Mieux écrit que par nous, un article bien écrit d'adala news sur ce problème de censure qui touche les mangas !!
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Vous le savez sans doute déjà, mais le Japon connait une succession de lois visant à censurer les manga auprès des mineurs, justifiant leurs contenus trop indécents.
La grande polémique touche maintenant Tokyo où une loi a également était décrétée et déjà appliquée.
Mais pour comprendre toute l’ampleur de cette censure nous vous invitons à lire dans l’ordre les articles que nous avions sortis au fil des mois :
1. Début 2010, le gouvernement de la ville d’Osaka censure les manga auprès des jeunes filles.
2. Manga Sexe et Violence, une loi anticonstitutionnelle.
3. Les Yakuza pris pour cible.
4. L’animation japonaise, une industrie du porno en puissance.
Donc pour faire un rapide récapitulatif et clarifier les choses :
Ces lois visent surtout à contrôler les contenus à caractères sexuels/gores qui sévissent dans les œuvres visant les mineurs, c’est à dire, qu’il ne s’agit pas d’interdire la publication de manga contenant du sexe ou de la violence mais d’en contrôler leur vente auprès du public (en théorie).
avant : Les œuvres pour adulte étaient placées au bout de rayon délimitées par une indication, dans les conbini.
après : Les magazines de prépublication manga (Evening, Morning, Manga Home…) y sont maintenant placées.
Plusieurs éditeurs de manga visant par exemple les adolescents intègrent de l’ecchi (toléré auprès des mineurs) qui tend souvent vers du hentai (interdit au mineur) ou qui met en scène des relations sexuels avec des mineurs. Sans oublier certains magazines Shôjo/Josei jugés traumatisant pour les adolescentes. (C’est ce qui est pointé du doigt par le gouvernement actuel)
Le principal genre concerné est le Boys Love qui représente une part énorme de vente de manga auprès des adolescentes.
Suite aux actions du gouvernement de Tokyo, les éditeurs japonais de manga ont décidé de boycotter le TAF 2011 (Tokyo Anime Fair), l’une des plus grandes conventions d’animation japonaise/manga.
Maintenant passons à une récente enquête menée par la société Sankei, effectuée auprès de 6 399 japonais (4 305 hommes et 2 094 femmes), pour s’exprimer sur la polémique actuelle causée par gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara (image ci-dessous).
* Approuvez-vous que le contenu sexuel soit restreint par ordonnance ? : 80% des japonais s’opposent à la loi.
* Pensez-vous que cette loi empiète sur la liberté d’expression ? : 81% des japonais le pensent.
C’est d’ailleurs ce que la plupart des mangaka de tout genre pensent. Une loi visant à interdire un contenu auprès de n’importe quel individu est une forme de censure qui n’a pas sa place, au vu de la culture japonaise et de son histoire avec le sexe. (Attention, cela ne veut pas dire qu’ils cautionnent toutes formes de débordements immorales, bien au contraire).
La majorité des opinions exprimées par l’échantillon :
« Si le manga représente maintenant une activité illégale par rapport à la loi alors il n’est pas juste d’appliquer la loi sans bannir également les manga historiques et yakuza.
C’est la pire loi possible qui ruinera la grande culture manga du Japon. Le manga devrait une forme d’expression libre et non soumis à de la censure. »
« Le gouvernement de Tokyo a adopté une interdiction sans même avoir pris le temps de discuter avec les acteurs économiques de l’édition, n’est-ce pas étrange ? Et je ne suis pas du tout convaincu par les propos tenus par le Gouverneur de Tokyo. »
*Shintaro Ishihara a accusé publiquement que les otaku pouvaient avoir un gène corrompu, d’où leur attirance pour les contenus pervers.
« Il n’y a pas de preuve scientifique démontrant une quelconque cause à effet entre une personne qui lit un manga au contenu à caractère sexuel et les criminels sexuels, d’où cette interdiction contre les manga totalement obsolète. »
« Cela ne va que pousser les jeunes à avoir accès à ces œuvres par voie illégale et il est sûr que cela aura un effet néfaste sur leur développement. »
D’après le journal The Economist, l’ironie de cette histoire est que ce projet de loi vient du gouverneur conservateur de Tokyo, Shintaro Ishihara, qui s’est rendu célèbre dans les années 1950 avec l’écriture de nouvelles contenant des scènes à caractère sexuel avec des mineurs.