20 minutes a écrit:Un individu armé ayant pénétré dans les locaux de la télévision publique néerlandaise a été maîtrisé après avoir exigé du temps à l'antenne.
«Un peu de patience s.v.p»: c’est le message qui s’est affiché sur les écrans de la télé publique néerlandaise (NOS), jeudi soir, peu après 20h. Habillé d'un costume noir, d'une chemise blanche et d'une cravate sombre, portant lunettes, l'homme avait en main ce qui ressemblait à un pistolet équipé d'un silencieux, peut-on voir dans une vidéo de près de cinq minutes mise en ligne sur le site de la télévision publique néerlandaise (NOS).
Selon la NOS, l'homme a menacé avec son arme un garde de la sécurité et demandé à être emmené sur le plateau du journal de 20H00. Le garde l'a en fait emmené sur un autre plateau, d'où la scène a été enregistrée.
Journal sur le point de commencer
Le bâtiment de la télévision ayant été évacué, le journal de 20h00 qui était sur le point de commencer n'a donc pas débuté, bien que le preneur d'otage n'y ait pas fait irruption. Un message diffusé à l'écran disait «un moment s'il vous plaît».
Le parquet a indiqué lors d'une conférence de presse que le ravisseur était un jeune homme de 19 ans originaire du village de Pijnacker, dans l'ouest des Pays-Bas. Les locaux de la télévision publique sont situés à Hilversum, au sud-est d'Amsterdam.
Un «collectif de hackers»
L'homme, disant représenter «un collectif de hackers», a brièvement pris en otage un employé de la NOS, invisible à l'écran dans la vidéo, avec lequel il s'est entretenu durant quelques minutes.
Selon l'agence de presse ANP, il avait au moment de son irruption remis une lettre à la rédaction dans laquelle il disait : «vous devez bien vous rendre compte que je ne suis pas seul. Il y en a encore 5 plus 98 hackers qui sont prêts à lancer une cyber-attaque».
Employé retenu
Les cheveux noirs coupés courts, il se déplaçait régulièrement de gauche à droite dans le studio, les mains jointes dans le dos. L'homme a expliqué dans un premier temps à l'employé de la NOS qu'il ne pouvait pas le laisser sortir. «Si je me retrouve ici tout seul (dans le studio, ndlr), il est fort probable qu'ils (la police, ndlr) se disent, rentrons et tirons-lui dessus. Si vous restez ici, les chances sont moins grandes qu'ils entreprennent une action». Mais il a assuré l'employé qu'il le laisserait partir dès que son intervention à l'écran serait achevée.
La voix de cet employé de la télévision semble calme lorsqu'il dit à son ravisseur : «je suis aussi nerveux que vous, et j'aimerais vraiment pouvoir rentrer chez moi».
Des révélations «d'importance mondiale»
S'exprimant de manière sibylline, l'homme a demandé à passer à l'antenne : «les choses qui vont être dites sont d'importance mondiale. Nous avons été engagés par les services secrets et nous avons entendu des choses qui mettent la société actuelle en doute. Et nous allons les révéler maintenant», a-t-il dit. Au fur et à mesure que le temps passait, le ravisseur semblait plus nerveux, et perdre le contrôle de la situation.
Au moment où la police a lancé l'assaut, l'employé de la NOS avait réussi à quitter le studio. Dès que les policiers néerlandais y ont pénétré, arme au poing, il a lâché son revolver et levé les mains en l'air.
L'ombre de l'attaque de «Charlie Hebdo»
Lors d'une conférence de presse dans la soirée le maire d'Hilversum, Pieter Broertjes, a déclaré : «depuis ce qui s'est passé à Paris, nous sommes mieux préparés. On ne sait bien sûr jamais quand cela peut arriver, mais le fait que nous ayons été préparés a permis une intervention rapide», a-t-il souligné. Un représentant de la police a pour sa part parlé d'une «intervention rapide et adéquate».
La scène irréelle au JT néerlandais
source : 20 minutes