un petit test :p me tapez pas !!!
- Spoiler:
Akihabara No Baka
par Waha No Baka
Un grondement sourd à peine rythmé par les pas de Zab embrumait Toulouse. Celui-ci se mit à chanter doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être ridicule. Il traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le regardait d'un oeil morne. Plus vite qu'il ne l'aurait pensé, il se retrouva devant la porte.
Timidement, il frappa trois petits coups. Comme rien ne se passait, il allait insister lorsque la porte s'ouvrit sur Sa-chan. Elle était plus mignonne que jamais, et gratifia Zab de ce sourire si magique dont elle avait le secret.
- Entre, lui dit-elle.
Zab la suivit jusqu'au salon.
- Assieds-toi, fit Sa-chan.
Il se laissa tomber dans un fauteuil et poussa un soupir d'aise. Sa-chan vint s'asseoir près de lui.
- Alors, que racontes-tu?
- Euh... rien, rien de bien spécial.
Zab semblait ailleurs. Son amie s'en aperçut et lui demanda s'il allait bien.
- Oui, je vais bien! En fait...
- En fait?
- En fait, j'ai simplement envie de t'embrasser.
Sa-chan eut un sursaut.
- Me... mais... moi?
- Oui.
Un silence s'ensuivit. Zab comprit qu'il était allé trop loin.
- Excuse-moi, Sa-chan, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.
- Tu ne le sais pas?
- Euh... à vrai dire, euh... enfin, je voulais dire que...
- Est-ce que tu étais sérieux? Le coupa Sa-chan.
Il hésita.
- Je suppose que non. J'ai sûrement dit ceci sans réfléchir. Je suis désolé.
- Zab...
- Je suis désolé, oublie-ça.
- Zab, embrasse-moi...
Cette fois-ci, ce fut lui qui sursauta. Après un moment, sans mot dire, il approcha ses lèvres de celles de Sa-chan. Puis, dans le silence de cette maison tranquille, au milieu d'une journée comme les autres, ils s'embrassèrent pour la première fois. Après avoir repris ses esprits, Zab lança:
- Tu sais, je...
- Chut... fit Sa-chan.
- Je...
- Il n'y a pas de mots...
- Si...
- Non...
- Si... je t'aime, Sa-chan.
Celle-ci fut prise d'un sanglot:
- C'est vrai? Oh... moi... moi aussi mon amour!
- Sais-tu que cela fait trois ans déjà que nous nous sommes rencontrés? Et tu es la seule personne que j'aie jamais aimée.
- Il en est de même pour moi, mon chéri, déclara Sa-chan. Personne ne pourra remplacer ton si drôle sourire. Tu es unique, grâce à plein de petites choses. Personne n'a ta démarche, Personne n'a tes cheveux. Personne n'imite aussi bien que toi le cri du dev. Personne ne connait l'histoire de Toulouse aussi bien que toi. Personne à part toi ne m'a jamais dit que j'étais sympa. Bref, personne à part toi ne mérite d'être dans mon coeur.
- Embrassons-nous encore... souffla Zab.
Ils s'embrassèrent donc. Au loin, on entendait ''Full Moon Sway'' de Beck. D'où cela venait-il? Quelle importance, du moment que c'était là. Bientôt, la musique, l'amour, les entraînèrent dans un tourbillon sans fin. Il n'y avait plus de plafond, plus de mur. Toulouse était loin. Ils virent passer un saule pleureur, au dessous d'eux. Puis deux. Maintenant, ils étaient sur la mer. Ils frissonnèrent... était-ce le vent qui s'était levé et qui faisait frémir un peu leur peau? Quelques nuages voilèrent le ciel. A mesure que les notes s'envolaient, la musique devenait de plus en plus belle, et le ciel de plus en plus gris. On se serait cru dans un tableau de Monet. Des larmes de joie dans la voix, la musique jouait. Quelques gouttelettes de pluie vinrent alors troubler cet océan, tels des pizzicatos que le vent sifflant emportait au loin avant de les renvoyer à la figure des amoureux. Après quelques instants les gouttes grossirent, s'écrasant lourdement sur la surface de l'eau. Sa-chan, que la folie saisissait, se voyait aimer au milieu des éclairs... Plus la musique jouait plus le temps s'agitait, plus le ciel s'assombrissait, plus les vagues grandissaient, se brisant bientôt contre leurs pieds dans une explosion d'écume crépitante, poussées par des bourrasques assassines... leur baiser dansait sur cet air tourmenté, cet océan symphonique, cet opéra dramatique, les vagues étaient à présent immenses et la pluie tranchait le ciel plus sombre que la plus noire des nuits, c'était affreusement grand et terriblement beau, si beau que ça faisait mal, la musique hurlait sa douleur, de plus en plus fort, les notes tourbillonnaient, le vent devenait tornade, les vagues devenaient rouleaux, les amants tournoyaient, autour de leurs bouches, autour de leurs mains... et tout s'arrêta soudain.
- Sa-chan...
- Oui?...
- Sa-chan... veux-tu m'épouser?...
- Oui... fit-elle doucement.
Ils restèrent ainsi toute la nuit à se regarder dans le blanc des yeux. Parfois, ils s'embrassaient. Parfois, ils parlaient.
- Ne me quitte jamais, disait Zab.
- Je ne te quitterai jamais. Tu es bien trop attachant pour que je te quitte, répondait Sa-chan. Tu es l'opposé de la bêtise, de la brutalité... tu vaux bien plus que ce rustre de Nikos. Je ne sais pas comment j'ai fait pour l'écouter.
Et ils s'embrassaient. Puis ils s'embrassaient une nouvelle fois.
Dans un sourire, un souffle, un battement de cils, ils se dirent ''je t'aime''. Ce sourire brille encore au fin fond des étoiles... ce souffle chante encore dans les hautes couches de l'atmosphère... ce battement de cils scintille toujours quelque part. Ils s'aiment.
Dernière édition par Waha le Dim 7 Juil 2013 - 16:48, édité 3 fois