le prof d’histoire-géo dessinait des pénis au tableau
Au lycée du Haut Forez, l’enseignant de 37 ans parlait de préservatif en cours de français, dessinait des pénis en histoire-géo et écrivait des mots doux à certaines élèves. Il est poursuivi pour corruption de mineur et harcèlement sexuel. Délibéré mi-juillet.
À l’automne 2016, le prévenu, 37 ans à l’époque, était enseignant au lycée professionnel du Haut Forez. Deux jeunes filles de 15 et 16 ans, élèves de seconde, portent plainte : leur professeur de français et d’histoire-géo a, envers elles, un comportement et des propos grivois.
"J’ai eu une posture totalement inappropriée"
Au procès, les exemples s’enchaînent. L’enseignant, parlant de préservatif en cours de français, lâche à ses élèves que « pour moi, il faut une taille XL ». « Je reconnais avoir lancé une blague déplacée », souffle-t-il aux juges. Dans un autre cours, il dessine un pénis au tableau. « Le vidéoprojecteur s’est mis en veille, ça a pris la forme d’un sexe. Les élèves riaient, j’ai juste fini le trait. »
Il y a aussi, plus particulièrement envers les deux jeunes filles, une série d’actes familiers, voire vulgaires. Cette proposition de les ramener chez elles, par exemple. « S’il se passe quelque chose dans la voiture, vous serez consentantes. »
Le prévenu l’admet, « j’ai eu une posture totalement inappropriée. Je suis désolé, je n’avais aucune intention de passer à l’acte ». Puis tente de se justifier. Une grave maladie durant l’enfance et l’adolescence. « Une grande partie de mon traumatisme date de cette époque. » Et une stérilité. « Quand on n’a aucune estime de soi parce qu’on n’a pas pu faire ses enfants soi-même… »
Le procureur veut un an avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. « Il est évident que son positionnement par rapport à des mineurs est totalement défaillant. C’est quelqu’un qui n’a pas de filtre, mais on n’est pas dans une dynamique pédophile. »
Le tribunal a mis sa décision en délibéré mi-juillet.