus (inconditionnel) de manière réflexe, sans apprentissage nécessaire. Elle peut se manifester sous forme d’émotion ou de réflexe.

  • Après le conditionnement, la quatrième variable est le stimulus conditionnel (SC) (ou stimulus conditionné), un stimulus initialement neutre qui finit par déclencher une réponse conditionnelle (RC) lorsqu'il a été associé à un stimulus inconditionnel (SI).

  • La cinquième et dernière variable est la réponse conditionnelle (ou réponse conditionnée), une réponse déclenchée par un stimulus conditionnel lorsqu'il a été associé à un stimulus inconditionnel (ainsi donc que la réponse inconditionnelle). Ainsi il change les perceptions.





Conditionnement
Le conditionnement classique s'effectue lorsqu'un stimulus neutre est associé à un stimulus inconditionnel.
Le stimulus inconditionnel déclenche automatiquement une certaine réponse : la réponse inconditionnelle.
Puis, en présentant de façon régulière et fréquente un stimulus neutre en présence du stimulus inconditionnel une association habituellement inconsciente se crée entre les deux stimuli.

Ainsi, le stimulus neutre se transforme en stimulus conditionnel et reprend une réponse similaire, sinon une réponse identique, à celle du stimulus inconditionnel (donc, à la réponse inconditionnelle). Cette réponse est alors la réponse conditionnelle puisqu'elle reste la réponse voulue, celle du conditionnement classique.

Pavlov en déduit :


  • Avant conditionnement :

    • Stimulus inconditionnel → Réponse inconditionnelle

    • Stimulus neutre + Stimulus inconditionnel → Réponse inconditionnelle



  • Après conditionnement :

    • Stimulus conditionnel → Réponse conditionnelle






Exemple :

Sucre (SI) → Libération d'insuline (RI)
Cola (SN) + Sucre (SI) → Libération d'insuline (RI)
Cola (SC) → Libération d'insuline (RC)

Note : RI et RC représentent le même comportement, mais la cause diffère selon le cas considéré.
Il est important de respecter l'ordre SN, puis SI lors du conditionnement.





# Réflexe de Pavlov

Explication des expériences
Le réflexe de Pavlov, souvent appelé « conditionnement pavlovien », est un réflexe conditionnel mis en évidence par Ivan Petrovitch Pavlov.

À partir de 1889, le physiologiste Ivan Pavlov effectuait une recherche sur la salivation des chiens pour un programme de recherches sur la digestion.
Pour ce faire, il pratiquait une incision dans la joue d’un chien et y insérait un tuyau qui récoltait la salive produite par la glande salivaire de l’animal.
Ensuite, il mettait de la viande en poudre dans la gueule du chien et observait l’effet.
Il remarqua qu’un chien qui revenait dans le laboratoire de recherches après plusieurs fois, se mettait à saliver avant même qu’on le nourrisse.
Le chien salivait à voir simplement la pièce, le plat où on mettait la nourriture, la personne qui la lui donnait ou encore à sentir l’odeur de la viande.
Le chien anticipe : il associe la situation présente à la situation qui va suivre.

Pavlov vit dans ce phénomène la base de l’apprentissage et désigna ce phénomène par le nom de réflexe conditionnel (ou conditionné) ou réflexe de Pavlov.
Par la suite, il se pencha sur cette découverte le reste de sa vie.
Il élabora ainsi tout le concept du conditionnement répondant (qui ne fut appelé ainsi qu’à partir de Skinner).

Dans sa deuxième expérience sur le sujet, il présenta de la nourriture à un autre chien.
Cette fois, le SI était la nourriture qui provoquait toujours la salivation du chien (RI).
Conséquemment, Pavlov commença à faire un stimulus (SN) chaque fois qu’il se préparait à lui servir son repas.
Après peu de temps, il réalisa que le chien salivait (RI ⇒ RC) dès qu’il entendait un stimulus (SN ⇒ SC) et ce, même dans un cas où il ne lui apportait pas la nourriture.
Ce stimulus pouvait être des sifflets, des métronomes, des fourchettes qu'il faisait résonner, en plus des stimulus visuels habituels.

Pavlov a fait considérablement avancer les recherches sur les réflexes conditionnels.
Ces réflexes peuvent s’apparenter à une réaction involontaire, non innée, provoquée par un signal sonore extérieur.
Pavlov a développé la théorie selon laquelle les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le signal sonore et l’action qui suit.

Prônant la voie de l'expérimentation, il fut l'un des premiers scientifiques à imposer l'utilisation d'animaux intacts ou n'ayant subi que de faibles interventions.

Le réflexe de Pavlov a été découvert en 2007 chez la blatte par deux chercheurs japonais.
Leur recherche démontre au passage que le glucose, dont l'action chimique sur le cerveau n'est plus à démontrer (plaisir, association, etc.), pouvait aussi agir ailleurs que chez les mammifères.

D'après Joël Ignasse de Sciencesetavenir.fr, Pavlov aurait remarqué qu'au fil des générations, ses chiens auraient besoin de moins de séances de conditionnement pour se mettre à saliver en entendant le signal sonore.




# Expérience de Watson

Peu après que le conditionnement classique fut défini et théorisé par Pavlov, et avant la traduction anglaise en 1927 de ses travaux, Watson fit une expérience sur les comportements qui relevaient de ce type de conditionnement.

Watson avait tenté une expérience sur un jeune enfant, à une époque où les règles d'éthique n'étaient pas d'actualité en recherche en psychologie.
C'est « l'expérience du Petit Albert ».
Le psychologue avait d'abord présenté une petite souris blanche à l'enfant (SN).
Jusqu'à ce moment, le garçon se réjouissait de la présence du petit animal.
D'un autre côté, lorsque Watson frappait deux bâtons de métal ensemble (SI) afin de créer un son fort, celui-ci paniquait et se mettait à pleurer (RI).

Ainsi, lorsque le jeune garçon s'approchait pour jouer avec la souris blanche, Watson frappait les deux bâtons (SI) et l'enfant se mettait à pleurer (RI).
En agissant de la sorte de façon fréquente et répétitive, Watson créait chez l'enfant une peur envers la (les) souris blanche(s).

Après un certain temps, l'enfant craignait (RC) la souris blanche (SC) et pleurait (RC) lorsqu'elle s'approchait de lui.
Watson put aussi constater qu'il était aussi devenu un SC pour l'enfant qui avait la même réaction face à lui.
De plus, la peur que l'enfant avait de la souris blanche se généralisa autant envers les lapins blancs et les autres animaux à poil blanc mais aussi envers les manteaux de fourrure blanche.




# Traitement des phobies

Il existe plusieurs techniques comportementales afin de traiter les phobies qui peuvent, entre autres, être le résultat d'un conditionnement classique.
Soit :

  • Le contre-conditionnement : il est possible d’associer progressivement un stimulus conditionnel (SC) (déclenchant une réponse conditionnelle (RC)) à un nouveau stimulus déclenchant une réponse incompatible ou opposée à cette réponse conditionnelle (RC).

  • Désensibilisation systématique : faire disparaître graduellement la réponse conditionnelle (RC) de peur en présentant, au rythme de la personne, des représentations du stimulus conditionnel (SC), de la moins phobique à la plus phobique.

  • Immersion : il s’agit d’affronter directement le stimulus conditionnel (SC).

  • Il existe désormais les stimulus kinéstésiques qui consiste à stimuler l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche en simultanée sur la base de l'EMDR. Une séance suffit pour désactiver le stimulus inconditionnel (SI). Néanmoins, l'EMDR n'a pas fait preuve d'une efficacité scientifique.








# Phénomènes liés au conditionnement classique



  • Généralisation : la réponse conditionnelle (RC) est non seulement obtenue avec un stimulus précis, mais avec des éléments qui ont une certaine ressemblance avec ce stimulus conditionnel (SC).

  • Discrimination : la réponse conditionnelle (RC) est obtenue dans une situation avec des stimuli bien spécifiques et ne l’est pas dans d’autres semblables.

  • Extinction : la réponse conditionnelle (RC) peut diminuer et disparaître lorsque le stimulus conditionnel (SC) est présenté trop souvent sans le stimulus inconditionnel (SI).
  • Récupération spontanée : une réponse conditionnelle (RC) réapparaît après une période d’extinction.

  • Acquisition : dans le conditionnement classique, l'acquisition représente le temps pendant lequel une première RC apparaît et augmente en fréquence.






# Chez les végétaux

Le conditionnement classique existe également chez les plantes.
En 2016, une équipe de chercheurs a publié une étude dans laquelle ils mettent en évidence l'apprentissage par association chez le pois.







Plus d'infos :




Waha

L'animé Steins;Gate 0 - Sam 16 Déc 2017 - 18:24






Steins;Gate 0




# Bloc Technique
Titre original : Steins;Gate 0
Genre : Seinen, Psychologie/Drame, S-F
Durée : ?
Chara-designer : huke (original), Tomoshige Inayoshi
Réalisateur : Kenichi Kawamura
Scénariste : Jukki Hanada
Studio d'animation : WHITE FOX
Licencié : Pas encore
Année : 2018 (avril)
Age conseillé : + 12 ans
Opening : /
Ending : /







# Synopsis provisoir d'Adala News

L’histoire a lieu sur la ligne d’univers bêta où Okabe ne pouvait pas sauver Kurisu le 28 Juillet, et a fini par revenir seul.

6 mois plus tard, Okabe n’a plus goût à la vie et s’enferme sur lui-même. Son seul but est de poursuivre le travail réalisé par Kurisu.

Un jour, il découvre qu’il y aurait bien un moyen de revoir Kurisu…




# Note

Ce serait donc une suite de l'animé de 2011 et l'adaptation du visual novel nommé Steins;Gate 0.




# Vidéo









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